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a écrit :Incidents en Hongrie
lors des cérémonies

NOUVELOBS.COM | 24.10.06 | 10:12

Des incidents ont éclaté à Budapest en marge des commémorations du 50e anniversaire du soulèvement hongrois. La police a dispersé les manifestants.

 
Les émeutes à Budapest (AP)
 
L a police hongroise a ouvert le feu lundi 23 octobre avec des balles en caoutchouc sur plusieurs milliers de manifestants antigouvernementaux qui marchaient sur le parlement, à Budapest, à l'occasion du 50e anniversaire de l'insurrection de 1956 contre le régime soviétique.
Une quarantaine de personnes ont été blessées, mais aucune d'entre elles ne se trouvent dans un état grave. Un policier a par ailleurs reçu un coup de couteau à la main.Alors que les forces de l'ordre tentaient d'éloigner la foule, constituée en majorité de militants d'extrême-droite, des manifestants se sont emparés d'un blindé datant de la Seconde Guerre mondiale, exposé pour les commémorations. Ils sont parvenus à faire avancer le véhicule en direction des forces de l'ordre.
"Toute la foule a commencé à les acclamer. La police a commencé à tirer des grenades lacrymogènes, ensuite le blindé s'est arrêté", raconte Fedja Grulovic.

Un mois de manifestations

L'anniversaire du soulèvement hongrois a été précédé par un mois de manifestations contre le Premier ministre socialiste Ferenc Gyurcsany, qui a reconnu avoir menti au sujet de l'économie pour remporter les élections d'avril dernier.
Des accrochages ont éclaté entre la police et des manifestants qui souhaitaient rallier une place située devant le parlement. Dans la matinée, une dizaine de personnes avaient déjà été arrêtées après des affrontements.Selon des journalistes de Reuters, la police a tiré des centaines de salves de grenades lacrymogènes, utilisé des canons à eau et fait appel à la police montée pour disperser les manifestants. Certains d'entre eux ont lancé des pavés en direction des forces de police, en tenue anti-émeute.
La police est finalement parvenue à éloigner les manifestants du parlement et les a dirigés vers le rassemblement organisé par le Fidesz, principal parti de centre-droit.
Viktor Orban, chef de file du Fidesz, a demandé aux manifestants de ne pas faire usage de la violence.Devant des dizaines de milliers de personnes, il a déclaré que la nation était face à "un gouvernement illégitime".

Le Premier ministre sifflé

"La confusion actuelle a été provoquée par un seul homme, qui a conduit le pays à une crise morale et politique en trompant les gens", a-t-il ajouté.
Une partie de la droite conteste aux socialistes, héritiers des communistes restés au pouvoir pendant 33 ans après l'écrasement de l'insurrection, le droit de présider les cérémonies. 

Dans un discours prononcé à l'intérieur du parlement, Gyurcsany a dit que les Hongrois de 1956 n'avaient pas d'autre choix que de se rebeller mais que le pays, qui a rejoint l'Union européenne en 2004, était désormais une démocratie moderne.
"En dépit de déceptions et d'un mécontentement souvent justifiés, la majorité des Hongrois croient que la démocratie parlementaire est la plus appropriée pour exprimer la volonté du peuple, légiférer et définir un programme pour une Hongrie libre", a-t-il dit.
Le chef du gouvernement a par la suite été sifflé alors qu'il déposait une rose blanche sur un monument à la mémoire des victimes de la répression de 1956.

"Peuple courageux"

Quelque 2.600 Hongrois sont morts en combattant les forces soviétiques et 200 autres ont par la suite été exécutés pour leur participation aux événements, tandis que 200.000 personnes prenaient le chemin de l'exil.
Dans un message au président Laszlo Solyom, le pape Benoît XVI a salué le "peuple courageux" de Hongrie et a déclaré que l'anniversaire devait donner l'occasion à l'Europe de réfléchir à ses valeurs spirituelles. (Avec Reuters)