Manifestations au Cameroun

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Message par com_71 » 28 Fév 2008, 21:34

(Reuters a écrit :Les manifestations anti-Biya paralysent Yaoundé et Douala

Par Tansa Musa Reuters - Mercredi 27 février, 22h27

YAOUNDE (Reuters) - Les émeutes contre la cherté de la vie et le maintien au pouvoir du président Paul Biya ont paralysé mercredi Yaoundé, la capitale du Cameroun, et Douala, le principal port du pays d'où le mouvement de protestation est parti le week-end dernier.

Selon des journalistes locaux, un manifestant a été tué par des policiers armés à Buea dans le sud-ouest du pays.

Provoquées par les prix élevés des carburants et des denrées alimentaires, ces manifestations, les plus importantes depuis quinze ans, ont fait au moins sept morts depuis quatre jours.

S'exprimant pour la première fois publiquement depuis le début des émeutes, Biya a accusé, sur la télévision nationale, ses opposants politiques d'avoir orchestré les manifestations pour tenter de le renverser.

"L'objectif est d'atteindre par la violence ce qu'ils n'ont pas pu obtenir par les urnes", a déclaré le président camerounais, l'air sombre.

Il a ajouté que son gouvernement utiliserait tous les moyens légaux à sa disposition pour garantir l'Etat de droit.

Les émeutiers ont détruit des bâtiments publics, des magasins et des entreprises et fait un certain nombre de victimes, a-t-il dénoncé sans fournir de bilan précis. "Les personnes impliquées incluent des délinquants motivés par la perspective de pillages", a-t-il accusé.

Parties de l'ouest du pays, les émeutes se sont propagées ce mercredi à Yaoundé.

La police anti-émeutes a tiré des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants dans les deux villes.

La radio nationale a lancé un appel au calme, indiquant que le gouvernement avait accepté, en concertation avec les syndicats, de baisser marginalement le prix des carburants, l'une des principales revendications des manifestants. Les habitants ont cependant laissé éclater leur colère face à ces diminutions qu'ils jugent beaucoup trop limitées.

Dans la capitale, les émeutiers ont érigé des barricades, brûlé des pneus et du bois de charpente et jeté des pierres sur les policiers. Les commerces ont fermé et les parents se sont rués dans les écoles pour aller chercher leurs enfants.

Une partie des manifestants scandaient des slogans hostiles à Biya, qui, au pouvoir depuis 25 ans, a annoncé le mois dernier qu'il entendait s'y maintenir au-delà de son mandat actuel qui expire en 2011. "Biya va trop loin, il doit partir", criait l'un d'entre eux.

BIYA ACCUSE DE VOULOIR GOUVERNER A VIE

A Douala, capitale économique et commerciale du pays, un hélicoptère a largué du gaz lacrymogène sur les 2.000 manifestants qui défilaient pour réclamer une baisse des prix des denrées de base. Dans la panique, certains sont tombés dans une rivière.

Selon des témoins, la police a procédé à des dizaines d'arrestations. Certains manifestants ont été frappés à coups de crosse de fusil, ont-il dit.

Le gouvernement est parvenu mardi soir à un accord avec les syndicats pour mettre fin à la grève des taxis qui a dégénéré en batailles de rue et scènes de pillage à Douala et dans d'autres villes du pays.

Le gouvernement a accepté de réduire le prix du litre du gasoil de 600 à 594 francs CFA (0,90 euro). Des réductions ont également été accordées pour d'autres types de carburant comme le kérosène.

Des députés d'opposition ont accusé le gouvernement d'avoir réagi brutalement face aux manifestants, qui dénoncent également la fermeture de la chaîne de télévision privée Equinoxe.

Celle-ci a diffusé ce mois-ci une interview d'un dirigeant d'opposition, John Fru Ndi, accusant Biya de vouloir gouverner à vie.

L'ambassade des Etats-Unis au Cameroun a recommandé à ses ressortissants d'éviter les déplacements à l'intérieur du pays. Des barrages ont été érigés par des manifestants et des petits délinquants sur les principaux axes routiers du pays, prévient l'ambassade sur son site internet.

Des émeutes similaires contre la cherté de la vie ont eu lieu dans d'autres pays d'Afrique de l'ouest à la suite d'un hausse des prix des carburants.

Avec Talla Ruben à Douala, version française Marc Delteil, Gregory Schwartz et Gwénaëlle Barzic
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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