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Message Publié : 10 Juin 2006, 03:59
par Raymond
Depuis quelques semaines, un mouvement étudiant en Grèce a lieu contre la loi du gouvernement de droite qui vise, entre autres, à créer des facs privés.
Aujourd'hui avait lieu une immense manifestation nationale... qui a fini dans un bain de sang.
Et l'info est tombée il y a quelques heures. Un étudiant grec est mort, assassiné par les milices du capital.
Il faut affirmer toute notre solidarité envers les étudiants grecs en lutte et protester avec rage contre l'assassinat d'un étudiant par les forces de répression.

Message Publié : 10 Juin 2006, 11:54
par gipsy
J'ai téléphoné à ma famille en grèce et ils n'ont pas entendu parler de mort.

a écrit :samedi 10 juin 2006 (09h56) :
rassemblement de soutien au mouvement étudiant en grèce
Solidarité avec le mouvement étudiant en Grèce !

La Grèce connaît son plus important mouvement étudiant depuis les années 1970, contre un projet de loi du gouvernement actuel de droite prévoyant : la création de facs privées (la constitution sera modifiée pour lever l’obstacle à ce niveau...) le fonctionnement des facs selon les critères de management du secteur privé la remise en cause de « l’asile universitaire » (impossibilité pour la police d’intervenir sur le campus sauf accord des Ca des universités) la réduction drastique de la possibilité pour les étudiants de repasser des examens et de progresser d’une année sur l’autre.

Ce projet met en application les directives européennes sur la libéralisation des services et de l’éducation. Les appétits capitalistes sont les mêmes en Grèce qu’en France : précarisation, privatisation, tout est bon pour faire du pognon ! Tous les ingrédients sont réunis pour renforcer le rôle de sélection sociale de l’école en société capitaliste. Une éole de classe, où l’accès au savoir est réservée à la bourgeoisie, qui n’aurait plus pour d’autre fonction que la reproduction à l’identique des inégalités sociales. L’Etat, en Grèce comme en France, est le fer de lance de cette politique capitaliste, et n’hésite pas à se servir de la matraque pour imposer les choix du patronat. Le jeudi 8 juin, une manifestation nationale réunissant plusieurs dizaines de milliers d’étudiantes et d’étudiants, rejoint par des travailleuses et travailleurs, a ainsi été violemment réprimée à Athènes, coupée en deux par la police. A la clef : un blessé grave, à l’hôpital dans un état critique. Actuellement, 354 départements académiques sont occupés, donc la quasi-totalité de l’enseignement supérieur est paralysée (Facs et IUT). Les enseignants, conformément aux consignes de leur puissant syndicat POSDEP, votent, Assemblée par Assemblée, en faveur de la proposition de grève illimitée. Le mouvement se structure autour des Assemblées Générales par département et de coordination d’AG par ville. Il exprime un rejet radical de la logique de privatisation de l’enseignement supérieur, dans un milieu qui n’a pas connu de mobilisation importante depuis une quinzaine d’années. Par son ampleur, il n’est d’ores et déjà comparable qu’avec le mouvement (victorieux) de l’occupation de l’école polytechnique du 17 novembre 1974 qui avait durablement marqué toute une génération.

Parce que la dictature du capital s’exerce au delà des frontières et touche tous les aspects de la vie : santé, travail, éducation..., comme l’ont encore montré les attaques les plus récentes en France (loi sur « l’égalité des chances, CPE, CNE...), Parce que la lutte des étudiant-e-s et des travailleurs-euses en Grèce est aussi la nôtre, Parce que nos intérêts sont les mêmes, face au capitalisme et à l’Etat :

Notre combat contre le capitalisme continue, et la preuve, après la France c’est au tour de la Grèce et du Chili de se révolter. Et après ? Nous refusons d’être les esclaves du capitalisme et nous sommes solidaires avec les révoltes en Grèce, au Chi[/B]police. A la clef : un blessé grave, à l’hôpital dans un état critique. Actuellement, 354 départements académiques sont occupés, donc la quasi-totalité de l’enseignement supérieur est paralysée (Facs et IUT). Les enseignants, conformément aux consignes de leur puissant syndicat POSDEP, votent, Assemblée par Assemblée, en faveur de la proposition de grève illimitée. Le mouvement se structure autour des Assemblées Générales par département et de coordination d’AG par ville. Il exprime un rejet radical de la logique de privatisation de l’enseignement supérieur, dans un milieu qui n’a pas connu de mobilisation importante depuis une quinzaine d’années. Par son ampleur, il n’est d’ores et déjà comparable qu’avec le mouvement (victorieux) de l’occupation de l’école polytechnique du 17 novembre 1974 qui avait durablement marqué toute une génération.

Parce que la dictature du capital s’exerce au delà des frontières et touche tous les aspects de la vie : santé, travail, éducation..., comme l’ont encore montré les attaques les plus récentes en France (loi sur « l’égalité des chances, CPE, CNE...), Parce que la lutte des étudiant-e-s et des travailleurs-euses en Grèce est aussi la nôtre, Parce que nos intérêts sont les mêmes, face au capitalisme et à l’Etat :

Notre combat contre le capitalisme continue, et la preuve, après la France c’est au tour de la Grèce et du Chili de se révolter. Et après ? Nous refusons d’être les esclaves du capitalisme et nous sommes solidaires avec les révoltes en Grèce, au Chili et ailleurs.

Rassemblement de soutien devant l’ambassade de grèce mardi 13 juin 14 h 30 RDV Métro Kléber (Ligne 6)

A l’appel de : Coordination des Groupes Anarchistes 93, Fédération Anarchiste, Kara Kizil Paris, Offensive Libertaire et Sociale - Paris, Organisation communiste libertaire - Paris, et d’autres étudiant-e-s, travailleurs-euses et chômeurs-euses de Paris et sa banlieue.


Message Publié : 16 Juin 2006, 13:06
par Puig Antich
a écrit :Actuellement les mobilisations étudiantes grecques s’amplifient. À l’origine, les projets du gouvernement, à replacer dans le contexte libéral européen : création d’universités privées ; introduction de méthodes de « management » de toutes les facs ; nombre d’années accordées pour réussir un examen plafonné (mesure qui rendrait difficile le droit aux études pour les étudiants salariés) ; fin de la gratuité des manuels universitaires ; menaces sur l’asile universitaire.

Contre ces plans, des mobilisations ont débuté en mars, mais c’est depuis la victoire du mouvement étudiant en France, et la tenue du FSE à Athènes, que l’action a pris de l’ampleur, depuis quinze jours en particulier, avec des grèves enseignantes reconductibles selon les facs (à l’initiative du syndicat unique du supérieur, le Posdep), et une activité étudiante inconnue depuis 1974. Des manifestations massives ont lieu (nationale, à Athènes, le 25 mai avec 10 000 étudiants et très fortes le 1er juin) et des assemblées générales (AG) sont organisées partout avec une participation croissante. Comme preuve de la radicalisation en cours, de très nombreuses occupations ont été votées : à ce jour, environ 210 départements sont occupés, ce qui fait par exemple que, à Athènes, n’échappent plus à la colère étudiante que la fac de religion et celle de sport ! À Loannina, après quatre semaines de mobilisation, onze départements sur quatorze sont occupés.

Face à ce mouvement de fond, la droite suit l’exemple français : discours provocateur et violence policière. Les télés ont fait silence jusqu’à cette semaine. C’est dire la crainte de l’ordre bourgeois face à une révolte qui remet en cause bien des choses.

Alors que les élections universitaires donnent, depuis plusieurs années, une majorité à la droite, suivie du courant Pasok (socialistes) et de celui du KKE (le PC grec), les AG voient basculer des bastions sur la base de propositions pratiques soumises au vote : la droite est contre les mobilisations ; le KKE, révélant le vide de son discours « gauche », propose une journée de grève par semaine contre les occupations ; le Pasok est, selon les lieux, contre les mobilisations, avec le KKE, ou bien encore pour les occupations !

Ce sont donc les propositions radicales (avancées entre autres par l’EAAK, courant de la gauche radicale, 8,5 % aux dernières élections) qui sont adoptées, et cela jusque dans des bastions du KKE : ainsi, à Salonique (dans deux départements où l’EAAK est assez faible), la droite a recueilli 100 voix, le KKE 140 et la proposition d’occupation plus de 700 voix.

Au sein même de la gauche radicale, le sectarisme est (provisoirement ?) mis à l’écart, et les propositions avancées par les étudiants de l’OKDE-Spartakos (IVe Internationale) trouvent un écho qui prouve à quel point une leçon du mouvement français a été retenue : tous ensemble pour gagner. Autre élément mis en avant : le lien avec le mouvement ouvrier, rendu difficile par l’attitude de la direction de la confédération GSEE qui, avec la création d’une « université du travail » concoctée avec le gouvernement, a ouvert la voie aux facs privées...

Les prochains jours vont être décisifs : manifestation nationale d’un côté, manœuvres anti-occupations de l’autre. La participation croissante aux AG (plus de 1000 cette semaine à l’AG du secteur philosophie de la fac d’Athènes) va dans le sens de la radicalisation, mais le mouvement doit sûrement se structurer davantage pour avancer : les comités de grève et une coordination nationale fonctionnent mais, pour l’heure, sur la base (traditionnelle) du volontariat et de la confiance mutuelle, sans élection formelle des représentants.

Pour aider le mouvement à gagner maintenant (les projets pourraient sinon passer pendant l’été), organisons la solidarité, comme les étudiants de Grèce ont été solidaires de la mobilisation française.

D’Athènes, Andreas Sartzekis



A Lyon, rassemblement lundi. Des infos en temps voulu.

Message Publié : 16 Juin 2006, 13:16
par Gaby
(gipsy @ samedi 10 juin 2006 à 12:54 a écrit : J'ai téléphoné à ma famille en grèce et ils n'ont pas entendu parler de mort.
Il n'y en a pas eu, heureusement.

A part ça Puig, c'est sympa de nous transmettre un texte qui est visiblement écrit par un militant de la LCR grecque, mais précise quand même ce que c'est, histoire qu'on sache ce qu'on lise d'emblée...

C'est quoi les "élections universitaires" dont il parle avec intérêt ?

Message Publié : 16 Juin 2006, 16:47
par Puig Antich
J'étais même pas au courant, j'ai trouvé ça sur rebellyon.info

Message Publié : 16 Juin 2006, 19:34
par Raymond
Exact c'est un militant de l'OKDE-Spartakos, section grecque de la IV. Cet interview est paru dans Rouge jeudi.

a écrit :Jusqu’à la victoire
Le gouvernement de droite du « modéré » Caramanlis enrage contre la formidable mobilisation étudiante. Résultat : d’incroyables violences policières contre l’impressionnante manifestation nationale du 8 juin. Mais la répression n’arrêtera pas les étudiants. Pour faire le point, entretien avec Andréas, un camarade étudiant d’OKDE-Spartakos (section grecque de la IVe Internationale).

Quelle est la situation dans les facs ?

Andréas - Après trois semaines de mobilisation, on constate que partout se tiennent les plus massives assemblées générales (AG) connues depuis des années. Elles renforcent la légitimité des votes pour les occupations et installent le mouvement dans la durée. À ce jour, on a plus de 320 départements universitaires occupés sur 475. Dans ma fac, selon les sections, les AG regroupent de 200 à 700 étudiants ; dans la section philosophie de la fac d’Athènes, à la dernière AG, ils étaient 1500 !

Comment fonctionne la structuration du mouvement ?

Andréas - Dans l’AG, ce sont les différents courants syndicalo-politiques qui font des propositions, et l’AG vote. À partir de là, le comité d’occupation de chaque fac est ouvert à tous les volontaires. Son rôle est à la fois de mettre en pratique les décisions de l’AG et d’élaborer des propositions pour l’AG suivante. L’autre niveau, c’est le comité de coordination national : en Grèce, de telles structures marchent au consensus. Donc, pas de représentants élus, et pas de votes, sinon informels. Précisons d’une part que si, par exemple, une radio ou une télé se pointe, le comité choisit qui va parler et, d’autre part, que la gauche radicale œuvre à faire prendre des responsabilités à des étudiants non militants politiques.

Juin = examens ! Comment est discutée la question ?

Andréas - On n’en discute même pas ! Depuis 30 ans, on voit qu’un mouvement étudiant de masse n’a jamais « perdu » les examens, et on constate d’ailleurs que les arguments de la droite sur ce thème ne produisent aucun effet. Par ailleurs, les profs de facs sont en grève, au moins jusqu’au 15 juin, et leurs AG doivent décider de la suite.

Face au silence ahurissant des télés publiques et privées sur le mouvement, quelles sont vos actions de popularisation ?

Andréas - Les comités locaux ou la coordination nationale éditent des bulletins de presse... qui sont très rarement publiés1. Nous distribuons des tracts. Nous avons décidé aussi que le mercredi serait un jour national de popularisation : par exemple, le 30 mai, nous avons coupé des axes routiers à Athènes, Patras, Volos... Aujourd’hui, l’action était de coller des affiches sur les bus.

Quels sont vos liens avec les profs des facs et avec le mouvement ouvrier ?

Andréas - Le mouvement permet une rupture : alors que, dans notre courant syndical, EAAK2, il est habituel de se défier des syndicats considérés comme bureaucratisés, dans la période, tout le monde convient qu’il faut une démarche commune. Cela dit, aucun prof de fac n’est convié à une AG (mais des étudiants sont invités aux réunions du Posdep, unique syndicat des profs de facs). Le soutien du mouvement ouvrier est recherché. Un appel général en ce sens a été lancé et, déjà, des soutiens existent : l’Olme (syndicat des professeurs du second degré) soutient, ainsi que des unions locales ouvrières comme celle du Pirée.

Quelles sont les perspectives ?

Andréas - Vu les enjeux, il faut vaincre, sinon ce serait la fin du mouvement étudiant ! On le sent : la victoire est possible et, même si le gouvernement adopte ses mesures en été, on repart en septembre.

Propos recueillis par Andréas Sartzekis

1. Internet joue aussi un rôle d’info et de lien. 2. EAAK : courant radical où, outre nos camarades, intervient NAR, un des deux plus gros groupes de l’extrême gauche.