par Mariategui » 07 Juin 2005, 21:12
A noter d'ailleurs que la dernière manifestation paysanne/indigène (quechua) dans la région Oriente a été violemment attaqué par des milices plus ou moins paramilitaires, formés essentiellement par des jeunes de l'union de jovenes crucenos.
Sur la question Chili/Bolivie, je dois avouer que je trouve que la position de Caupo, largement représentative de celle de l'extrême gauche chilienne, est très en deca de ce que les internationalistes chiliens devraient défendre. Non seulement la province d'Antofagasta est une terre conquise par le Chili dans le cadre d'une guerre d'expansion et d'une guerre impérialiste (largement faite au compte de l'Angleterre d'ailleurs) mais elle a été gardé de facon "frauduleuse" en raison du non respect par la Chili des clauses de l'armistice signée avec la Bolivie, notamment, la réalisation d'un référendum suite aux premiers dix ans d'occupation chilienne pour que la population décide à quel pays se rattacher. Le Chili a renvoyé ce vote aux calendes grecques (même si éventuellement, il a été réalisé) alors qu'il menait une politique active de "nationalisation" de cet espace (à travers l'intégration économique mais aussi à travers l'appareil administratif et de structures éducationnelles). Le discours réactionnaire de certains dirigeants boliviens est d'autant plus audible qu'ils ont largement raison sur cette question, le Chili a toujours bafoué le droit sur cette question et il faudrait être d'une grande mauvaise fois pour dire que l'enclavement bolivien n'est pas sans rapport avec son sous-développement, ne serait ce que parcequ'elle a été à la merci de ses voisins durant toute la période protectionniste (attention, ce n'est pas la seule raison, je ne dis pas ca mais il s'agit d'une raison de poids). Quant à la position dite révolutionnaire qui voudrait que le militant chilien dise au militant bolivien d'attendre la révolution et la disparition des frontières, elle peut prêter à sourire. Orthodoxie communiste et intérêt national chilien peuvent faire bon ménage.
En tant que militant communiste et chilien, je pense que nous devons dénoncer les conditions de construction de cet état chilien. Le problème est que la population de cet espace ne se reconnaît nulement bolivienne mais chilienne. JE pense donc que nous devrions défendre comme position "l'internationalisation" de cet espace, la disparition des barrières douanières et des frontières et la mise en place d'une gestion bi-nationale afin de résoudre cette question de l'accès à la mer. Résoudre cette question, c'est un peu aplanir le chemin de la révolution pour le prolétariat bolivien en faisant disparaître une des questions qui pourrainet le détourner de la voie vers le socialisme. CE serait aussi une démonstration concrète de solidarité et d'internationalisme et ca aiderait à changer un peu l'image du prolétariat chilien en Bolivie, car on doit avouer que la xénophobie contre les péruviens et les boliviens s'est beaucoup développé au Chili.