3 septembre 1958: Ruben Um Nyobé, dirigeant de l'UPC, es

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Combat » 24 Juin 2006, 17:05

Syndicaliste, formé par la CGT française, Ruben Um Nyobé forme le 10 avril 1948, l'UPC, Union des Populations Camerounaises, section camerounaise du RDA, combattue au Nord par des notables attachés aux structures coloniales et dans la région de Yaoundé par l'Église catholique qui recrute au Sud en pays Bassa et Bamiléké, régions les plus scolarisés. L'UPC qui se déclare « communiste »(pro-Moscou) ne suit pas la politique de collaboration avec le colonisateur préconisée par le RDA de Houphouet Boigny. En 1953, l'UPC constate l'inanité de la lutte sur le plan légal et Um Nyobé prend le maquis. Des émeutes, suivies de répression, éclatent en 1955. L'UPC est interdite le 13 juillet 1955. Les élections camerounaises sont fixées au 23 décembre 1956 de telle façon que l'UPC ne puisse s'y présenter. Le 9 décembre 1957, André-Marie Mbida, premier ministre98, appelle les troupes françaises pour « rétablir l'ordre » dans la Sanaga maritime (pays Bassa). La « campagne de pacification » va durer onze mois.(Elle fera de 200 a 300.000 morts au bas mot avec utilisation de bombes au napalm, de moi). Le 3 septembre 1958, Ruben Um Nyobé est tué près de son village natal de Boumnyebel. L'ordre de le liquider aurait, selon Pierre Péan, été donné par Maurice Delauney qui laisse à son départ en décembre 1958 « une situation détendue ». Le 19 février 1958, Ahmadou Ahidjo devient Premier ministre à la place de Mbida. Le 19 octobre 1958, le haut-commissaire Xavier Torre annonce à la radio que la France est prête à accorder l'indépendance au Cameroun. Elle sera effective le 1er janvier 1960, mais ne mettra pas un terme à la répression de l'UPC par les troupes françaises. En 1959, les troubles reprennent en pays bamiléké. De février à octobre 1960 une « campagne de pacification » est faite par l'armée française.

http://perso.orange.fr/jacques.morel67/ccf...col/node86.html

Sources :

Yves Benot, Massacres coloniaux, La Découverte, 1994; Marianne Cornevin, Histoire de l'Afrique contemporaine, Payot, 1978; François Xavier Verschave, La Françafrique - Le plus long scandale de la République, Stock, page 98; Mongo Beti, Le Cameroun d'Ahidjo, Temps Modernes, novembre 1972, numéro 316 (Extrait de Main basse sur le Cameroun Maspero, saisi); Georges Chaffard, Les carnets secrets de la décolonisation II, page 347; Pierre Péan, l'Homme de l'ombre, Fayard, 1990, p. 283-284.
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Message par Wapi » 24 Juin 2006, 17:21

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Message par artza » 24 Juin 2006, 17:35

Sur la formation du Cercle d'études marxistes à Yaoundé dont les participants furent à l'initiative de la formation de l'Union des syndicats du Cameroun dans la Santé, l'Enseignement, et les PTT et ensuite de l'Union des populations du Cameroun et la répression coloniale qui ne fit pas défaut il faut absolument lire, les mémoires de Gaston Donnat Afin que nul n'oublie (L'itinéraire d'un anti-colonialiste, Algérie, Cameroun, Afrique) chez L'Harmattan (1986).

Gaston Donnat militant du PC en Algérie puis au Cameroun y joua un rôle essentiel.

C'est un bouquin magnifique malgrès le point de vue stalinien de l'auteur, un sacré militant qui paya de sa personne.
artza
 
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Message par Wapi » 24 Juin 2006, 17:51

Sur cette période (enfin un peu après), marquée par les coups tordus des gaullistes au moment des indépendances, je vous recommande la lecture, pas toujours bien passionante mais fort instructive du Journal de l'Elysée, de Foccart ..., et en particulier le premier tome Tous les soirs avec De Gaulle (quel programme ...)



Pourquoi recommander une telle lecture sur le FALO ? Parce qu'on y voit de l'intérieur, même si ce n'est que partiellement, comment le pouvoir gaulliste défend en Afrique, systématiquement les intérêts des patrons français contre celui des populaitions, mène une chasse acharnée contre tout ce qui se dit "socialiste" ou "communiste", fait payer aux récalcitrants le prix fort ... tout en renvoyant la balle à leurs relais locaux, dictateurs choisis et imposés par la France.

Il y a par exemple la transcription des discussions avec Foccart et De Gaulle au moment du pustch d'Eyadema en 1963 au Togo, c'est édifiant ... Ou le compte-rendu des sombres calculs qui ont décidé d'imposer Omar Bongo au Gabon ...

Et dans des termes tels que, si on les lisait dans la LO, on dirait 'Ah non vraiment, là, ils exagèrent, ils déforment la réalité ... ".

Mais bon, c'est quand même le genre de bouquins qui peut tomber des mains, et celui conseillé par Artza vaut à mon avis bien plus le coup. (enfin, c'est pas pareil comme lecture)
Wapi
 
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