Les nazis et le patronat allemand

[logan]

C'est effectivement sans prétention.
Personne n'a dit ici que les patrons gouvernaient à la place d'Hitler.
On a dit qu'Hitler servaient leur intérêt et que de nombreuses grandes entreprises l'avaient financé.

[François Delpla]

Personne n'a dit ici que les patrons gouvernaient à la place d'Hitler.

Bien sûr que si. Mais il serait sans intérêt de rechercher qui. C'est l'histoire tout court qui nous intéresse, pas celle de notre débat et heureusement.
Plus intéressant, le fait que des auteurs de livres l'ont dit, notamment un dont j'ai cru comprendre qu'il était bien en cour chez certains contributeurs, Charles Bettelheim. Il estimait que Hitler était allé le 29 juin 34 "prendre les ordres" de Krupp pour la nuit des Longs couteaux. Il est vrai qu'il avait fait dans ses usines une visite fort médiatisée... et qu'il n'était peut-être pas mécontent qu'un tel bruit courût.

[François Delpla]

si Hitler avait triomphé, elle aurait reclamé sa part dans la victoire. Parce quelle autre classe sociale pouvait tirer vraiment profit de la politique impérialiste du III Reich?

Alors là, désolé !

Si Hitler avait triomphé, il se serait empressé de donner quelques miettes à la classe ouvrière en lui expliquant que, faisant partie d'une race supérieure, elle avait droit à une part du butin pris à des inférieurs.

[François Delpla]

Bonjour à tous (et bonne année puisque c'est la période)


Heureux de constater que ce débat est toujours en ligne. Je viens d'en relire le résumé sur mon site (http://www.delpla.org/article.php3?id_article=83 ) et de constater qu'il n'a pas mal vieilli du tout.

La recherche universitaire sur le sujet a progressé depuis, notamment grâce à Götz Aly : Comment Hitler a acheté les Allemands

[pelon]

Bonne année à vous, François Delpla.

[zejarda]

Aujourd'hui, sur france inter, une émission sur les rapport entre Hitler et la haute société.
Je n'ai pu entendre que le début.

Fabrice d'Almeida y était invité.
"La vie mondaine sous le nazisme" Fabrice D' Almeida

Observer le nazisme par les yeux de la haute société, tel est le projet de cet ouvrage. Entre 1919 et 1945, le grand monde contribua d'abord à forger la doctrine et le mouvement national-socialiste, puis l'installa au pouvoir, et en suivit la courbe jusqu'à sa vertigineuse chute. Grâce au dépouillement inédit d'archives, de carnets privés, de photographies ou de documents diplomatiques, une autre histoire du nazisme se dessine. Faite de plaisirs et de jouissance, elle conduit dans les coulisses du pouvoir nazi, là où s'échangent entre "amis" des avantages fiscaux ou des propriétés volées, dans les manifestations officielles, où les gens du monde se livrent à une course au zèle face à ce Louis XIV sans Versailles qu'est devenu Hitler. Les anciennes élites continuent de festoyer en croisant les parvenus et les profiteurs qu'elles se gardent bien de dénoncer, voire d'éviter. Voici le Kronprinz assis à côté de son frère August-Wilhelm, devenu général dans la SA. Les femmes sont présentes dans ce théâtre du pouvoir, persuadée d'avoir gagné en dignité ce qu'elles ont perdu en droits civiques. La guerre accentue l'hypocrisie et le cynisme de ces gens. Le pillage de l'Europe et les génocides des Juifs et des Tsiganes n'empêchent pas d'aller à la chasse. En fermant le livre, le lecteur sait quels groupes et individus étaient dans le grand monde (acteurs, aristocrates, technocrates de la SS, hauts fonctionnaires, diplomates...), pour quel motif tant de femmes et d'hommes si bien éduqués ont suivi le Führer (passion idéologique, intérêt matériel, émotion collective ou affection personnelle), comment ces personnes ont accepté de se fréquenter et de servir un régime criminel qui, loin s'en faut, ne les a pas tous emportés dans sa chute.

[François Delpla]

Bonjour !


Voilà un bien beau livre, qui m'a appris beaucoup de choses.

Même si à mon avis il ne décrypte pas toutes les manoeuvres hitlériennes, au moins montre-t-il à satiété que ce ne sont pas les classes dirigeants qui commandent aux nazis, mais bien l'inverse.