Uribe hué par la foule

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Message par Puig Antich » 03 Août 2007, 19:09

a écrit :Uribe hué lors d'un débat public avec le père d'un soldat enlevé par les FARC


BOGOTA - Venu discuter avec le père d'un soldat détenu par les FARC qui a traversé la Colombie à pied pour réclamer un accord humanitaire, le président colombien Alvaro Uribe a défendu jeudi sa position sous les huées. Cette scène inédite, retransmise en direct à la télévision, reflète les divisions de la Colombie sur la façon de libérer les otages de la guérilla.


Au cours de ce débat impromptu qui a eu lieu sur les marches du Congrès avec des membres de son gouvernement, M. Uribe a assuré qu'il ne faisait pas le jeu des trafiquants de drogue et des paramilitaires d'extrême droite. Il a même invité une jeune protestataire à le rejoindre pour discuter avec elle, alors qu'environ 3.000 personnes étaient rassemblées autour d'eux.

La scène, diffusée pendant plus de deux heures à la télévision, intervenait 30 minutes après une rencontre entre M. Uribe et un instituteur, Gustavo Moncayo, dont le fils Pablo, un soldat, a été enlevé il y a dix ans par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).

M. Moncayo et d'autres familles d'otages veulent que M. Uribe échange plusieurs centaines de rebelles emprisonnés contre plus de 700 otages de la guérilla. Mais les FARC réclament d'abord que l'armée quitte temporairement toute une zone située dans le sud-ouest de la Colombie, une demande qui a été une nouvelle fois rejetée jeudi par M. Uribe.

Ce dernier a en revanche dit que si les FARC libèrent tous leurs otages, le gouvernement créerait une zone démilitarisée pendant 90 jours pour commencer les pourparlers de paix. Mais il est presque sûr cette offre va être rejetée par les rebelles.

Gustavo Moncayo a effectué une marche d'un millier de kilomètres, largement couverte par les médias en Colombie et lui valant même d'être comparé à Gandhi, qui a conduit l'Inde à l'indépendance. M. Moncayo s'est installé sur la place Bolivar, dans le centre de Bogota, avec l'intention d'y camper jusqu'à ce que le gouvernement et les FARC acceptent un échange de prisonniers.

Alvaro Uribe est venu le rencontrer dans sa tente, puis s'est rendu devant le Congrès, où une estrade avait été installée, et il a immédiatement réfuté les critiques de l'instituteur. "Je ne suis l'homme lige de personne. Je n'ai pas un dollar dans une banque étrangère", a déclaré le président colombien, forçant sa voix pour se faire entendre, alors que certains, dans la foule, le traitaient de "fasciste", "terroriste" et "menteur".

Certains de ses détracteurs l'accusent d'avoir été à l'origine de la montée des paramilitaires d'extrême droite qui ont tué plus de 10.000 personnes dans le cadre d'une campagne de terreur destinée à éliminer la guérilla d'extrême gauche.

M. Uribe a défendu sa position radicale contre les FARC qui, parmi leurs otages, détiennent notamment le fils de M. Montayo, la Franco-colombienne Ingrid Betancourt, ancienne candidate à l'élection présidentielle colombienne, et trois entrepreneurs américains.

"La seule raison d'avoir une zone démilitarisée, c'est pour que les criminels se cachent des forces de sécurité", a lancé M. Uribe. "Je ne donnerai pas un millimètre aux criminels".

"Nous sommes coincés entre le gouvernement et les FARC qui font de la politique un jeu", a déploré M. Moncayo, quand M. Uribe l'a invité à s'exprimer à son tour. "Ne laissez pas ceux que nous aimons mourir dans la jungle", a-t-il imploré. "Ils méritent de vivre!". AP

Puig Antich
 
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