décroissance soutenanble

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par varatic » 19 Fév 2006, 23:32

Fondée sur l’accumulation des richesses, la croissance est destructrice de la nature et génératrice d’inégalités sociales. « Durable » ou « soutenable », elle demeure dévoreuse du bien-être. C’est donc à la décroissance qu’il faut travailler : à une société fondée sur la qualité plutôt que sur la quantité, sur la coopération plutôt que la compétition, à une humanité libérée de l’économisme se donnant la justice sociale comme objectif.
La société de croissance peut être définie comme une société dominée par une économie de croissance, précisément, et qui tend à s’y laisser absorber. La croissance pour la croissance devient ainsi l’objectif primordial, sinon le seul, de la vie. Une telle société n’est pas soutenable parce qu’elle se heurte aux limites de la biosphère. Si l’on prend comme indice du « poids » environnemental de notre mode de vie l’« empreinte » écologique de celui-ci en superficie terrestre nécessaire, on obtient des résultats insoutenables tant du point de vue de l’équité dans les droits de tirage sur la nature que du point de vue de la capacité de régénération de la biosphère. Un citoyen des Etats-Unis consomme en moyenne 9,6 hectares, un Canadien 7,2, un Européen moyen 4,5. On est donc très loin de l’égalité planétaire, et plus encore d’un mode de civilisation durable qui nécessiterait de se limiter à 1,4 hectare, en admettant que la population actuelle reste stable.Aujourd’hui, le choix n’est plus entre croissance et décroissance, mais entre décroissance et récession. Chacun comprend qu'une croissance infinie est matériellement impossible dans un monde fini, a fortiori quand nous en touchons les limites. Mais, plus que de la croissance économique, c’est bien de « l’idéologie de croissance » qu’est malade notre société, c’est-à-dire de l’idée d’un monde sans limites, où la croissance et le développement sont sans fin. La destruction de la nature est la conséquence et le reflet matériel de cette idéologie qui s’attaque d’abord à l’humain et à la société. En effet, l’humain ne se structure, comme personne et comme société, qu’en devenant capable de s’autolimiter. C’est à cette condition que son humanité peut s’épanouir. Plutôt que de faire face à ce qui fait notre maladie, notre société se déresponsabilise actuellement en se reposant sur la technoscience, devenue une véritable religion inconsciente. De là sont nés les concepts de « développement durable », « écocroissance », « alterdéveloppement », « autre croissance », etc. La décroissance, elle, vise à resituer les réponses sur le plan politique. Le partage et la sobriété sont en effet les clés d’un avenir viable et désirable sur notre planète, pour des raisons écologiques bien sûr, mais avant tout pour renouer avec les valeurs qui fondent notre humanité.
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Message par shadoko » 19 Fév 2006, 23:51

Salut, bienvenue sur le forum.

Quelques questions:
a écrit :
Si l’on prend comme indice du « poids » environnemental de notre mode de vie l’« empreinte » écologique de celui-ci en superficie terrestre nécessaire, on obtient des résultats insoutenables tant du point de vue de l’équité dans les droits de tirage sur la nature que du point de vue de la capacité de régénération de la biosphère. Un citoyen des Etats-Unis consomme en moyenne 9,6 hectares, un Canadien 7,2, un Européen moyen 4,5.

Qu'est-ce que c'est que ce machin là: "l'empreinte écologique du poids environnemental de notre mode de vie en superficie terrestre nécessaire"?

Et
a écrit :
La décroissance, elle, vise à resituer les réponses sur le plan politique.

Mais encore? Quels moyens considères-tu comme appropriés pour arriver à modifier l'économie dans le sens que tu voudrais?

a écrit :
Le partage et la sobriété sont en effet les clés d’un avenir viable et désirable sur notre planète, pour des raisons écologiques bien sûr, mais avant tout pour renouer avec les valeurs qui fondent notre humanité.

C'est quoi, ces valeurs?
shadoko
 
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Message par Sterd » 20 Fév 2006, 08:16

(varatic @ dimanche 19 février 2006 à 23:32 a écrit : Fondée sur l’accumulation des richesses, la croissance est destructrice de la nature et génératrice d’inégalités sociales.

Rien que le titre m'agaçait. Mais j'avais décidé de faire un petit effort. Mais là je vais me contenter de m'arreter à la première phrase. Mon ulcère en cours de remission restant fragile.

La croissance "génératrice d'inégalités sociales". Ca c'est typiquement la phrase absurde dont la seule signification est que son auteur est un gavé qui va nous pondre une idéologie de gavés. Quand les deux tiers des habitants de la planete, manquent de tout, jusqu'au besoins les plus élémentaires, comme l'eau potable, les soins, une nourriture décente sans parler de l'accès à l'énérgie, des sanitaires, etc ... Enfin tout ce qui permettrait une vie simplement décente. Proner la "décroissance" c'est tout bonnement odieux, il n'y a pas d'autres mots.

Le reste je ne lis pas, ce sont probablement des niaiseries malthusiennes qui ont été réfutées tellement de fois que cela donne le vertige.
Sterd
 
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Message par piter » 20 Fév 2006, 13:23

radouter pour savoir s'il faut croissance ou décroissance, alors que le controle de l'économie est tout entier dans les mains de la bourgeoisie est d'une inutilité consternante.
le seul principe économique qui correspond au besoins du développement social c'est de produire en fonction des besoins humains, et ce n'est pas les théories petites bourgeoise de la décroissance qui décideront de quels sont les besoins de la société, c'est les producteurs eux-memes qui en décideront.
mais pour cela il faut dèjà arracher des mains de la bourgeoisie la propriété des moyens de production et la direction de la société.
alors inutile de radoter sur la décroissance, on sait ce que l'on a à faire...
piter
 
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Message par Crockette » 20 Fév 2006, 13:45

oui mais on peut pas empêcher les bonnes volontés, c'est comme ceux qui luttent contre le méchant libéralisme économique, au lieu de dire simplement capitalisme.
Tout cela ce sont des effets d emode, d'ailleurs les multinationales détestent le mot capitalisme car il est déjà plus vieux que le mot communisme mine de rien, et ça ça fait pas terrible pour des sociétés tjs projetés vers l'avenir.


Lutter contre la décroissance c'est déjà s'interposer au cannibalisme du capitalisme qui va s'auto détruire soit en créant des monopols ds tous les secteurs économiques soit en détruisant la planète (réchauffement climatique) ou la quasi totalité de toutes les espèces.

Maintenant ce sont aux communistes de vulgariser leurs projets, en disant par exemple qu'une production contrôlée par le peuple est déjà par essence, une production qui respecte la planète car on n'évitera déjà des tas de gâchis dus aux emballages de pubs, aux matériaux de communications divers, et surtout à la production de produits jetables au lieu d'être réparable.
Crockette
 

Message par Ottokar » 20 Fév 2006, 14:39

On a déjà discuté sur ce forum de ce genre d'approche sous plusieurs angles, économique, écologique, démographique et directement notamment sur ce fil

Mais SI l'interlocuteur est nouveau, ou SI bien qu'étant ancien, il a mémoire courte, SI il a envie de remettre le couvert ou SI il a des arguments nouveaux à présenter, la discussion est ouverte... très éventuellement pour moi, comme on l'aura compris !
Ottokar
 
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Message par varatic » 20 Fév 2006, 15:57

(shadoko @ dimanche 19 février 2006 à 23:51 a écrit : Salut, bienvenue sur le forum.

Quelques questions:
a écrit :
Si l’on prend comme indice du « poids » environnemental de notre mode de vie l’« empreinte » écologique de celui-ci en superficie terrestre nécessaire, on obtient des résultats insoutenables tant du point de vue de l’équité dans les droits de tirage sur la nature que du point de vue de la capacité de régénération de la biosphère. Un citoyen des Etats-Unis consomme en moyenne 9,6 hectares, un Canadien 7,2, un Européen moyen 4,5.

Qu'est-ce que c'est que ce machin là: "l'empreinte écologique du poids environnemental de notre mode de vie en superficie terrestre nécessaire"?

Et
a écrit :
La décroissance, elle, vise à resituer les réponses sur le plan politique.

Mais encore? Quels moyens considères-tu comme appropriés pour arriver à modifier l'économie dans le sens que tu voudrais?

a écrit :
Le partage et la sobriété sont en effet les clés d’un avenir viable et désirable sur notre planète, pour des raisons écologiques bien sûr, mais avant tout pour renouer avec les valeurs qui fondent notre humanité.

C'est quoi, ces valeurs?

a écrit :
Qu'est-ce que c'est que ce machin là: "l'empreinte écologique du poids environnemental de notre mode de vie en superficie terrestre nécessaire"?



L'empreinte écologique est une mesure de la pression qu'exerce l'homme sur la nature. C'est un outil qui évalue la surface productive nécessaire à une population pour répondre à sa consommation de ressources et à ses besoins d'absorption de déchets.

Imaginez que vous êtes un Robinson Crusöé isolé sur une île déserte : quelle devrait être la taille de votre île (terre, lagon et mer accessible compris) pour vous permettre de vivre en autarcie de façon durable et répondre à vos besoins en nourriture, chauffage, matériaux de construction, air pur, eau potable, absorption de déchets ?

Cette surface représente l'empreinte écologique de notre Robinson Crusoé. On comprend intuitivement que si le mode de vie de notre naufragé exerce une pression trop forte sur son île (s'il fait par exemple des grands feux de camp tous les soirs pour tromper sa solitude), c'est-à-dire si son empreinte écologique est supérieure à la taille de son île, sa survie risque d'être compromise à plus ou moins long terme...

A l'échelle d'une personne, l'empreinte écologique est une estimation de la superficie nécessaire pour répondre à l'ensemble de vos besoins en ressources naturelles.


a écrit :
Mais encore? Quels moyens considères-tu comme appropriés pour arriver à modifier l'économie dans le sens que tu voudrais?


relocalisation de l'économie et le démantélement des multinationales. Produire et consommer localement, en privilégiant les échanges humains, est une priorité locale et planétaire. Redistribution des richesses.
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Message par varatic » 20 Fév 2006, 16:06

(Sterd @ lundi 20 février 2006 à 08:16 a écrit :
(varatic @ dimanche 19 février 2006 à 23:32 a écrit : Fondée sur l’accumulation des richesses, la croissance est destructrice de la nature et génératrice d’inégalités sociales.

Rien que le titre m'agaçait. Mais j'avais décidé de faire un petit effort. Mais là je vais me contenter de m'arreter à la première phrase. Mon ulcère en cours de remission restant fragile.

La croissance "génératrice d'inégalités sociales". Ca c'est typiquement la phrase absurde dont la seule signification est que son auteur est un gavé qui va nous pondre une idéologie de gavés. Quand les deux tiers des habitants de la planete, manquent de tout, jusqu'au besoins les plus élémentaires, comme l'eau potable, les soins, une nourriture décente sans parler de l'accès à l'énérgie, des sanitaires, etc ... Enfin tout ce qui permettrait une vie simplement décente. Proner la "décroissance" c'est tout bonnement odieux, il n'y a pas d'autres mots.

Le reste je ne lis pas, ce sont probablement des niaiseries malthusiennes qui ont été réfutées tellement de fois que cela donne le vertige.
La décroissance ne vaut naturellement que pour les pays riches! Une croissance économique infinie sur une planète aux ressources limitées est irréaliste. Ce concept irrationnel ne perdure que grâce à l'exclusion du paramètre écologique de la science économique. Aujourd'hui, 20 % de la population mondiale, les pays riches, dont la France, consomment 80 % des ressources planétaires. Le coût de ce niveau de « développement » est le pillage des ressources naturelles et l'asservissement économique de populations entières. Pour un partage de manière équitable et durable, entre tous, des ressources renouvelables d'une planète dont nous avons largement dépassé les limites, les populations « surconsommatrices » doivent réduire leur production et leur consommation. Toute surconsommation d'un individu ou d'un groupe, dans un univers terrestre aux ressources non-extensibles, ne peut se faire qu'au détriment des autres, présents et futurs.
Cependant e développement des pays du sud tend à suivre une ligne de conduite présentée comme salvatrice par les pays du nord. Cette ligne de conduite ne semble pourtant pas atteindre son objectif d’offrir un « mieux-vivre » dans les pays du sud. Au contraire, ce sont plutôt les pays du nord qui en tirent le plus profit.
Ainsi, dans le secteur agricole par exemple, les engrais chimiques, les pesticides et autres insecticides, ont permis, il est vrai, d’obtenir de très bons rendements, comme l’avaient prédits les pays producteurs de ces produits. Cependant, l’utilisation intensive et répétée de tels produits chimiques recommandés, a pour conséquence de détruire la richesse des sols et donc de compromettre l’avenir des générations futures.
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