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Message Publié : 13 Jan 2005, 16:00
par faupatronim
(Le Figaro @ 13 janvier 2005 a écrit :Shirin Ebadi convoquée par la justice iranienne


(Avec AFP.)


L'avocate iranienne Shirin Ebadi, prix Nobel de la paix 2003, a indiqué aujourd'hui avoir été convoquée par la justice révolutionnaire et qu'elle risquait d'être arrêtée si elle n'y répondait pas.

«J'ai reçu mercredi à mon cabinet une convocation du parquet révolutionnaire», a déclaré cette militante des droits des femmes et des enfants.

«Je ne sais pas quelles sont les raisons de cette convocation car toutes mes activités sont légales», a-t-elle ajouté. «Dans la convocation, il est simplement précisé que je dois me présenter à la justice sous trois jours pour fournir quelques explications et que je serai arrêtée en cas de refus».

Mme Ebadi a ajouté qu'elle n'avait pas encore décidé si elle allait répondre à cette convocation. «Si je décide de me présenter à la justice, j'attendrai le dernier moment, c'est-à-dire dimanche».

Tout en se gardant d'entrer en politique, cette femme de 57 ans, est impliquée dans plusieurs dossiers sensibles.

Elle a notamment accepté de défendre la famille de la journaliste irano-canadienne Zahra Kazemi, morte d'hémorragie cérébrale en prison en Iran après avoir reçu un coup sur la tête.

Mme Ebadi a critiqué, en août 2004, le non-lieu prononcé dans ce procès comme étant «l'exemple même de l'intervention du politique dans le judiciaire».

Les plus durs en Iran avaient dénoncé l'attribution du prix Nobel à Shirin Ebadi comme un «complot américano-sioniste» pour affaiblir le régime islamique. Certains n'avaient pas hésité à qualifier le prix Nobel de «Sharon Ebadi».

«Je reçois beaucoup d'appels et de lettres d'intimidation, les menaces se sont faites plus nombreuses récemment», avait déclaré Mme Ebadi en septembre 2004, après que sa porte eut été fracturée à deux reprises.

Elle a heurté les sensibilités en réclamant, dès son retour en Iran après le Nobel en 2003, la libération des «prisonniers politiques» et un référendum sur l'avenir du pays, en se rendant aux Etats-Unis ou en se montrant à l'étranger la tête découverte.

Ces derniers mois, elle a accepté le dossier du journaliste dissident Akbar Ganji, emprisonné depuis 2.000 ou encore d'Ebrahim Yazdi, chef du Mouvement de la libération de l'Iran (MLI - opposition libérale), accusé de «tentative de renversement du régime» et de «propagande contre le régime».

En novembre dernier, elle a été empêchée d'organiser une manifestation contre les exécutions de mineurs. «J'ai demandé une autorisation pour le rassemblement et le bureau du gouverneur m'a dit oralement que la demande avait été rejetée car un texte de loi devait être présenté au Parlement pour faire cesser de telles exécutions et qu'un rassemblement ne s'imposait donc plus».

En effet, le porte-parole de l'autorité judiciaire, Jamal Karimi-Rad, a annoncé que la justice avait préparé un texte abolissant la peine capitale mais aussi les coups de fouet contre les personnes âgées de moins de 18 ans.