oh! c'est pas bien de publié ca sans... la réponse! Voilà qui est chose faite!
a écrit :Salut vous tous.
Je viens à la fois de lire la réponse de Momo, et de gagner un pari que j’avais fais avec un ami. Celui m’affirmait que ce j’écrivais n’était lu que par une ou deux personnes sur ce forum, qu’il n’y avait aucun intérêt, et que leur formation politique était tellement basse qu’au final, cela devait être lu de manière totalement superficielle. Momo nous démontre le contraire. Alors qu’il n’est jamais intervenu (c’est son droit) sur les sujets évoqués (et il y en a !), celui-ci, que je ne connais ni d’Adam ni d’Eve ni de Trotsky, débarque pour me rappeler à l’ordre sur un bout de phrase auquel je n’aurais pas répondu : bien vu, je suis content de voir que mes réponses sont lues de manière attentive, y compris par des gens qui se font discrets.
En prime, car une bonne nouvelle ne vient jamais seule, ce camarade me fait une petite compilation des plus belles calomnies sur le Parti des Travailleurs algériens. Ce camarade est manifestement sous une influence politique néfaste. Mais tout peut changer.
Cette introduction terminée, essayons donc de répondre de manière claire (car je doute que beaucoup de gens aient les moyens de juger si ce que dit Momo est fondé, tant on ne discute pas des questions internationales dans le SU).
Pour comprendre la problématique dans ce pays, on ne saurait mieux faire que d’appliquer l’alternative dégagée Rosa Luxembourg : socialisme ou barbarie. En effet, en Algérie, c’est la barbarie qui menace de plus en plus, et la seule solution, encore une fois, naîtra de la politique indépendante de la classe ouvrière et de rien d’autre. La forme que prend cette barbarie en Algérie est la menace permanente de dislocation du pays tout entier. La thèse officielle colporté par les médias serait que l’Algérie connaît une montée de l’obscurantisme, de l’irrationnel ; Bref, les responsables de la montée de la barbarie (qui n’est stoppé que par la force et le courage du peuple algérien qui lutte pour préserver son intégrité et son unité dans le cadre d’une république une et indivisible), seraient en fait les algériens eux-mêmes. Toute l’économie algérienne est en crise, et les segments de propriété sociale, les services publics sont tous menacé de disparaître, non sans combat de la classe ouvrière. La raison de ce chaos est simple : l’Algérie est soumise aux plans destructeur du FMI (les PAS : plans d’ajustement structurel), qui impose des zones spéciales où les citoyens ne peuvent mêmes pas circuler librement. Ce qui intéresse le FMI, c’est tout ce que l’impérialisme pourra piller pour nourrir sa bulle spéculative. Le reste (le peuple, la nation), est considéré comme résiduel, secondaire, et même, disons le franchement, comme un obstacle au pillage des entreprises algériennes. Cette politique de privatisation et de dislocation des entreprises, des normes sociales et des salaires, s’accompagne d’une politique vis-à-vis de l’état (comme c’est le cas partout dans le monde) : en finir avec le cadre même de la nation. C’est le retour au tribalisme, impulsé par l’impérialisme américain (encore une fois, c’est vrai pour d’autres pays) à travers une politique de manipulation des aspirations des Kabyles en favorisant les accord avec les archs, notamment l’accord secrètement négocié dans la nuit du 22 au 23 janvier 2004 portant sur la révocabilité des « indus élus » (les députés élus de wilayas faisant parti de la Kabylie).
Quelques jours après, le 29 janvier 2004, Lounaouci du MCB te membre du RCD déclara dans un séminaire : « … la solution est dans un état unitaire régionalisé », « il faut désintégrer l’Etat ». Ce qui ne signifie pas que ce soit l’état qui va être désintégré, mais bien la nation, l’état servant cette politique, comme en France l’Etat est le meilleur instrument pour la régionalisation et l’intégration à l’Europe des régions. Tout cela en se servant des aspirations à la reconnaissance de la langue Tamazight, puisque le découpage des régions se ferait sur la base de la langue maternelle.
La question aujourd’hui est :
-comment sauver le peuple algérien des affrontements provoqués pour faire passer les privatisations et la casse de la nation algérienne ?
-comment défendre l’unité de la nation algérienne ?
Dans les deux cas, et c’est ce que nous mettons en pratique, la réponse se trouve dans les mains du prolétariat algérien.
Alors revenons sur quelques éléments que nous envoie allègrement Momo sans expliquer à quiconque de quoi il s’agit (histoire que personne ne puisse vraiment juger sur la base des faits) :
Sur l’accord de 1995 avec le FFS, le FLN et le FIS.
Notre ami nous indique : « Le PT n'as pas seulement soutenu les islamistes, considérés comme victimes du pouvoir algérien, mais il a même participé en 1995 a une "conclave", à Rome, sous l'égide de la " sainte église du Pape", pour touver une solution "fraternelle" a la crise algérienne, avec des partis islamistes ( dont des membres du FIS) et la section algérienne de l'Internationnelle Socialiste, Le FFS ( Le Front des Forces Socialistes)- l'agent de l'impérialisme français en Algérie. »
Mais qu’est-ce qu’il y avait dans cet accord ?
D’abord, c’était un accord de compromis, mais un compromis n’est pas une compromission (comme siéger avec la réaction au brésil ou voter pour Chirac en France). Il s’agissait de permettre les conditions pour en finir avec les provocations gouvernementales, de l’armée, d’en finir avec la répression contre les organisations politiques (y compris le FIS, car les provocations à son encontre n’était faites que pour favoriser les affrontements civils, contrairement à la thèse officielle du régime des généraux et de ses alliés). Donc, l’important alors était d’affirmer que la défense des conquêtes de la révolution algérienne passait par le combat contre le parti unique et l’affirmation du multipartisme et du combat pour la constituante souveraine. Le combat pour la libération de tous les prisonniers politiques (dont ceux du FIS) était au centre de ce manifeste.
Le premier meeting de cette plate-forme fut réprimé par le gouvernement. Le 9 juin 1995, 12 000 personnes y ont assistés, alors que les médias avait totalement boycotté la manifestation, que ceux qui en ont parlé ont été… interdits, les affiches arrachés sur ordre du gouvernement ; les membres du FIS se sont vus interdire l’accès à la salle, des « marches spontanées » contre le meeting ont été organisées par le pouvoir, en menaçant les travailleurs de licenciements s’ils ne venaient pas à ces marches encadrées par les milices gouvernementales.
Quelle intervention dans la lutte des classes ?
Momo nous apprend : « Le PT, qui refuse toute réfèrence à la classe ouvrière, à la lutte de classe, la critique de la bourgeoisie, a développé, durant la révolte de la jeunesse en 2001, un discours nationaliste chauvin, qui a plus aidé, lors des éléctions présidentielles d'avril passé, le président actuel, Bouteflika, a sa réelection, qu'a montré le chemin de lutte au prolétariat. »
Le résultat des élections, ce ne sont pas les militants du Parti des Travailleurs d’algérie qui le détermine, Momo le sait aussi bien que moi. L’acquis essentiel de la révolution algérienne c’est l’existence d’une centrale syndicale unique qui exprime son indépendance de classe : l’UGTA. L’enjeu majeur c’est la défense de la nationalisation du gaz et du pétrole face aux exigences des multinationales américaines qui cherchent par tous les moyens à en prendre le contrôle. Des responsables à différents niveaux ont été associés à différentes campagnes de l’Entente internationale des travailleurs et des peuples. La défense de l’UGTA, c’est aussi la défense de l’unité de la classe ouvrière algérienne et de ses deux composantes arabes et tamazight.
Le programme de Louisa Hanoune à l’élection présidentielle de 2004 indiquait :
« Alerte, Alerte ! L’unité des travailleurs est en danger.
Le processus mis en place menace l’unité des travailleurs qui est leur principal acquis, leur force, leur moyens de défense contre l’offensive féroce qui, à travers les accords avec l’OMC, l’accord d’association avec l’UE et le projet Eizenstat ciblent leur survie même. N’est-il pas évident que ce qui est en jeu, ce sont les conquêtes nationales des travailleurs, les législations nationales, l’organisation syndicales nationale, le statut national de la fonction publique, le SMIG ; le droit à la santé et à l’instruction publique ? C'est-à-dire tout ce qui fonde l’unité des travailleurs et, par là même l’unité de la République ?
Qui a intérêt à ce qu’éclate l’unité des travailleurs sur des bases ethniques, régionales et tribales ?
Pas les travailleurs algériens et leur famille, toutes composantes linguistiques confondues… Car l’émiettement des travailleurs faciliterait la destruction de leur protection sociale, la liquidation des entreprises et services publics, tous les acquis arrachés dans le cadre de la lutte du peuple algérien pour l’indépendance nationale.
Alors, toutes les multinationales et la mafia qui leur sert de relais tireraient profit d’un tel désastre social et humain, pour piller les richesses de notre pays, réduire les relations de travail à l’exploitation féroce, y compris des enfants, des relations s’esclavagisme dans les zones franches extraites du champ d’application des législations nationales »
Et Momo voudrait nous faire tous croire que cette orientation sert en fait à faire réélire Bouteflika. « Mais pour qui te prends-tu ? » A-t-on un peu envie de lui dire…
Enfin, le camarde ne veut pas en rajouter pour ne pas réveiller Lénine dans sa tombe .Tiens, tout à coup, on en fait appelle à Lénine, alors que s’il en est un que l’on se garde bien d’évoquer généralement, c’est bien lui.
Mais au contraire, Lénine, lui, en aurait rajouté un peu plus sur cette question car avec une telle argumentation « extra light », les militants à qui je vais montrer cet échange risquent de rester un peu sur leur faim (je passe sur l’humour douteux du genre « Lambert-icide »)…
N’étant pas spécialiste de la question algérienne, je vais m’arrêter là, mais je met en pièce jointe d’une part la fameuse déclaration de 1995, dit plate forme de Rome, et une interview de Louisa Hanoune sur cette question, extrait du livre « une autre voix pour l’Algérie » de1996, La découverte.
Maintenant que j’ai répondu succinctement aux interrogations de Momo, peut-être que celui-ci me fera le plaisir de répondre aux quelques remarques que j’ai fait sur la politique de la LCR et du SU en général, et plus particulièrement sur ce qu’il se passe au Brésil…
Amitiés.
Alban.
en PJ : l'entrevue de louisa hanoune ainsi que le texte de 1995 dit plate forme de Rome...