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Message Publié : 22 Avr 2003, 16:11
par Louis
Par Kieran Murray



MOSSOUL (Reuters) - Des milliers de soldats américains sont entrés mardi dans le centre de Mossoul pour intimider les factions rivales qui s'affrontent sporadiquement et pour mieux asseoir l'autorité de Washington dans la troisième ville de l'Irak.


Une cinquantaine d'hélicoptères ont fait la navette pour acheminer des environs de Bagdad jusqu'à l'aéroport de Mossoul autour de 5.000 hommes de la 101e division aéroportée. De l'aéroport, des camions les ont pris en charge jusqu'au centre de la ville, située dans le nord de l'Irak.


Des tirs nourris sporadiques ont été entendus sur les rives du Tigre, dans le centre, mais aucun combat n'a été signalé pour autant entre les forces américaines et les milices locales.


"Le plus important, ici, c'est de faire une démonstration de force et de bien montrer que c'en est fini du régime irakien. Certains ne semblent pas l'avoir encore compris", a déclaré le lieutenant-colonel Steve Countouriotis.


Les Etats-Unis craignent que la ville ne sombre dans une guérilla urbaine entre factions kurde, arabe et turkmène, qui rivalisent pour contrôler la ville et sont généralement bien armées. Washington s'inquiète d'autre part de l'opposition à l'invasion américaine, notamment depuis que des marines ont abattu au moins sept personnes lors d'une manifestation dans le centre de la ville, la semaine dernière.


Les marines avaient déclaré s'être retrouvés sous le feu de milices locales mais la majeure partie des victimes, sinon toutes, étaient des civils et certains hauts gradés de l'armée américaine estiment que les marines ont peut-être exagérément réagi face à une foule qui leur lançait des pierres.


"Ils ne s'en sont pas pris aux bonnes personnes. Parmi les victimes, il y a une fille âgée de dix ans, maintenant paralysée", déclare un officier.


FAIRE PARTIR LES COMBATTANTS KURDES


Après cet incident, les marines s'étaient repliés vers l'aéroport, en lisière de la ville. L'entrée de l'armée américaine dans le centre, mardi, marque une nouvelle tentative des Américains pour contrôler réellement Mossoul.


Les tensions ethniques couvent dans cette ville universitaire d'un million d'habitants et posent un gros problème aux Américains. Dans les heures qui ont suivi sa chute aux mains des Américains et des combattants kurdes le 11 avril, Mossoul a sombré dans l'anarchie des pillages et des incendies criminels.


La diversité religieuse et ethnique de cette ville essentiellement kurde a été quelque peu modifiée par la politique d'arabisation menée par Saddam Hussein dans les régions du nord de l'Irak. Bon nombre d'Irakiens non arabes ont été contraints de renoncer à leur identité kurde, turkmène ou assyrienne, ou, en cas de refus, ont été chassés de la ville.


"Toutes les parties doivent accepter les limites et positions prévalant avant la guerre(...). Il est impératif qu'aucune organisation ethnique ou tribale n'en tire profit", a déclaré lundi soir dans une allocution télévisée à la population le lieutenant-colonel Robert Waltemeyer.


Les combattants kurdes, qui ont pris la ville avant l'arrivée des forces américaines, sont toujours pour une bonne part présents dans la ville. Nombre d'habitants les tiennent responsables des pillages qui ont visé des bâtiments administratifs, des magasins et des bureaux la semaine dernière.


Les officiers américains affichent l'intention de faire partir les combattants kurdes de Mossoul dans les jours à venir et de désarmer les milices et autres clans. Les Américains prévoient d'effectuer des patrouilles conjointes avec la police locale et ont pris contact avec les autorités municipales pour aider à rétablir l'alimentation en eau et en électricité.