par Valiere » 12 Nov 2004, 20:41
C'est presque l'union nationale
Arafat : les politiques français espèrent une relance de la paix
PARIS, 11 nov 2004 (AFP) - Les responsables politiques français, qui ont réagi nombreux à la mort, près de Paris, de Yasser Arafat lui ont rendu des hommages appuyés, tout en formant l'espoir d'une relance du processus de paix au Proche Orient.
Le président Jacques Chirac a été le premier à exprimer son émotion, juste après l'annonce du décès du leader palestinien dans l'hôpital militaire Percy de Clamart (Hauts-de-Seine), où il s'est rendu à la mi-journée pour un dernier hommage.
Avec lui, a dit le chef de l'Etat, "disparaît l'homme de courage et de conviction qui a incarné, pendant 40 ans, le combat des Palestiniens pour la reconnaissance de leurs droits nationaux".
Il a appelé les Palestiniens à rester unis. Ainsi, "ils demeureront fidèles à la mémoire de Yasser Arafat".
Le président de l'Autorité palestinienne avait approuvé la feuille de route qui ouvre la "perspective" de deux états "vivant côte à côte dans la paix et la sécurité", a rappelé M. Chirac. "La communauté internationale doit peser de tout son poids pour la mettre en oeuvre".
Valéry Giscard d'Estaing, un de ses prédécesseurs à l'Elysée, a rappelé que sous sa présidence, en octobre 1974, le responsable palestinien avait eu son premier entretien avec un membre d'un gouvernement occidental : Jean Sauvagnargues, ministre des Affaires étrangères.
Ce dernier avait été envoyé à Beyrouth pour informer Yasser Arafat "de l'importance que la France attachait à ce que le peuple palestinien puisse disposer d'une patrie", a rappelé l'ancien président.
Alors que Jean-Pierre Raffarin doit présider dans l'après-midi une cérémonie à Villacoublay (Yvelines) avant le départ du corps d'Arafat vers l'Egypte, l'accent a été mis, parmi ses ministres sur la page nouvelle qui s'ouvre au Proche-Orient.
Pour Michèle Alliot-Marie (Défense), "ce qui est essentiel à présent, c'est que le processus de paix reprenne". Le porte-parole du gouvernement Jean-François Copé a évoqué "l'appréhension et l'espérance" autour de "cette feuille de route qu'il faut maintenant accomplir".
Cette "page nouvelle", le président de l'UDF François Bayrou souhaite qu'elle s'ouvre sur "un processus électoral clair et indiscutable" qui "donnera aux nouveaux dirigeants palestiniens la légitimité nécessaire pour porter la volonté de leur peuple".
Au nom du PS, François Hollande a vu en Arafat l'incarnation de "l'aspiration des Palestiniens d'abord à une reconnaissance, puis à une patrie et enfin à un Etat". Il a appelé à "de nouveau ouvrir" le chemin de la paix". C'est la responsabilité des nouveaux dirigeants palestiniens, et aussi des Israéliens et de la communauté internationale, selon le numéro un socialiste.
Le président du groupe PS à l'Assemblée Jean-Marc Ayrault a mis en avant le "courage" et la "volonté" du leader défunt, "qui ont forcé le respect même de ses adversaires". Le maire socialiste de Paris Bertrand Delanoë évoquait "une grande figure de l'histoire contemporaine qui aura épousé les chemins si complexes du Proche-Orient".
Alors que le PCF déployait sur la façade de son siège une photo du leader défunt, la numéro un communiste Marie-George Buffet a fustigé le "refus des autorités israéliennes de le considérer comme partenaire pour le dialogue". Elle a pointé le "traitement innommable" infligé à Arafat "par l'armée d'occupation".
Le président d'honneur du MRC (Mouvement Républicain et Citoyen) Jean-Pierre Chevènement s'est dit "solidaire" de la "juste lutte du peuple palestinien".
Le président du Front national Jean-Marie Le Pen a salué en Arafat un "patriote intransigeant et tenace" qui a "su construire et préserver l'unité des formations politiques et combattantes de son peuple, en résistant à la formidable pression militaire et diplomatique d'Israël".