de combat ouvrier
CITATION HAÏTI
Au Cap Haïtien, la police et les bandes armées d'Aristide dispersent une manifestation de l'opposition
Après avoir dispersé violemment la manifestation de l’opposition le 30 août, occasionnant plus d'une cinquantaine de blessés, le commandement de la police avait interdit les manifestations au Cap, pour empêcher toute protestation contre le régime Lavalasse (nom du parti au pouvoir du président Aristide).
Les partis membres de l'opposition au gouvernement ont manifesté, de nouveau au Cap Haïtien le dimanche 14 septembre pour appeler au «déchoukaj» (renversement) d'Aristide. Le groupe dit des «184» apportait son soutien au Front de l'opposition du Nord (FRON). Plusieurs centaines de partisans de l'opposition étaient dans la rue. A quelques blocs de là, des groupes proches de Lavalasse étaient rassemblés prêts à affronter les opposants. De nombreux accrochages ont eu lieu entre les deux groupes durant toute la matinée, les aristidiens empêchant la tenue de la manifestation des opposants.
La police a finalement dispersé les manifestants pro-Aristide qui ont riposté par des jets de pierre, un manifestant a été blessé par balles. Plus tard dans la matinée les policiers ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les anti-Aristide il y eut de nombreux blessés parmi les manifestants.
Ces manifestations sont la suite du bras de fer entre le régime d'Aristide et l'Opposition. Dans ce contexte de bataille pour le pouvoir entre deux factions politiciennes rivales, les intérêts de la majorité de la population laborieuse, ne sont pas représentés. Du côté de l'opposition ce sont les intérêts des industriels à la tête du groupe des 184 qui sont défendus, du côté de Lavalasse, c'est le maintien d'Aristide pour un autre mandat présidentiel qui est le but à atteindre.
Chacun des ces camps agite des promesses de démocratie, de changement de régime, d'amélioration des conditions de vie afin de rallier une partie de la population à son mouvement.
Aucun des deux camps qui se battent pour le pouvoir ne met en avant de relever le salaire de misère de ceux qui travaillent (inférieur à deux Euros par jour), de baisser le prix d'une scolarité trop importante, de remédier à une situation qui transforme chaque pluie en catastrophe pour les pauvres, de remettre sur pied l'hôpital de référence où les malades meurent faute de structure et de personnels pour les soigner. [/quote]