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Message Publié : 12 Mars 2006, 12:55
par Matrok
C'est dans Le Monde :

a écrit :L'ancien président yougoslave Slobodan Milosevic, 64 ans, est mort, a-t-on appris samedi 11 février auprès du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) où il était jugé depuis plus de quatre ans pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide.

"Aujourd'hui (..) Slobodan Milosevic a été trouvé sans vie dans son lit dans sa cellule du centre de détention des Nations unies à Scheveningen", un quartier de La Haye, a annoncé le TPIY dans un communiqué après avoir confirmé le décès de vive voix. Le médecin de la prison a confirmé le décès, a-t-on indiqué de même source, et "une autopsie complète et un examen toxicologique ont été ordonnés", a précisé le TPIY, et le président du TPIY Fausto Popar a ordonné une enquête. Des médecins légistes serbes y assisteront.

Immédiatement mis en accusation par le frère de M. Milosevic et des hommes politiques russes ou serbes, alors que la cause du décès n'a pas été annoncée, le TPIY a assuré n'avoir "rien à se reprocher". "Le TPIY prend le plus grand soin de ses accusés, et de celui-ci en particulier", a assuré un porte-parole, Christian Chartier. L'ancien homme fort de Belgrade souffrait notamment de troubles cardio-vasculaires.

Steven Kaye, l'un des avocats commis d'office contre l'avis de Milosevic, qui assurait lui-même sa défense, a indiqué à la BBC que son client lui avait assuré "il y a quelques semaines qu'il n'avait aucune intention de mettre fin à ses jours".
"Il n'y a pas de signe qu'il ait commis un suicide", a d'ailleurs souligné une porte-parole du TPI. "Nous ne pouvons pas dire qu'il est mort de mort naturelle, nous attendons le rapport" de l'autopsie et de l'examen toxicologique qui doivent être conduits par les autorités néerlandaises, a indiqué cette porte-parole. Selon l'agence néerlandaise ANP, le corps de l'ancien président yougoslave a été transféré samedi en fin de journée à l'Institut médico-légal néerlandais (NFI) à La Haye.

Par ailleurs un des conseillers juridiques de Milosevic a indiqué que l'ancien dictateur se sentait menacé d'empoisonnement.  "M. Milosevic disait qu'on avait tenté de l'empoisonner", a déclaré M. Tomanovic à des journalistes au TPI, sans indiquer si l'ex-président yougoslave avait donné des précisions sur ces ou cette tentative.

Le tribunal pour l'ex-Yougoslavie avait rejeté fin février une demande de remise en liberté provisoire déposée par les avocats de M. Milosevic, désireux de se faire soigner en Russie. Moscou a dit samedi regretter cette décision.

60 CHEFS D'ACCUSATION

Suspendu plusieurs fois depuis son début le 12 février 2002 pour raisons de santé, le procès devait reprendre le 14 mars par le témoignage de l'ancien président du Monténégro, Momir Bulatovic.

Slobodan Milosevic répondait de plus de 60 chefs d'accusation de crimes contre l'humanité et crimes de guerre pour son rôle dans les guerres en Croatie (1991-95), en Bosnie, (1992-95) et au Kosovo (1998-99). Il répondait aussi de génocide pour sa responsabilité présumée dans le massacre de quelque 8 000 garçons et hommes musulmans réfugiés dans l'enclave de Srebrenica en 1995.

Milosevic a été arrêté le 1er avril 2001, six mois après le renversement de son régime en octobre 2000. Il a été livré au TPIY en juin 2001.

Avec AFP

Message Publié : 12 Mars 2006, 15:31
par youri
Un suicide de 4 balles dans le dos est si vite arrivé :roll:

Message Publié : 12 Mars 2006, 22:41
par roudoudou
a écrit :L'ancien président yougoslave Slobodan Milosevic

Bonjour MATROK et merci de l'info . ;)
Tien j'aurais quelque chose à arrosé demain un de moins et bon débarras :x

Message Publié : 13 Mars 2006, 22:54
par pedro
Personne ne pleurera la disparition de ce sinistre personnage. Il faut pourtant rappeler que celui-ci, tout comme saddam hussein, a largement servi aux puissances impérialistes, avant d'être désigné comme un "satan".
Voici un vieil article de LO, datant de 2001 :

a écrit :Dans le monde  Lutte Ouvrière n°1721 du 6 juillet 2001 

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Milosevic à La Haye : un brigand de seconde zone devant ses maîtres

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Depuis que Milosevic a été transféré aux Pays-Bas, par les bons soins du gouvernement serbe, les dirigeants occidentaux, Chirac le dernier en date, ressassent des discours hypocrites sur le triomphe de "la justice et du droit" que serait la prise en charge de l'ex-dirigeant serbe par le Tribunal Pénal International pour l'ex-Yougoslavie, le TPIY, et le jugement qui devrait suivre.

Mais en quoi et depuis quand les dirigeants des grandes puissances impérialistes, USA en tête, auraient-ils une quelconque légitimité pour dire, par le biais du porte-voix d'une cour de justice choisi par eux, ce qui est ou n'est pas un crime de guerre ou un crime contre l'humanité ?

Dans le détail comme dans ses aspects généraux, tout cela est une mauvaise farce et une comédie cynique jouée devant les peuples. Certes Milosevic est parmi les tout premiers responsables qui, en jouant sur la corde nationaliste, a assis son pouvoir sur la guerre, les massacres ethniques dans toute l'ancienne Yougoslavie. Mais il est loin d'être le seul, ses compères croates ou bosniaques ne valant pas mieux en cette matière de l'horreur. Mais surtout toutes les puissances impérialistes, les USA, la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne, ont trempé dans la transformation de l'ex-Yougoslavie en foyer permanent d'affrontements des bandes armées rivales, agissant sous l'encouragement et l'aide de leurs protecteurs historiques, qu'il s'agisse de la Slovénie et de la Croatie, ou de la Serbie.

Les grandes puissances portent une responsabilité majeure dans le drame tragique vécu par les peuples des Balkans depuis 1989. Le grand satan expiatoire d'aujourd'hui, Milosevic, s'est retrouvé à d'autres moments le dirigeant sur lequel les USA et les autres comptaient pour maintenir l'ordre sur les peuples de cette région, et avec qui ils ont conclu les accords pour mettre fin temporairement à la guerre en Bosnie, la guerre qui a précédé celle du Kosovo.

Si Milosevic est devenu l'homme à abattre, c'est que, comme Sadam Hussein en Irak, après avoir collaboré avec les brigands impérialistes, il a voulu remettre en cause pour son propre compte les partages d'influence dans la région. C'est cela que les maîtres du monde ont jugé irresponsable, à cause des risques d'instabilité que cela comportait. Mais quant au droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, ou à la protection des populations contre les massacres aveugles, ni Bush, ni Chirac, ni Blair ou Schroeder n'en ont que faire. Ils n'en avaient rien à faire quand leurs avions faisaient mourir des milliers d'ex-Yougoslaves, Serbes ou Kosovars, ni quand ils armaient les armées ou les milices massacreuses.

De quelle morale pourrait donc se targuer Chirac, le président chef des armées, alors que parmi les faits d'armes les plus célèbres de l'armée française dans la dernière période il y a la préparation de l'armée rwandaise aux massacres ethniques anti-Tutsis qui ont fait des centaines de milliers de victimes, hommes, femmes et enfants ? Sans même parler de ce qui remonte à la surface aujourd'hui sur les agissements des autorités françaises pendant la guerre d'Algérie.

Ce n'est pas la justice qui va être rendue à La Haye, et ce n'est pas au nom du droit véritable des peuples que parleront juges et procureurs. Ce sera la voix et la force des maîtres impérialistes qui feront entendre que ce sont eux les seuls véritables chefs de bandes qui fixent les règles du jeu, et que les petits potentats sont là pour leur obéir, un point c'est tout.

Paul Sorel