Hongrie, une loi ignoble contre les diabétiques

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Message par Vania » 23 Avr 2012, 21:24

Les banques ne reculent devant rien pour faire payer les populations, même s'il faut condamner les malades à mort, après leur avoir fait poches

a écrit :En Hongrie, les diabétiques seront punis pour leurs écarts de régime

C'est une mesure extrême que vient de prendre l'Etat hongrois. Pour réduire les dépenses de santé, le gouvernement a décidé de punir les diabétiques qui ne suivraient pas scrupuleusement leur régime en les privant d'accès aux meilleurs traitements subventionnés.

Selon un décret ministériel, publié lundi 23 avril, dans le Journal officiel, les diabétiques devront se soumettre chaque trimestre à un test sanguin spécifique visant à contrôler leur consommation d'hydrates de carbone.

S'ils sont pris en défaut à deux reprises dans l'année, en clair si leur taux de glucose a augmenté au-delà des valeurs fixées par le décret, les patients concernés se verront refuser l'accès aux médicaments les plus efficaces (insuline analogue) et devront se contenter des traitements à base d'insuline humaine, moins performants et provoquant davantage d'effets secondaires. De plus, ils devront payer plus cher pour leur traitement, dont la part subventionnée par l'Etat va se réduire.

Les mineurs et les personnes atteintes d'une forme sévère de diabète seront exemptés de la nouvelle réglementation, qui entrera en vigueur le 1er juillet. Environ cinq cent mille personnes sont atteintes de diabète en Hongrie.

ALIMENTS DIÉTÉTIQUES MODERNES PAS ACCESSIBLES

Le premier journal hongrois, Nepszabadsag, a dénoncé lundi sur son site Internet la punition des "diabétiques fautifs" qui "recevront un traitement moins bon". Selon un expert, le Dr Laszlo Bene, cité par le quotidien, les malades ne sont d'ailleurs généralement pas indisciplinés, mais ne peuvent pas se permettre d'acheter des aliments diététiques modernes.

En février dernier, lors du débat au Parlement sur le décret, le député socialiste Andras Nemény s'était emporté contre "la politique sociale du gouvernement (...) synonyme de misère pour les pauvres" et avait jugé le décret "scandaleux".

Le gouvernement du conservateur Viktor Orban avait alors justifié son décret en déclarant que "les médicaments des diabétiques coûtaient 30 milliards de forints (100 millions d'euros) et qu'il était inutile de gaspiller l'argent des contribuables pour des gens qui ne coopéraient pas avec leur médecin".


Le lien : http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/...tor=AL-32280515
Vania
 
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Message par shadoko » 23 Avr 2012, 21:46

C'est carrément à vomir.
shadoko
 
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Message par Mike Balard » 23 Avr 2012, 22:57

Pourquoi évoques-tu les banques?
C'est avant tout un décret gouvernemental du ministre-président Orban pour faire des économies budgétaires. Ce n'est pas son coup d'essai, quand on lit sa bio!
Mike Balard
 
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Message par Vania » 23 Avr 2012, 23:22

a écrit :Pourquoi évoques-tu les banques?
C'est avant tout un décret gouvernemental du ministre-président Orban pour faire des économies budgétaires. Ce n'est pas son coup d'essai, quand on lit sa bio!



Par ce que même si la presse parle infiniment plus de la dette des pays de la zone euro, la Hongrie, comme bien des pays de l'Europe centrale ou orientale, est elle aussi étranglée par sa dette et sous le coup des diktats des grandes banques. Un article parmi d'autres parus ces derniers mois :

a écrit :Crise de la dette : la Hongrie exsangue doit montrer patte blanche

09.01.2012
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban pourra-t-il continuer de faire cavalier seul ? Budapest est en effet boudée par le FMI et l'Union européenne. Après une série de lois votées à toute allure fin décembre, une nouvelle Constitution très favorable au Premier ministre conservateur hongrois, Viktor Orban, et à son parti nationaliste, le Fidesz, est appliquée depuis le 1er janvier. Encadrant la liberté de la presse, elle réforme également les libertés religieuses, la justice et, point sensible en cette période de crise de la dette, l'indépendance de la Banque centrale de Budapest. Mais la Hongrie exsangue va devoir montrer patte blanche, alors qu'elle demande l'aide du Fonds monétaire international. Un pays au bord de la banqueroute. Le déficit budgétaire hongrois a atteint en 2011 quelque 1734 milliards de forints (5,49 milliards d'euros), selon des chiffres provisoires publiés lundi par le ministère de l'Economie, un chiffre 2,5 fois supérieur aux prévisions initiales. Le gouvernement prétend que l'objectif d'un déficit public de 2,94% du PIB en 2011 n'est pas en péril car, une fois pris en compte dans le calcul les fonds des caisses de retraites privées, nationalisées au cours de l'année, l'objectif sera atteint. A cela s'ajoute la pression internationale. Le forint, devise locale, a chuté à des niveaux historiques de plus de 324 forints pour un euro, en séance la semaine dernière. L'agence de notation financière Fitch Ratings a dégradé d'un cran vendredi la note de la dette souveraine de la Hongrie, qui passe à «BB+» de «BBB-», la faisant passer en catégorie spéculative. Une aide financière nécessaire. N'étant plus en mesure de se financer sur les marchés obligataires à des taux supportables, la Hongrie a cruellement besoin d'une aide financière. Mais les discussions avec le FMI et l'UE sur un éventuel nouveau crédit de 15 à 20 milliards d'euros sont dans l'impasse depuis décembre en raison de la volonté de Viktor Orban de réformer la Banque centrale. En 2008 déjà, la Hongrie n'avait été sauvée d'une faillite que grâce à un crédit de 20 milliards d'euros de l'UE, du FMI et de la Banque mondiale. Face au FMI, Orban lâche du lest. Une délégation hongroise doit rencontrer la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, mercredi là Washington. Le négociateur hongrois Tamas Fellegi est sur place depuis samedi. Viktor Orban s'est voulu plus conciliant dimanche. L'envoyé de Budapest «pourra accepter - sans consultation avec le gouvernement - toute forme de crédit, qui pourra aider la Hongrie à se financer sur les marchés internationaux», a-t-il déclaré dans un entretien à l'agence nationale MTI. Le négociateur devra aussi faire savoir la volonté du pays à coopérer avec le FMI dans la mise en œuvre de l'accord, «car il est naturel que le FMI veuille voir une politique économique en Hongrie, qui garantisse que son crédit soit remboursé». «La question hongroise» sera examinée par les commissaires européens également mercredi. Ces propos du chef du gouvernement ont rassuré les marchés. Le forint est resté stable ce lundi. Malev devra rendre de l'argent à l'Etat. La Commission européenne a par ailleurs exigé que le gouvernement hongrois récupère une aide accordée entre 2007 et 2011 à la compagnie aérienne nationale Malev, dans le cadre de sa privatisation et de sa renationalisation. Elle considère que cette aide d'Etat est illégale, car «en raison de ses difficultés financières constantes, Malev n'aurait pas pu obtenir ce financement sur le marché aux conditions accordées par la Hongrie».


http://www.leparisien.fr/international/cri...012-1804274.php

J'ai pris l'un des premiers venus, il en est bien d'autres, sans doute plus explicites encore. Par ailleurs, la dette de bien des particuliers, bien que libellée en florints (la monnaie hongroise), s'est vue indexée sur les taux de change du franc suisse. Avec la chute de la monnaie hongroise, c'est la dette des particuliers qui s'envole et devient inremboursable. Pour l'Etat hongrois, je ne sais en quelle monnaie est libellée sa dette, mais de toute façon, les spéculations sur les dettes souveraines suffisent à la faire s'envoler... Comme la Grèce, la Hongrie est étranglée.
Vania
 
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Message par Mike Balard » 24 Avr 2012, 19:38

Ok, mais le choix de s'attaquer aux diabétiques (de "condamner à mort les malades"!) est un choix politique, pas une exigence spécifique des banques, comme tu l'annonçais.
Il y a des pays qui ont la pression de la dette et qui font d'autres choix politiques, comme en Amérique Latine. Bon, évidemment, c'est pas la conception du pouvoir qu'Orban! :hinhin:
Mike Balard
 
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Message par canardos » 26 Avr 2012, 09:43

il y a déjà des précédents avec les insuffisants rénaux, par exemple.

en Grande Bretagne, il n'y a pas de poste d’hémodialyse en hôpital pour les insuffisants rénaux chroniques, seulement quelques uns réservés pour les crises d’urémie aiguë

ou bien vous êtes relativement jeune, vous disposez d'un logement correct permettant l'installation d'un equipement d'hemodialyse à domicile avec une eau courante pas trop chargée en alumine et vons etes capables d'effectuer vous meme correctement un certain nombre de gestes techniques necessaires pour l'utilisation de cet équipement, ou bien on vous laisse mourir d'une crise d'urémie aigue.


et ce sont des instructions officielles.


en France la situation est moins dramatique mais la pénurie de postes d’hémodialyse en centre conduit les médecins à faire souvent des choix du même genre. par exemple j'ai eu connaissance d'un établissement où, passé l'age de 65 ans, les malades n'avaient droit qu'à une dialyse péritonéale, avec une espérance de vie très réduite...

on peut remercier le défunt pierre beregovoy pour ça, c'est lui qui par décret quand il était ministre de la santé et se vantait d’être le "ministre des comptes" a diminué des son arrivée contre tous les avis médicaux les taux d’équipement en poste d’hémodialyse, tout ça pour faire de sordides économies sur la vie de malades chroniques...

en voila un qui avait du sang sur les mains en connaissance de cause...

et il ne s'est certainement pas suicidé à cause de ça, ça ne devait pas l’empêcher de dormir.
canardos
 
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Message par Vania » 26 Avr 2012, 23:14

a écrit :Ok, mais le choix de s'attaquer aux diabétiques (de "condamner à mort les malades"!) est un choix politique, pas une exigence spécifique des banques, comme tu l'annonçais.


Oui, c'est vrai... la grande bourgeoisie ne développe pas forcément tout le détail des attaques à mener. Aux gouvernements de trouver les recettes pour faire rentrer l'argent et continuer à la subventionner ou à rembourser les emprunts et les intérêts des banques. La grande bourgeoisie, et parmi elle les banques, n'est pas si regardante. Pour rester sur la seule Hongrie, le FMI est en train d'accorder un nouveau prêt de 10 à 15 milliards d'euros au pays (pour rembourser la dette, en fait rembourser les banquiers, intérêts compris). En accordant ce prêt, le FMI se félicite de "l'indépendance" acquise par la banque centrale hongroise (le parti au pouvoir entendait en désigner lui même une partie des dirigeants, et a fini par reculer. Cela ne mangeait pas de pain, pourtant...). En fait, cette soit-disant "indépendance" de la banque centrale hongroise signifie surtout sa dépendance vis à vis des banques européennes. C'est tout qu'elles (et le FMI) attendaient avant ce nouveau prêt. Qu'importe le sort des Roms, les droits des travailleurs et leur condition, la "liberté" de la presse, ou le sort des diabétiques... L'argent rentrera, sans le moindre obstacle, là est l'essentiel.
Vania
 
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