a écrit :L'intermitemps du spectacle ne participe pas a une creation de richesse
Juste pour être pénible : a priori, si. :hinhin:
a écrit :L'intermitemps du spectacle ne participe pas a une creation de richesse
(Jacquemart @ vendredi 28 octobre 2005 à 20:01 a écrit :a écrit :L'intermitemps du spectacle ne participe pas a une creation de richesse
a écrit :Ou alors un acteur est un travailleur productif et on m'a pas prevenu ?
(Jacquemart @ vendredi 28 octobre 2005 à 20:16 a écrit :a écrit :Ou alors un acteur est un travailleur productif et on m'a pas prevenu ?
Ca peut être le cas, oui (Marx prend d'ailleurs l'exemple d'un clown).
Etre ou ne pas être (productif de plus-value), telle est en effet la question...
(piemme @ vendredi 28 octobre 2005 à 13:55 a écrit :C'est vrai que, dans le Livre III du Capital, Marx définit les classes sociales par l'origine des revenus des individus qui les composent (la vente de la force de travail pour le prolétariat, la plus-value pour la bourgeoisie, la rente foncière pour l'aristocratie). Mais il ne se contente pas de dire ça. Ainsi quand il parle des paysans dans le 18 Brumaire, il complète : "Les petits paysans constituent une masse énorme dont les membres vivent tous dans la même situation, mais sans avoir de contacts multiples les uns avec les autres (...) C'est ainsi que la grande masse de la nation française est constituée par une simple addition de grandeurs équivalentes, à peu près comme les pommes de terre dans un sac forment un sac de pommes de terre". Il ajoute : "La propriété parcellaire, dont le développement l'entraîne inévitablement à cet asservissement par le capital, a transformé la masse de la population française en troglodytes. Seize millions de paysans (femmes et enfants inclus) vivent dans des cavernes, dont un grand nombre n'a qu'une ouverture, d'autres deux seulement, et les plus favorisés trois ouvertures seulement. Or, les fenêtres sont pour une maison ce que les cinq sens sont pour la tête" (18 Brumaire).
La petite bourgeoisie me fait penser à ce sac de pomme de terre : une multitude (pour reprendre le terme cher à Negri, qui ignore les classes sociales), éparpillée, sans "position propre", sans sentiment d'appartenance commune, sans autre projet que sa propre reproduction. Mais pas n'importe quelle reproduction : une reproduction troglodyte, laquelle ne peut donner que des pommes de terre cacochymes, sous-développées.
D'où l'alternative suivante : regarder du côté du capital et travailler à son propre asservissement (c'est-à-dire garder quelques fenêtres ouvertes, avec vue sur les cars de CRS et un ipod nano pour le fond sonore, mais beaucoup de prétentions et d'illusions ; une histoire d'amour qui finit mal en général).
Ou, en faisant preuve d'un peu plus de dignité, viser beaucoup plus grand (et pouffer rien qu'à l'idée d'une "régulation économique" possible...).
Et c'est là que ça devient intéressant : car il s'agit de reconnaitre que la petite-bourgeoisie, sans révolution prolétarienne, ne restera fondamentalement qu'une population troglodyte, infirme (bien que très contente d'elle-même).
Ce n'est donc pas tout à fait qu'une question de morale, mais c'est reconnaitre son intéret. Et ça passe effectivement par la nécessité d' "admettre l'existence d'autrui" et de "s'interesser" à la condition prolétarienne", de "se soucier de l'égalité et de l'interet collectif". C'est-à-dire une certaine manière de percevoir le monde, sans illusion. Non pas "désirer la destruction de l’Etat et du capital", mais en reconnaitre la nécessité pour l'avenir de l'humanité.
Le petit-bourgeois qui choisit cette voie ne se transformera pas en ouvrier, mais il y a des chances qu'il devienne révolutionnaire. Fini alors le "cas de conscience"...![]()
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