Le PC israelien avance les Woods analysent

Dans le monde...

Message par com_71 » 19 Nov 2008, 01:28

(El convidado de piedra @ mardi 18 novembre 2008 à 18:27 a écrit : Tout fait comprendre que c'est notre tour. Ce que je crains est qu'il n'y aille pas une conscience de cela et deux que, comme d'habitude, on rate tout.
Mais tu dis toi-même que les choses changent... :roll: :roll:

Concernant les municipales à Tel Aviv, 35% pour un dirigeant du PC, c'est un beau résultat.

Mais il faudrait en savoir plus pour en tirer la conclusion d'un profond tournant à gauche dans le pays.

D'abord le contenu de la campagne. Le PC n'a pas fait campagne en tant que PC, quelle campagne, on n'en sait rien. Et Hanin est-il connu et reconnu comme dirigeant du PC ? L'article ne justifie pas du tout cette affirmation : "It is the fact that Huldai now has to face a class-oriented opposition". (C'est un fait que Huldai [le maire de droite élu] a maintenant à se mesurer à une opposition ayant une base de classe).

Ensuite le PC ne part pas de rien. Il recueillait traditionnellement l'énorme majorité des votes arabes (avec les listes "La Paix maintenant"), particulièment quand Israël était engagé dans des aventures guerrières. Il a eu des députés, et a eu le loisir de développer un municipalisme bien intégré en tenant la municipalité de Nazareth. Le bon résultat de Tel Aviv ne s'expliquerait-il pas par des changements dans la composition de la population ?

Enfin tout l'article est visiblement en grande partie destiné à justifier leur choix de tendance de ne concevoir qu'une activité à l'intérieur du PC. Il est malheureusement possible que cela les pousse à considérer la situation de ce parti avec des lunettes roses.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par sylvestre » 19 Nov 2008, 10:16

Un article de juste avant l'élection :

http://www.letemps.ch/template/internation...&article=243832

a écrit :
Un communiste anti-sioniste bouscule le maire de Tel-Aviv lors des municipales



ISRAEL. Ron Huldaï, maire de la capitale depuis dix ans, est menacé par Dov Hanin, un député inconnu qui proteste contre «l'occupation». Ce dernier est devenu un phénomène national.

Serge Dumont, Tel-Aviv
Mercredi 12 novembre 2008


Les élections municipales n'intéressent pas grand monde en Israël. En règle générale, le taux de participation au scrutin ne dépasse jamais la barre des 30%. Mais à Tel-Aviv, la campagne a priori soporifique s'est rapidement transformée en événement politique national grâce à Dov Hanin, un obscur du parti communiste judéo-arabe «Hadash» venu défier Ron Huldaï, le maire de la ville en place depuis dix ans et soutenu par tous les partis traditionnels.



«Comme Obama»

Marié, père de trois enfants et député depuis 2006, Dov Hanin était tellement peu connu au début de la campagne pour les élections municipales qu'il ne figurait même pas dans les sondages. A l'époque, personne ne prêtait d'ailleurs attention à une liste regroupant des éclopés de la société israélienne et dont le leader promettait entre autres d'ouvrir des abris municipaux pour les réfugiés du Darfour qui affluent dans l'Etat hébreu.

A contrario, fier de son glorieux passé de pilote de chasse et de héros de la guerre du Kippour, Huldaï semblait devoir être réélu sans contestation possible. Mais le vent a tourné. En quelques semaines, les intentions de vote en faveur de Dov Hanin sont passées de 2,5% à 26%. En revanche, Huldaï est passé de 59% à 46%. «A l'échelle de Tel-Aviv, l'irruption de Dov Hanin est un phénomène aussi révolutionnaire que la victoire d'Obama aux Etats-Unis, explique la politologue Nora Bergman. Car ce député fait une ascension fulgurante alors qu'il se proclame anti-sioniste. Simple sergent durant son service militaire, il a ensuite été condamné à une peine de prison militaire pour avoir refusé d'être envoyé dans les territoires palestiniens en tant que réserviste».

Une image de redresseur de torts de la gauche

Pour ajouter à cette image de marginal de la société israélienne, il refuse de décoller de son banc de député lorsque l'on joue la Hatikvah (ndlr: l'hymne national) dans l'hémicycle de la Knesset. «Je proteste contre l'occupation», dit-il.

Il y a quelques années, un tel pedigree aurait exclu le député du débat politique, mais cette fois, c'est le contraire qui s'est produit. Non seulement Dov Hanin a imposé son discours «différent» dans les médias, mais il est aussi devenu une figure nationale puisque son cas a suscité de nombreux articles et reportages télévisés. En outre, il a engrangé de nombreux soutiens. Entre autres, ceux de l'ex-ministre Yossi Sarid - l'une des gloires de la gauche israélienne - ainsi que d'une dizaine de vedettes de la télévision, du cinéma et du show-business qui ont réalisé bénévolement un clip soutenant sa candidature.

Diplômé en sciences politiques et en droit de l'Université de Tel-Aviv, docteur en droit de l'Université d'Oxford, Dov Hanin n'est pas très charismatique. Plutôt timide, il ressemble à un grand échalas mal à l'aise avec ses bras et s'exprimant toujours à voix basse. «Il séduit la jeunesse parce que son comportement teinté de romantisme diffère de celui du personnel politique israélien classique», affirme le chroniqueur politique Meïr Rozen. «Certes, avec quatre députés, le parti «Hadash» ne représente pas grand-chose en Israël. Mais Dov Hanin, qui est le seul député juif de cette formation (ndlr: les autres sont arabes) est intelligent. Il a un projet et des idées. En deux ans, il a effectué un travail de géant à la Knesset en faisant voter une série de lois portant sur la défense de l'environnement ainsi que sur une série de questions sociales. Grâce à la campagne pour les municipales à Tel-Aviv, il s'est fait connaître sur l'ensemble du territoire israélien. Son image de redresseur de torts de gauche tombe à point au moment où ce courant politique - et le camp de la paix en général - se cherchent de nouveaux chefs de file.»
sylvestre
 
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Message par Indesit » 20 Nov 2008, 15:36

(El convidado de piedra @ mardi 18 novembre 2008 à 17:27 a écrit : Je me permets de souligner ceci

a écrit :The class conflict in Tel Aviv has yielded something unprecedented in a conservative society such as Israel. The ICP emerged as a significant political force for the first time since the independence of the state. Cynics may remind us of the Party's reformist nature. This is undeniable, but that is not so relevant at this point of development. What is most important is the fact that suddenly, seemingly out of nowhere, so many Israelis were willing to identify themselves so enthusiastically with social taboos such as communism and a critical approach towards Zionist creeds.

These achievements could not be understood outside of the context of the severe crisis facing world capitalism in general and Zionism in particular. While the older Israelis find it difficult to part ways with the dogmas they grew up with, the younger generation is much more willing to relinquish them. While the older generation lived through the boom years of post-war capitalism, this younger generation is composed of people born after the 1970s, during a period of recession, inflation, deindustrialisation, unemployment and the war the state has been waging against the working class. They see how capitalism has no solutions. They were brought up to believe that privatisation and wage restraints are necessary to prevent job loss. The current crisis is proving this to be false. All their sacrifice was in vain. They are much less willing now to allow capitalism to survive at their expense.


A mon gout ce phénomène devrait se produire partout.

Un virage déjà entamé se produit sous nos pieds.

Idéologiquement on a gagné une énorme bataille. Et les batailles gagnés sur ce terrain durent très longtemps.

Les masses entreront en action et vouloir éviter cela est aussi vain que d'essayer d'arrêter le soleil avec la main.

Devant les avenues olympiennes qui vont s'ouvrir se précipiteront toute sorte des gens. Restera à voir si les partis qui se sont préparés, disparus (mais dont les restes ...restent), "droitisés" et d'autres seront à la hauteur des besoins.

Tout fait comprendre que c'est notre tour. Ce que je crains est qu'il n'y aille pas une conscience de cela et deux que, comme d'habitude, on rate tout.
Je n'étais pas au courant de cette poussée à Tel-Aviv, merci de l'avoir signalée.

Mais une hirondelle ne faisant pas le printemps, il est un peu tôt pour en tirer des déductions plus générales. Tout en ayant conscience de ses limites, dans la période actuelle on peut cependant se réjouir de ce résultat.

De toute façon, même si dans les années qui viennent les idées de gauche remontent, cela ne se fera pas en un jour, mais plus vraisemblablement par petits pas, car nous revenons de très loin : les idées révolutionnaires déclinent en fait depuis 70 ans, et les idées plus généralement de gauche depuis 30 ans. Rome ne s'est pas faite en un jour.

à +
Indesit
 
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