L’EMIGRATION MONDIALE ET LE PILLAGE IMPERIALISTE
Par Frank Conroy

Des émigrants venant de Rohingya sur un bateau à la dérive dans les eaux thaïlandaises large de l'île sud de Koh Lipe dans la mer d'Andaman sur 14/5/2015.
Certains camarades affirment que la troisième guerre mondiale a déjà commencé. Certes, il y a plus de réfugiés aujourd'hui qu'à aucun autre moment depuis la Seconde Guerre mondiale. Plus de 50 millions de migrants déjà et de plus en plus dans les zones de conflits. Il y a 232 millions de «migrants internationaux » vivant dans des pays qui ne sont pas le lieux de leur naissance et jusqu'à 740 millions de personnes déplacées à l'intérieur de leurs propres pays, nous disent les Nations Unies.
Il existe trois voies principales d’exode et plusieurs autres plus petites, où le sort de ces réfugiés est de plus en plus désespérée. Ceux d'Afrique, ceux venant de la Syrie et du reste du Moyen-Orient qui périssent en grand nombre dans la Méditerranée dans des embarcations délabrées fournies par des passeurs sans scrupules, qui les ont mis sur ces bateaux sachant qu’ils sont susceptibles de couler. Mais les fuyants sont tellement désespérés qu'ils sont prêts à risquer ces périls évidents; car ceux qu'ils laissent derrière eux sont bien pires. Un maigre espoir pour eux et pour l'avenir de leurs enfants les pousse sur ces bateaux.
Les deuxièmes victimes sont les 80.000 réfugiés de Rohingya en Birmanie sur la mer d'Andaman, fuyant la violence raciale. La favorite de l'impérialisme, Aung San Suu Kyi, reste muette sur les attaques meurtrières des bouddhistes chauvins sur cette minorité musulmane, marquant ainsi son soutien à la boucherie.
La troisième voie ce sont les réfugiés en provenance du Mexique et d'Amérique centrale, du Honduras, Salvador et le Guatemala, victimes de sociétés américaines transnationales. Ils voyagent vers le nord, aux Etats-Unis et tentent de traverser la rivière, la frontière et les déserts pour obtenir une vie meilleure pour eux-mêmes. Beaucoup meurent dans la tentative. Il y a maintenant 13 millions d'immigrants «illégaux» et 46 millions de «migrants internationaux» aux Etats-Unis.
Bien que nous ne défendons pas les charognards épouvantables qui se livrent à la traite des êtres humains et au trafic de personnes les vrais criminels sont ceux qui causent la fuite de ces personnes de leurs foyers, en premier lieu, ces dirigeants politiques qui gouvernent la planète au nom du capital financier et des multinationales mondiales. Ils vivent à Washington, Londres et Paris, Berlin et Tokyo. Ils ont des medias pliants à leurs désirs, pour les protéger de la critique et pour pointer du doigt les petits dictateurs et les criminels locaux.
Ce sont les criminels de guerre qui sont allés faire la guerre en Afghanistan, Irak, Somalie, en Libye, en Syrie et en Ukraine, soit directement, soit par l'intermédiaire de leurs armées mercenaires. Jeremy Corbyn a suggéré qu'il aurait jugé Tony Blair comme un criminel de guerre pour avoir menti sur les fausse d'armes de destruction massive qui ont justifié la guerre en Irak. Cela soulève l’espoir que la justice révolutionnaire peut un jour être appliquée à ces criminels.

Des enfants voyageant à l'arrière d'un pick-up avec leurs bagages fuient les frappes aériennes menées par l'Arabie Saoudite à Sanaa, au Yémen, le 6 Avril 2015.
Pas de distinction entre les «réfugiés économiques» et les «véritables demandeurs d'asile»
Ne faisons aucune distinction entre des «réfugiés économiques» et des «véritables demandeurs d'asile» - ils sont tous victimes de l'impérialisme, des sociétés transnationales dont leur volonté est imposée sur la planète via le FMI, la Banque mondiale et l'armée américaine. Il y a des ressources suffisantes de nourriture, de médicaments, des médecins, des infirmières, des enseignants et de toutes les autres professions nécessaires pour soigner et offrir un niveau de vie décent pour chaque être humain sur la planète en ce moment.
Mais les profits du capitalisme transnational tel qui l’ont décidé à Wall Street, aidé dans leur propre intérêt par Londres, Paris, Berlin, Tokyo et des autres puissances impérialistes mineures, montre que l'humanité ne peut plus le supporter. Au lieu de cela l'armée américaine se prépare encore à de nouvelles guerres contre la Syrie, l'Iran, l'URSS et la Chine. Et cela signifiera encore plus de réfugiés.
Lorsque le monde colonial a commencé à contester leur statut à partir des années 1950, beaucoup des nouvelles nations ont tenté de protéger leurs marchés domestiques et de construire des industries indigènes pour réduire leur dépendance des marchandises fabriquées et des capitaux importés par l'impérialisme. Mais l'impérialisme a menée des guerres brutales comme celle des Britanniques au Kenya, des Français en Algérie et comme les États-Unis au Vietnam. A ce moment les US étaient en train d'établir son hégémonie mondiale; pour faire cela ils ont envahi 50 pays depuis 1945. Et ces agressions ont été complétées par les assassinats du MI5 et de la CIA et un des complots pour changer les régimes, comme par exemple; le coup d'Etat Syrien de 1949, le coup d'Etat en Iran en 1953, le coup d'Etat guatémaltèque en 1954, le soulèvement tibétain de 1959, l’invasion de la baie de Cochons à Cuba en 1961, le coup d'État brésilienne de 1964, le coup d'État de 1973 au Chili, le coup d'Etat argentin de 1976, d'Etat, l’agression de 1979 à 1989 en Afghanistan, l’Opération Cyclone, le coup d'État turque en 1980, la Contra entre 1981-1987 au Nicaragua. La France était tout aussi brutal avec ses colonies.
Bien que la plupart des anciennes colonies étaient directement libres de leurs maîtres coloniaux dès la fin des années 1960 un système non moins exploiteur mais plus difficile à combattre idéologiquement et plus injuste, les a remplacés. Les crises économiques comme la hausse des prix du pétrole après la guerre des Six jours de 1967 et la guerre du Kippour de 1973, et la révolution iranienne de 1979 ont été utilisés par les États-Unis et l’Europe, par l'intermédiaire de la Banque mondiale et du FMI, pour imposer des politiques qui ont transformé pratiquement toutes les économies d'Afrique, d'Asie du Sud et d’Amérique latine dans des colonies par le biais de la dette. Cela les a ouvert permettant la pénétration du capital financier des États-Unis et européen et de leurs produits manufacturés; les loups du marché libre ont ravagé ces terres. L'URSS a fourni une certaine protection dans son propre intérêt cynique jusqu'en 1991, la Chine a quasiment rien fait du tout. L'impérialisme moderne a détruit les industries indigènes depuis Puerto Rico jusqu’aux Philippines, beaucoup plus efficacement que la Grande-Bretagne a de-industrialisée l’Inde coloniale de 1757 à 1947.
Via des «programmes d'ajustement structurel», ils imposent la privatisation des industries et des services, les forçant à abandonner des tarifs douaniers protecteurs et des programmes de substitution des importations comme condition pour leurs faire des prêts. L'industrie moderne dépend de la sophistication technologique et de vastes dépenses en capitaux, seulement disponibles à partir du capital financier. Les espoirs des années 1960 ce sont évaporés devant la réalité brutale qu'ils ont été condamnés pour toujours à être des fournisseurs de matières premières brutes, des économies de monoculture totalement à la merci des forces du marché et donc sujettes à des périodes régulières de faim et de famine.
Le terme «pays en développement» est devenu une blague de mauvais goût pour décrire ce néo-colonialisme brutal. Le Capital financier dominé par les USA est une arme beaucoup plus efficace d'exploitation que le colonialisme ne l’a jamais été, déchirant le cœur et l'âme de ces économies. Ceci, combiné avec des guerres pour imposer ces politiques, c’est la raison du pourquoi il y a des réfugiés.
Vous devriez devenir socialiste et lutter pour mettre fin aux épouvantables scènes que vous voyez sur votre télévision tous les soirs, en identifiant et en luttant contre l'ennemi principal, l'impérialisme dominant des Etats Unis et son principal allié, notre «propre» classe dirigeante française ou britannique.
Ce sont des illustrations de l'article Migrations de la BBC: « Y a t-il plus de gens que jamais se déplaçant de par le monde? » (Are more people on the move than ever before ?)Par Paul Adams BBC Nexs , le 28 mai 2015,
http://www.bbc.co.uk/news/world-32912867
