
Comme bien des régions d’Afrique, la vallée du fleuve Sénégal (côté mauritanien comme côté sénégalais) est touchée par la vente de vastes surfaces de terres agricoles à de grandes multinationales. Ces ventes sont effectuées par les gouvernements africains, sous la pression des grandes compagnies (trusts de l’agro-alimentaires, mais aussi banques ou sociétés d’assurance à la recherche de nouveaux placements). Les populations paysannes découvrent souvent ces projets concoctés dans leur dos à la dernière minute et se font exproprier.
L’article ci-dessous parle d’une telle vente (ici 20 000 ha) de terres agricoles dans la région de Podor, située sur la rive sénégalaise du fleuve.
Le lien : http://www.slateafrique.com/60175/senegal-...parement-terres
Le lien : http://farmlandgrab.org/post/view/19535
En lisant l'article du journal "Le Quotidien" auquel fait référence le premier article de Slate, il semble que les communautés paysannes de Fanaye aient su trouver y compris des alliances auprès de ruraux originaires de la région et partis chercher du travail à Dakar ou à Saint-Louis. Le même article du Quotidien affirme en revanche que les patrons de ce projet agricole ont réussi à entraîner une partie de leurs ouvriers avec eux, les envoyant ainsi faire le coup de poing contre les paysans expropriés.
Avec la multiplication de tels projet d'achat de vastes surfaces de terres, des luttes de paysans, il y en aura bien d'autres. Qu'ils trouvent l'oreille et l'alliance consciente des ouvriers agricoles comme des ouvriers des villes, cela deviendra peut-être vite vital.
L’article ci-dessous parle d’une telle vente (ici 20 000 ha) de terres agricoles dans la région de Podor, située sur la rive sénégalaise du fleuve.
a écrit :Sénégal - Affrontement meurtrier autour de terres vendues à des étrangers
Fanaye Diéry, commune rurale située dans la vallée du fleuve Sénégal, a été le théâtre d’affrontements meurtriers le 26 octobre. La réunion du Conseil rural qui a décidé de l’attribution de 20.000 hectares de terres à des investisseurs italiens pour un projet agricole de production d’éthanol (agrocarburant), rejeté par la grande majorité des habitants, a été à l’origine de ces effusions de sang, rapporte le journal sénégalais Le Populaire.
Les affrontements ont entrainé la mort d’un individu et occasionné 21 blessés, dont dix dans un état grave. Quatre morts d’hommes ont été annoncées mais pour l’heure, seul un cas de décès a été confirmé. La victime est un notable paysan de Fanaye Diéry. Il a été abattu avec un fusil de chasse.
Les blessés ont été atteints par des armes à feu et des armes blanches notamment des sabres, des coupe-coupe, des haches, des couteaux mais aussi par des jets de pierres et des coups de bâton. L'intervention de la gendarmerie a réussi à limiter les dégâts. Les blessés sont actuellement admis à l’hôpital principal du département où ils reçoivent des soins.
Selon des témoins, tout serait parti de la décision d’une partie de la population de s’opposer à la tenue d’une réunion du Conseil rural. Elle avait été convoquée par le président de la communauté rurale, Karasse Kane. Contrairement à la décision d’octroyer progressivement des terres à la société Senéthanole, une industrie agro-alimentaire autour de la culture de tournesol et la transformation industrielle de bioéthanol, Karasse Kane avait finalement attribué tous les 20.000 ha à la suite d’une délibération tenue secrète, renseigne Le Quotidien. La décision des populations d’empêcher la tenue de la réunion n’a pas été du goût des partisans de Karasse Kane qui s’étaient préparés à une telle éventualité et s’étaient déjà armés en conséquence.
De violents heurts ont éclaté et le siège du conseil rural a été mis à sac et incendiée. Son président a été sauvé in-extremis par les gendarmes.
Depuis quelques mois le risque de ces affrontements violents planait. Les quelques 25.000 habitants de la localité refusent que leurs terres soient affectées à des étrangers. D’autant plus que le cimetière de Fanaye Diéry, qui date de plus de 100 ans, allait se retrouver dans le domaine cédé aux Italiens.
Amadou Thiaw, président du comité local de défense des terres de Fanaye Diéry, a rappelé que le président du conseil rural (PCR) avait pris quelques jours auparavant la décision d’octroyer à la société Senéthanole 19.700 ha de terres pour compléter les 300 ha de terres qui lui avaient déjà été affectées au mois de juin dernier. Mais les propriétaires terriens ont estimé qu’en donnant leurs champs pour ce projet italien d'agrobusiness, le PCR n’a pas privilégié la concertation. Karasse Kane a lui défendu ardemment le projet qu'il considère comme une «occasion rêvée» pour développer la communauté rurale.
Le calme est revenu à Fanaye Diéry où un impressionnant dispositif de gendarmes a été mis sur place. Mais ses habitants sont déterminés à aller jusqu'au bout de leur combat pour ne pas céder au bradage de leurs terres.
Le lien : http://www.slateafrique.com/60175/senegal-...parement-terres
a écrit :APRES LES VIOLENCES DE MERCREDI
"Suspension du projet agricole de Fanaye", annonce le Premier ministre
NETTALI.NET - Le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye a annoncé vendredi 28 octobre l’arrêt du projet d’affectation de 20.000 ha pour la production de biocarburants à Fanaye, dans le département de Podor, où des affrontements entre conseillers ruraux ont viré au drame avec un mort et des dizaines de blessés.
"Le projet est suspendu", a annoncé le chef du gouvernement après la prière à la Mosquée Omarienne de Dakar où le Collectif pour la défense des terres de Fanaye a mobilisé des ressortissants de la zone pour protester contre le projet.
Jeudi, lors de la réunion hebdomadaire du conseil des ministres, le président Wade a demandé "une note circonstanciée" aux ministres concernés.
Le lien : http://farmlandgrab.org/post/view/19535
En lisant l'article du journal "Le Quotidien" auquel fait référence le premier article de Slate, il semble que les communautés paysannes de Fanaye aient su trouver y compris des alliances auprès de ruraux originaires de la région et partis chercher du travail à Dakar ou à Saint-Louis. Le même article du Quotidien affirme en revanche que les patrons de ce projet agricole ont réussi à entraîner une partie de leurs ouvriers avec eux, les envoyant ainsi faire le coup de poing contre les paysans expropriés.
Avec la multiplication de tels projet d'achat de vastes surfaces de terres, des luttes de paysans, il y en aura bien d'autres. Qu'ils trouvent l'oreille et l'alliance consciente des ouvriers agricoles comme des ouvriers des villes, cela deviendra peut-être vite vital.