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Message Publié : 28 Oct 2003, 14:29
par Screw
CITATION
Réunie à Sao Paulo, l'Internationale socialiste fête le président brésilien
LE MONDE | 28.10.03 | 13h12
M. Lula da Silva reste populaire dans son pays, mais des tensions naissent au sein de son gouvernement, qui va être remanié.
Sao Paulo de notre envoyé spécial

Le 22e congrès de l'Internationale socialiste (IS) a offert un gâteau d'anniversaire à Luiz Inacio Lula da Silva, après son discours d'ouverture. Les délégués réunis à Sao Paulo ont chanté "Joyeux anniversaire" au président brésilien, sur un rythme de samba.

Lundi 27 octobre, la nouvelle icône de la gauche mondiale fêtait à la fois ses 58 ans et l'année écoulée depuis sa victoire électorale. Pourtant, depuis sa prise de fonctions, la politique distributive semble en panne et la nécessité de respecter les grands équilibres macro-économiques a écorné le budget brésilien pour 2004. Son volet social n'a pas de visibilité, les organisations non gouvernementales critiquent sa faiblesse en matière d'environnement et l'intelligentsia s'en distancie, elle qui a été l'une des trois sources du Parti des travailleurs (PT), avec les syndicalistes et les catholiques adeptes de la théologie de la libération.

Le président jouit d'une popularité de l'ordre de 70 %, mais son gouvernement subit une usure précoce. Un remaniement ministériel est d'ailleurs attendu. Le PT devrait céder des places pour élargir la coalition au Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB, centre). "Nous n'avons pas été élus pour provoquer des ruptures", plaide le président du PT, José Genoino. A part quelques têtes brûlées, "tous les courants du PT sont représentés au gouvernement et jouent le jeu", précise-t-il. La gauche du PT se défend, elle, de tout maximalisme : le choix n'est plus entre la réforme ou la révolution, mais entre le changement ou l'adaptation.

LE TEST DES MUNICIPALES

"La démocratie interne, le droit de tendance sont toujours en vigueur", affirme l'ancien maire de Porto Alegre, Raul Pont, du courant Démocratie socialiste (DS, trotskiste). Un élu du PT parle pourtant d'une centralisation jamais vue du pouvoir, autour du président Lula et de trois ministres, José Dirceu (en charge de la présidence), Antonio Palocci (économie) et Luiz Gushiken (communication).

Dix mois après avoir fait du programme "Faim zéro" son label de qualité, le gouvernement s'est décidé à unifier les programmes sociaux. Le sénateur Eduardo Suplicy (PT), champion des projets de revenu minimum, dit "espérer que le gouvernement pourra mieux répondre aux aspirations des électeurs de Lula". Et lorsque le leader du Mouvement des sans-terre (MST), Joao Pedro Stedile, parle d'un "Lula transgénique", il est injuste, estime José Genoino : "Nous dialoguons. La taille du Brésil permet de combiner divers modèles agricoles."

Il reste que la coalition avec des partis réputés inconsistants passe mal. Raul Pont, de DS, n'approuve pas la recherche d'une majorité parlementaire à tout prix. Le "présidentialisme impérial" du Brésil autorise, dit-il, l'initiative sur le plan fiscal et budgétaire. "A Porto Alegre, le PT ne disposait pas de majorité et nous avons emprunté la voie de la participation populaire", rappelle celui qui a été l'un des inventeurs du "budget participatif". "La dette extérieure aurait dû être soumise à audit, avec possibilité de révision ou moratoire", selon M. Pont.

L'équipe Lula a choisi le respect des engagements internationaux et le président du PT prône des sanctions contre les parlementaires rebelles, tandis qu'Eduardo Suplicy préfère "davantage de tolérance lorsque les divergences reflètent des convictions personnelles fortes".

En 2004, les élections municipales auront valeur de test pour le président Lula. "Un mandat de quatre ans n'est pas une course de 100 mètres, mais un marathon", déclarait-il devant l'IS.

Paulo A. Paranagua
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