je n'ai pas d'info précises sur la Grèce, mais vu de loin, je vois des différences avec ce qu'on a connu ici.
Les jeunes en Grèce, ils ne font pas comme les banlieues de 95, à brûler les bagnoles de leurs voisins, les équipements collectifs, les centres sociaux ou même les écoles, sans objectif politique déclaré. Ce n'est pas non plus 68, avec une manif où tout le monde reste, au centre de la capitale, se barricade et s'affronte à la police, frontalement, en bataille rangée, avec pour objectif de rester maitre du terrain.
Non, vu de loin, cela ressemblerait presque à des fins de manifs qu'on a connues ici, où après une manif de masse, alors que la majorité se disperse, on a quelques centaines (un ou deux milliers ?) de jeunes qui s'en prennent à la police, aux vitrines, aux symboles du pouvoir, tandis que les autres rentrent chez eux.
De loin toujours, et sans éléments précis, cela semble compris de la population, à la fois parce qu'ils s'en prennent à des symboles politiques clairs ou à des banques et des boutiques de luxe, et aussi parce la révolte de ces jeuens, avec les facs comme bastion (ce qui lui donne un air de 68) s'ancre sur un mécontentement social profond, se déroule sur fond de grève (une grève prévue à l'avance, si j'ai bien compris, pas comme le 13 mai 68).
Qu'est-ce que cela peut donner ? Shadoko souligne la nécessité de ne pas perdre la sympathie de la population. Cela veut dire ne pas être trop minoritaire, ne pas apparaître comme les quelques anars de fin de manif. Et aussi entrainer les autres à des actions.
Pour le reste, savoir comment faire, et même estimer comment tout cela est perçu des gens, je crois qu'il faudrait être sur place et lire autre chose que Le Monde, Libé ou Le Figaro pour le savoir.
En tout cas, l'article de LO souligne les raisons de la révolte et affirme nettement sa solidarité avec ce qui se fait.