
Dans le dernier n° de Combat Ouvrier
a écrit :
Toujours des exactions et crimes contre la population !
Dimanche 23 janvier, dans l’après-midi des hommes en armes ont fait irruption à Poste Marchand, un quartier de Port-au Prince qui subit régulièrement les attaques des chimères et les ripostes des policiers. Le bilan a été de deux morts, plusieurs maisons incendiées et ce sont les habitants du quartier qui ont été les victimes de cette attaque. Cette fois encore, la population du quartier n’a pu trouver de recours, de riposte face aux hommes armés qu’il s’agisse de gansters, de partisans de lavalasse ou encore de policiers qui règlent des comptes. C’est la vie quotidienne que doivent affronter les habitants des quartiers exposés aux bandes armées de Port-au-Prince, jusqu’à ce qu’ils parviennent à constituer leur propre force pour se défendre contre les bandes armées légales ou illlégales.
a écrit :EN PRÉTENDANT MENER LA GUERRE AUX CHIMÈRES, LA POLICE LA MÈNE SURTOUT CONTRE LES PAUVRES
Les principales victimes des actes de chimères en sont les habitants des quartiers populaires comme: Bel-air, Solino, Cité-Soleil, Cité de Dieu etc… La population est prise entre deux feux: les chimères qui les rançonnent, les répriment et la police qui les crible de balles ou bien les arrêtent en les assimilant aux bandits. La porte parole de la police Jessy Cameau Coicou a déclaré dans une conférence de presse que les habitants des quartiers populaires cautionnent les actions des chimères. Certains petits bourgeois formulent même brutalement: qu’on doit mettre le feu à ces quartiers pour pouvoir éliminer tous les gens qui s’y trouvent. D’après eux il n’y a pas d’innocent dans ces quartiers, ils sont tous des chimères. Et d’affirmer que le fait qu’ils restent dans le quartier, au lieu de déménager, est bien la preuve qu’ils sympathisent avec les chimères.
Ces petits bourgeois, aussi stupides que cyniques, font semblant d’ignorer que les gens des quartiers sont pris dans un étau. Ils ont envie de quitter ces zones parce qu’ils sont les principales victimes des agressions des chimères. Ils voudraient bien mener une vie humaine comme ceux qui habitent à Pétion-Ville, Péguy-Ville. Mais comment le faire? Comment se payer un logement dans un quartier résidentiel en touchant 70 gourdes par jour? Et ceux qui n’ont même pas de salaire, car ils n’ont pas de travail?
La porte parole de la police Jessy Cameau Coicou ne fait pas seulement des déclarations. Elle demande aux policiers de passer à l’action. A Cité de Dieu, le vendredi 13 janvier 2005, vers les 2 heures de l’après-midi des policiers ont tué deux jeunes. L’un d’entre eux est un étudiant, l’autre un jeune de 14 ans.
Cet étudiant avait trouvé la mort parce qu’un policier lui demandait de se coucher et il a demandé des explications. Les policiers ont récupéré le cadavre de l’étudiant et ils ont demandé aux parents de la victime de verser 600 dollars pour l’avoir. Les parents du défunt qui voulaient lui donner un dernier hommage ont donné les 600 dollars exigés par ces policiers, assassins doublés de marchands de cadavre.
D’après ce que rapportent les proches de la victime, son père est décédé depuis des années, sa mère est une petite marchande qui vit de la débrouillardise en vendant des pains pour faire l’éducation de son fils. Ce fait a choqué plusieurs petites marchandes de la zone et d’autres gens des quartiers populaires.
Dans l’après-midi, la porte parole de la police dans son bilan de la journée a confirmé qu’on avait tué deux bandits à “Cité de Dieu”. Voilà les deux bandits, ce sont les jeunes innocents qu’on vient de citer plus haut.
La police connaît très bien les chimères. Ils parlent dans les stations de radio, ils lancent des déclarations de guerre à cette institution. La police se sent impuissante face à ces bandes de chimères au point de quémander que les journalistes des stations de radio Méga-Star cessent de leur donner la parole. Il est plus facile pour la police de tuer des innocents désarmés, en prétendant qu’il s’agit de bandits, plutôt que d’affronter les bandits armés eux-mêmes.
a écrit :La population de Pont-Rouge et Chancerelles sous les exactions des chimères et de la Police Nationale
Les quartiers de Pont-Rouge, de Chancerelles, situés entre le carrefour de l’aviation (début de l’autoroute de Delmas) au sud et la HASCO (Haitian-American Sugar compagny, une ancienne usine sucrière), au nord, de La Saline à l’ouest et l’ancienne piste de l’ex-aviation militaire sont occupés par les bandits de la police le jour et les chimères le soir.
Très tôt le matin, les riverains de la zone se réveillent toujours sous les bruits des tirs des policiers qui perquisitionnent certaines maisons pour trouver des bandits prétendent-ils. Ainsi, ils arrêtent et tuent des prétendus bandits et des innocents qui n’ont rien à voir avec les actes des «chimères» (nom donné aux partisans du retour Aristide mais qui regroupent en fait sous une motivation politique toutes sortes de bandits, voyous et partisans réels d’Aristide).
Au début du mois de décembre dernier, deux jeunes hommes ont été retrouvés morts dont un élève avec un cahier où il étudiait et un cireur de bottes derrière sa boite contenant les produits à cirer. Le 13 janvier 2005, dans un affrontement entre les bandits et les policiers, presqu’une dizaine de maisonnettes ont été incendiées avec des lance-flammes, plus de 6 personnes ont été tuées et plusieurs autres blessés sous les balles des agents de la «Cimo» et des bandits qui commençaient de bonne heure à opérer en même temps.
A cinq heures de l’après-midi chaque jour, les riverains sont obligés de fermer leurs portes sous la pression des bandits armés, souvent des voyous, habitants de la zone. Ces malfrats, pour opérer, imposent à la population de rentrer chez eux, sinon ils seront victimes des chimères. Ces derniers occupent la zone avec des armes blanches telles que couteaux et manchettes et armes de poing pour rançonner et violer les gens qui voudraient traverser ce lieu en sortant en ville pour se rendre soit vers Cité-Soleil ou vers d’autres contrées. Dans la plupart des cas, selon les déclarations des habitants de la zone, ils violent les femmes et bastonnent les hommes après les avoir dépouillés de tous qu’ils avaient. Ceux qui logent près la route nationale entendent les bruits des femmes qui pleurent et des hommes qui tentent de s’échapper des mains des bandits.