En relisant tout ça, je relève un oubli majeur.
La super autobiographie de Mary Jones, syndicaliste américaine, née en Irlande en 1830 dans une famille pauvre émigrée aux Etats-Unis en 1835. Institutrice puis couturière.
"J'aimais mieux coudre que faire le patron avec des enfants".
Mariée avec un ouvrieur fondeur syndicaliste.
Elle perdit son mari et ses quatre enfants au cours d'une épidémie de fièvre jaune en 1867.
En 1871 son atelier de couture fut détruit lors de l'incendie de Chicago.
C'est alors qu'elle rejoignit l'organisation des Chevaliers du travail.
"J'étais de plus en plus préoccupée par les luttes ouvrières et je décidais de prendre une part active aux efforts de la classe travailleuse pour améliorer ses conditions de vie et de travail".
Elle est morte à 95 ans toujours lucide et active,condamnant la prohibition, "la prohibition a pris à l'ouvrier sa bouteille de bière et lui a fermé le cabaret qui était son seul club à lui. Les riches continuent à siroter (...). L'ouvrier, lui, n'a d'autre assomoir que le "club" (la matraque en anglais, jeu de mots intraduisible ) des policiers".
Sur le mouvement ouvrier elle regrettait l'ancien temps ou "les représentants de la classe ouvrière ne se prélassaient pas dans des fauteuils de velours pour conférer avec les exploiteurs des ouvriers; ils n'allaient pas dîner dans des hôtels à la mode avec des specimens du Grand Capital".
Mais néanmoins conclut-elle, "l'avenir est entre les mains rudes et fortes du prolétariat".
Dans son journal d'exil Trotsky présente l'autobiographie de M. Jones qu'il dit lire "avec délectation".
a écrit : une héroïque prolétaire américaine, sans complexes ni phrases mais aussi sans philosophie. (...). Mother Jones se fixe à chaque fois les buts les plus modérés: more pay and less hours (davantage de salaire et moins d'heures de travail), et elle y va par de hardis chemins révolutionnaires. (...). Jones dévoile au passage un effrayant tableau des dessous du capitalisme américain et de sa démocratie. On ne peut pas sans frêmir et maudire lire ses récits de l'exploitation et de la mutilation des petits enfants dans les fabriques!