
forces progressistes en Irak
Pour un processus démocratique
Les forces progressistes irakiennes sont face à un double enjeu: reconstruire un pays qui sort de deux décennies de dictature et se débarrasser du joug étatsunien.
Jusque dans les années soixante, les principales forces politiques en Irak faisaient partie du camp progressiste, avec deux composantes majeures, le Parti communiste irakien (PCI) et le Parti Ba'ath (1). Puis, l'aile militaire du parti Baas prit le pouvoir en Irak avec l'aide de la CIA, purgeant le parti de ses éléments progressistes et menant une vague de répression contre toute la gauche irakienne et particulièrement contre le PCI. La gauche irakienne sortit laminée des années de dictature, laissant la place aux partis religieux qui, dans les dernières années du régime de Saddam Hussein, furent les seules organisations ayant les capacités d'organiser la résistance à la dictature.
Le PCI, créé il y a près de 70 ans à Bassorah, fut un des plus importants partis politiques et le plus gros parti communiste du monde arabe. Il était capable de réunir des manifestations de plusieurs centaines de milliers de personnes dans les années cinquante et soixante-dix, son journal quotidien tirait encore à plusieurs millions d'exemplaires durant la période de "gouvernement d'union" du régime baassiste. Aujourd'hui encore, il bénéficie d'une réelle implantation dans la société irakienne. Ses militants sont investis dans de nombreux syndicats et associations - droits de l'Homme, mouvement féministe, etc. Cependant, les années de dictature et la répression féroce ont considérablement réduit son influence. De plus, la décision prise par son comité central de collaborer avec les Etatsuniens et de participer au Conseil de gouvernement l'éloigne chaque jour davantage de la majeure partie de la population irakienne (2).
Plus à gauche, le Parti communiste des travailleurs d'Irak (IWCP), créé dans les années quatre-vingt-dix, est apparu sur la scène politique à la fin du régime de Saddam Hussein, et refuse toute compromission avec l'occupation étatsunienne. Marxiste, révolutionnaire, laïque, antinationaliste et antistalinien, il se réclame du trotskysme, tient des positions ultra-progressistes et se manifeste par un activisme important. Cependant il reste assez marginale. D'abord parce que la majorité de ses cadres et militants sont d'anciens exilés ou des Irakiens nés à l'étranger, mais surtout à cause d'une ligne extrêmement sectaire.D'autres forces progressistes grandissent ou renaissent aujourd'hui en Irak. Ainsi du courant nassérien (3), qui naquit en Irak à l'ombre du PCI et du Parti Baas. Il renaît aujourd'hui de ses cendres en portant à la fois le flambeau du nationalisme arabe et une certaine tradition progressiste, faisant face au poids écrasant des mouvements religieux. Cette mouvance, représentée principalement par le Nasserite Socialist Party, est engagée avec d'autres organisations progressistes, dont le Courant national démocratique irakien, dans une coalition regroupant laïques, progressistes, nationalistes et religieux autour d'une plate-forme politique appelant à une assemblée constituante irakienne, premier pas d'un véritable processus démocratique en dehors du cadre de l'occupation.
La vie politique en Irak est aujourd'hui extrêmement mouvante et les forces progressistes, organisées ou non dans les partis, les associations et les syndicats, font face à une situation inédite, engagée à la fois dans la reconstruction d'un pays sortant de vingt ans de dictature et dans un combat contre l'occupation étatsunienne. Elles ont besoin de notre soutien, de notre engagement à leurs côtés. A nous de faire notre part en prenant contact avec eux, et en travaillant ici contre l'Empire.
Tom Ride
1. Parti de la renaissance arabe et socialiste. Parti nationaliste et progressiste arabe dont le premier idéologue fut le chrétien syrien Michel Afflek, profondément anticommuniste (appellé Baas en français).
2. Cette collaboration leur a d'ailleurs coûté une scission, le Parti communiste-Courant des cadres.
3. Mouvance politique se réclamant de la révolution socialiste et nationaliste de Gamal Abdel Nasser.
Rouge 2066 27/05/2004
Pour un processus démocratique
Les forces progressistes irakiennes sont face à un double enjeu: reconstruire un pays qui sort de deux décennies de dictature et se débarrasser du joug étatsunien.
Jusque dans les années soixante, les principales forces politiques en Irak faisaient partie du camp progressiste, avec deux composantes majeures, le Parti communiste irakien (PCI) et le Parti Ba'ath (1). Puis, l'aile militaire du parti Baas prit le pouvoir en Irak avec l'aide de la CIA, purgeant le parti de ses éléments progressistes et menant une vague de répression contre toute la gauche irakienne et particulièrement contre le PCI. La gauche irakienne sortit laminée des années de dictature, laissant la place aux partis religieux qui, dans les dernières années du régime de Saddam Hussein, furent les seules organisations ayant les capacités d'organiser la résistance à la dictature.
Le PCI, créé il y a près de 70 ans à Bassorah, fut un des plus importants partis politiques et le plus gros parti communiste du monde arabe. Il était capable de réunir des manifestations de plusieurs centaines de milliers de personnes dans les années cinquante et soixante-dix, son journal quotidien tirait encore à plusieurs millions d'exemplaires durant la période de "gouvernement d'union" du régime baassiste. Aujourd'hui encore, il bénéficie d'une réelle implantation dans la société irakienne. Ses militants sont investis dans de nombreux syndicats et associations - droits de l'Homme, mouvement féministe, etc. Cependant, les années de dictature et la répression féroce ont considérablement réduit son influence. De plus, la décision prise par son comité central de collaborer avec les Etatsuniens et de participer au Conseil de gouvernement l'éloigne chaque jour davantage de la majeure partie de la population irakienne (2).
Plus à gauche, le Parti communiste des travailleurs d'Irak (IWCP), créé dans les années quatre-vingt-dix, est apparu sur la scène politique à la fin du régime de Saddam Hussein, et refuse toute compromission avec l'occupation étatsunienne. Marxiste, révolutionnaire, laïque, antinationaliste et antistalinien, il se réclame du trotskysme, tient des positions ultra-progressistes et se manifeste par un activisme important. Cependant il reste assez marginale. D'abord parce que la majorité de ses cadres et militants sont d'anciens exilés ou des Irakiens nés à l'étranger, mais surtout à cause d'une ligne extrêmement sectaire.D'autres forces progressistes grandissent ou renaissent aujourd'hui en Irak. Ainsi du courant nassérien (3), qui naquit en Irak à l'ombre du PCI et du Parti Baas. Il renaît aujourd'hui de ses cendres en portant à la fois le flambeau du nationalisme arabe et une certaine tradition progressiste, faisant face au poids écrasant des mouvements religieux. Cette mouvance, représentée principalement par le Nasserite Socialist Party, est engagée avec d'autres organisations progressistes, dont le Courant national démocratique irakien, dans une coalition regroupant laïques, progressistes, nationalistes et religieux autour d'une plate-forme politique appelant à une assemblée constituante irakienne, premier pas d'un véritable processus démocratique en dehors du cadre de l'occupation.
La vie politique en Irak est aujourd'hui extrêmement mouvante et les forces progressistes, organisées ou non dans les partis, les associations et les syndicats, font face à une situation inédite, engagée à la fois dans la reconstruction d'un pays sortant de vingt ans de dictature et dans un combat contre l'occupation étatsunienne. Elles ont besoin de notre soutien, de notre engagement à leurs côtés. A nous de faire notre part en prenant contact avec eux, et en travaillant ici contre l'Empire.
Tom Ride
1. Parti de la renaissance arabe et socialiste. Parti nationaliste et progressiste arabe dont le premier idéologue fut le chrétien syrien Michel Afflek, profondément anticommuniste (appellé Baas en français).
2. Cette collaboration leur a d'ailleurs coûté une scission, le Parti communiste-Courant des cadres.
3. Mouvance politique se réclamant de la révolution socialiste et nationaliste de Gamal Abdel Nasser.
Rouge 2066 27/05/2004