Depuis septembre-octobre 2011, les mineurs de Papouésie indonésienne (l'autre moitié de de cette île de Papouésie est "indépendante" et porte le nom de Papouésie-Nouvelle Guinée) étaient en grève.
Il y eut dans LO l'article suivant relatant la lutte de ces travailleurs :
a écrit :Lutte Ouvrière n°2260 du 25 novembre 2011
Papouasie indonésienne : pour leurs salaires et leurs conditions de travail, des mineurs en grève depuis deux mois
La Papouasie, partie occidentale de l'île de Nouvelle-Guinée, est une province indonésienne depuis son annexion forcée en 1963. Elle est riche en or, cuivre, uranium, nickel, huile, bois et gaz naturel. L'or et le cuivre sont pillés par un géant minier nord-américain, Freeport-McMoRan Copper & Gold Inc. Depuis le 15 septembre, quelque 8 000 travailleurs, en majorité des mineurs, d'une filiale de ce groupe, Freeport Indonesia, sont en grève pour leurs salaires et leurs conditions de travail. La répression a déjà fait huit morts parmi les grévistes, mais la grève continue.
Depuis 1990, Freeport Indonesia exploite 24 000 salariés dans ce qui est la plus grande mine de cuivre et d'or au monde. Le cuivre représente 80 % des profits de Freeport-McMoRan mais la majorité des mineurs ne gagnent qu'un euro de l'heure.
Au début du conflit, les grévistes exigaient que leur salaire de base passe de 1,50 dollar à 30 dollars de l'heure. Par la suite, ils ont proposé de s'en tenir à 4 dollars, mais la direction ne leur a proposé que 35 % d'augmentation, ce qu'ils ont rejeté. Les grévistes dénoncent aussi des conditions de travail très difficiles car la mine d'or est située entre 3 200 et 4 200 mètres d'altitude.
Le gouvernement indonésien est entièrement du côté du patron de Freeport, car c'est le premier contribuable de l'archipel. En outre, l'État indonésien détient 9 % de Freeport Indonesia.
Si la multinationale paye des salaires de misère, elle dépense des millions de dollars pour la sécurité de son complexe industriel. Des forces militaires et policières indonésiennes se disputent ce marché de la sécurité, allant jusqu'à s'entretuer pour décrocher un contrat. Depuis 1990, Freeport a fait abattre plusieurs travailleurs combatifs. Et ce sont ces mêmes « forces spéciales » qui ont tué pendant ce conflit.
Depuis les premiers affrontements, les négociations sont en panne, la mine est arrêtée et ses accès bloquées par les grévistes. 230 000 tonnes de minerai d'or et 150 000 tonnes de minerai de cuivre sont en attente. La perte quotidienne est estimée par Freeport à 19 millions de dollars depuis le début de la grève.
Pour justifier ses bas salaires, la direction prétend qu'une partie de ses gains alimente le budget de la région, mais les grévistes dénoncent le nombre insuffisant d'écoles et de centres de soins. Les travailleurs papous soulignent aussi le fait qu'ils touchent moins que leurs collègues africains ou australiens et ne reçoivent ni augmentation ni promotion.
Les grévistes sont déterminés à faire aboutir leurs revendications mais aussi à dénoncer les « nouveaux meurtres » dont Freeport est responsable.
En attendant, cette grève, qui contribue à faire flamber les cours de l'or et du cuivre, fait des émules au Pérou. Les travailleurs de la mine de cuivre de Cerro Verde, elle aussi contrôlée par Freeport-McMoRan, sont en grève pour des augmentations de salaire. La direction de la multinationale paye ainsi le fait d'avoir claironné qu'elle avait « réalisé en 2010 les meilleurs résultats financiers de son histoire ». Un résultat qui est d'abord dû à l'exploitation des travailleurs du trust, qui exigent à juste titre leur part.
En octobre, les patrons de Freeport, propriétaires de la mine, essayaient de diviser les travailleurs ainsi :
a écrit :Freeport soudoie ses salariés pour mettre fin à la grève
Dans la partie indonésienne de l'île de Papouasie, une grève suivie par plus de 70 % des mineurs paralyse depuis plus d'un mois les activités de Freeport, la plus grande mine à ciel ouvert de cuivre et d'or du monde. L'exploitant américain, par voie de SMS et l'achat d'une demi-page de publicité dans la presse locale, offre 10 millions de roupies [800 euros] à tout employé non gréviste qui réussit à convaincre l'un de ses collègues ayant débrayé à reprendre le travail, lit-on dans Kompas.
La publicité, sous forme de BD, met en scène deux mineurs discutant dans leur langue indigène des modalités de cette offre dénommée sournoisement "Rentrer au village" : 50 % seront versés après la signature d'une lettre par le gréviste attestant de sa reprise de travail, et 50 % après la signature d'un nouveau contrat de travail. Le porte-parole du syndicat des mineurs dénonce la manœuvre qui, selon lui, ne peut que semer davantage de troubles au sein de la mine et dans l'ensemble de la Papouasie, qui connaît un regain de revendications indépendantistes.
Lien :
http://www.courrierinternational.com/breve...-fin-a-la-greveMi-décembre, les travailleurs reprenaient le travail sur une victoire partielle quant à leurs revendications de départ :
a écrit :Le travail va reprendre à la mine Freeport
En grève depuis trois mois, 8 000 mineurs de Freeport, sur la partie indonésienne de la Papouasie, vont reprendre le travail ce samedi 17 décembre suite à la signature d'un accord avec l'exploitant américain, qui s'engage à augmenter leurs salaires de 40 % sur deux ans et à leur payer leurs trois derniers mois de salaire, détaille The Jakarta Post. Freeport leur a également promis des aides au logement, à l'éducation et des plans d'épargne retraite. Le débrayage, auquel les forces de l'ordre ont répondu par la violence, a paralysé les activités de la plus grande mine d'or et de cuivre à ciel ouvert du monde, qui ne fonctionnait plus qu'à 5 % de ses capacités habituelles. Bien qu'insatisfait par cette hausse salariale, en deçà des revendications initiales, le syndicat des mineurs a donné son feu vert pour des raisons humanitaires, les mineurs étant à bout de ressources.
Lien :
http://www.courrierinternational.com/breve...a-mine-freeportPeut-être ce recul des patrons de Freeport a encouragé les travailleurs du textile de Jakarta... Je ne sais pas. En tout cas, de voir les travailleurs d'Indonésie, ou de Chine, se battre collectivement, et parvenir à faire reculer leurs patrons (privés ou publics), malgré toutes les difficultés, bien plus importantes qu'ici, en France, cela fait un bien fou! Vivent leurs luttes!!!