theorie: a posteriori?

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par kropot » 17 Août 2007, 01:20

Je discutais recemment avec un ami, marxiste convaincu (mais plus vague dans acception du communisme) a propos de la theorie et de l'action dans les mouvements socaux et dans les situations insurrectionnelles.Celui-ci me confiait que sans theorie pas de portée revolutionnaire car pas de constructions prealables(parti,situation,rapport de force)Je lui repondais que dans l'Histoire de nombreux exemples demontraient que la theorie decoulait parfois des evenements,qu'elle naissait donc a posteriori de ceux-ci,apres leur analyse par par un observateur ou un acteur.Or selon mon ami cette opinion n'aurait pas de valeur si l'on considere qu'apres l'action seule demeure la theorie qui serait ainsi plus importante que la spontaneite que l'on connait de certain de ces evenements.
Il me semble qu'il y a un peu du probleme de l'oeuf et de la poule dans cette question.
La theorie a quel prix?Et ne confondont-nous pas pratiques et actions car pour qu'il y aient pratiques il faut qu'il y aient theories .
Avez-vous des idees a ce sujet qui me laisse perplexe? :33:
kropot
 
Message(s) : 0
Inscription : 13 Avr 2006, 20:31

Message par pelon » 17 Août 2007, 10:51

Oui, posé comme cela c'est un peu la poule et l'oeuf. Mais pourquoi ne pas dire que la pratique ( l'Histoire, la réalité) nourrit la théorie, la valide, la renforce ou au contraire l'invalide ?
Par exemple, quand Marx parle, dans le Manifeste Communiste, des intérêts fondamentalement opposés de la bourgeoisie et du prolétariat, c'est la théorie d'un "illuminé". L'opposition politique, à l'époque, est plutôt entre républicains et monarchistes. Tous les républicains semblent être du même côté de la barrière, se battent ensemble, font des révolutions ensemble. Après les journées de juin 1848 et surtout le Commune, la question ne se pose plus.
Tu dis "la théorie à quel prix" comme s'il s'agissait de constructions obligées. La théorie ne doit pas être une entrave à l'action des masses sinon elle ne vaut rien. Elle doit l'aider, l'accompagner, lui permettre d'utiliser au mieux ses forces. Elle se nourrit des expériences du passé. Pour reprendre la Commune de Paris, que lui a-t-il manqué ? Ne serait-ce pas une direction qualifiée ? N'y a t-il rien à apprendre de ce massacre ?
pelon
 
Message(s) : 33
Inscription : 30 Août 2002, 10:35

Message par piter » 17 Août 2007, 15:29

Marx dit dans le Manifeste que les idées communistes sont l'expression théoriques d'un mouvement historiques réel, le mouvement de subversion de la société bourgeoise. c'est cette idée qui le distingue d'ailleurs des utopistes. la théorie révolutionnaires n'est pas le fruit des méditations d'individus géniaux mais la généralisation à partir de l'expérience vivante de la lutte des classes ( pas seulement le reflet qui traine derrière, mais aussi anticipation du développement probable à partir des tendances que l'on peut déjà observer).
il y a un double mouvement, la réflexion à partir de l'expérience de la lutte de classe, et le développement de la lutte des classes qui fait progresser la théorie (par exemple quand les prolétaires organisent leur pouvoir révolutionnaire via les soviets ils fournisent l'expérience à partir de laquelle les révolutionnaires peuvent développer la théorie révolutionnaire).
piter
 
Message(s) : 0
Inscription : 18 Jan 2006, 11:16


Retour vers Histoire et théorie

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 4 invité(s)