Kirgizstan

Dans le monde...

Message par Nadia » 05 Avr 2005, 11:00

a écrit :Tribune de la minorité  Lutte Ouvrière n°1913 du 1er avril 2005

Les tulipes fanées du Kirghizistan

Les changements à la tête du pouvoir au Kirghizistan se sont accompagnés de manifestations de masse dans quelques villes du pays et de quelques affrontements violents. Le président en poste, Akaïev, s'est enfui d'abord au Kazakhstan puis en Russie. Un de ses anciens Premiers ministres, Bakiev, s'est fait proclamer à la présidence provisoire par des partis d'opposition, nombreux, mais unis dit-on pour la circonstance. Un ancien ministre de l'intérieur d'Akaïev, Koulov, ex-général du KGB, a été sorti de prison et se voit à nouveau, au titre de ministre de l'intérieur de la sécurité et des armées par intérim, chargé de faire régner l'ordre. Une diplomate, Roza Otunbaïeva, ayant été ambassadeur aux États-Unis, puis au Royaume-Uni et aux Nations unies, déjà ministre des affaires étrangères du temps de l'URSS puis également au début de la présidence d'Akaïev après 1991, va rempiler à ce même poste. Tel se dessine aujourd'hui le "nouveau" visage du pouvoir dans cette ancienne république soviétique de quelques 5 millions d'habitants, proclamée indépendante de Moscou depuis 1991.

Pour le moment, car les rivalités de personnes entre les nouveaux promus pourraient encore bousculer la donne. Et des manifestations de mécontentement se sont encore déroulées après que tout ce beau monde fut tombé d'accord pour reconnaître le nouveau Parlement élu, alors même que c'est précisément cette élection truquée, organisée par l'ancien président Akaïev, qui avaient fait déborder la coupe.

Ce que de nombreux commentaires de presse ont baptisé révolution, "des tulipes" cette fois, après celle "des roses" de Géorgie et celle "orange" d'Ukraine, s'apparente bien davantage à une alternance au gouvernement -un peu plus mouvementée que dans les démocraties des pays riches- qu'à un bouleversement social en profondeur. Pourtant la population avait bien des raisons de vouloir un changement radical de sa situation, bien des raisons d'affronter dans la rue le pouvoir en place. La population kirghize vit misérablement: le revenu moyen est de 330 dollars par habitant en 2004 et la pauvreté touche 64% de la population. Le Kirghizistan, déjà sous-développé bien avant 1991, l'est encore davantage depuis la fin de l'URSS.

Même si le pouvoir en place était considéré comme plus faible que les autres dictatures de la région, il n'en était pas moins autoritaire et totalement corrompu. Truquage des élections, achat des députés, népotisme: la fille, le fils, les deux belles-soeurs et autres proches d'Akaïev ont été élus au parlement (de 75 membres en tout). Les membres de la famille de l'ancien dictateur sont à la tête des plus grandes entreprises, notamment des supermarchés. Son gendre contrôle l'extraction de l'or, l'alcool, les tabacs, les télécommunications, et la principale maison d'édition d'État.

La pseudo-révolution au Kirghizistan a reçu l'aval et les félicitations de l'Europe et des États-Unis. Et même un certain appui matériel de ces derniers, via les subventions aux ONG et la mise à la disposition de l'opposition d'un certain nombre de médias pour se faire entendre. Les États-Unis, sous couvert de défendre la démocratie, contribuent une fois encore à un changement de pouvoir et poussent ainsi leurs pions au travers des liens tissés avec les nouveaux dirigeants.

Quant à la Russie, si elle se fait tailler des croupières dans son "étranger proche", elle fait contre mauvaise fortune bon coeur. Poutine a certes critiqué "le caractère illégitime" de la sortie de crise kirghize et accueilli en Russie le président en fuite Akaïev. Mais il a également précisé "connaître très bien les gens de l'opposition", lesquels "ont fait beaucoup pour établir de bonnes relations entre la Russie et le Kirghizistan". Et de son côté, Koulov, "l'homme fort", dirigeant en second du Kirghizistan, interviewé par Libération, a posé ainsi les limites du changement: "Les Américains veulent que notre pays se démocratise: qu'il ne devienne pas une nouvelle menace pour le monde, un foyer du terrorisme ou du trafic de drogue. Mais nous ne pouvons pas vivre sans la Russie. Sur les 5 millions d'habitants du Kirghizistan, entre 800000 et 1 million travaillent en Russie. Les Américains nous donnent de l'argent. Mais la Russie nous donne du travail. Les revenus que les Kirghizes rapatrient de Russie constituent près de la moitié du budget de l'État. La Russie fournit aussi notre essence, notre chauffage. On ne peut pas se fâcher avec Moscou. J'ai aussi du respect pour Vladimir Poutine." Pas vraiment de "révolution" donc non plus dans les rapports entre Le Kirghizistan, la Russie et les États-Unis. Comme pour la Géorgie ou l'Ukraine.

Seule la population kirghize, qui en descendant dans la rue avec de toutes autres aspirations a contribué aux changements actuels, pourra se sentir flouée. Le drame pour elle, c'est qu'elle n'a aucune organisation ni représentation politique défendant réellement ses intérêts.

Louis GUILBERT


a écrit :LO, même date.

Kirghizstan : Une révolution de palais ?

Au Kirghizstan, un État d'Asie centrale issu de la décomposition de l'URSS fin 1991, il a apparemment suffi d'une journée de manifestations dans la capitale, le 24 mars, pour que le président Akaev quitte précipitamment le pays et que le pouvoir échoie à des gens qui, formant l'opposition, étaient ses adjoints directs, il y a peu encore.

Si l'on en juge par ce qu'en ont montré diverses télévisions, les manifestants du 24 mars n'étaient pas plus de quelques milliers à affronter la police dans la capitale pour protester contre le résultat des élections législatives de février, notoirement truquées par le clan Akaev. Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette police n'a guère fait preuve d'ardeur à défendre le régime. On en eut une explication quand parut une interview, réalisée la veille des événements, de celui qu'Akaev avait, juste avant sa chute, nommé ministre de l'Intérieur. Ce dernier y déclarait se placer "aux côtés du peuple", un slogan de l'opposition, et être seul à décider du recours à la force, ajoutant ne pas avoir d'ordre à recevoir du président.

En fait, comme ce ministre, ce sont de larges couches des milieux dirigeants qui ont saisi là l'occasion de se débarrasser d'Akaev, au pouvoir depuis 1990.

Celui-ci a longtemps été présenté comme un "démocrate". Sans doute parce que, de tous les satrapes dirigeant les ex-républiques soviétiques d'Asie, il était le seul à ne pas avoir dirigé le Parti Communiste de "sa" république, puis, l'URSS ayant disparu, à ne pas avoir écrasé toute expression d'une quelconque opposition. Mais, sur le plan de la corruption, son régime n'avait rien à envier à ceux des pays voisins.

Une catastrophe sociale

Comme eux, le Kirghizstan se trouve désormais tributaire, pour ses ressources, de divers trafics, et d'abord de celui de l'opium dont il est devenu une plaque tournante. Dans ce pays de cinq millions d'habitants, montagneux, enclavé et n'ayant ni pétrole ni gaz, à la différence de ses voisins, la fin de l'URSS a été plus encore qu'ailleurs une terrible catastrophe. La plupart des rares usines ont cessé de fonctionner. La principale ressource locale -la mine d'or de Kumtor, qui rapporte 14% du budget du pays- a été livrée (contre pots-de-vin) au Canada. Quant à l'économie pastorale et aux échanges commerciaux, ainsi qu'aux échanges entre populations dans une région où s'entremêlent une demi-douzaine de peuples, ils sont maintenant entravés par des frontières, qui ne sont plus seulement administratives comme du temps de l'URSS, mais des murs hérissés de barbelés.

Pour ces populations sans travail ou n'ayant que des salaires misérables (officiellement: 40 euros en moyenne par mois et 8 euros au minimum, si ces notions ont un sens), il reste l'exil en Russie, pour y trimer comme clandestins sur les chantiers ou les marchés, ou les mille et une débrouilles permettant de survivre sur place.

C'est cela aussi qui explique que la population, trop occupée à survivre au jour le jour, a finalement peu participé aux manifestations de l'opposition et que, une fois ce régime pourri jusqu'à la moelle tombé facilement, des déshérités se soient lancés en foule à l'assaut des magasins de Bichkek, la capitale, où une bonne partie du commerce appartient à de proches parents d'Akaev.

Mais à trop placer les siens à la tête des entreprises publiques, du secteur commercial, des administrations centrales, bref des sources de détournement d'argent et de pots-de-vin, Akaev a fini par dresser contre lui la plupart des autres clans de la bureaucratie dirigeante.

Un chef de clan de la bureaucratie chassé par les autres

À la veille de l'installation de l'Assemblée nouvellement élue -où les familles d'Akaev et de ses proches trustent les deux tiers des postes- l'opposition, encore plus écartée du Parlement, avait appelé à manifester. Cette opposition hétéroclite allant des milieux religieux à des partis soutenant, chacun, un des chefs de clan de la bureaucratie locale, avait déjà, en fait, pris le contrôle depuis une semaine du sud du pays, fief de plusieurs de ses dirigeants. Dans le sud, des chefs de la police, de l'armée, les autorités locales, avaient annoncé leur ralliement à ceux qui briguaient la place d'Akaev. On connaît la suite.

Ceux qui ont succédé à Akaev-Bakaiev, le chef de l'opposition devenu Premier ministre et président par intérim, et Koulov, un général de l'ex-KGB devenu chef de la police et de l'armée -sont tout sauf des inconnus en ex-URSS.

Après une carrière classique dans la bureaucratie kirghize durant les dernières années de l'URSS, Bakaiev avait fini par se retrouver vice-président de l'organisme chargé des privatisations (un poste recherché dans toutes les ex-républiques soviétiques où la bureaucratie s'est jetée dès qu'elle l'a pu sur la propriété d'État), puis gouverneur de région, avant qu'Akaev le nomme à la tête du gouvernement, fin 2000. Des émeutes ayant été sauvagement réprimées dans une région considérée comme son fief, Bakaiev avait fini par démissionner en mai 2002, non sans laisser ses trois frères à des postes-clés de l'État, notamment de la police et de la justice. Quant à Koulov, adjoint actuel de Bakaiev -que ce dernier avait fait jeter en prison pour corruption en 2001- sa carrière au sein de la police politique, le KGB, en fait l'homme de la situation.

C'est lui qui a reconnu... la nouvelle Assemblée contre laquelle l'opposition appelait encore à manifester il y a quelques jours. Ce geste était adressé aux gens du clan du président déboulonné, dont la plupart ont acheté leur siège au prix fort. Dans le même temps, pour ne pas faire de jaloux, des députés non réélus de l'ancienne opposition se voyaient attribuer des places de ministres. Surtout, Koulov n'a rien eu de plus pressé que d'ordonner à tous les policiers du pays de reprendre leur poste, sous peine de renvoi, et de menacer les manifestants qui s'en étaient pris aux biens et commerces du président enfui.

Un général de l'ex-KGB à la barre

Dans une interview, Koulov a déclaré que ceux qui avaient évoqué une "révolution des tulipes" ne savaient pas de quoi ils parlaient. "La révolution n'a pas encore commencé", disait-il, voulant dire par là que, par son intervention, il avait justement réussi à empêcher tout véritable débordement. Eh oui, dans ces pays que la bureaucratie a mis à genoux économiquement et socialement, les représentants politiques de cette dernière savent quelle haine leur pillage a fait naître au sein des peuples. Ils savent qu'elle peut exploser sans prévenir et là où on ne l'attendrait pas. Comme cette fois, au Kirghizstan, où des bureaucrates réglant des comptes entre eux, pour se repartager le gâteau, ont vu descendre dans la rue des milliers de manifestants puis, le dictateur étant tombé, des dizaines de milliers.

C'est sans doute parce qu'ils craignaient que les leaders de l'opposition aient joué avec le feu que les dirigeants américains, qui semblent avoir soutenu ces derniers, n'avaient toujours pas, une semaine après, reconnu les nouvelles autorités. Par la bouche du président kazakh Nazarbaev, les dirigeants des voisins du Kirghizstan n'ont pas dit autre chose. Parlant des "désordres" survenus dans ce pays, Nazarbaev les a attribués aux "problèmes sociaux et économiques accumulés depuis des années" et, ajoutait-il, "à la faiblesse des autorités qui ont laissé des voyous (...) agir à leur guise".

Maintenant, avec un général de la police politique aux commandes au Kirghizstan, les dictateurs de la région doivent mieux respirer...

Pierre LAFFITTE


Un article "officiel" un peu dissonnant dans les louanges à la "révolution démocratique" :
a écrit :RFI

La course au pouvoir est lancée

La voie constitutionnelle est dégagée après la démission officielle du président Askar Akaïev, contraint à l’exil le 24 mars, et les nouveaux dirigeants du pays peuvent désormais activement préparer le scrutin présidentiel prévu le 26 juin. Deux personnalités politiques de poids ont déjà annoncé leur candidature, Felix Koulov et Kourmanbek Bakiev, président intérimaire du pays.

Le président Askar Akaïev n’aura réussi à conserver ses fonctions de président qu’une dizaine de jours supplémentaires. Chassé du pouvoir et contraint à l’exil le 24 mars, il ne cessait de répéter depuis qu’il restait le chef de l’Etat kirghiz et assurait pouvoir prochainement revenir dans son pays. Si l’opposition ne croyait guère dans ce scénario, elle se trouvait confrontée à un épineux problème constitutionnel puisque cet homme restait officiellement le président élu du Kirghizstan. Et comme elle pouvait difficilement le contraindre à signer son acte de démission, elle envisageait de lancer une procédure de destitution à son encontre. Une situation qui s’est finalement débloquée lors d’une rencontre dimanche à Moscou entre une délégation de parlementaires venus du Kirghizstan et Askar Akaïev. Après quelques heures de discussions, un communiqué laconique indiquait que le président kirghiz avait accepté de se démettre de ses fonctions «de façon anticipée». En échange, un protocole signé par les deux parties prévoit notamment des garanties pour la sécurité du président déchu.

Cette conciliation dégage la voie de la transition politique initiée avec le départ d’Askar Akaïev. Si la date du 26 juin, choisie par le nouveau pouvoir pour organiser des élections présidentielles, doit encore être ratifiée par le Parlement kirghiz, le pays se prépare à être dirigé, pour la première fois depuis son indépendance, par un autre homme qu’Askar Akaïev. Cet homme élu en 1991 avait donné corps dans les années qui ont suivi à «l’exception kirghize». «Il était alors le seul président, parmi les anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale, qui n’était pas le premier secrétaire du Parti communiste local : il était le président de l’Académie des sciences et devait commencer son règne en se montrant beaucoup plus libéral que ses collègues de la région», expliqué Olivier Roy, directeur de recherches au CNRS et spécialiste de l’Asie centrale, dans un entretien accordé à RFI et l’Express. «Mais dès 1996, le Kirghizstan a connu la même dérive autoritaire que les autres pays d’Asie centrale», ajoute Olivier Roy.

L’une des victimes de ce durcissement politique a été le général Felix Koulov, qui a occupé les fonctions de ministre de l’Intérieur et de vice-président avant de passer dans les rangs de l’opposition à la fin des années 90. Et alors qu’il comptait se présenter face à Askar Akaïev lors de l’élection présidentielle de 2000, il avait été arrêté et jugé pour «abus de pouvoir» et détournement de fonds. Condamné à dix de prison, il a été libéré par les manifestants le 24 mars et est, depuis, l’un des piliers du pouvoir intérimaire. Il s’est chargé au cours des premiers jours qui ont suivi la chute d’Akaïev de coordonner le travail de toutes les forces de sécurité, de manière à rétablir l’ordre dans le pays et mettre fin aux pillages. Des fonctions qu’il a abandonnées la semaine dernière, se lançant dans la foulée dans la course électorale. «Je serai candidat à la présidentielle si la Cour suprême me réhabilite», a-t-il déclaré vendredi.
Des structures claniques très fortes

Son rival annoncé pour ce scrutin est Kourmanbek Bakiev, Premier ministre et président du pays par intérim depuis une dizaine de jours. Cet ancien Premier ministre a annoncé dès le lendemain de la chute d’Askar Akaïev qu’il se présenterait aux élections présidentielles et semble même être déjà entré en campagne. Il a expliqué la semaine dernière s’être fixé comme «tâche principale» la lutte contre la corruption. «Il faut que cesse dans ce pays la pratique d’achat-vente des postes de responsabilités, la pratique des nominations en fonction de l’appartenance territoriale et de l’argent», a expliqué Kourmanbek Bakiev.

Dans un pays où domine un système clanique très fort, la mission s’annonce difficile. Et ce d’autant que Bakiev ne donne pas l’impression de vouloir rompre avec l’ancien pouvoir. Il a ainsi accepté de reconnaître le Parlement issu des élections législatives organisées à la fin du mois de février, un scrutin extrêmement controversé à l’origine du large mouvement de protestation qui a secoué le pays. Et Bakiev promet simplement de tirer les leçons de ces élections pour les présidentielles, en insistant sur la nécessité d’organiser «une élection juste, transparente et honnête non en théorie, mais dans la pratique».
Les réformes politiques prônées par l’Union européenne qui encourage le Kirghizstan à s’engager dans la «voie démocratiques» risquent fort de se heurter à une société aux structures traditionnelles très fortes. «Derrière les clivages strictement politiques ou idéologiques, on trouve, très souvent, des clans qui sont surtout géographiques. Comme dans tous les pays montagneux, on a un cloisonnement des différentes vallées et il y a une culture politique du Sud différente de celle du Nord. Ce sont des Kirghiz de part et d’autre, mais le Sud est plus conservateur, plus traditionnel, et l’empreinte de l’islam y est plus forte», explique Olivier Roy. Et le défi de Bakiev, qui jouit d’une plus grande popularité dans le sud, est de réussir à imposer sa légitimité à l’ensemble du pays en vue des prochaines présidentielles.

Olivier Bras
Article publié le 04/04/2005

Une analyse presque "ethnique"...
Nadia
 
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Message par bennie » 06 Avr 2005, 09:59

pour ma part si je ne parle pas du Kirghizistan, c'est parce que je ne connais pas trop, comme bcp.

Que puis-je dire, hormi des bêtises?
Il y a eu des articles dans la LO, ca aide, j'espère qu'il y aura un article complet dans la LDC.
bennie
 
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Inscription : 12 Déc 2003, 11:19

Message par Serp i Molot » 06 Avr 2005, 17:10

Quel bordel depuis la destruction de notre URSS ! :-P
Serp i Molot
 
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Inscription : 27 Sep 2004, 17:45


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