éditorial de 'Voix des travailleurs' du 04/03/2019 a écrit :Le vote le plus utile est la solidarité et la lutte des travailleurs. Camarades, organisez-vous et luttez !
Le 28 avril, les élections générales auront lieu. Elles régleront différentes options pour la constitution d'une majorité parlementaire pour un gouvernement, l'État, et les institutions à travers le pays. Plus tard en mai, les urnes seront à nouveau sorties pour les élections municipales et certaines autonomies.
Nous appelons les hommes et les femmes qui travaillent, les jeunes, les chômeurs ou les actifs, quelles que soient leurs catégories professionnelles, à réfléchir à notre situation et à la manière de la changer en faveur des classes populaires. Nous vivons dans un monde où un système économique et social, aux mains d'une poignée de capitalistes, vit du vol social du monde du travail. Cette réflexion doit aller au-delà de ces élections et quelles que soient les options de vote que nous choisissons contre la droite.
Dans un climat où la droite et l'extrême droite progressent, cette dernière ayant déjà enlevé le masque et étant apparue sous son visage franquiste, ces élections se déroulent dans des conditions de crise économique et sociale devenues chroniques. Les conditions de vie et de travail sont de plus en plus difficiles pour des centaines de milliers de travailleurs salariés, installés dans des conditions précaires, et les inégalités entre riches et pauvres se sont creusées avec la crise. En Espagne, il y avait 224 200 millionnaires en 2017, soit 10,9% de plus qu'avant la crise.
La campagne électorale cache cette réalité économique et sociale dans laquelle vit la majorité des classes populaires. Et ce n'est pas par hasard. C’est le pouvoir des capitalistes qui commande, après avoir financé et placé leurs "délégués" dans les partis politiques de droite, mais aussi de gauche, en particulier le PSOE. Un exemple en est l’action de la Cour suprême en faveur des banques, le rejet des conclusions d’un autre juge qui leur avait imposé le paiement d’une taxe.
La réalité de la classe ouvrière et de la classe populaire est noyée dans la généralité de l’opinion publique. Les thèmes qui apparaissent dans les médias sont les nationalismes, parmi lesquels le séparatisme, les relations et les questions de genre mises en cause par l'offensive de Vox contre la loi de l'égalité, les permis de port d'armes, les cravates jaunes, les accords post-électoraux...
Et c'est pour quand l'urgence de faire face au chômage, au manque de ressources publiques, les bas salaires, les licenciements, les retraites, les privatisations, les concessions exigées des travailleurs, etc. ? Ces questions n'apparaissent pas, ce n'est pas parce qu'elles n'intéressent personne, mais parce que elles mettent en cause les intérêts des capitalistes, des banquiers et des riches cachés derrière leurs politiciens et leurs médias.
Pendant ce temps, les classes ouvrières sont souvent divisées et parfois soumises à des confrontations. Cependant, nos ennemis ne sont pas les pauvres, les immigrés, les fonctionnaires, ni les autres catégories professionnelles. Au contraire, ils sont nos alliés.
Nos ennemis sont ceux qui sont enrichis par la crise, les banquiers et les capitalistes qui en profitent pour baisser les salaires, licencier, expulser des gens de chez eux ou augmenter les intérêts sur les emprunts.
Beaucoup de gens penseront que devant l'extrême droite de Vox et le reste des partis de droite, il est nécessaire de les empêcher d'atteindre les différents gouvernements et, fondamentalement, le gouvernement central. Il faudrait voter, même le nez bouché, à gauche.
En France ou en Allemagne, et il y a davantage d’exemples, l’extrême droite a continué de progresser malgré tous les «cordons sanitaires», car c’est la situation sociale de crise et l’impuissance de la gauche qui font croître l’extrême droite.
À Voz Obrera, nous pensons que cette idée de voter utile contre la droite est totalement insuffisante. Le vote est l'expression d'une opinion et le seul vote qui serve vraiment est le vote de solidarité et la lutte des travailleurs dans la rue, dans les entreprises, sur les chantiers, dans les universités. Vous devez vous organiser et vous battre !