Le tibet et la chine

Dans le monde...

Message par zeanticpe » 18 Août 2006, 18:44

oui, oui, d'accord, on n'attends pas de chiffres.
Mais on peut quand même dire que de la part de la Chine il y a la volonté d'asservir un peuple.
Comme la France le fait en Afrique et souahite continuer à le faire au Liban.
On peut dire que le capitalisme a contiué de se développer en Asie en touchant un peuple plus reculé.
Mais on ne doit pas confondre cela avec un faux communisme chinois.
Je reconnais bien volontier que cela apporte un progrès au Thibet.
Pour l'école le dévloppement économique et pour les "Lobsang Rampa du Thibet".
Mais on peut dire quand-même que quand la classe ouvrière étendra le socialisme dans d'autres pays, elle ne le fera pas comme la Chine. Pas pour l'exploiter mais pour les aider aux développement.
Et surement aussi pour se débarasser des curés. Ca je suis d'accord, on n'en n'a pas besoin.
zeanticpe
 
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Message par canardos » 18 Août 2006, 22:15

je suis d'accord avec toi, zeanticpe, la chine est un état bourgeois dont l'objectif est de réaliser l'accumulation primitive de capital la plus rapide possible sur le dos des ouvriers et des paysans chinois ou tibetains.

pour faire cela, elle doit néanmoins faire table rase de la société "féodale" (je met féodale entre guillemets parce qu'il ne s'agit pas vraiment du féodalisme à l'europeenne) et donc accomplir les réformes démocratiques bourgoises que les robespierre et autres avaient accompli pendant la révolution française, mettre à bas la puissance du clergé et de l'aristocratie tibetaine, répandre l'économie marchandise, instruire les tibétains pour valoriser leur force de travail.

l'état chinois fait tout cela brutalement sans se soucier de l'adhésion populaire et simplement pour servir les interets de la bourgeoisie chinoise.

mais malgré tout ces réformes sont un acquis pour le peuple tibetain.

et n'oublions pas que la bourgeoisie française et les robespierristes n'y ont pas été de main morte en vendée en massacrant une grande partie de la population du triangle vendéen comme ils n'y ont pas été de main morte pendant la terreur en décimant les sans culotte parisiens pendant la terreur.

ça ne nous empeche pas de soutenir les acquis de la révolution française et de ne pas pleurer l'execution de louis XVI.

Et dans le cas du tibet, ça doit aussi nous empecher d'assimiler la répression chinoise contre les cléricaux à un soit-disant génocide sur les populations tibetaines, génocide évoqué sur la base de chiffres fantaisistes (1,5 millions de morts sur 4 millions d'habitants, et sans l'ombre de la moindre preuve et du moindre élément concret.

A la limite, ce qui m'a le plus démoralisé, pendant le séjour d'une semaine que j'ai fait au Tibet l'an dernier, c'est bien plutot la réouverture de tous les grands monastères soit-disant détruits, la présence de centaines de moinilllons en formation et la manière dont le pouvoir s'appuie à nouveau sur le clergé, maintenant qu'il l'a mis au pas, pour continuer à abrutir le peuple tibetain....

un peu comme la bourgeoisie française a su se rapprocher du goupillon une fois au pouvoir
canardos
 
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Message par Milan » 18 Août 2006, 23:01

(clavez @ jeudi 17 août 2006 à 18:57 a écrit :Et puis s'en est finit de la polyhandrie, du mariage d'une femme avec une fraterie ,pour ne pas diviser l'héritage. Car c'était ça le tibet du dalaï lama, une paysannerie si pauvre, si préssurée par les monastères que les hommes possédait les femmes en copropriété :cry3: .

Et de toute façon, les seuls à raler sur le statut actuel du tibet son les ex théocrates en exil.... (et au népal, ils ont rendu les paysans maoïste :ph34r: )

Ton interprétation de la polyandrie au Tibet est-elle tirée d'une étude scientifique ou le fruit de tes réflexions personnelles ?
Engels en parle dans l'Origine de la famille, mais il est plus prudent que toi :

"Non moins exceptionnelle est la polyandrie aux Indes et au Tibet; polyandrie dont on n'a pas encore approfondi l'origine, intéressante à coup sûr, et qui se rattache [au mariage par groupe] . Elle semble d'ailleurs beaucoup plus tolérante, en pratique, que la jalouse organisation du harem chez les mahométans. Chez les Naïrs des Indes, tout au moins, trois ou quatre hommes, ou plus, ont bien une femme commune; mais chacun d'eux peut, à part cela, avoir en commun avec trois autres hommes ou plus une deuxième femme, et de même une troisième, quatrième, etc. C'est miracle que Mac Lennan n'ait. pas découvert, dans ces clubs conjugaux, qui permettent à leurs membres d'appartenir à plusieurs clubs en même temps et que Mac Lennan décrit lui-même, la nouvelle classe du mariage Par club. [Cette pratique du club conjugal n'est d'ailleurs point du tout une polyandrie véritable; c'est au contraire, comme le remarquait déjà Giraud-Teulon, une forme spécialisée du mariage par groupe; les hommes vivent en polygamie, les femmes, en polyandrie.]"

En tout cas, l'idée selon laquelle "les hommes possédait les femmes en copropriété" me paraît très douteuse. On pourrait tout aussi bien écrire que les femmes possédaient plusieurs hommes.

J'ai lu plusieurs interprétations de la polyandrie au Tibet, qui comme tu le précises concernait uniquement des frères :
- un moyen de limiter les naissances
- un moyen de diviser le travail au sein du foyer : un des maris s'occupe des champs, un autre du bétail
- Giuseppe Tucci qui a parcouru des milliers de kilomètres à pieds au Tibet sous le Dalais Lama écrit dans son livre "Tibet au pays des neiges" que l'on a proposé plusieurs explications : 1) il y avait un manque de femmes, soit parce que la mortalité infantile des petites filles était plus importante, soit en raison du nombre de nonnes vouées au célibat ; 2) "il était préférable de conserver indivises la famille autant que la propriété (notamment chez les riches)".
Contrairement à toi, il semble attribuer cette pratique aux riches plutôt qu'aux pauvres. D'ailleurs dans son livre, où il explique la structure de la société (avec certaines limites), il dresse le portrait d'une paysannerie qui ne semble pas particulièrement pauvre, et qui en tout cas ne correspond pas à ce qu'a raconté la propagande maoïste.

Par ailleurs, il apporte des nuances importantes sur cette affaire de polyandrie : selon lui c'est une coutume qui existait dans tout le Tibet, mais qui était minoritaire. D'après lui en effet "la monogamie était de règle dans toutes les classes de la société".

Concernant les exilés tibétains qui auraient rendu les paysans népalais maoïstes, est-ce une plaisanterie, et à quel degré ?

Ecrire que "les seuls à raler sur le statut actuel du tibet son les ex théocrates en exil..." est insultant pour tous les réfugiés qui, 50 ans plus tard, continuent à affluer en Inde en bravant d'énormes dangers.
Milan
 
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Message par Milan » 18 Août 2006, 23:14

(canardos @ vendredi 18 août 2006 à 23:15 a écrit :A la limite, ce qui m'a le plus démoralisé, pendant le séjour d'une semaine que j'ai fait au Tibet l'an dernier, c'est bien plutot la réouverture de tous les grands monastères soit-disant détruits (...)


Cela t'a plus démoralisé que l'ouverture des si nombreux bordels de Lhassa (qui serait devenue une des villes d'Asie où la densité des bordels est la plus grande) ?

Moi qui croyais que la liberté de culte faisait partie des acquis de la démocratie bourgeoise, j'aurais pensé que tu te serais réjoui que des monastères aient été reconstruits.
Milan
 
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Message par youri » 18 Août 2006, 23:58

La Chine n'est précisément pas une " démocratie bourgeoise " , c'est un Etat bourgeois oui , mais totalement dictatorial
youri
 
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Message par canardos » 19 Août 2006, 06:59

deux répones à youri et à milan.

d'abord youri:

un peu de B A ba du marxisme quand meme! Ne confond pas réformes démocratiques bourgeoises et démocratie bourgeoise. Les révolutions bourgeoises ont souvent porté au pouvoir des dictatures qui pour consolider leur pouvoir et leur assise sociale ont effectué des réformes démocratiques bourgeoises, réforme agraire suppression des privileges aristocratiques, séparation de l'église et de l'état, statut de la femme....etc...


Ca a a été le cas pendant la révolution française et l'empire, ça a été le cas pour les régimes portés au pouvoir par les révoltions vourgeoises en chine, au vietnam et à Cuba.

et kemal Ataturc, qui était un dictateur, a aussi effectué certaines de ces réformes démocratiques bourgeoises en turquie, des réformes qui sont remises en cause actuellement justement dans le cadre d'une démocratie bourgeoise, autre forme de dictature de la bourgeoisie....

Si la liberation des peuples chinois et tibetain passe par le renversement de la dictature bourgeoise en Chine, cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas défendre les réformes démocratiques bourgeoises face à l'ancien ordre aristocratique et théocratique

ensuite Milan:

Alors le Tibet serait devenu un bordel généralisé selon toi!

Evidemment l'ordre bourgeois et l'économie capitaliste vont de pair avec la prostitution que j'ai pu observé dans pas aml d'hotels chinois, meme si je n'ai rien remarqué au Tibet.

Mais justement une des réformes fondamentales qu'a apporté la révolution bourgeoise chinoise en Chine et au Tibet, c'est quand meme l'amélioration du statut de la femme qui a acquis les memes droits civils que les hommes, qui est scolarisée comme les hommes, qui peut travailler comme les hommes.


C'est cet énorme progres dans la société chinoise et tibetaine qui est des choses les plus visibles, une des choses qui sautent le plus aux yeux. Toi tu ne vois que la prostitution...

Mais oses tu prétendre qu'elle n'existait pas dans l'ancien régime et que le statut de la femme était enviable....

Ce type de discours me fait penser à celui des islamistes sur les sociétés occidentales.

Pour en arriver à la question de la liberté religieuse, évidemment que je suis pour la liberté de culte. Je suis pour la liberté de propagande religieuse et antireligieuse car la lutte contre la religion, contre l'opium du peuple reste plus que jamais d'actualité.

Mais je constate simplement que le pouvoir chinois a renonçé à cette propagande antireligieuse depuis qu'ila mis au pas le clergé tibetain et qu'il s'appuie maintenant ostensiblement sur lui pour justifier sa politique. Il le subventionnne meme maintenant largement.

C'est comme toujours à nouveau la sainte alliance du sabre et du goupillon
canardos
 
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Message par Milan » 19 Août 2006, 08:00

(canardos @ samedi 19 août 2006 à 07:59 a écrit :Alors le Tibet serait devenu un bordel généralisé selon toi!

Evidemment l'ordre bourgeois et l'économie capitaliste vont de pair avec la prostitution que j'ai pu observé dans pas aml d'hotels chinois, meme si je n'ai rien remarqué au Tibet.

Mais justement une des réformes fondamentales qu'a apporté la révolution bourgeoise chinoise en Chine et au Tibet, c'est quand meme l'amélioration du statut de la femme qui a acquis les memes droits civils que les hommes, qui est scolarisée comme les hommes, qui peut travailler comme les hommes.


C'est cet énorme progres dans la société chinoise et tibetaine qui est des choses les plus visibles, une des choses qui sautent le plus aux yeux. Toi tu ne vois que la prostitution...

Mais oses tu prétendre qu'elle n'existait pas dans l'ancien régime et que le statut de la femme était enviable....

Ce type de discours me fait penser à celui des islamistes sur les sociétés occidentales.

Je crois que tu me fais un mauvais procès !
Je n'ai parlé que de Lhassa, pas du Tibet.
Je n'ai rien dit au sujet de l'ancien régime.
Tu écris : "Ce type de discours me fait penser à celui des islamistes sur les sociétés occidentales". Il y aurait de quoi me mettre en colère, mais je préfère ne pas réagir à cette phrase polémique stupide qui dépasse sûrement ta pensée.

Pour ton édification, puisque tu n'as rien remarqué, voici un article paru dans Marie Claire en 2003.

"Avec une fausse nonchalance, la jeune fille fume une Haiwang, une "cigarette de luxe" chinoise. "Combien tu payes pour elle? Cent-cinquante yuans, ça va? C'est une pro, tu sera content". Au Tibet comme ailleurs le langage des tenancières est le même. Assise sur un divan élimé face à son échoppe, Madame Lhamo - "la Déesse", comme elle déclare s'appeler propose de passer un peu de temps avec Yangdöl, une des six filles qui travaillent pour elle. Yangdöl vient de Lhassa et a dix-huit ans. Elle porte la chuba, la robe traditionnelle tibétaine. Rien ne la distingue des autres filles de son âge, si ce n'est son rouge à lèvres criard, son vernis à ongle assorti et le fard aux joues. A quelque pas de là les pèlerins finissent d'accomplir la khora, le parcours rituel autour du Tashilunpo, le monastère principal de Shigatse.

Le toit du monde est devenu la terre des tricoteuses. Lha-sa, la "Cité des Dieux", est désormais la capitale mondiale des prostituées, devant Amsterdam, Bangkok ou Budapest. Pour 250 000 habitants dont les trois cinquièmes sont Chinois, on dénombrerait aujourd'hui 1 500 bordels, soit une prostituée pour 250 habitants, femmes, enfants et vieillards compris.


# Une gangrène sournoise qui se cache derrière des façades respectables

À la différence de la maison de Madame Lhamo, la plupart des maisons closes cachent leur activité derrière une façade respectable, comme les salons de coiffure avec salles à l'arrière-boutique pour "massages privés". Entre un client et l'autre les shimi - les "chattes" tricotent, assises devant l'entrée. Une autre couverture fréquente est celle de bar karaoké.

À Lhassa la plupart des bordels sont à proximité de la caserne principale, le long de l'avenue Chingdrol Lam. Mais il y en a pratiquement tout le long du Lingkhor, le parcours sacré qui fait le tour de la vieille ville et que les dévots parcourent dans le sens des aiguilles d'une montre en psalmodiant et en faisant tourner leurs moulins à prière.

La prostitution n'est pas un phénomène récent au Tibet. Les filles ont généralement entre 18 et 25 ans et sont presque toujours sans emploi. Elles arrivent à Lhassa dans la foulée des militaires et des colons venus tenter la fortune au Tibet. Résultat : au milieu des années 90, on comptait 5300 "entreprises individuelles" à Lhassa, dix fois plus que dans les cinq années précédentes. Bon nombre de ces activités sont des bordels ouverts par des hommes d'affaires chinois ou par d'anciennes prostituées. Une prostituée chinoise peut gagner en moyenne de deux à trois mille yuans par mois (environ 200-300 euros).Une partie est envoyée à la famille, au pays.

# Les tibétaines sans travail se prostituent pour survivre

Mais les prostituées chinoises sont de plus en plus concurrencées par les tibétaines, moins chères, moins exigeantes et surtout plus jeunes. Il s'agit pour la plupart de filles des régions du Kham ou de l'Amdo, qui faisaient partie du Tibet historique et sont maintenant rattachées au Sichuan et au Qinghai. Les plus jeunes, qui peuvent avoir entre 13 et 14 ans, sont envoyées par leur familles en ville théoriquement pour travailler comme domestiques. Celles qui ont la chance de trouver un travail se prostituent quand même pour arrondir leur salaire, mais la vérité est qu¹un nombre croissant de jeunes filles sans emploi se tournent vers la prostitution simplement pour survivre.

Toutes pratiquent des tarifs plus bas que ceux des prostituées chinoises. Les clients sont en majorité des soldats de l'Armée populaire de libération. Pour eux le Tibet représente l'affectation la plus défavorisée ; pour cela Pékin leur assure une paye plus élevée et de quoi s'amuser. Le reste de la clientèle est composé de colons chinois. Nombre d'entre eux ont laissé femme et enfants dans leur village natal et il ne comptent rester au Tibet que cinq-six ans, le temps nécessaire pour amonceler suffisamment d'argent afin de lancer leur propre activité au pays. Bien qu'en hausse, le nombre de tibétains qui fréquentent des prostituées est encore peu élevé.

# Le Sida aux portes de Lhassa

Avec la prostitution est arrivé le Sida. Selon une organisation humanitaire occidentale sur place les trois premiers cas ont été dépistés en 1993. Au Tibet, les préservatifs sont quasi inexistants et, jusqu'en 1997, dans les écoles on enseignait que seuls les étrangers apportaient le Sida. Une enquête menée par Médecins sans frontières en 1996 a révélé l'ignorance des prostituées face à l'HIV. Elles déclaraient ne pas connaître l'existence du virus et ne pas être, de toute façon, en mesure d'imposer le préservatif à leurs clients. Le gouvernement local a, quant à lui, lancé en mai 1999 un programme de formation à la prévention du Sida pour les médecins qui travaillent au Tibet.

Les autorités chinoises, si promptes à dénoncer la "perversion" et la "décadence morale" du dalaï-lama, le chef en exil des tibétains, ne semblent pas cette fois pressées de réagir. Selon le vice-secrétaire du comité du Parti Communiste Chinois pour la TAR, Tenzin, la prostitution est "une conséquence inacceptable du développement économique", mais pratiquement rien n'a été fait.

La corruption qui gangrène l'administration et l'armée chinoises y est pour quelque chose : selon les autorités elles ferment un ¦il en échange de pots-de-vin ou de faveurs sexuelles, quand elles ne sont pas directement impliquées dans le business. Le 1er juillet 1999 les "Règles sur les lieux publics de loisir" sont entrées en vigueur dans toute la Chine. Elles interdisent entre autres aux filles qui travaillent dans les discothèques et les bars karaoké d'être payées pour les san pei, les services sexuels, mais l'on doute fort de leur efficacité. Ces règlements servent davantage d'alibi.

Le gouvernement tibétain en exil, quant à lui, condamne évidemment la propagation de la prostitution, qui, par ailleurs, viole la doctrine bouddhiste. Selon Tempa Tsering, son porte-parole, il pourrait même s'agir d'un plan délibéré de Pékin pour miner un peu plus la culture tibétaine. En tout cas contribuer à l¹anéantissement de ce peuple.

Les tibétains écrasés par le joug chinois attendent pour leur part le retour du dalaï-lama. Même madame Lhamo."Il reviendra, il reviendra. Nous aussi nous l'attendons" dit-elle, en indiquant une photo du Kundün qu'elle garde précieusement dans un coin, loin de la vue des clients.


MarieClaire, 2003
Milan
 
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Message par Milan » 19 Août 2006, 08:19

(youri @ samedi 19 août 2006 à 00:58 a écrit : La Chine n'est précisément pas une " démocratie bourgeoise " , c'est un Etat bourgeois oui , mais totalement dictatorial
Youri, je crois que c'est à moi que tu répondais, puisque j'avais parlé des "acquis de la démocratie bourgeoise". Je crois que tu as interprété ma phrase à l'envers.
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Message par clavez » 19 Août 2006, 08:21

Et alors, parce qu'il y a de la prostitution, parce que le capitalisme transforme tout en marchandise, il faut soutenir la polyhandrie et la surexploitation féodale et rurale des femmes?
Le pouvoir temporel et spirituel du dalaï lama est une utopie réactionnaire.
Le problème est juste de reconnaitre que le gouvernement de pekin a mené une révolution bourgeoise au Tibet et que c'est un acquis.
Personnellement je doute fort que la jeunesse tibétaine veuille retourné sous la férule des bonzes qui n'envisageait les machines que sous forme de moulin à prière....Ils regardent vers shangaï et fréquantent les cafés internets.

De plus je ne voi pas en quoi les émigrés chinois sont particulièrement infammes ni en quoi une prostituée chinoise est plus acceptable qu'une prostituée tibetaine (encore que tout habitant du tibet soit potentiellement un tibetain).
clavez
 
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Message par Milan » 19 Août 2006, 11:59

(canardos @ vendredi 18 août 2006 à 23:15 a écrit :je suis d'accord avec toi,  zeanticpe, la chine est un état bourgeois dont l'objectif est de réaliser l'accumulation primitive de capital la plus rapide possible sur le dos des ouvriers et des paysans chinois ou tibetains.

pour faire cela, elle doit néanmoins faire table rase de la société "féodale" (je met féodale entre guillemets parce qu'il ne s'agit pas vraiment du féodalisme à l'europeenne) et donc accomplir les réformes démocratiques bourgoises que  les robespierre et autres avaient accompli pendant la révolution française, mettre à bas la puissance du clergé et de l'aristocratie tibetaine, répandre l'économie marchandise, instruire les tibétains pour valoriser leur force de travail.

l'état chinois fait tout cela brutalement sans se soucier de l'adhésion populaire et simplement pour servir les interets de la bourgeoisie chinoise.

mais malgré tout ces réformes sont un acquis pour le peuple tibetain.

Je crois qu'on touche là le fond du problème.
Le parallèle avec la révolution française me semble absolument faux pour 2 raisons :
1) il n'y a pas eu de révolution au Tibet, et les Chinois n'ont même jamais cherché à faire convoquer une assemblée où la population aurait pu exprimer ses revendiactions et qui aurait pu ête l'équivalent des Etats généraux ou de la convention.
2) le Tibet était un Etat indépendant et l'occupation par l'armée chinoise s'est doublée d'une annexion et a revêtu un caractère colonial.

L'invasion du Tibet ne pouvait être légitime d'un point de vue révolutionnaire que pour une raison : prendre les devants face à l'impérialisme (la guerre de Corée éclate à peu près au même moment) et assurer la défense de la jeune révolution chinoise. Il y a quelque temps un camarade a, sur ce fil, fait un parrallèle avec l'invasion de la Finlande par l'URSS, soutenue par Trostsky. Oui, mais à condition de bien comprendre quelle était la position de Trostsky : il expliqua que, dans certaines circonstances (le début de la seconde guere mondiale), le respect du droit à l'autodérmination devient un facteur "du dixième ordre". Il ne justifie pas cette invasion par les réformes qui pourront être apportées à la Finlande.

Certains camarades semblent penser que des réformes au Tibet ne pouvaient être apportées que par une main étrangère et que la société tibétaine était barbare et figée à tout jamais. Ces camarades doivent se rappeler que c'est ce genre d'arguments qui a été employé pour justifier les opérations coloniales. Bien que l'Ethiopie ait vécu sous un régime féodal et théocratique, Trotsky a pris le parti de l'Ethiopie lors de l'invasion italienne.

Le Dalai Lama, qui est loin d'être le théocrate ultra réactionnaire que les camarades supposent, admet lui-même que des réformes étaient nécessaires et qu'au début les militaires chinois ont souvent été bien accueillis. Au début en effet, les militaires et dirigeants chinois, comprenant que la situation était délicate, ont pris quelques gants. La situation a cependant tourné très rapidement au désastre dans la partie orientale du pays, au moins à partie de 1955-56, et la population s'y est révoltée avec toute la suite qu'on peut imaginer : monastère bombardé, lutte armée, villages rasés, réfugiés allant propager la révolte dana la capitale. Tout cela culmine en 1959 à Lhassa par des bombardements, la révolte de la population durement réprimée, la fuite du Dalai Lama. Il déclarait il y a 5 ans : "Selon des chiffres communément admis, l'insurrection de Lhassa en 1959 a été
réprimée pendant trois jours et trois nuits, opposant 20 000 tibétains à 40
000 soldats chinois. Il y eut 4 000 prisonniers et 2 000 à 10 000 morts. Les
arrestations et les exécutions sommaires se sont multipliées longtemps après
les événements. "
Autant que je sache, la révolte de la fin des année 50 n'a pas été le fruit d'une résistance des monastères, de la noblesse ou de la bourgeoisie, qui ont plutôt chercher à composer avec les Chinois, voire, pour les négociants, à tirer un profit économique de la présence d'une armée étrangère. C'est plutôt le peuple qui s'est révolté, et ce pour plusieurs raisons : l'oppression subie par une armée d'occupation, qui va prendre de plus en plus un caractère colonial, la politique économique chinoise : à la fin des années 50 le Tibet oriental va être particulièrement affecté par la politique du "Grand bond en avant" des réformateurs chinois. Notamment, les Chinois imposent alors le remplacement de l'orge traditionnel par un blé d'hiver, qui va avoir un très mauvais rendement sur les hauts plateaux, conduisant à une famine jamais vue au Tibet. Dans certaines zones, la moitié de la population aurait été décimée et j'ai lu que, selon un institut de recherche de Pékin, 900 000 personnes sont mortes dans la province du Quinghai, peuplée alors presque exclusivement de Tibétains. Selon le journaliste Jasper Becker, auteur d'une étude (publiée en France aux éditions Dagorno), "aucun autre groupe n'a plus souffert de la famine en Chine que les Tibétains" et le Tibet central (pourtant relativement épargné) va ensuite connaître 20 ans de famine endémique.

Alors, on a envie de poser la question qui fâche : le Tibet aurait-il connu une telle catastrophe si son peuple avait été autorisé à vivre sans intervention réformatrice étrangère ?

Quelques années après la fin du "grand bond en avant", et pour échapper aux critiques nées de cette politique folle, Mao va lancer la révolution culturelle, qui va avoir des conséquences particulièrement graves au Tibet.
Parallèlement, la politique coloniale se développe :
- pillage des ressources naturelles du Tibet : la forêt tibétaine est en grande partie abattue pour les besoins de l'écomomie chinoise (avec des conséquences incalculables sur le cours des fleuves naissant au Tibet et même pour le climat mondial) ; pillage des mines ; mise en place d'installations nucléaires ; maladies nouvelles dans certaines zones attribuées à l'entreposage de déchets nucléaires (provenant notamment de réacteurs européens).
- pillage des monastères
- campagnes de stérilisation forcée dans certaines régions
- des centaines ou des milliers d'enfants auraient été enlevés à leurs familles dans les années 50 pour être éduqués en Chine dans le moule du PC chinois.
- venue de colons, qui seraient aujourd'hui majoritaires à Lhassa et dans au moins une autre ville.
- et évidemment manque de démocratie, oppression culturelle et répression (j'y reviendrai dans un autre post).

Est-il exagéré de parler de situation coloniale ? Constatant la sitation de misère et d'oppression dans laquelle vivaient les Tibétains après 30 ans de "réformes", Hu Yaobang, le secrétaire général du PC chinois, en viste d'insdpection au début des années 80, se serait exclamé, les larmes aux yeux : "mais c'est une situation coloniale !". Il ne restra que 5 ans à la tête du PC chinois et sera limogé en 1987, ayant manqué de fermeté pour réprimer des manifestations étudiantes. Ses funérailles, deux ans plus tard, marqueront le début de la révolte des étudiants et des ouvriers en 1989, dit mouvement de la place Tien Anmen.

Depuis, la restauration capitaliste et la croissance économique (fragile) ont profité à d'importants secteurs de la société chinoise, notamment au Tibet, où la domination chinoise a pris des formes moins brutales. Mais il faut prendre garde à ne pas peindre en rose une dictature capitaliste pour mieux dénoncer un système "féodal". Je crois que certains camardes n'évitent pas ce piège.

Des intervenant semblent penser que le passage au capitalisme est progressiste dans toutes les circonstances, indépendemment des forces qui conduisent le processus de transformation et même si aucune miette de pouvoir démocratique n'est donnée au peuple. Eh bien, non. ce n'est pas vrai. Des Tibétains en exil reprochent à juste titre aux Occidentaux de ne voir dans le Tibet de 1950 qu'une société religieuse, incapable d'évoluer par elle-même. Tseten Norbu, alors président du Congrès de la jeunesse tibétaine (qui regroupe plusieurs dizaines de milliers de membres), écrivait il y a quelques années : "même si cette pauvreté existait, même si avant l'invasion, il demeurait des poches importantes de féodalité, nous portions en nous les germes d'une évolution : cette évolution s'amorçait, inscrite dans nos consciences. Nos valeurs fondamentales ont facilité cette évolution et la faciliteront encore".
Cette volonté de réforme s'illustre d'ailleurs par la mise en place d'une assemblée (en partie) élue par les Tibétains en exil.
"Aujourd'hui, les réfugiés tibétains sont
parmi les rares communautés en exil à avoir instauré les trois piliers de la
démocratie : les pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif. Cette année,
nous avons accompli une autre grande avancée sur la voie de la
démocratisation en élisant le président du Gouvernement tibétain au suffrage
populaire. Le Gouvernement et son président élu ainsi que le Parlement
composé également de députés élus assumeront ensemble, en tant que
représentants légitimes du peuple, la responsabilité des affaires courantes
de la communauté tibétaine.
(...) En ce qui concerne mon propre avenir, le jour où nous retournerons au
Tibet, avec un certain degré de liberté, j'abandonnerai tous mes pouvoirs
légitimes ainsi que mon autorité au gouvernement tibétain local. Ce
gouvernement local tibétain devra être un gouvernement élu démocratiquement. " (déclaration du Dalai Lama au parlemenent européen , 2001).
Milan
 
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