Pétition pour obtenir clémence et/ou un autre procès pour un

[mael.monnier]

Je relaie ici une pétition concernant Hasan Shakur, que j'ai traduite et qui est signable sur http://www.hasanshakur.com/ (voir à ce sujet l'article de Mumia Abu-Jamal Pas de lieu pour renaître : le réveil que j'ai traduit et qui j'ai copié-collé plus bas). Comme l'indique le début de la pétition, de son vrai nom Derrick W. Frazier, cet homme Noir "est dans le Couloir de la Mort du Texas depuis 1998 depuis qu'il fut déclaré coupable de meutre et condamné à mort. Malgré le fait d'avoir passé des années en essayant de prouver désespérément son innocence, une date d'exécution a maintenant été établie pour lui : le 27 avril 2006".

Son avocat était incompétent, le jury était entièrement blanc, il fut poussé aux aveux sous la contrainte, son avocat n'a jamais interrogé sa famille ni ses amis, les preuves physiques manquent, l'accusation est contestable, aucun élément d'allègement de peine ne fut présenté, les jurés et la famille des victimes ont eu des contacts durant le procès, la date d'exécution a été établie sans représentation juridique adéquate.

La pétition appelle le Gouverneur du Texas à accorder sa clémence à Derrick Frazier pour les raisons suivantes :

" - Le droit constitutionnel d'avoir un avocat fut refusé à M. Frazier au cours de son arrestation et durant les interrogatoirs faits par les enquêteurs dans ce dossier.
" - Une représentation juridique adéquate fut refusée à M. Frazier avant et pendant le procès. (L'avocat désigné par le tribunal faisait l'objet d'une enquête pour conduite impropre durant un autre cas. Il fut plus tard suspendu d'exercice du droit pendant une période de trois ans, et il fut récemment placé sous suspension de nouveau pour une courte période. L'avocat assisstant n'avait pas d'expérience préalable dans les cas de peine de mort).
" - Le droit d'avoir un jury impartial fut refusé à M. Frazier. (Une jurée a été surprise par un témoin en train de dire à un membre de la famille des victimes au sujet de M. Frazier qu'il "est mort", tout en faisant un geste coupant sur son cou. Il était également clair que cette même jurée connaissait la famille des victimes).
" - La preuve qui fut retenue par l'accusation. (Un aveu enregistré dans lequel M. Frazier admet avoir tué l'une des victimes fut admise et accordée comme une preuve et montrée devant le jury. Un aveu qui fut fait après que des menaces aient été faites qu'ils exigeraient la peine de mort s'il ne passait pas aux aveux, et après avoir été offert en échange une peine de 30 ans, sur quoi ils sont ensuite revenus. Il n'a jamais été montré au jury plusieurs autres vidéocassettes sur lesquelles M. Frazier dénie avoir tué quiconque, et ils ne furent pas mis au courant de la promesse des 30 ans).
" - Des tests adéquats d'une preuve physique ne fut jamais faite. (Les habits que M. Frazier portaient à l'heure des meurtres ne furent jamais testés pour établir s'il avait tiré avec une arme - qui était celle du meurtre - ou non).
" - Le manque de preuves physiques. (Il n'y a absolument aucune preuve physique qui lie M. Frazier à la scène du crime, tandis qu'il y a de nombreuses preuves liant le co-accusé à la scène).
" - Des instructions au jury contestables. (Le procureur a présenté cinq théories différentes, certaines dans lesquelles il était impliqué un autre crime, et le jury fut appelé à ce que si sous l'une de ces théories ils le trouvaient coupables, alors le verdict devrait être "coupable". Le jury retourna un verdict général qui ne spécifie pas sous quelle théorie ou pour quel crime ils ont trouvé M. Frazier coupable. M. Frazier ne connait ainsi pas jusqu'à ce jour ce pour quoi il a été condamné).
" - Des éléments visant à atténuer la peine ne furent pas présenter durant la phase de condamnation du procès. (Les avocats de la défense n'ont pas présenté un élément vital qui aurait pu atténuer la peine comme les abus qu'il a subis durant son enfance).

"Les procureurs du procès et d'appels ont de manière répétée manqué à mener l'enquête sur des questions et des preuves qui auraient pu changées le résultat du cas si cela avait été connu par le jury. Il y a de nouvelles preuves additionnelles qui prouvent qu'il est très douteux que M. Frazier ait commis le(s) crime(s) pour quoi il a été condamné à mort. Du fait d'un manque de compétence des avocats précédents, toutes les portes pour présenter ces preuves aux tribunaux ont été fermées.

"Nous demandons donc au Gouverneur du Texas d'accorder à Derrick Frazier un sursis à l'exécution, et de permettre à ces preuves d'être présentées afin que les tribunaux puissent les considérer afin d'éviter qu'un homme innocent soit exécuté sans avoir eu droit à un procès puis des appels équitables."

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"Pas de lieu pour renaître : le réveil", par Mumia Abu-Jamal

Le nom d'Hasan Shakur n'est pas un nom familier.

Il ne rappelle rien au-delà du petit cercle de gens auxquels il a promis la loyauté, ou même de ceux qui ont planifié de lui retirer sa vie même d'ici un mois.

Né sous le nom de Derrick Frazier, sa vie, comme celle de millions d'autres, fut une vie de désorientation et d'aliénation où chaque jour était à peu près comme le jour qui précédait.

Sa vie était une vie de pauvreté, bordée par l'ignorance, mise entre parenthèses par le besoin.

Lorsqu'il était encore un enfant, sa mère, à l'âge avancé de 40 ans, succomba aux ravages d'une dépendance au crack, et le laissa fureter parmi les puzzles changeants de la vie dans les basses rues.

Sa vie l'a mené au Texas, et le Texas l'a mené à l'ultime ghetto Noir -- le Couloir de la Mort.

A moins que ses nouveaux défenseurs qu'il s'est trouvé parviennent à réveiller les consciences, l'Etat du Texas a planifié de le lyncher le 27 avril 2006 !

Hasan Shakur, comme tant d'autres au Texas et à travers le pays, arriva au Couloir de la Mort avec facilité.

Une fausse confession ici ; une fausse promesse par là ; un avocat incompétent pour le défendre -- et voilà ! -- le couloir de la mort devient une "maison".

Ce qui tient en vie l'esprit de Hasan est sa foi renouvelée -- non dans une religion -- mais dans son peuple.

Hasan a rejoint le Groupe des Prisons du Nouveau Parti des Panthères Noires Africaines (New Afrikan Black Panther Party, NABPP) qui vient de se former, basé dans les prisons américaines, et en honneur de son emprisonnement en face de la mort, le NABPP l'a nommé son Ministre des Droits de l'Homme.

Hasan, à travers sa politisation, a dévouée sa vie à ce que le NABPP appelle le "Panthèrisme", ou une fidélité à la Révolution telle qu'enseignée et pratiquée par le Parti des Panthères Noires originel.
A la différence d'autres formations récentes, le NABPP étudie les écrits de Huey P. Newton, Bobby Seale, George Jackson, et d'autres membres fondateurs et importants. Les oeuvres de Malcolm X sont des outils importants pour la compréhension et pour faire face aux défis d'aujourd'hui.

Ceci sont vraiment des nouvelles revigorantes.

Pour Hasan, cependant, la prison, et pire, le Couloir de la Mort, fut le lieu, non seulement d'une répression cauchemardesque, et d'une mort possible, mais aussi de sa renaissance, le lieu où il est devenu un Révolutionnaire, qui considère les intérêts collectifs de son peuple, et de tous les Peuples opprimés de la Planète.

Lorsqu'un de ses défenseurs norvégiens lui a écrit une lettre tâchée de larmes après avoir appris la date de sa mort, Shakur répondit : "Ne savez-vous pas que je ne vais jamais mourir ?"
Etre une partie de quelque chose plus grand que soi-même ; être une partie d'un mouvement révolutionnaire ; être une partie d'une lutte historique qui a débuté depuis (au moins) 1492, Hasan Shakur voit cela comme cette Lutte pour la Liberté qui survit, ainsi y prend-t-il part.

Arrêté avec un autre homme pour le meurtre de la femme et d'un fils d'un propriétaire de ranch, Shakur croya à ce qu'il lui fut dit par les flics, qui lui assurèrent que s'il avouait il ne lui serait pas donné la peine de mort. Hasan fut plus tard sellé avec un avocat d'une telle incompétence qu'il fut ensuite rayer du tableau de l'ordre des avocats.

Avec aucunes preuves physiques le liant aux crimes (exceptée sa confession sujette à caution), les défenseurs de Shakur et ses camarades essayent d'obtenir un sursis à l'exécution jusqu'à ce que des avocats véritablement compétents puissent mettre en place une défense.
Dans un récent message de prison intitulé, "Un Esprit Libéré", Shakur écrit :

"En ce qui me concerne, si cela est le plan du Créateur - je ne serais plus en vie très longtemps. Mes appels juridiques se sont retournés pour le pire, et cependant, le chemin de la libération continue à être ma vocation, taillant un chemin pour les futurs révolutionnaires à suivre et où amener la lumière. Je méprise l'oppression de classe qui est la base du système capitaliste et l'oppression raciste nationale qui va avec" [Tiré de Hasan Shakur, "A Liberated Soul", Right On! #2 : Lettre d'information du Groupe des Prisons du Nouveau Parti des Panthères Noires Africaines (Hiver 2005-2006), p. 8].

Les défenseurs de Hasan envoyent des lettres au Gouverneur du Texas Rick Perry, P.O. Box 12428, Austin, TX 78711, téléphonent au (512) 463-2000 ou envoyent des fax au (512) 463-1849. Il y a également une pétition en ligne sur http://www.hasanshakur.com. Sharkur (ou Derrick Frazier) n'a jamais eu un procès équitable, ni de chances pour défendre sa vie. Soutenez sa lutte pour la vie et la dignité.

[Mumia Abu Jamal, ancien Ministre de l'Information du Parti des Panthères Noires (Black Panther Party, BPP), est lui-même un homme innocent dans le Couloir de la Mort en Pennsylvanie. Son livre WE WANT FREEDOM: A Life in the Black Panther Party (Nous voulons la liberté : Une vie au sein du Parti des Panthères Noires), (Cambridge, MA, South End Press, 2004) raconte la riche histoire des vie de simples membres du BPP.]

© Mumia Abu-Jamal, 2006