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Compromis à La Paz sur les raffineries brésiliennes
LE MONDE | 11.05.07 | 14h20 • Mis à jour le 11.05.07 | 14h20
L'Etat bolivien et l'entreprise publique brésilienne Petrobras sont arrivés laborieusement à un compromis, jeudi 10 mai, sur le montant des indemnisations versées par la Bolivie pour le rachat de deux raffineries de pétrole.
Petrobras recevra 112 millions de dollars pour ses installations de raffinage Gualberto-Villarroel (département de Cochabamba) et Guillermo-Elder-Bell (à Santa Cruz), nationalisées par décret le 1er mai 2006. Au départ, les Brésiliens demandaient 200 millions de dollars, alors que le gouvernement bolivien en offrait 60 millions. Les deux raffineries avaient été acquises il y a sept ans au prix de 104 millions de dollars, mais Petrobras invoquait les investissements faits en vue d'augmenter et d'améliorer la production.
La négociation a pris des allures d'affrontement. Le 6 mai, La Paz s'est adjugé, par décret, le monopole de l'exportation de tous les produits raffinés, privant ainsi Petrobras d'une partie de ses revenus. L'entreprise brésilienne a répondu par un ultimatum qui expirait jeudi et la menace de porter l'affaire devant les instances internationales.
Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a reproché à son homologue bolivien, Evo Morales, de ne pas prendre assez en compte les relations entre les deux pays. "La radicalisation verbale est incompatible avec le bon sens de celui qui gouverne, a souligné en outre le président Lula. Au pouvoir, nous découvrons que nous gouvernons pour tous : le riche, la classe moyenne, le Blanc, le Noir, l'Indien, même si nos préférences vont vers les plus pauvres."
Après le compromis, M. Morales a minimisé la polémique. "Nous sommes deux pays voisins, deux pays frères, a-t-il affirmé. Avec cet accord, le camarade Lula continue à être pour moi un frère aîné. Nous reconnaissons au Brésil son avancée et son leadership régional."
Paulo A. Paranagua
Article paru dans l'édition du 12.05.07