l'OTAN met un bras en Irak

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Message par pelon » 31 Juil 2004, 10:27

Comment faire avec le bourbier irakien ? Pour Bush, c'est la question. Avec l'OTAN, il espère que les EU seront moins en première ligne. C'est pas gagné. En tout cas, ce premier pas de l'OTAN ne sera certainement pas le dernier.

a écrit :
L'Otan formera du personnel de sécurité en Irak à partir d'août
Reuters | 30.07.04 | 00h00

par John Chalmers

BRUXELLES (Reuters) - Les pays membres de l'Otan sont parvenus vendredi à un accord sur la formation des forces irakiennes de sécurité, les Etats-Unis ayant abandonné leur proposition de placer la mission sous commandement de la Force multinationale.

Cette volonté de Washington se heurtait aux réticences de la France, qui redoutait que l'Otan ne soit aspirée dans la crise irakienne et s'opposait même jusqu'à cette semaine à ce que cette mission se déroule sur le territoire irakien.

"Cette Alliance est unie sur l'Irak", a déclaré le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Jaap de Hoop Scheffer à l'issue de la sixième réunion en trois jours des ambassadeurs des 26 Etats membres de l'Otan.

Le Néerlandais a précisé lors d'une conférence de presse qu'une mission composée d'une quarantaine d'officiers de l'Otan se rendraient début août en Irak pour entamer la formation de personnels sélectionnés et aider le gouvernement irakien à reconstruire son ministère de la Défense et des bâtiments de commandement militaire.

A la fin du mois dernier, lors de son sommet à Istanbul, l'Alliance atlantique s'était engagée à fournir aux nouvelles autorités irakiennes une assistance pour la formation des forces de sécurité. Mais l'opposition entre les Etats-Unis à la France sur ses modalités en a retardé la mise en oeuvre.

Les Etats-Unis souhaitaient que la mission de l'Otan soit placée sous le commandement de la Force multinationale qu'ils dirigent en Irak. L'administration américaine estimait que son intégration dans la chaîne de commandement de la force multinationale était essentielle pour assurer la sécurité du personnel de l'Otan.

La France s'opposait elle à ce système de "double commandement" - dans lequel le commandant de la mission de l'Otan serait responsable devant l'Otan et devant un général américain - au motif qu'il risquait d'aspirer l'Alliance dans la crise irakienne et que cela reviendrait à subordonner l'Alliance à l'un des alliés.

Au final, les alliés ont décidé de repousser à la mi-septembre leur décision sur la nature exacte des relations qui existera entre les deux opérations. Le choix sera pris en fonction des conclusions de commandants militaires de l'Alliance en mission à Bagdad.

"MISSION DISTINCTE"

Aussitôt l'accord intervenu, vendredi soir, Paris et Washington ont revendiqué un succès.

"Les Français, les Allemands et d'autres ont contraint les Américains à battre en retraite", assurait vendredi soir un haut diplomate français.

Mais l'ambassadeur des Etats-Unis au siège de l'Otan, Nicholas Burns, a affirmé à la presse que l'administration américaine était "très heureuse" de l'issue des négociations parce que, a-t-il dit, le principe de "l'unité de commandement" entre les quelque 140.000 hommes de la Force multinationale en Irak et la mission d'assistance de l'Otan a été agréé.

"Unité de commandement" ne renverrait cependant qu'à une coordination entre les deux opérations et aux mesures de sécurité dont bénéficieront les formateurs de l'Otan.

"Il s'agit d'une mission distincte qui n'est par conséquent pas (...) intégrée à la Force multinationale", a en effet souligné Jaap de Hoop Scheffer.

D'après des diplomates, ce nouveau débat américano-français relève davantage de la symbolique politique que de la sécurité militaire.

Pour certains, Paris serait même motivé par la volonté d'empêcher les Etats-Unis de se prévaloir d'un soutien international sur le dossier irakien susceptible de renforcer les chances de réélection de George Bush le 2 novembre prochain.

"Le drapeau de l'Otan flottera sans aucun doute sur Bagdad", a souligné Nicholas Burns, renversant la position que défendait la France jusqu'à cette semaine ("il serait maladroit d'afficher le drapeau de l'Otan" en Irak, estimait l'Elysée après le sommet du G8 début juin à Sea Island).

"La décision prise aujourd'hui représente pour nous l'unification de l'Otan (...) Nous nous sommes retrouvés d'une manière qui aurait été impossible il y a un an et demi", a ajouté le diplomate américain.
pelon
 
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