Covid19

Dans le monde...

Re: Covid19

Message par com_71 » 08 Avr 2020, 12:34

L'article du Monde cité par Zorglub :
Coronavirus : Singapour face à une « deuxième vague »

La cité-Etat, considérée comme un modèle dans la gestion de l’épidémie, est contrainte de prendre des mesures plus fermes contre le virus, alors que le nombre d’infections vient soudainement de grimper.

Les spécificités d’un « modèle » singapourien vanté pour son efficacité dans la lutte contre la prolifération du Covid-19 sont peut-être en train de montrer leurs limites. Avant même d’avoir enregistré une forte hausse des infections ces derniers jours – 66 cas de contamination lundi 6 avril et 106 mardi –, la cité-Etat avait déjà décidé la semaine dernière de durcir sa stratégie : tous les commerces, galeries marchandes, restaurants sont désormais fermés. Pour la première fois, écoles et collèges seront en vacances forcées à partir de mercredi.

Les autorités préviennent que l’onde de choc de l’épidémie pourrait continuer à se faire sentir jusqu’en 2021. Le bilan des contaminations et des morts se montait, lundi, à 1 381 personnes infectées le 7 avril et 6 autres décédées depuis le début de la crise.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le déconfinement, une équation complexe

« Au vu de l’évolution en train de se dessiner, avait reconnu, dès vendredi, le premier ministre de Singapour, Lee Hsien Loong, j’ai peur que, à moins de prendre de nouvelles mesures, la situation se détériore graduellement et que de nouveaux foyers d’infection nous mettent au pied du mur. »

Cette « deuxième vague » de contamination, qui déferle par ailleurs sur l’ensemble de l’Asie du Sud-Est, s’avère certes moins virulente qu’en Europe et aux Etats-Unis. Elle est cependant en train de tester les limites de ce fameux « modèle » de gestion de crise mis en place par les responsables du régime semi-autoritaire de Singapour. Jusqu’à présent, la vie avait continué presque comme avant dans l’île, où bars et restaurants restaient ouverts, la population étant simplement conviée à respecter les gestes barrières.
Foyers d’infection

Le dépistage systématique accompagné d’un suivi précis du parcours des patients dans les jours et les heures précédant leurs infections ainsi qu’une surveillance policière des injonctions au confinement n’auront donc pas été suffisants pour empêcher une nouvelle hausse des contaminations. Ces dernières ont été à la fois provoquées par le retour d’un certain nombre de résidents de l’étranger, mais aussi par les transmissions au sein de foyers d’infection sur le territoire. Les derniers clusters en cause sont notamment des dortoirs de travailleurs migrants : 20 000 d’entre eux viennent d’être placés en quarantaine, rapporte le quotidien The Straits Times.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Coronavirus : des pays d’Asie se prémunissent contre une deuxième vague de contamination

« Au niveau d’infection actuel, a mis en garde le ministre du développement national, Lawrence Wong, nos hôpitaux sont encore en mesure de faire face à l’arrivée de nouveaux patients, mais nous ne voulons pas attendre d’arriver à une situation qui verrait une hausse brutale des infections et où nous nous retrouvions débordés. »

Après l’irruption de l’épidémie en Chine, Singapour avait été, avec la Thaïlande, l’un des premiers pays à déclarer des cas d’infection au Covid-19. Comme dans le reste de l’Asie du Sud-Est, le nombre de cas était resté longtemps stable, avant d’augmenter de manière significative ces dernières semaines.

Mais, si la stratégie est en train d’évoluer, remarque une résidente britannique de la cité-Etat, le terme de confinement a été soigneusement évité au profit de celui, moins radical, de circuit breaker, littéralement : casser le cycle de la transmission du virus. Depuis mardi 7 avril, et jusqu’au 4 mai, les 5,6 millions de Singapouriens ne sont pas vraiment confinés « à la française » mais ne peuvent plus se réunir entre amis et sont fortement incités à ne sortir de chez eux que pour des raisons « essentielles », comme l’a encore dit M. Wong. Qui a ajouté, avec fermeté : « Il n’y a pas à transiger là-dessus. »
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Covid19

Message par Plestin » 08 Avr 2020, 12:35

L'article sur le site du NPA provient en fait de Contretemps-web (c'est précisé à la fin).

Un bémol : l'origine exacte du virus n'est pas connue. On sait qu'il est très proche d'un virus retrouvé chez une chauve-souris locale mais qu'il manque à ce dernier quelque chose qui lui permette de devenir pathogène pour l'homme. On a retrouvé chez le pangolin (lequel ? il y en a 8 espèces dont 4 africaines et toutes se retrouvent sur les étals de Wuhan) un virus qui est MOINS proche du virus humain que celui de la chauve-souris, mais qui possède ce qu'il faut pour contaminer l'homme. Il doit y avoir d'autres animaux (des mêmes espèces ou d'autres espèces), dans lesquels ces virus se seraient recombinés pour donner le SARS-CoV-2. Même en admettant que ce soit le pangolin, la thèse que ce soit en "mangeant" du pangolin n'est pas démontrée et est peut-être moins vraisemblable que le fait d'avoir manipulé ou dépecé un pangolin mort quelle qu'en soit la raison (viande ou écailles). Enfin, le plus ancien patient contaminé connu a déclaré ne pas avoir mis les pieds au marché de Wuhan...

Cela n'enlève rien à l'intérêt de l'article sur le fond, c'est une réalité que la mise en coupe réglée d'un nombre croissant de milieux naturels par le capitalisme ainsi que sa façon de faire de l'élevage industriel représentent un risque accru d'émergence de nouveaux agents pathogènes.

Je reviens sur ce passage qui m'a un peu surpris (parties mises en gras par moi) :

L’explication culturaliste renverrait inévitablement ces modes alimentaires à une tradition chinoise pluriséculaire et ne manquerait probablement pas, pour finir, d’insister sur la nécessité de mettre fin à ces pratiques pour juguler les risques pandémiques. Pourtant, s’il est exact que l’on retrouve en Asie des pratiques traditionnelles pouvant expliquer la consommation de ces animaux (les écailles de pangolin étant par exemple utilisées dans la médecine chinoise), ce fait masque un détail bien plus troublant : l’explosion nouvelle du marché des animaux dits sauvages. Entre 2004 et 2018, le chiffre d’affaires de l’industrie des animaux sauvages est passé, en Chine, de 100 à près de 150 milliards de yuans.

Cette consommation d’animaux sauvages n’a ainsi rien d’immuable : elle a une histoire et cette histoire est récente. On peut la découper en deux temps. Le premier nous renvoie aux années 1970. Le régime chinois doit alors gérer une famine qui aura fait plus de 30 millions de morts, et ne parvient pas à produire suffisamment de nourriture pour alimenter toute sa population (qui compte alors 900 millions d’habitantEs). Il décide alors de réformer un système agricole jusque-là complètement étatisé : il autorise le développement de fermes d’élevage privées. Des petites exploitations paysannes, frappées de plein fouet par la famine, se tournent alors vers les animaux sauvages, comme la tortue, pour tenter de survivre. Cela reste cependant très marginal et le deuxième temps de cette histoire est probablement bien plus décisif. En 1988, le gouvernement chinois décide de définir les espèces sauvages comme des « ressources naturelles », ouvrant de fait la voie à leur exploitation par de grandes fermes de type capitaliste visant à dégager du profit : c’est à partir de cette date que la consommation d’animaux sauvages a commencé à exploser. Et c’est à ce moment également (et non avant) que se développent pleinement les discours mettant en avant les bénéfices médicaux que le consommateur peut espérer tirer de la consommation de ces animaux. Loin d’un discours issu de la médecine traditionnelle, il s’agit donc d’une banale stratégie commerciale produite par les grandes fermes exploitant ces espèces dans le but d’augmenter les profits tirés de l’exploitation de cette nouvelle « ressource naturelle ». C’est ce qui explique qu’on observe une expansion de la demande, notamment de la part des classes moyennes aisées vivant en ville. Ainsi, le pangolin et autres espèces dites « sauvages » ont été l’objet d’une marchandisation les intégrant aux chaînes de valeurs agro-alimentaires20. Sous cet angle, le pangolin nous paraît bien moins étrange qu’au départ : il n’est finalement qu’une banale marchandise comme une autre (à ceci près, certes, que la marchandise en question est soupçonnée d’être à l’origine d’une pandémie particulièrement dangereuse).


Je ne sais pas d'où proviennent ces informations. La consommation de ces animaux sauvages en Chine a-t-elle fortement augmenté ? Peut-être. L'a-t-elle fait proportionnellement à l'augmentation de la population chinoise ou à un rythme plus rapide ? S'est-elle imposée dans les villes au rythme de l'urbanisation chinoise ou plus vite ? Je l'ignore. Mais elle ne date certainement pas de cette époque.

Sur les pangolins, extrait de mon tome IV des mammifères dans ma vieille collection Larousse de 1971 elle-même reprise d'une édition italienne de 1968 (bien dans le style de l'époque, et antérieur à la période incriminée par l'article) :

"A l'état sauvage, ils sont chassés par les indigènes qui considèrent leur chair comme très savoureuse. Diverses tribus utilisent la cuirasse comme ornement pour les ustensiles domestiques, tandis que certaines populations de l'Afrique centrale attribuent aux écailles une valeur de talisman. Quant aux Chinois, ils en font un large emploi à des fins médicinales."


Cela fait longtemps que, n'en déplaise à quelques bobos parant la médecine traditionnelle chinoise de toutes les vertus, celle-ci est un désastre pour de nombreuses espèces sauvages. La chasse aux rhinocéros pour leur corne, ça ne date pas d'aujourd'hui. La chasse au pangolin non plus. Je comprends l'argument qui consiste à relativiser la tradition par rapport à une situation récente et par rapport à des discours qui incriminent la tradition pour mieux dédouaner le système. Mais il ne faut pas faire l'inverse non plus. La tradition était déjà sur la pente conduisant à un risque de disparition des espèces et à un risque accru de "faire sortir du bois" un nouveau virus. On peut très bien mettre en avant les ravages du capitalisme dans sa période récente, sans pour autant dédouaner la médecine chinoise traditionnelle et ses croyances absurdes (et néfastes depuis longtemps sur les faunes d'Asie et d'Afrique) dans les vertus de la poudre d'écaille de pangolin ou de corne de rhinocéros.

D'autre part, on retrouve en fin de texte l'utilisation d'un terme qu'il faudrait bannir lorsque l'on parle de la nature : les "équilibres".

Pour que le confinement ne soit pas notre nouveau mode de vie, pour que les pandémies ne deviennent pas notre quotidien, il est temps d’imposer une organisation sociale nouvelle qui, par l’autogestion des ressources, serait à même de rétablir les équilibres que l’accumulation infinie a dangereusement menacés.

Il n'y a aucun équilibre dans la nature (et donc aucun équilibre à rétablir), sauf à renouer avec l'approche mystique qui était dénoncée au début de l'article.

J'espère juste qu'il s'agit de maladresses et que la volonté de dédouaner la médecine chinoise traditionnelle d'une part, la convocation de l'idée du nécessaire "rétablissement des équilibres" d'autre part, ne sont pas une concession à un certain milieu.
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Re: Covid19

Message par com_71 » 08 Avr 2020, 12:37

article cité plus haut par Logan, source non indiquée a écrit :Raoult propose un traitement existant en générique à 10 boules...


On voit bien le sérieux de l'article.
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Re: Covid19

Message par com_71 » 08 Avr 2020, 16:15

vidéo-communiqué de Combat Ouvrier :
https://www.youtube.com/watch?v=Rk28tOE-8ME
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Re: Covid19

Message par Plestin » 08 Avr 2020, 18:15

com_71 a écrit :vidéo-communiqué de Combat Ouvrier :
https://www.youtube.com/watch?v=Rk28tOE-8ME

Merci com. Il prend aux tripes, le jeune camarade Cécé ! Ça fait du bien.

logan a écrit :
Que se passe-t-il ?

Notez que le 1er labo qui trouve un vaccin à 200€ la boite décroche la timbale.
Des milliards de dollars, LITTERALEMENT sont en jeu pour les trusts pharmaceutiques.
Raoult propose un traitement existant en générique à 10 boules...

Est-il inconcevable de penser que la réussite de ce traitement nuirait aux intérêts des grands labos pharmaceutiques, labos qui ont arrosé les membres du « conseil scientifique » depuis des années?

Qu'est-ce qui justifie qu'on sabote un test médical en pleine crise sanitaire ?

Ps : Patrick Pelloux a révélé que ses amis médecins atteints par le covid19 s'étaient TOUS administrés de l'hydroxychloroquine.

D'un autre côté, si l'on trouve un bon vaccin, il peut permettre l'éradication rapide du virus et donc la disparition de la nécessité du vaccin lui-même... Ce qui serait mieux que d'avoir à se tester ad vitam æternam chaque fois qu'on attrape un gros rhume ou quelque chose qui ressemble à la grippe... Puis se traiter chaque fois que ce sera la Covid19, fut-ce avec des médicaments bon marché... Le vaccin est certainement ce qui reviendrait le moins cher au final et ça ne serait qu'une flambée temporaire des bénéfices pour les labos concernés, comme l'a été le vaccin H1N1 sous Bachelot... (Sauf bien sûr si le vaccin est trop cher et que tous les pays ne peuvent pas se faire vacciner, auquel cas on gardera un "risque permanent" de réapparition qui justifiera de poursuivre longtemps les vaccinations).

C'est certain que des intérêts privés interfèrent dans cette histoire, entre les fabricants de vaccins, de médicaments, de tests ou autres, mais enfin, c'est vrai aussi pour les pays qui ont pris l'option de tester largement ou de distribuer de l'hydroxychloroquine... dont le principal producteur est Sanofi, un capitaliste même pas de chez eux !

Ce qui me frappe ce sont plutôt les hésitations de l'industrie, qu'autre chose.

L'industrie pharmaceutique n'est pas sûre que l'épidémie existera encore dans quelques années si un vaccin la fait disparaître : elle rechigne à engager des capitaux importants pour un médicament dont le marché s'évaporera peut-être bientôt et accepte tout juste que des structures publiques testent des molécules connues sans que ça lui coûte. Elle ne cherche rien par elle-même (sauf à élargir peut-être l'indication de médicaments existants onéreux, pour les stades de détresse respiratoire). Même chose pour l'industrie du diagnostic : à quoi bon investir pour développer des tests bon marché pour le tout-venant du diagnostic, on peut à la rigueur viser des niches haut de gamme en attendant que tout ça disparaisse.

Quant à l'industrie du vaccin, elle fait beaucoup de battage médiatique mais elle est dans une situation similaire : l'idéal serait pour elle un vaccin à administrer tous les ans comme celui contre la grippe, mais le virus mute bien trop lentement et ne semble pas s'y prêter, donc mettre au point un vaccin OK mais un trop bon vaccin inutile dans cinq ans parce qu'on aura éradiqué le virus, est-ce que ça vaut vraiment le coup d'un point de vue financier ? Faut voir. Combien les États sont prêts à mettre ?

Je crois que dans cette affaire, le rôle de la grande industrie (celle capable de lobbying) est plus paralysant qu'autre chose et qu'elle n'est pas pressée de trouver quoi que ce soit (sauf si l'Etat ou d'autres payent à sa place). Quant à l'hydroxychloroquine, elle s'en fiche, reconnaître une éventuelle efficacité serait constater tout de suite qu'il est urgent de ne rien faire d'autre... Quelque part, ça la soulagerait. (De toute façon l'hydroxychloroquine ne peut vraiment décoller que si les tests eux-mêmes décollent).

Et, oui, ça me semble absurde de ne pas inclure l'azithromycine dans les essais. D'ailleurs, personne ne semble avoir testé l'azithromycine seule... ?

Faut-il administrer hydroxychloroquine + azithromycine plus tôt ? Cela mériterait un essai clinique en soi, qu'il ne serait pas utile de mélanger avec l'essai fait à l'hôpital. Cela n'empêche pas de faire l'essai hospitalier parce que ça peut marcher quand même ! Il faudrait faire les deux pour pouvoir ensuite comparer les deux. Malheureusement, on ne fait que l'essai hospitalier. Que fait Sanofi ? L'hydroxychloroquine, c'est quand même son médicament, ce serait à lui de faire des essais... Là il le fabrique, le conditionne pour les essais cliniques et le vend à ceux qui font des essais, c'est tout.

Est-ce une volonté de l'industrie pharmaceutique de torpiller les essais ? Comme ça, ça m'étonnerait. C'est plutôt une absence de volonté de l'industrie pharmaceutique, une difficulté qu'ont certains pontes du secteur hospitalier d'envisager qu'ils puissent avoir tort (qu'ils aient réellement tort ou pas), une crainte sur les risques d'une utilisation trop large de l'hydroxychloroquine - personne ne veut en endosser la responsabilité - et une administration tétanisée qui ne sait pas quoi faire (au-delà des discours martiaux). Je sais, ça n'est pas rassurant. Ce sont vraiment les travailleurs qui portent tout tout seuls.
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Re: Covid19

Message par Duffy » 08 Avr 2020, 18:24

Projections de l'évolution à venir (à prendre avec des pincettes donc), mais aussi état de l'évolution passée (à prendre avec des pincettes aussi étant donné que nombre de décès à domicile ou dans les EHPAD ne sont, dans une proportion ou une autre dans tous les pays, pas pris en compte).
Ce qui semble déterminant dans leurs estimations, c'est le rapport entre les lits disponibles/les lits nécessaires et les respirateurs disponibles/nécessaires...

https://covid19.healthdata.org/

Le pic *serait* passé en France depuis quelques jours (ainsi qu'en Italie et en Espagne depuis plus d'une semaine).
Il ne passerait que dans une dizaine de jours encore en Allemagne, mais la courbe est nettement plus aplatie.
Et dans une dizaine de jours au Royaume-Uni aussi, mais avec une courbe par contre malheureusement très verticale... la situation est assez catastrophique, à l'image de ce qui se passe aussi dans l'État de New York.

La Suède (dont l'absence de mesures contraignantes de confinement a été plusieurs fois soulignée), si les projections s'avéraient correctes, aurait en fin de compte environ 1,5 fois plus de morts que les Pays-Bas, 2 à 2,5 fois plus que la France ou les États-Unis, 4-5 fois plus que l'Allemagne, la Norvège ou le Danemark, mais aussi 33% de moins que le seul État de New York et 2 fois moins que le Royaume-Uni.
Mais encore une fois tout cela est à prendre avec beaucoup de prudence (ne serait-ce que parce que les mesures de confinement, ou non, font justement partie de l'équation dont sont tirées ces projections).

Ces projections n'ont été faites que pour un nombre limité de pays, et sur la base de nombreuses hypothèses qui sont discutables ou peuvent évoluer (les mesures de distanciation prises, par exemple)...
Les ombres de couleur qui entourent les courbes indiquent les marges d'incertitude...

Pour la situation en France :

https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/ar ... 55770.html

Ce qu'il y a d'encourageant c'est, après un long plateau au plus haut d'environ une semaine, le reflux régulier depuis 7-8 jours du nombre quotidien de nouvelles hospitalisations (presque 1900 il y a une semaine, 305 hier) et de nouvelles admissions en réanimation (environ 450 il y a un semaine, 59 hier). Le cumul reste malheureusement très élevé et les décès continuent à atteindre des records (sans même parler de la dramatique situation des EHPAD), mais ça donne quelque espoir pour les semaines à venir...
Et en tout cas ça donne à penser que la circulation du virus est nettement moins importante qu'avant le confinement (ce qui s'entend...).
Dernière édition par Duffy le 08 Avr 2020, 18:28, édité 1 fois.
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Re: Covid19

Message par Duffy » 08 Avr 2020, 18:27

Et merci Plestin.
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Re: Covid19

Message par com_71 » 09 Avr 2020, 00:37

Lu à l'instant dans le Guardian
Le Dr Birx a mentionné que bien qu'il existe maintenant 18 000 machines Abbott pour effectuer des tests de coronavirus dans les laboratoires du pays [les USA], beaucoup ne sont pas utilisées. Elle a dit qu'elle organiserait une conférence téléphonique avec des laboratoires ce soir pour connaître l'état des machines et leur utilisation...


C'est beau la liberté d'entreprendre...
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Re: Covid19

Message par com_71 » 09 Avr 2020, 01:35

Déclaration de la tendance "PO argentin" (groupe Altamira)
LA QUARANTAINE NE PEUT ÊTRE GARANTI QUE AVEC UN PROGRAMME DE TRAVAILLEURS ET UN PLAN D'ACTION

Déclaration du Parti des travailleurs (tendance).

Alberto Fernández a anticipé la décision de prolonger la quarantaine, conformément aux exigences des conseillers infectieux et sanitaires qui le conseillent.
La quarantaine à prolonger est cependant fortement "assouplie", comme le reconnaît le gouvernement lui-même. Cette violation de l'isolement ne provient pas de violations individuelles. C'est le résultat de la formidable pression des capitalistes de l'industrie et du commerce, qui n'ont cessé d'extraire du gouvernement de nouvelles "exceptions" ou activités "essentielles" qui sont loin d'être. L'extorsion pour retour au travail a été renforcée par des licenciements (Techint) et des suspensions qui ne reconnaissent qu'une partie du salaire. La classe capitaliste a averti le gouvernement qu'elle n'était pas disposée à financer le renflouement de la main-d'œuvre - elle ne paiera le plein salaire qu'aux travailleurs qu'elle continue d'exploiter, même au péril de leur vie.
Toutes ces pressions se sont renforcées au fil des jours. La Casa Rosada a été "visitée" par l'UIA; la Chambre de Commerce et même la bureaucratie CGT, accompagnant les demandes de levée de quarantaine. Le gouvernement est cependant obligé de l'étendre, sous le poids inexorable de la catastrophe humanitaire qui est devant ses yeux, quand on regarde ce qui se passe aux États-Unis, au Brésil ou en Équateur, où les morts sont comptées par centaines et ils s'entassent sur des camions. Une escalade des infections et des décès, résultant d'une levée prématurée de l'isolement, présenterait au gouvernement une crise politique d'une ampleur imprévisible.

Mais au-delà de la déclaration de quarantaine, le gouvernement Fernández a des limites sociales et politiques insurmontables pour garantir le respect, non pas formel, mais réel, c'est-à-dire assurer les garanties sanitaires et économiques de l'affaire pour les grandes masses.
Cette incapacité a été évidente de nos jours, lorsque le prépayé a démystifié la simple annonce! d'une éventuelle centralisation du système de santé; lorsque les monopoles alimentaires ont arraché des prix fabuleux au ministère du Développement social, désavouant d'un coup tout le système impuissant de "contrôle des prix"; ou lorsque les licenciements de milliers de personnes précaires et embauchées, d'une part, et les suspensions massives, d'autre part, ont transformé le décret en lettre morte, ce qui aurait interdit les licenciements et les suspensions.

Les capitalistes et leurs porte-parole disent que la défense de la santé ne doit pas "négliger l'économie", et avec cet argument ils défendent le retour au travail, c'est-à-dire l'exploitation de la force de travail et la circulation de son capital. Mais c'est une imposture complète, car "l'économie" nationale était déjà perturbée bien avant le coronavirus - l'effondrement économique n'a pas commencé avec la pandémie, non. La classe capitaliste veut profiter de l'urgence actuelle, non pas pour une "réactivation", qui est impossible dans le contexte de l'effondrement économique international et local actuel, mais pour avancer dans une attaque stratégique contre la classe ouvrière. Un document remis par les "forces vives" de la classe capitaliste au gouvernement, il y a quelques jours, exigeait une réforme du travail et un plan de licenciements dans le cadre de "l'urgence".

À la lumière de ce scénario, il est très clair que le gouvernement prolonge une quarantaine déjà érodée, et sans proposition ni directive pour la faire respecter et faire en sorte que le système de santé progresse, dans l'intervalle, dans la lutte contre la pandémie. Le système de santé a ses médecins et ses infirmières à la limite de leurs possibilités physiques et professionnelles, alors que nous n'avons pas encore atteint le pic des infections. Pendant ce temps, la possibilité de diagnostics de masse a échoué: le gouvernement qui a satisfait à tous les paiements de la dette publique n'a pas été en mesure de lever les fonds nécessaires pour obtenir, en temps opportun, les kits de test nécessaires pour les tests à grande échelle.

La mise en quarantaine nécessite une action coercitive de l'État que le gouvernement n'est pas en mesure d'imposer aux capitalistes. Cette contrainte ne peut donc résulter que de l'initiative et de l'action des travailleurs des usines, des hôpitaux, des magasins et des distributions, avec un programme.
Au lieu que la quarantaine continue de s'effondrer, il est nécessaire d'assurer la fermeture des activités non essentielles, les travailleurs recevant 100% des salaires. Une partie de l'industrie arrêtée doit être reconvertie pour répondre à l'urgence sanitaire, pour la construction immédiate d'hôpitaux, de respirateurs et d'instruments de sécurité sanitaire.

Les travailleurs qui mettent la quarantaine en banque au travail - dans les hôpitaux "essentiels", les supermarchés et les usines - devraient recevoir une augmentation ou une prime d'urgence, en fonction de leurs efforts extraordinaires.
Pour mettre fin à l'effondrement de la santé, l'unification des systèmes de santé publics et privés est nécessaire, sous un commandement commun composé d'élus de toutes les branches de la santé; la livraison d'éléments de haute sécurité dans les hôpitaux et les sanitaires; 6 heures de travail et création d'un nouveau quart de travail, grâce à l'incorporation massive de médecins, paramédicaux, infirmières, résidents et assistants avec salaire et accord.

Pour que les subventions aux chômeurs et aux précaires n'engraissent pas les monopoles alimentaires, il faut mettre fin aux surtaxes et à la famine galopante, en ouvrant les livres de la grande industrie et du commerce, sous le contrôle de ses travailleurs. Les stocks et les installations des spéculateurs et des thésauriseurs capitalistes doivent être saisis et mis en production sous le contrôle des travailleurs.
Les quartiers doivent être aidés avec tous les éléments alimentaires et sanitaires pour la vie de leurs familles, dans le cadre d'un protocole de quarantaine de quartier organisé et dirigé par des comités de quartier.

La Banque centrale doit assumer la centralisation effective de toutes les opérations du système financier, transformant toutes les banques d'État et privées en succursales. Sur cette base, le paiement intégral des salaires, la continuité de la chaîne de paiement et toutes les activités productives doivent être assurés, en raison des grandes sociétés capitalistes et de leurs participations dans le système bancaire.

La création d'une banque unique est également une exigence pour défendre la dévaluation de la monnaie, ce qui représente une nouvelle confiscation des travailleurs. Nous rejetons la création de quasimoneras provinciaux (patacones), une autre forme de dévaluation, dans ce cas, au détriment des travailleurs de l'intérieur.

Tous les paiements de capital et d'intérêts sur la dette publique doivent cesser d'appliquer ces ressources à une défense vigoureuse du système de santé et au soutien de l'ensemble de la main-d'œuvre qui doit être préservé en cas d'urgence.

Discutons d'un programme et des initiatives d'organisation et de coordination nécessaires à une mise en quarantaine organisée par les travailleurs.

Parti des travailleurs (tendance)
8.4.2020


Au moins leur communiqué n'est pas larmoyant :
La mise en quarantaine nécessite une action coercitive de l'État que le gouvernement n'est pas en mesure d'imposer aux capitalistes. Cette contrainte ne peut donc résulter que de l'initiative et de l'action des travailleurs des usines, des hôpitaux, des magasins et des distributions, avec un programme...
Les quartiers doivent être aidés avec tous les éléments alimentaires et sanitaires pour la vie de leurs familles, dans le cadre d'un protocole de quarantaine de quartier organisé et dirigé par des comités de quartier.
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Re: Covid19

Message par logan » 09 Avr 2020, 11:04

Juste un mot sur Le Monde (voir page wikipedia)
Ce qui est écrit dans Le Monde n'est pas une vérité révélée.
Le Monde a perdu son indépendance depuis belle lurette.

Via « Le Monde libre » le journal Le Monde appartient à Mathieu Pigasse et Xavier Niel.

Mathieu Pigasse est un multimillionnaire lié à la banque Lazard, parcours très proche de Macron. Il a cédé la moitié de ses parts à un milliardaire, Daniel Krestinsky (5e fortune tchèque).

Xavier Niel est un grand capitaliste du numérique (18e fortune de France) , beau-frère de Bernard Arnault (3e fortune mondiale).
Déclaration de Xavier Niel :
« Quand les journaux m’emmerdent, je prends une participation dans leur canard et ensuite ils me foutent la paix. »  Citation sur Acrimed

Niel soutient Macron.


Le Monde n'est plus un quotidien de référence, mais un journal aux mains de la haute finance, généralement pro macroniste.
C'est aussi un Journal vivant de la pub et des subventions d'état.
Donc y regarder à 2 fois avant de considérer cette source comme fiable.
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