Pour l'instant, Raoult et son équipe estiment avoir du recul sur 1.000 patients diagnostiqués avec des symptômes bénins et traités par l'association hydroxychloroquine + azithromycine et parmi eux 1 seul décès d'un homme de 84 ans. Cela semblerait confirmer que ce traitement est utile quand il est administré précocement. (Attention, on est sur une population largement diagnostiquée donc dans des conditions où le taux de létalité est forcément plus faible que quand on ne teste que les cas les plus sérieux... Mais là ça semble vraiment faible).
Par contre, quand les gens sont en réanimation, c'est trop tard, les dégâts pulmonaires sont là et souvent irréversibles, en tout cas la solution ne vient plus d'un médicament à effet antiviral.
Peut-être qu'on va bel et bien s'acheminer vers un traitement avec une séquence initiale d'hydroxychloroquine + azithromycine qui sera ensuite, espérons-le, relayée par d'autres médicaments en cas d'évolution plus grave.
Encore faudrait-il être capable de tester suffisamment de monde dans le pays, car sans tests, pas de traitements !
Raoult a pu tester du monde grâce à l'un de ses collaborateurs déployant des trésors d'imagination pour dénicher des tests... C'est vrai que la débrouille procure souvent des solutions en cas de crise !
De leur côté, Roche et Sanofi ont reçu les autorisations pour leurs essais cliniques sur les cas sévères qui peuvent commencer, un essai sur environ 300 patients chacun est envisagé. Là on revient aux choses sérieuses. Comme l'écrivait un article de Zonebourse.com du 19 mars à propos des essais de Roche avec le médicament Actemra :
La Banque cantonale de Zurich rappelle que de premières données encourageantes en provenance de Chine étaient déjà disponibles depuis début mars, mais que l'encadrement des études en question laissait quelque peu à désirer. Michael Nawrath souligne par ailleurs que l'Actemra n'a encore jamais été étudié pour ce type d'indication et estime les chances de succès à 50%.
L'analyste juge illusoires les jusqu'à 37 milliards de francs suisses de recettes qui circulent au sein des milieux financiers pour l'Actemra, mais ne doute pas qu'une homologation contre le covid-19 permettrait d'ajouter trois ou quatre milliards aux revenus de ce médicament.