(Ottokar @ mercredi 8 octobre 2008 à 17:27 a écrit : Ce n'est pas une coquille. Cela fait 10 ans qu'ils étaient en crise, malgré des taux d'intérêts proches de zéro. Le coup du taux d'intérêt, ça ne fait pas tout. Mais le fait que Trichet ait abandonné sa rigueur sur les taux, même de 0,5 points, 8 jours après les avoir maintenus, est plutôt de nature à inquiéter qu'à rassurer... leur système barre en sucette !
Oui, car il y a huit jours Trichet expliquait encore que baisser les taux directeurs risquait de favoriser l'infliation (qu'il disait combattre en priorité). Donc, on peut redouter la valse des étiquettes dans un avenir plus ou moins proche...
A titre d'info : critique de la politique de la baisse des taux interets par un "monétariste" (partisan des thèses ultra-libérales de Milton Friedman) sur le site libre.org
a écrit :
Or il y a longtemps que les économistes savent que la relance keynésienne par le déficit budgétaire ou par les taux d’intérêt n’a aucun effet sur la croissance. Bien au contraire, en pratiquant une politique d’abondance monétaire et de crédit facile (easy money) on induit ce qu’HAYEK appelait un « malinvestissement » : l’argent va au plus pressé, au plus endetté, le gaspillage et le ravalement de la façade l’emportent sur la bonne gestion et l’adaptation structurelle au marché. N’importe qui fait n’importe quoi. A l’époque actuelle, la situation de l’économie japonaise est la parfaite illustration des errements keynésiens. Le Japon, qui a un taux d’intérêt nul et qui bat les records de déficit budgétaire (7%) devrait être champion du monde de la croissance ; or il se débat depuis huit ans en pleine récession. Quant aux Etats-Unis, les taux très bas ont fragilisé la conjoncture, et seules les baisses d’impôts semblent soutenir l’activité.
L’inflation menace
Si la politique monétaire est inefficace pour la croissance et l’emploi elle est à coup sûr dangereuse du côté de l’inflation. Pour l’instant, il est vrai qu’il n’y a pas de dérapage sensible. Le taux de hausse des prix en février, sur les douze derniers mois, est de 2,3%. C’est un peu plus que l’objectif que s’est fixée la BCE (2%), mais ce n’est pas un glissement considérable. Toutefois, l’alourdissement permanent des dépenses publiques, la destruction du tissu entrepreneurial, créent des tensions inflationnistes de plus en plus fortes, pour l’instant compensées par une forte épargne, due à l’incertitude conjoncturelle (guerre d’Irak) et structurelle (crainte pour les retraites).
Cette stabilité en trompe-l’œil autorise-t-elle la BCE à baisser la garde monétaire ? En choisissant de diriger l’économie européenne à travers des manipulations de taux d’intérêt, la BCE semble ignorer que la seule manière d’éviter les perturbations inflationnistes consiste à maîtriser la quantité de monnaie en circulation. Or, baisser le taux d’intérêt, c’est accroître la masse monétaire.