Répression sanglante au Caire

Dans le monde...

Message par Pascal » 31 Déc 2005, 14:02

a écrit :
Le bilan de la répression du Caire atteint 25 morts
Presse Canadienne

Le bilan


Le bilan de la brutale dispersion d'un camp improvisé de réfugiés soudanais en plein centre du Caire a atteint 25 morts, samedi, selon un responsable des services de sécurité s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.

Plusieurs milliers de policiers ont très violemment dispersé dans la nuit de jeudi à vendredi des réfugiés soudanais qui avaient dressé un camp de fortune pour protester contre la situation qui leur est faite et pour demander d'être accueillis dans des pays tiers.

Officiellement, les échauffourées ont fait 12 morts parmi les protestataires tandis que 74 policiers ont été blessés.

Boutros Deng, l'un représentants des réfugiés, affirmait vendredi que 26 de ses compatriotes avaient perdu la vie, 17 hommes, deux femmes et sept enfants.

Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a protesté contre cette répression sauvage qu'il a qualifié d'injustifiée.


L'Orient le Jour, 31/12/2005 :

a écrit :Égypte - Vingt morts, dont des enfants, dans une manifestation
La police du Caire évacue dans le sang des réfugiés soudanais


Au moins 20 réfugiés et demandeurs d’asile soudanais ont été tués, hier, lors de l’évacuation par des policiers de centaines d’entre eux qui campaient devant des bureaux de l’ONU, au Caire. « Il y a eu une panique qui a fait 50 blessés chez les manifestants. Ils ont été immédiatement transportés à l’hôpital où 20 d’entre eux sont décédés », a indiqué le ministère égyptien de l’Intérieur. Le ministère a précisé que « la plupart » des victimes sont « âgées ou jeunes ».
Plusieurs milliers de policiers antiémeutes ont évacué sans ménagement, hier à l’aube, ces réfugiés qui campaient depuis trois mois devant le haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), dans le quartier résidentiel de Mohandessin. Dans un premier temps, ils ont aspergé les manifestants au canon à eau pour les disperser, avant de les expulser violemment de la place Moustapha Mahmoud à coups de matraques. Les Soudanais réclamaient que le HCR revienne sur les demandes d’asile qu’il a rejetées et qu’il les installe dans des pays occidentaux. L’organisme de l’ONU a proposé de leur fournir davantage d’aide, mais a refusé de les transférer hors d’Égypte et de les installer dans des pays tiers.
À Genève, le haut-commissaire de l’ONU pour les réfugiés, Antonio Guterres, s’est dit « profondément choqué et attristé par les événements tragiques de ce matin au Caire », jugeant une telle violence « sans justification ». Au Caire, où il était en visite, le vice-ministre soudanais des Affaires étrangères, Ali Ahmed Kerti, a déploré « la mort sans nécessité des manifestants, dont des enfants ». « La porte est ouverte aux manifestants pour qu’ils retournent au Soudan. C’est préférable que ce à quoi ils sont exposés aujourd’hui », a-t-il dit en quittant la capitale égyptienne.
Selon le ministère égyptien de l’Intérieur, la police n’est intervenue qu’après avoir tenté, « en vain », de convaincre les manifestants de mettre un terme à leur sit-in. Le ministère, qui a jugé l’installation « illégale », a indiqué en outre que les Soudanais avaient menacé de mettre le feu aux bureaux de l’ONU. Il a affirmé que la police a compté 75 blessés dans ses rangs.
Lors de l’évacuation, plusieurs personnes ont été entraînées de force hors de la zone – dont des dizaines de femmes et enfants, alors qu’elles tentaient de résister – et embarquées dans des bus garés à proximité. « Ils veulent nous tuer », a crié un des réfugiés. « Nos demandes sont légitimes, c’est notre droit de manifester ici, le seul droit que nous ayons », a-t-il dit.
Ces Soudanais ont gagné l’Égypte voisine fuyant les différents conflits qui ont ensanglanté le pays le plus peuplé d’Afrique depuis des décennies. Si le conflit entre le Nord et le Sud s’est achevé en janvier dernier après un accord de paix, les violences se poursuivent au Darfour à l’Ouest.
Des Soudanais ont expliqué à l’AFP vouloir quitter l’Égypte où ils se plaignent d’être mal considérés. « Regardez comment ce pays arabe nous traite, juste parce que nous sommes noirs », a déclaré Paul, un jeune réfugié de la ville de Juba, dans le Sud-Soudan, juste avant d’être évacué. « Ils nous disent de retourner (chez nous) parce que la guerre est finie, mais ce n’est pas si simple », a indiqué pour sa part George Oliver, de la même région.
La plupart des Soudanais ont été conduits dans un camp militaire. Certains, joints par téléphone, affirment avoir été mis à nouveau dans des bus en soirée pour une destination inconnue. Plusieurs de ces réfugiés ont affirmé que trois enfants étaient décédés des suites de leurs blessures dans les dortoirs où ils ont été rassemblés par les forces de sécurité. Bob, un réfugié du sud du Soudan, a indiqué que « de nombreux enfants ont des blessures à la tête ». Aucune confirmation n’a pu être obtenue de sources hospitalières.
Environ 30 000 réfugiés soudanais sont enregistrés en Égypte, mais des sources officieuses avancent que la population migrante est de deux millions.
Pascal
 
Message(s) : 0
Inscription : 03 Jan 2004, 16:09

Retour vers Actualités internationales

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 3 invité(s)

cron