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Message Publié : 16 Jan 2005, 12:30
par Gaby
http://www.liberation.fr/page.php?Article=268296

a écrit :La Russie sacrifie ses retraités

Une réforme supprime les avantages sociaux qui compensaient en partie leurs pensions de misère. Des milliers de personnes, désespérées, descendent dans la rue.

Par Lorraine MILLOT

samedi 15 janvier 2005 (Liberation - 06:00)

Moscou de notre correspondante


Un sanglot, et elles s'enfuient. Lorsque l'on tente de demander à des retraités russes ce qu'ils pensent de la «réforme des avantages sociaux», entrée en vigueur au 1er janvier, plusieurs fois la scène se répète. «J'ai un cancer, le médicament coûte 6 000 roubles (162 euros) par mois, et il n'est plus sur la liste des médicaments gratuits», glisse une femme, qui quitte en pleurs le fonds de retraite de Khimki, une banlieue nord de Moscou. En vertu de la réforme entrée en vigueur début janvier, elle devrait toucher entre 200 et 550 roubles (5 à 15 euros) supplémentaires par mois, pour se payer médicaments et transports, jusqu'à présent gratuits. Ce qu'elle vient d'apprendre, c'est sa condamnation à une mort accélérée, faute d'argent pour être soignée. «Ecrivez-le, écrivez-le en France, implore Valentin, 75 ans, un autre retraité, rencontré au centre des assurances sociales de Khimki, dans une de ces longues queues qui forment encore le quotidien des retraités russes. On nous jette 200 roubles comme on jetterait un os à des chiens. A nous qui avons relevé la Russie après la guerre ! Et maintenant nous devons faire la queue pendant des heures, de guichet en guichet, pour des indemnités de misère, en attendant qu'on crève.»

Colère. Pour la première fois depuis que Vladimir Poutine est arrivé au pouvoir, en 2000, une réforme sociale suscite un vrai mouvement de colère en Russie. Plusieurs milliers de retraités sont descendus dans les rues ces derniers jours dans la banlieue de Moscou et dans différentes régions du pays : à Ijevsk, Togliatti, Barnaoul, Perm, Almetievsk... «A mesure que les gens, qui vivotaient avec leurs toutes petites retraites, vont découvrir tout ce qu'ils doivent payer de plus pour les transports, les médicaments, les factures d'électricité, de gaz, d'eau... il devrait y avoir une nouvelle vague de contestation», observe Karine Clément, sociologue française et membre d'un Conseil de solidarité sociale formé cet été par des militants des droits de l'homme et des syndicalistes pour organiser la protestation. «Reste à savoir si on réussira à coordonner les actions.»

Passée en force en août au Parlement, où les députés en majorité acquis à Poutine n'avaient eu que quelques heures pour examiner plus de 700 pages de texte et 5 000 amendements, cette réforme remet en cause tout le système des avantages sociaux hérités de l'époque soviétique et du début des années 90, quand il avait fallu assurer un minimum de services en nature aux retraités qui ne touchaient presque plus d'argent. Au lieu de ces avantages en nature (gratuité des transports et des médicaments, réduction des charges locatives et des factures de téléphone...), les 33 millions de retraités ou invalides russes reçoivent depuis le 1er janvier, des compensations financières qui peuvent aller de 200 à 3 500 roubles (5 à 94 euros) par mois. Ce sera «plus juste et plus équitable socialement», a assuré Vladimir Poutine. Les retraités des campagnes, qui n'ont souvent ni transports, ni soins, ni téléphone à leur disposition, seront bien contents de profiter au moins d'une petite rallonge financière, argumente cyniquement le parti propoutinien Russie unie. La télévision d'Etat montre volontiers ces retraités, ravis de toucher 200 ou 1 000 roubles supplémentaires. La tragédie, qui n'est pas montrée à la télévision, est que ces compensations financières ne couvriront plus les traitements médicaux que pouvaient encore espérer des millions de retraités et de malades.

Polyclinique. A Khimki, juste derrière les nouveaux palais de la consommation ­ les Auchan, Ikea et autres mégacentres commerciaux ouverts ces dernières années pour satisfaire les nouveaux riches de Moscou ­, le drame se joue tous les jours dans les couloirs délabrés de la polyclinique. Devant la porte «endocrinologie», une dizaine de patients se bousculent ce vendredi, angoissés. «Pas la peine d'attendre, ils ont dit qu'ils n'ont plus de médicaments», prévient une patiente. Nina, 71 ans, reste quand même : «Ce qu'on attend de nous, c'est que nous nous posions dans un coin pour mourir. Ils viennent d'ajouter 200 roubles (5 euros) à ma retraite de 1600 roubles (43 euros). Et, rien que pour mon diabète, le traitement coûte plus de 700 roubles par mois... Si c'est ça leur réforme, nous n'avons plus qu'à nous pendre.»

Sans force. Descendre dans la rue, crier leur colère contre Poutine et son gouvernement ? La plupart de ces retraités et de ces malades n'en ont guère la force ou l'envie. «Oui, il faut manifester. Poutine est un hypocrite. Il fait semblant de défendre le peuple et en fait il nous étrangle», s'anime Valentin, 75 ans, encore vaillant après deux infarctus, et prêt à aller braver le froid ce samedi dans les rues de Khimki. «Mais non, Poutine me plaît beaucoup comme Président, rétorque Lioudmila, 66 ans. Il prend les bonnes décisions, c'est son gouvernement et notre administration qui font ensuite des erreurs.» Beaucoup d'autres se préoccupent surtout de survivre, quelque temps encore : «De toute façon, notre opinion ne compte pas, depuis longtemps déjà, soupire Nina, 69 ans, rencontrée à la sortie de la polyclinique, où une fois encore on a refusé de la prendre en charge. Ce qui sera, sera.»

Message Publié : 16 Jan 2005, 12:51
par Pascal
Sur le site de l'express :

Manifestations de retraités à Leningrad

a écrit : Les retraités russes paralysent St-Pétersbourg

Sat January 15, 2005 7:13 PM CET

par Denis Pintchouk

SAINT-PETERSBOURG (Reuters) - Quinze mille retraités ont paralysé samedi le centre de Saint-Pétersbourg, qui n'avait pas vu pareille mobilisation depuis plus de dix ans, pour protester contre l'érosion de leurs avantages sociaux.

En vertu d'une nouvelle législation, de nombreux retraités perçoivent désormais des allocations en liquide en remplacement de prestations telles que la gratuité des transports en commun ou des soins médicaux. Mais beaucoup jugent que les sommes, comprises entre 15 et 100 dollars, ne compensent pas les avantages perdus.

"Ils doivent laisser les gens vivre et mourir dignement", proteste Larissa Sergueïevna, une manifestante. "La retraite est trop maigre et, maintenant, ils nous privent de tout. Ils nous ont dépouillés et nous sommes sans un sou", déplore-t-elle.

La manifestation, qui a débuté devant le siège de l'administration locale où le président Vladimir Poutine a entamé sa carrière au sein des pouvoirs publics, avait été précédée cette semaine de mouvements similaires dans plusieurs villes de Russie, notamment à Moscou.

L'ancienne capitale impériale, deuxième agglomération du pays, n'avait pas connu pareil rassemblement depuis la crise politique de 1993.

Les manifestants ont défilé sous des banderoles fustigeant la réforme et réclamant la démission du gouvernement et du président lui-même, qui se trouvait encore à Saint-Pétersbourg où il a reçu vendredi son homologue allemand Horst Köhler.

Les communistes et le parti Yabloko (centre gauche), entre autres formations de l'opposition, menacent d'organiser des rassemblements quotidiens allant jusqu'à 150.000 personnes entre le 25 et le 29 janvier pour obtenir l'abrogation de la réforme.

Quatorze millions de bénéficiaires des subsides fédéraux sont concernés. Les autorités locales pourraient en revanche opter pour un maintien des avantages sociaux dont bénéficient 21 millions de personnes, ce qui pourraient donner lieu à des disparités importantes suivant les statuts administratifs.


Photo de la manifestation à Léningrad :

(Slogan : Vladimir Poutine pense à tes compatriotes).

A Moscou :

Sur le site de l'agence russe "Novosti" :

a écrit :  Détérioration du climat social dans la région de Moscou

MOSCOU, 13 janvier - RIA Novosti. Depuis l'entrée en vigueur de la loi sur la monétisation des avantages, le climat social dans la région de Moscou s'est dégradé, a déclaré lors d'une réunion organisée au parquet de la région de Moscou, Alexéi Pantéleiev, qui dirige la région durant l'absence de Boris Gromov, gouverneur en titre.

"Depuis l'adoption d'une série de lois fédérales, notamment de la loi sur la monétisation des avantages, on constate ces derniers temps dans la région de Moscou une tendance à la détérioration du climat social", a dit Alexéi Pantéleiev.

Selon le gouverneur par intérim, de nombreux mouvements et partis politiques incitent la population, et avant tout les vétérans, à descendre dans la rue "pour participer à des meetings et autres manifestations" de protestation contre cette loi fédérale.

Alexéi Pantéleiev a souligné que l'administration de la région de Moscou faisait beaucoup pour que la population se familiarise avec les dispositions de la nouvelle loi. Par ailleurs, il a noté que malgré l'importance du budget de la région de Moscou, à l'heure actuelle la situation ne permet pas d'augmenter sensiblement ni de garantir tous les versements prévus par la loi. "Au minimum, nous réduirons trois programmes économiques, notamment nous suspendrons quelques chantiers pour que nos vétérans, et en particulier les anciens combattants de la Grande Guerre patriotique, puissent continuer de bénéficier de leurs avantages", a dit A.Pantéleiev, citant la gratuité des transports en commun au nombre de ces avantages.

Le chef par intérim de la région de Moscou a dit que ces derniers temps plus de 20 meetings autorisés et non autorisés se sont déroulés dans la région. Ils ont rassemblé quelque 5000 personnes, essentiellement des vétérans, des retraités, des invalides et des anciens combattants de la Seconde guerre mondiale. Les revendications portaient à 90% sur la gratuité des transports. En outre, les manifestants protestaient contre la hausse des tarifs des services communaux et réclamaient la délivrance gratuite des médicaments pour les titulaires d'avantages.

Alexéi Pantéleiev a également rappelé que la décision a été prise de compenser les loyers des personnes dont les revenus n'excèdent pas 2000 roubles. "Nous prenons d'autres mesures destinées à garantir la stabilité sociale dans notre région", a promis A.Pantéleiev.

Par ailleurs, le gouvernement de la région de Moscou est en pourparlers avec la mairie de Moscou sur la possibilité d'accorder aux retraités et aux vétérans la gratuité dans les transports en commun de la capitale. "Nous négocions avec la mairie de Moscou la possibilité de revenir au système qui donnait les mêmes droits aux habitants de la capitale et de sa région en matière de services, notamment dans les transports en commun. Je pense que nous signerons prochainement un accord approprié avec la mairie de Moscou", a conclu Alexéi Pantéleiev.


Un autre article tiré de Novosti :

a écrit :  Les retraités ont toujours raison

MOSCOU, 13 janvier (par Dmitri Kossyrev, commentateur politique de RIA Novosti). L'année 2005 en Russie a commencé avec des désagréments pressentis. Plusieurs manifestations de retraités ont eu lieu à Saint-Pétersbourg, à Vladimir et à Samara, des villes de Russie centrale, ainsi qu'à Solnetchnogorsk et à Khimki, des localités des environs de Moscou. Ces gens nourrissaient déjà des soupçons à l'égard de la réforme des pensions de vieillesse, autrement appelée "monétarisation des avantages", une mesure prévoyant le relèvement du montant des pensions pour compenser des avantages comme la gratuité dans les transports en commun.

Cette réforme avait été envisagée pour améliorer la condition des personnes âgées, et sur le papier c'est précisément ainsi qu'elle se présentait. Ces personnes que la télévision s'était efforcée de persuader que la réforme ne leur serait que profitable, attendaient une matérialisation concrète de ces promesses. Et après avoir fait leurs comptes, elles sont descendues dans la rue.

Ces événements avaient été annoncés à plusieurs reprises. Un exemple. En dressant sa liste annuelle des "10 surprises prévues" de 2005, l'analyste de la compagnie Morgan Stanley's, Baïron Vine, avait voué la Russie à toutes sortes de malheurs, jusques et y compris une "deuxième révolution russe". La liste de Vine ne concerne que les inattendus, c'est-à-dire des événements extrêmes et non pas des versions patentes de l'évolution des événements. Quoi qu'il en soit, c'est un fait qu'aujourd'hui les retraités russes en ont gros sur le coeur.

Il est notoire que les réformes de marché entreprises par le président Poutine sont bien plus profondes que celles qui avaient été entreprises par ses prédécesseurs depuis 1992. Et du point de vue macroéconomique la "monétisation des avantages" est logique et nécessaire. L'économie naturelle, subventionnée, qui embrasse toujours le système des pensions et aussi, entre autres, le paiement d'une partie du loyer et des charges, constitue un boulet pour l'économie du pays. Seulement du point de vue de son application administrative, cette mesure ne pouvait pas, compte tenu des réalités russes, ne pas se heurter à des embûches. Et pour prévoir la chose, nul besoin de solliciter la Morgan Stanley's. La presque totalité de la presse russe avait annoncé pas moins de désagréments que Baïron Vine. On peut dire, bien sûr, qu'avec leur aptitude biologiquement amoindrie à réagir avec souplesse aux réalités nouvelles, que les retraités sont toujours dans leur tort. Par exemple, la chose est visible dans n'importe quelle succursale de la Banque d'épargne lors de tout nouveau changement apporté au tarif des charges ou même du remplacement de formulaires. On voit se former de longues queues de personnes âgées auxquelles, pour des problèmes de vision ou d'ouïe, il faut longuement expliquer ce qui a changé et combien désormais il faut payer.

Seulement il serait bien plus judicieux de dire que les retraités ont toujours raison. En tout cas en Russie où les réformes "de marché" du début des années 1990 avaient grugé la génération aînée de ses épargnes bancaires, où l'inflation et le démantèlement du système des pensions avaient en un clin d'oeil transformé des millions de personnes âgées en miséreux devant subsister avec 20-30 dollars par mois avec une inflation/rouble à trois chiffres. Après cela ces gens ont parfaitement le droit moral de regarder d'un air soupçonneux la bureaucratie inefficace avec tous ses péchés. Et ce qui est essentiel, c'est que ces soupçons sont fondés, que cette fois-ci encore les fonctionnaires chargés d'appliquer des lois raisonnables sur le papier ont fait preuve d'incurie.

Une incurie telle que la Douma (chambre basse du parlement) qui sortait des longues vacances de fin d'année a été contrainte de reprendre son travail en s'attaquant à la révolte des retraités. Mercredi, en session plénière, elle a examiné un recours au gouvernement et au Procureur général de Russie eu égard à l'inapplication de la loi sur le remboursement des avantages.

La plupart des parlementaires avaient passé les vacances de fin d'année dans leur circonscription et de retour dans la capitale ils ont fait état de nombreux faits dont ils ont été les témoins. Le président de la chambre basse, Boris Gryzlov, et le président du comité pour le travail et la politique sociale, Andreï Issaev, ont raconté bien des choses intéressantes. Par exemple, que si les budgets régionaux manquent de moyens pour rembourser les avantages en nature, ceux-ci peuvent être maintenus. Cependant, les autorités régionales n'ont pas utilisé cette possibilité, a indiqué Boris Gryzlov. En outre, la loi prescrit que le montant du financement ne peut pas être réduit, tout comme ne peut pas être réduit le nombre de citoyens bénéficiaires des avantages. La question, c'est que les avantages doivent être exprimés en argent. Il semble donc que les autorités locales ont décidé d'économiser sur les retraités.

Mais ce n'est pas tout. Même lors des réformes libérales les retraités pouvaient acquérir gratuitement certains médicaments délivrés sur ordonnance. Personne n'avait l'intention de les priver de ce droit. Pourtant, l'esprit probablement détourné par les vacances, les fonctionnaires du ministère de la Santé et du Développement social n'ont pas eu le temps ou ont négligé de prévenir toutes les pharmacies que ce système serait maintenu.

Enfin, la gratuité dans les transports en commun. On a annoncé à la Douma que le maire de Vladimir avait supprimé cette gratuité en attribuant une compensation seulement aux personnes dont la pension est inférieure à 1.600 roubles, soit un peu plus de 50 dollars par mois. En ce qui concerne la région de Moscou, ici aussi le problème de la gratuité dans les transports en commun est à l'origine des manifestations. Dans cette région, des dizaines de milliers de personnes âgées gagnent un salaire d'appoint ou commercent dans les marchés de Moscou, et sans cette gratuité de déplacement leurs modestes revenus moscovites seraient amputés presque de moitié.

Message Publié : 17 Jan 2005, 18:08
par Nadia
Sur le site de la BBC :

Message Publié : 19 Jan 2005, 11:55
par Pascal
La lutte des retraités continue et Poutine commence à reculer !

a écrit : L'Humanité 19/01/2004

Russie Le Kremlin sur la défensive

Poutine tente un contre-feu, rejetant la responsabilité sur ses ministres et faisant machine arrière face aux manifestations des retraités.

La crise engendrée en Russie par la suppression des acquis sociaux reconnus entre autres aux retraités a gagné le terrain politique, la question de la démission du gouvernement étant ouvertement posée. La réforme, qui prive les retraités et les invalides, mais aussi les militaires, de nombre de droits hérités de l’époque soviétique, tels que la gratuité des transports et celle des soins, provoque désormais des dissensions au sein même du pouvoir. Le général Vladimir Chamanov, conseiller du premier ministre Mikhaïl Fradkov, a prévenu qu’elle suscitait un fort mécontentement dans l’armée. « Veut-on que les militaires sortent dans la rue ? », a-t-il lancé.

Forte d’une large majorité à la Douma (306 sièges sur 450), Russie Unie, le parti godillot de Poutine, se retrouve néanmoins sur la défensive. « Le plus facile est de punir (le gouvernement). Mais je ne pense pas que si nous limogeons demain le gouvernement, cela réglera les problèmes qui font sortir les gens dans la rue », a argumenté le vice-président de cette formation, Oleg Morozov.

Dans le même temps, la contestation des retraités s’est étendue dans le pays, continuant à Saint-Pétersbourg et gagnant jusqu’à l’Extrême-Orient. Les manifestations se multiplient à travers toute la Russie, notamment à Angarsk et Tioumen (Sibérie), Kazan (Tatarstan), Koursk (Ouest), Penza (Centre), Perm (Oural), Gueorguievsk (région de Stavropol, Sud), Naltchik (Caucase) ou sur l’île de Sakhaline (Extrême-Orient)...

Le président russe a dû sortir de son silence pour pratiquer la traditionnelle tactique du fusible. Vladimir Poutine a critiqué lundi le gouvernement, qui n’a « pas rempli jusqu’au bout l’objectif (qui prévoyait) qu’on n’aggrave pas la situation de ceux qui ont besoin de l’aide de l’État ». Dans la foulée, il promettait une augmentation des retraites, proposant de doubler et d’avancer au 1er mars une hausse de 100 roubles (4,8 euros) prévue pour le 1er avril. Cette hausse devrait finalement être de 240 roubles (11,7 euros). Enfin, il a proposé une concession sur la principale revendication des retraités, à savoir la gratuité des transports en commun, proposant d’offrir à ceux qui le voudraient la possibilité d’acheter un forfait mensuel de transports pour un montant équivalent à la compensation financière annoncée.  Simultanément, il se félicitait, jugeant « la situation bien différente de celle du milieu des années 1990, quand les salaires et les retraites n’étaient pas payés pendant des mois... ».

De son côté, Boris Gryzlov, président de la Douma, a estimé mardi qu’il n’y avait « aucune raison » de limoger le gouvernement. Il répondait ainsi par avance aux 48 députés communistes qui, mardi, ont commencé à collecter les 90 signatures nécessaires pour mettre à l’ordre du jour de la chambre basse un vote sur une motion de défiance au gouvernement dirigé par le premier ministre Mikhaïl Fradkov. Ce qui implique l’appui des élus du parti de La Patrie et des députés indépendants. Une initiative qui pourrait se concrétiser vendredi, mais qui, au vu de la déclaration de Boris Gryzlov, n’a aucune chance d’obtenir la majorité requise (226 voix).

« Le Kremlin a élaboré un plan pour étouffer l’insurrection des retraités », commentait hier le quotidien Nezavissimaïa Gazeta, évoquant la déclaration de Vladimir Poutine. Mais « la vague de protestations contre les prix des transports ne sera pas unique », prévenait son confrère des Izvestia. Prochainement entrera en vigueur une augmentation tout aussi douloureuse, celle des services communaux, qui ne manquera pas de provoquer de nouvelles manifestations, selon ce journal.

Jean Chatain


Et sur le site du Courrier International :

a écrit : MOSCOU, 17 jan (AFP)
La fronde sociale s'étend, Poutine annonce concessions et hausse des retraites

Le président russe Vladimir Poutine a été contraint lundi de faire des concessions, critiquant le gouvernement et annonçant une hausse des retraites, face aux protestations s'étendant dans le pays contre la réforme des avantages sociaux, qui menaçaient de gagner le terrain politique.

Le gouvernement n'a "pas rempli jusqu'au bout l'objectif (qui prévoyait) qu'on n'aggrave pas la situation de ceux qui ont besoin de l'aide de l'Etat", a dit M. Poutine lors d'une réunion avec les membres du gouvernement.

Il a promis une hausse supplémentaire des retraites, proposant de doubler et d'avancer au 1er mars une hausse de 100 roubles (3,7 dollars) prévue pour le 1er avril. Cette hausse devrait finalement être de 240 roubles (9 dollars).

Enfin, il a proposé en substance une concession sur la principale revendication des retraités, à savoir la gratuité des transports en commun.

Alors que les retraités russes ont été privés de cette gratuité et n'ont reçu en échange qu'une compensation financière jugée insuffisante, M. Poutine a proposé d'offrir à ceux qui le voudraient la possibilité d'acheter un forfait mensuel de transports pour un montant équivalent à cette compensation. Ce qui équivaut à rétablir la gratuité.

Dans le même temps, M. Poutine dont nombre de manifestants réclamaient ces derniers jours la démission en sus de celle du gouvernement, a défendu son bilan. "La situation est aujourd'hui bien différente de celle du milieu des années 1990, quand les salaires (du domaine public) et les retraites n'étaient pas payés pendant des mois", a-t-il souligné.

La crise engendrée par la réforme, qui supprime pour les retraités, comme pour les militaires, le système d'avantages sociaux hérités de l'époque soviétique, en les remplaçant par des compensations financières partielles, a suscité lundi des dissensions au sein même du pouvoir.

Ainsi, le général Vladimir Chamanov, un ancien commandant de l'opération en Tchétchénie devenu conseiller du Premier ministre russe Mikhaïl Fradkov, a prévenu qu'elle suscitait un fort mécontentement dans l'armée. "Veut-on que les militaires sortent dans la rue ?", a-t-il lancé.

Le chef du parti nationaliste de gauche La Patrie, Dmitri Rogozine, est allé plus loin : "Nous voulons la démission sans conditions du gouvernement tout entier, et des poursuites contre ceux qui ont été à l'origine de cette provocation à l'égard du pays".

"Nous attendons des actions énergiques du président. L'absence d'intervention mettra (M. Poutine) dans le même bateau que le gouvernement", a prévenu M. Rogozine, dont le parti détient 39 sièges sur 450 à la Douma, la chambre basse du parlement.

Le porte-parole du Parti communiste (48 sièges), Andreï Andreev, a de son côté indiqué à l'AFP que le PC avait l'intention de déposer devant la Douma une motion de censure contre le gouvernement.

La motion n'avait guère de chance de réunir la majorité simple de 226 voix requise pour passer, compte tenu de la très large domination (306 sièges) du parti pro-Kremlin Russie Unie à la Douma.

Dans le même temps, la contestation des retraités s'est étendue dans le pays.

A Saint-Pétersbourg (nord-ouest), où près de 10.000 personnes avaient bloqué le centre-ville samedi, quelque 200 personnes ont de nouveau bloqué la circulation devant l'administration locale aux cris de "Poutine, démission!".

Des manifestations réunissant quelques dizaines à plusieurs milliers de personnes ont eu lieu un peu partout en Russie, notamment à Angarsk et Tioumen (Sibérie), Kazan (Tatarstan, centre), Koursk (ouest), Penza (centre), Perm (Oural), Gueorguievsk (région de Stavropol, sud), ou encore à Naltchik (Kabardino-Balkarie, Caucase) ou sur l'île de Sakhaline, à Khabarovsk et Oussouriïsk (Extrême-Orient).

Message Publié : 19 Jan 2005, 13:41
par Pascal
Quelques échos des actions de protestation en Russie :

Sauf indication contraire, les infos proviennent du site de "Démocratie Ouvrière" (http://www.1917.com/).

Le 15 janvier :
- Meeting de protestation à Ribinsk (1000 participants)
- Meeting de protestation Naberejni Tchelnakh (Tatarstan) : 1500 personnes également. Un nouveau rassemblement est prévu Parc de la Victoire le 22 janvier.
- Léningrad : un meeting rassemble 500 personnes sur la perspective Nevski et un autre 400 personnes avenue de Moscou.
- Kazan (capitale du Tatarstan) : meeting également suivi d'un piquet devant la mairie.
- A Saratov, un meeting de protestation rassemble 200 personnes.
-Dans la banlieue de Moscou : rassemblement de 2000 retraités à Khimka, 300 à Balachikh, 500 à Troïtsk.
- A Pskov, action de protestation.
- A Perm (Oural) : manifestation de 400 retraités

Le 16 janvier :
- Nijni-Novgorod (ex-Gorki) : manifestation de 1500 personnes.
Article à l'adresse suivante (en russe) :
http://www.avtonom.org/news/0366.html
- Leningrad : Manifestation rassemblant entre 10.000 et 15.000 personnes.

Le 17 janvier :
- Khabarovsk : Meeting de protestation d'un millier de personnes.
- Angarsk (oblast d'Irkoutsk) : un meeting de protestation rassemble 2000 personnes.
- Kazan : meeting de protestation de plus de 300 personnes.
- Koursk : piquet de 400 personnes.
- Samara : action également.
- Penz : rassemblement de retraités au centre-ville suivi d'une manifestation derrière des drapeaux rouges.

Le 18 janvier :
- Kazan : nouveau meeting rassemblant entre 200 et 230 personnes.
- Kaliningrad : Action de protestation d'une quarantaine de personnes devant les locaux de l'administration.
- Oblast de Tver : meeting de protestation des retraités.
- Novossibirsk : une trentaine de retraités bloquent tramways et bus au centre de la ville.
- Tomsk (Sibérie) : blocage d'autobus par des retraités.
Article (en russe) : http://russia.indymedia.org/newswire/display/11629/index.php
Image :
http://russia.indymedia.org/usermedia/imag...omsk18jan04.jpg
(--modo : c'est plus joli comme ça. :roll: --)
- République des Komis : meeting de protestation
Compte-rendu (en russe et appel à des actions les 20 et 21 janvier) :
http://russia.indymedia.org/newswire/display/11625/index.php

J'espère ne pas avoir fait de confusion dans les dates (le site de "Démocratie Ouvrière" publie de nombreuses dépèches et articles, en indiquant la date de parution sur le site uniquement) et de ne pas m'être trop planté dans les retranscription du cyrillique à l'alphabet latin pour quelques noms de villes dont j'ignorais l'existence.

Article de la Pravda du 12 janvier en anglais sur la réforme anti-sociale et les premières mobilisation :
http://english.pravda.ru/main/18/87/347/14804_benefits.html

Message Publié : 19 Jan 2005, 16:22
par Pascal
(Pascal @ mercredi 19 janvier 2005 à 13:41 a écrit :
(--modo : c'est plus joli comme ça. :roll: --)

Effectivement ! Merci ! :biz:

Témoignage sur le 15 février à Léningrad par un anarchiste de la ville :
http://russia.indymedia.org/newswire/displ...11578/index.php

Traduction rapide :

a écrit : PROTESTATION A LENINGRAD LE 15 JANVIER

Par Pyotr de la Ligue des Anarchistes de Saint-Petersbourg

Environ 1000 personnes se sont rassemblées à midi à l’institut Smolny pour un meeting illégal et spontané. Après deux heures, et sans autorisation officielle préalable des autorités de la ville, la foule a bougé en direction de la Perspective Souvorovsky en bloquant la circulation. Une partie de la manifestation a continué vers la Perspective Nevsky où la circulation a également été bloquée. Seulement quelques uns des slogans étaient liés au problème actuel, la plupart d’entre eux avaient un caractère plus général et politique : « A bas Poutine ! », « A bas le gouvernement ! », « A bas Matvienko ! » (le maire de Petersbourg), « A bas le régime de vol ! », « Révolution ! », « Honte à Poutine ! », « A bas l’autocratie ! », « A bas le gang de Poutine ! », « ça suffit de voler le peuple ! »…

Pendant le mouvement, le nombre de participant ne cessa d’augmenter, et lorsque la manifestation arriva rue Sadovaya, il y avait plus de 5000 personnes. Ce cortège s’est unit avec ceux qui protestaient Porte Gostiny depuis 13 heures. Ils étaient 400 au début, mais leur nombre n’a cessé d’augmenter pendant la journée jusqu’à atteindre les 2000.

Une foule de 7000 personnes a ainsi bloqué toute circulation au croisement de la Perspective Nevski et de la rue Sadoyava. Des prises de parole ont invité les tout le monde pour les protestations à venir : le 22 janvier (commémoration du Dimanche sanglant –1905- Porte Gostiny), le 25 janvier (18 heures au pied de la statue Lénine près de la gare de Finlande) et le 26 janvier (9 heures 30 au Square Issac).

En même temps, environ 1000 personnes au Parc de la Victoire bloquaient toute circulation sur la Perspective de Moscou. De là, les manifestants se sont déplacé vers le Mémorial du siège de Leningrad. Pendant ce déplacement, un chauffard haineux a foncé sur trois manifestants, tuant l’un d’entre eux.

La majorité des protestataires n’étaient membres d’aucune organisation politique, même si au Parc de la Victoire, il y eut des discours du parti « Yabloka » (Pomme), du parti de gauche pro-Kremlin « Rodina » (la Patrie) et de groupes communistes. Et on trouvait aussi des militants de plusieurs autres groupes communistes, anarchistes ou de défense des droits de l’homme dans la marche de Smolny à Sadovaya, mais le nombre de tous ces éléments « politisés » ne devait pas dépasser les 200 en tout. Toutes les structures politiques ont été surprises par l’ampleur des protestations. Tout le matériel d’agitation distribué fut lu avec grand intérêt par les manifestants. Au début, la police était indifférentes aux protestations, même si elle est devenue plus active le long de la journée. Mais elle n’a pu procéder à aucune interpellation.

Message Publié : 19 Jan 2005, 22:12
par Pascal
Un site avec de nombreuses photos de la manifestation du 18 janvier à Tomsk (Sibérie) :

http://rts.cctpu.edu.ru/news/?id=159

Celle-là est particulièrement belle :


Centenaire oblige, le slogan donne quelque chose comme "Poutine, Fradkov, Grislov, etc... Vous voulez un nouveau janvier 1905"

Et une information sur la manifestation du 18 janvier à Perm (Oural) :

a écrit :
PROTESTATION A PERM (OURAL) ET REPRESSION

Le 18 janvier, le meeting a commencé à midi. A l’intersection des rues Lénine et Kouybychev au moins 1000 personnes se sont rassemblées. Au début, le rassemblement ne perturbait en rien la circulation, mais dès que la police a donné l’ordre de retirer le véhicule où se trouvait les haut-parleurs, les gens ont répondu à la provocation en décidant de bloquer les routes. La police montée se rassemble autour du meeting.

13 heures 15 : Les participants au meeting commencent à rassembler des signatures demandant :
1- Le transport gratuit pour tous ceux qui y avaient droit au premier janvier 2005.
2- La conservation de tous les acquis mis en cause par la loi numéro 122 et les décisions du pouvoir local.
3- Le financement de ces garanties par les budgets de la ville et de la région.

A partir de 13 heures 45, le nombre de participants augmente jusqu’à atteindre 2000 personnes. La police reste neutre.

14 heures : Le meeting se déplace vers l’intersection des rues Lénine et Popov et bloque la circulation en direction de l’unique pont qui traverse la Kama, qui unit les deux parties de la ville. Les fonctionnaires de l’administration régionale invitent les représentants de la manifestation a venir discuter de tous les problèmes, mais cela n’était pas suffisant pour les manifestants. Cette radicalisation a surpris la police, et elle commence à amener des « avtozaks » (paniers à salade) au cas où il faille procéder à des arrestations en masse.

14 heures 10 : les organisateurs du meeting annoncent que si le pouvoir ne prend pas des mesures pour satisfaire les revendications le jour même, ils bloqueraient les voies ferrées le lendemain. Les gens discutent s’il faut se déplacer vers le pont sur la Kama ou continuer à rester à l’intersection.

14 heures 15 : Le chef de la police de la région de Perm Youri Gorlov arrive au meeting et invite les gens à aller discuter avec le gouverneur Oleg Chirkounov, affirmant que le gouverneur ne pourra pas avoir une « discussion constructive » dans « un tel bruit ». La police bloque l’accès au pont sur la Kama avec des bus. Mais vers environ 14 heures 20, le gouverneur en personne arrive.

14 heures 20 : Le gouverneur Oleg Chirkounov annonce qu’il ne discutera pas avec les gens dans la rue, et invite tout le monde au bâtiment de l’administration. L’assemblée vote si elle reste ou non, et la majorité décide de ne discuter que dans la rue.

14 heures 31 : Après le discours d’Oleg Chirkounov, les fonctionnaire de la police routière forment une chaîne pour bloquer l’accès au pont sur la Kama.

14 heures 40 : Chirkounov refuse toujours de discuter avec l’assemblée. A la question « la gratuité de certains services et produits sera-t-elle établie pour les retraités », il répond honnêtement « non ». La foule entoure Chirkounov dans toutes les directions.

14 heures 50 : La police reçoit l’ordre d’arrêter les organisateurs du meeting. Parmi eux, deux militants anarchistes locaux. Les gens réagissent aux arrestations en prenant le gouverneur Chirkounov en otage et demandent d’échanger Chirkounov contre les militants arrêtés.

14 heures 59 : La police est d’accord pour échanger les militants contre le gouverneur, tout le monde est libéré.


Ce n’est pas une surprise, l’administration de Perm est décidé à punir les militants locaux pour cette humiliation. (..) Hier, 18 janvier, un militant du syndicat indépendant « Solidarnost » et sa femme ont été arrêtés et conduit au commissariat de la région Lénine.

Message Publié : 22 Jan 2005, 18:17
par Pascal
Aujourd'hui, centenaire du "Dimanche Sanglant" (9 janvier dans l'ancien calendrier) un meeting commémoratif s'est tenu Place de la Gare de Biélorussie à Moscou. Au vu de l'actualité, il s'est également transformé en un meeting de protestation contre les attaques du régime de Poutine à l'encontre des retraités et de la classe ouvrière de Russie.

Entre 3000 et 5000 personnes se sont rassemblés aujourd'hui Place de la Gare de Biélorussie à Moscou.


Slogan : "A bas la foie dans l'Etat (des exploiteurs ??) : elle est antiscientifique !"

Si le meeting était appelé par le KPRF (Parti Communiste de la Fédération de Russie, "communistes" officiels), de nombreux autres groupes y ont participé, et plusieurs sites notent une majorité de "sans partis" à ce rassemblement.



Le site d'AKM (Avant Garde de la Jeunesse Rouge) fait état de neuf arrestations lors d'une "bousculade" avec les forces de l'OMON (grosso modo l'équivalent de nos CRS).


Cortége de l'AKM

Message Publié : 25 Jan 2005, 12:19
par Pascal
Quelques compte-rendus d'actions tirés de sites russes :

a écrit : Tomsk, 18 janvier

Le 18 janvier, 5000 personnes se sont rassemblées, en majorité des retraités, devant le Théâtre Dramatique, contre la monétarisation des aides sociales. Les agitateurs commencent à distribuer tracts et journaux, et à 12 heures 55, les prises de parole au mégaphone commencent. Il y avait de nombreuses pancartes contre Poutine, Gref, Kourdin et aussi contre Jidnik (député à la Douma fédérale, et leader du Parti « Russie Unie »), contre le parti « Edinaïa Rossia » (Russie Unie, le parti de Poutine), etc.  Des manifestants parlent « Et comment manger avec 200 roubles quand on a des enfants ? », puis « Il faut descendre dans la rue, et tous ! », « En avant, bloquons les rues ! »… Les gens se déplacent en direction de la Maison Blanche. Puis, après des prises de parole, la foule commence à bloquer la Place Lénine et l’Avenue Lénine. Les transports sont bloqués quelques heures Avenue Lénine. La police, certes présente, ne s’est pas trop que faire, et il n’y a eu aucune arrestation. Quant aux travailleurs des transports de la ville, bloqués pendant quelques heures, ils affirment dans les discussions qu’ils soutiennent les revendications des retraités. Des actions sont prévues pour les jours qui suivent, entre autre pour les 21 et 27 janvier à Tomsk, le 24 à Seversk, et pour les 10-12 février dans le cadre d’une action à l’échelle de toute la Russie.

Source Indymédia Russie


a écrit : Tver, 22 janvier

Le 22 janvier, pour le centenaire du « Dimanche Sanglant », un meeting de protestation contre la monétarisation de l’aide sociale s’est tenu Place de Moscou à Tver. Plus d’un millier de retraités et de personnes venant les soutenir ont répondu à l’appel des organisateurs. Durant le meeting flottaient de nombreux rouges, deux drapeaux du parti « Yabloka » (La Pomme, opposition libérale) et le drapeau rouge et noir des anarchistes de la ville.

Source Indymédia Russie


a écrit : Mourmansk, 23 janvier

Les manifestations contre la monétarisation de l’aide sociale ont continué dans toute la Russie pendant toute la semaine. Le 23 janvier, un meeting s’est tenu à Mourmansk, avec plus de 2000 participants. Les organisateurs étaient le Parti des Retraités et le KPRF (Parti « Communiste » de la Fédération de Russie). Les anarchistes et leurs sympathisants y ont aussi participé, et pendant les quinze premières minutes du meeting, cinquante tracts et journaux ont été distribués et les drapeaux rouges et noirs ont été brandis. Les anarchistes ont lancé des slogans révolutionnaires, repris par les gens.
Lorsque les gens ont commencé à se déplacer, le meeting légal était terminé. Un petit groupe de retraités a alors spontanément décidé de bloquer la rue. Les anarcho-communistes se sont joints à eux sans hésitation. De plus en plus de monde s’est joint à ce blocage, et rapidement plusieurs centaines de personnes ont brisé les cordons de police et ce sont dirigés vers l’administration de la ville.
Le Parti des Retraités et les dirigeants du KPRF avaient alors disparus, et on ne voyait dans la manifestation spontanée que les drapeaux anarchistes et quelques drapeaux du KPRF brandis par des komsomols. Lors du rassemblement spontané devant les locaux de l’administration, les gens ont demandé à rencontrer le gouverneur en scandant son nom. Le gouverneur Youri Evdokimov avait lui décidé de ne pas se montrer, tant mieux pour lui puisque de nombreux retraités rêvaient de le voir pendu.
Après un moment, les anarchistes ont quitté le rassemblement pour aller se réchauffer après une journée dans le froid de l’hivers arctique. Il ont alors été arrêtés par la police, et un anarchiste a même été brutalisé. Une vieille dame a également été arrêtée.

Source : Action Autonome


a écrit : Krasnodar 24 janvier

A Krasnodar, le meeting du 24 janvier contre la monétarisation de l’aide sociale fut un succès. Les retraités étaient nombreux à venir au meeting, pour la première fois plus de 2000. Ce meeting s’est tenu derrière l’administration municipale. Les pancartes indiquaient : « A prix élevés, retraite décente ! », « Non à l’enterrement des acquis sociaux ! », etc. De nombreux drapeaux rouges, ainsi que d’autres drapeaux soviétiques, flottaient. En plus des retraités, on trouvait dans le rassemblement des vétérans, des militants du KPRF (Parti Communiste de la Fédération de Russie) et d’autres personnes qui parlaient avec émotion du système de protection sociale à l’époque de l’URSS. Pendant le meeting, l’Ataman des guerriers cosaques de Kouban est intervenu pour affirmer le soutien des cosaques au meeting et à la lutte contre ces mesures anti-populaires. Le meeting s’est terminé en affirmant que tant que le pouvoir fédéral ne reviendrait pas en arrière sur la réforme, les actions de protestation continueraient. Des actions sont d’ores et déjà prévues pour février.

Source Indymédia Russie


Liste non-exhaustive des protestations ces derniers jours (source : Démocratie Ouvrière) :

-- Ekaterinbourg (Oural) : une action de protestation le mercredi 19 contre la loi N°122 a rassemblé de nombreux jeunes, en particulier quelques dizaines de lycéens et quelques étudiants jusque devant les locaux régionaux du Parti "Edinaïa Rossia" (Russie Unie, le parti de Poutine). Comme la manifestation n'était pas enregistrée officiellement, la milice a procédé à trois arrestations.

-- Barnaoul (République Altaï, entre Novossibirsk et la frontière kazhake) : environ 5000 personnes le 20 janvier manifestent entre la Place Lénine et la Place des Soviets, faisant de la commémoration organisée par le KPRF pour la mort de Lénine une manifestation contre la loi N°122. Certaines sources indiquent qu'en fin de manifestation ils étaient prés de 10.000 dans les rues.

-- Novossibirsk : Manifestation de 500 personnes contre la loi N°122.

-- Biiske (République Altaï) Environ 3.000 retraités et étudiants ont bloqué les transports publics de la ville.

-- Petrozavodsk (capitale de la République de Carélie) : Piquet d'environ 500 personnes.

-- Arkangelsk : Meeting Place des Syndicats le 21 janvier à 11 heures et qui part en manifestation à midi vers le monument de Lénine. 500 personnes. A la fin de la prise de parole, ces slogans : "Non à la remise en cause des acquis sociaux ! A bas la loi n°122 ! A bas Poutine !".

-- Beslan (Ossétie du Nord, Caucase) : Plus de 500 retraité bloquent la ville le 21 janvier.

-- Voronej : Rassemblement de plusieurs centaines de retraités 21 janvier, Place Lénine. Les retraités bloquent le centre un moment, un groupe manifeste également devant les locaux de l'administration de l'oblast ; la milice procéde à des arrestations d'organisateurs.
Photo :


-- Oblast de Tver : Manifestation de 150 personnes le 21 janvier à Vologo, 500 personnes à Konatov, etc. En tout, 6000 personnes ont manifesté dans l'oblast.

-- Ijevsk (République Oudmourte, Oural) : Rassemblement de 2000 retraités le 21 janvier sur la place principale de la ville. Après avoir défilé dans les rues du centre, les organisateurs ont promis que d'autres actions auraient lieu, et que "le peuple doit se lever pour ses droits".

-- Penza (500 km au sud de Nijni-Novgorod) : Rassemblement contre la loi N°122 le 21 janvier.

-- Volgograd : Meetin rassemblant 500 retraités le 22 janvier.

-- Stavropol (Caucase) : Meeting de 500 personnes contre la réforme.


-- Piatigorsk (Oblast de Stavropol, Caucase) : Meeting le 22 janvier.

-- Orel : un meeting de protestation contre la loi n°122 a rassemblé environ 3000 personnes selon la milice. Suite au meeting, plus de 200 personnes ont bloqué le centre de la ville pendant 3 heures et demi.

--Naberjni Tchelny (Tatarstan) : Meeting de 4000 personnes contre la réforme sur les retraites le 23 janvier à l'initiative du Parti Communiste de la Fédération de Russie (KPRF).

-- Krasnodar : Le 23 janvier, un meeting contre la réforme rassemble au départ entre 300 et 500 retraités et vétérans et se termine avec près de 3000 participants.

-- République des Karatchaïs-Tcherkesses (Caucase) : Manifestation de 200 personnes devant la Douma du Gouvernement de la République.

-- Kazan (Tatarstan) : le dimanche 23 janvier, les retraités organisent un rassemblement d'une centaine de personnes.

-- Rostov-sur-le-Don : le 23 janvier, action de 200 vétérabns, retraités et invalides organisée par le KPRF et l'Union des Officiers Soviétiques.

-- Mourmansk : Le 23 janvier, un meeting organisé par le KPRF et le "Parti des Retraités" a rassemblé quelques milliers de personnes. Vers 14 heures, après la fin du meeting, entre 300 et 400 retraités ont bloqué les transports publics.
Présence des camarades de l'Action Autonome, et selon leur compte-rendu, les seuls drapeaux lors de cette manifestation étaient ceux du KPRF et ceux des anarcho-communistes (source : site de l'Action Autonome).

Message Publié : 27 Jan 2005, 15:05
par Pascal
Quelques protestations ces derniers jours (tirés du site de Démocratie Ouvrière) :

a écrit : 22 janvier :

Sourgoute (région autonome de Khanti-Mansis), par 30 degrés en dessous de zéro, environ 300 personnes se sont rassemblées vers le bâtiment de l’administration d’Etat pour un meeting de protestation contre la loi n°122. Peu avant midi, les manifestants ont défilé jusqu’à la statue de Lénine, où ont été effectué des prises de parole, affirmant, entre autre, « nous n’avons pas besoin de Poutine ni d’un autre président, l’institution présidentiel est comparable au tsar ».

25 janvier :

Kirm (Oblast de Tver) : Une manifestation de deux mille personnes, rassemblant des retraités et des lycéens, a finit par bloqué le pont sur la Volga, empêchant ainsi toute circulation entre les oblasts de Moscou et de Tver. Après un moment, la milice est intervenue pour chasser les manifestants du pont, mais, selon les journalistes présents, les miliciens ne cachaient pas une certaine sympathie vis-à-vis des manifestants.

Kovrov : Meeting d’environ 1000 personnes contre la monétarisation de l’aide sociale.

Tomsk : Un meeting était organisé par le KPRF (Parti « Communiste » de la Fédération de Russie) et le RKRP-RPK (Parti Communiste Révolutionnaire de Russie), mais le premier secrétaire du KPRF avait affirmé sur la chaîne de télévision locale que le meeting serait annulé à cause du froid (20 degrès en dessous de zéro, mais en Sibérie en cette saison une température normale peut atteindre les 40 à 45 degrés en dessous de zéro). Un meeting s’est malgré tout tenu contre la monétarisation des aides sociales, rassemblant 200 personnes.

26 janvier :

Belgorod : Manifestation d’environ 7000 personnes devant les locaux de l’administration de l’oblast à l’initiative du KPRF, du Parti du Travail, de l’Action pour la Défense des Droits des Vétérans, de l’Union de la Jeunesse Communiste et d’autres organisations.

Ekaterinbourg : Un meeting de protestation contre la monétarisation a rassemblé plusieurs centaines de personnes devant l’administration de l’oblast. Les orateurs ont affirmé que la protestation irait de façon croissante jusqu’au retrait de la loi sur la monétarisation de l’aide sociale.

Saransk : Un meeting s’est tenu sur la place principale de Saransk contre la monétarisation de l’aide sociale.

Tambov : Un meeting a rassemblé entre 5.000 et 7.000 personnes, à l’initiative des militants de l’Organisation des Vétérans, de l’Union « Tchernobyl » et de l’Union des Retraités de Russie, contre la monétarisation de l’aide sociale. Le meeting s’est ensuite transformé en manifestation par la rue de l’Internationale et la rue des Soviets, les principales rues de la ville.

Vladimir : Rassemblement de 600 à 1000 personnes devant le bâtiment de l’administration de l’oblast contre la monétarisation de l’aide sociale.

Voronej : Meeting de protestation Place Lénine contre la monétarisation de l’aide sociale.