Sommes nous réellement entrain de changer de période?

Dans le monde...

Message par Sinoue » 29 Avr 2009, 21:39

Je me pose la question, parce que lorsque je discute avec des gens de gauche voir d'extreme gauche, j'ai souvent tendance à attenuer cette affirmation.
Je développe notre point de vue que cette crise n'est que le dernier avatar d'une crise latente depuis 1974. Que ce n'est vraiment pas la premiere crise economique qu'essuye le capitalisme. Que les patrons n'ont pas attendu ça pour licencier à la pelle.
A l'extreme gauche beaucoup de monde a tendance à croire que ça y est c'est bientot la revolution. Pourtant quand je regarde autour de moi, je ne sens pas vraiment les choses venir.
Quand je parle de période je signifie "pré révolutionnaire", d'ailleurs quelles devraient etre les changements de la politique de LO si l'on passe à ce type de période? Je sais c'est une question enorme. Quels pourraient en etre les signes avant coureurs? Les sequestrations sont elles une methode d'action vraiment nouvelle?
Merci de votre contribution, A+
Sinoue
 
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Message par Vérié » 30 Avr 2009, 10:30

(Sinoue @ mercredi 29 avril 2009 à 21:39 a écrit : Je me pose la question, parce que lorsque je discute avec des gens de gauche voir d'extreme gauche, j'ai souvent tendance à attenuer cette affirmation.
  Je développe notre point de vue que cette crise n'est que le dernier avatar d'une crise latente depuis 1974. Que ce n'est vraiment pas la premiere crise economique qu'essuye le capitalisme. Que les patrons n'ont pas attendu ça pour licencier à la pelle.
  A l'extreme gauche beaucoup de monde a tendance à croire que ça y est c'est bientot la revolution. Pourtant quand je regarde autour de moi, je ne sens pas vraiment les choses venir.
  Quand je parle de période je signifie "pré révolutionnaire", d'ailleurs quelles devraient etre les changements de la politique de LO si l'on passe à ce type de période? Je sais c'est une question enorme. Quels pourraient en etre les signes avant coureurs? Les sequestrations sont elles une methode d'action vraiment nouvelle?
  Merci de votre contribution, A+

Une chose est certaine : la crise actuelle est la plus profonde depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

Mais une crise économique n'engendre pas automatiquement une crise révolutionnaire, ni même une situation "pré-révolutionnaire". Une situation pré-révolutionnaire suppose une montée des luttes, une radicalisation de la classe ouvrière et d'autres couches sociales, qui se traduit aussi par une évolution à gauche des partis politiques, des scissions centristes, révolutionnaires etc.

Visiblement, nous ne retrouvons pas aujourd'hui ces éléments. Les luttes sont défensives : ce sont surtout les travailleurs licenciés qui n'ont pas le choix qui se révoltent. Les formes de lutte sont certes plus radicales, telles le fait de retenir les patrons une ou quelques nuits, mais ce n'est pas nouveau, c'était plus fréquent dans les années 70, et surtout l'objectif se limite bien souvent à obtenir des indemités plus importantes, car les travailleurs n'ont pas, dans l'ensemble, l'illusion qu'une lutteisolé va arrêter une fermeture et des licenciements. Ils en ont fait assez largement l'expérience.


En ce qui concerne les partis, il n'y a que de timides indices, tels les sondages électoraux en faveur de l'extrême-gauche, la popularité de Besancenot etc. On est loin d'une situation où on verrait des dizaines de milliers de travailleurs s'organiser, même sur des bases "centristes". Rappelons que le PC des années 50-60, c'était tout de même des centaines de milliers d'adhérents, bien qu'il n'y ait pas de situation pré-révolutionnaire, sur des bases sans doute majoritairement réformiste, mais se revendiquant du "socialisme" et du "communisme". Côté syndical, la montée d'influence de Sud, qui tient un langage un peu plus radical que les autres syndicats, est aussi un indice. Mais la politique de collaboration de classe des plus grands syndicats, surtout de la CGT, n'a pas engendré jusqu'à présent de réactions de grande envergures. Par exemple, quand la CGT a trahi la grève contre la réforme des retraites des cheminots - acquis très important -, il n'y a eu ni vague de démission ni réactions internes vigoureuses. Les réactions de militants CGT sont restées très minoritaires.

Cela-dit, il faut être attentif et la situation peut changer très, très vite. Psser du défensif à l'offensif. Et je suis en gros d'accord avec Convidado, parler du socialisme, de la nécessité de la planification de l'économie dans l'intéret de tous à l'échelle non seulement nationale mais européenne et mondiale est à l'ordre du jour, et peut être compris. Mieux même que de de dire seulement "Refusons de payer la crise" quand nos adversaires nous disent !"On n'y peut rien, le marché s'effondre " etc.

Quant à l'évolution de la crise, personne ne peut la prévoir, mais nous sommes tout de même entré dans une nouvelle période, après celle de la prospérité relative et du développementy extraordinaire qui a suivi la guerre mondiale, et que les detsructions de la guerre ont rendu possible. L'action des classes exploités est aussi un facteur important. Car, sans intervention du prolétariat, le capitalisme ne s'effondrera pas tout seul, et l'expérience montre que, sans révolution, c'est un systèpe incroyablement dynamique qui redémarre toujours, même si c'est au prix de souffrances terribles pour la population, voire de guerre.
Vérié
 
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