Chavez "marxiste" ?

Dans le monde...

Message par Puig Antich » 07 Jan 2006, 15:01

La CCI - Révolution Internationale n'a pas pu soutenir FO ; d'abord parce qu'il n'existait pas à l'épôque de sa naissance ; ensuite parce que c'est une organisation qui considère que les syndicats, tous les syndicats, sont de simples instruments aux mains de la bourgeoisie et de son Etat pour encadrer les luttes ouvrières.

Tu dois confondre avec le CCI - PT.

N'empêche, ces histoires de CIA, ça n'en reste pas moins le gros cliché stalinien....
Puig Antich
 
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Message par mael.monnier » 07 Jan 2006, 18:26

(Puig Antich @ vendredi 6 janvier 2006 à 12:07 a écrit :Intéressant, il y a des éléments qui me semblent justes.

Par contre, d'un point de vue plus général, je crois que le niveau de vie de la population a légérement augmenté avec Chavez ? Certes, c'est une politique de redistribution relative qui n'a rien à voir avec le socialisme, mais c'est celà qui fait que Chavez a une base sociale chez les plus pauvres....

A l'évidence Puig Antich, tu n'as pas du lire attentivement l'article du CCI. Celui-ci évoque, non pas une amélioration des conditions de vie, mais une "dégradation", et que la classe ouvrière a subi "une attaque sans répit contre ses conditions d'existence" avec notamment le "gel des conventions collectives" et des "augmentations ridicules du salaire minimum, bien en deçà des augmentations des prix de consommation courante". "Les conditions de vie des travailleurs, surtout du secteur public, sont attaquées par le biais de missions, de coopératives, des entreprises cogérées ou autogérées que le gouvernement a créées pour y exercer son contrôle politique et social. [...] les travailleurs embauchés par le biais de ces organes le sont temporairement, sans aucun salaire social et pour la plupart d'entre eux avec des salaires plus bas que le salaire minimum officiel."

D'autres attaques ont également frappé la classe ouvrière vénézuelienne : "il s’agit de l'augmentation brutale des impôts et, surtout, de la TVA (qui accroît de 14% le prix de la plupart des produits et des services) grâce à laquelle l'État collecte plus de la moitié du budget de 2005 (plus de 15000 milliards de  US) ; les taxes sur certains produits de consommation ont atteint 30% en 2005. Enfin, les lois approuvées par le parlement envisagent de créer d'autres impôts, tel que celui prévu pour les dépenses de santé, 4% pour tous les travailleurs, actifs, chômeurs, retraités et de "l'économie souterraine"."

Par ailleurs, "la malnutrition, les pandémies, etc. [...] n'ont fait qu'augmenter dans la population. Le gouvernement fait tout pour maquiller les chiffres sur la pauvreté pour qu'ils puissent être cohérents avec son mensonge sur la "lutte contre la pauvreté", mais il est impossible d’occulter les évidences."

Pour étayer les propos du CCI, voici l'évolution du taux de chômage trouvé sur le site de la Mission Economique (administration du gouvernement français), on voit que de décembre 1998 (accession de Chavez au pouvoir) à décembre 2003, le chômage est en hausse :


("antony @ le vendredi 6 janvier 2006 à 13:12" a écrit : Les "travailleurs" du pétrole qui ont été licenciés étaient des amis et clients de la bourgeoisie corrompue et tout ce beau monde pillait et détournait les revenus du pétrole pour une caste bureaucratique aux ordres du pouvoir. Chavez a mis de l'ordre, c'est une très bonne chose!

D'après le CCI, pourtant le licenciement des travailleurs du pétrole a été faite par une "action coordonnée des secteurs chavistes et ceux de l'opposition"...

("antony @ le samedi 7 janvier 2006 à 12:35" a écrit : Pendant la pseudo grêve générale contre la Révolution bolivarienne, le seul secteur où patrons et employés ont suivi massivement cette action a été le secteur du pétrole.

Il n'empêche qu'il n'y a apparemment pas eu de grève massive contre les licenciements dans le secteur du pétrole selon le CCI : "cette attaque sans précédent contre les travailleurs du pétrole, où tous les partis et les syndicats ont été complices, aussi bien ceux au pouvoir que ceux de l'opposition". Si la base de l'opposition était réellement les travailleurs du pétrole, il y aurait eu mobilisation de la part de l'opposition, ce qui n'a pas été le cas.
mael.monnier
 
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Message par antony » 07 Jan 2006, 19:42

l'opposition de droite est KO debout, donc elle ne peut plus réagir. Après avoir raté son coup d'état et raconté ses salades, relayée par l'ensemble des médias vénézuéliens et occidentaux, il s'avère que le peuple soutient la révolution et non l'opposition pro impérialiste. Avec le charnier de Timisoara, la couverture des évènements au Vénézuela constitue l'un des plus grans scandales de la désinformation, manipulation et falsification. Que certains ici tombent dans ce piège grossier me laisse pantois!
antony
 
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Message par Puig Antich » 07 Jan 2006, 20:52

Ok mael. Peut-être as tu raison. J'ai entendu parler du programme alimentaire qui permettrait de nourrir la population, et des échos assez lointain d'une vénézuelienne (amie d'une ami à, etc.) me laissaient penser que les conditions de vie sont en légere amélioration.

Mais ce qui est sur c'est que, manquant d'informations, je suis plus tenté de croire le CCI et mael que le suivisme béât d'antony (excuse moi..)
Puig Antich
 
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Message par com_71 » 08 Jan 2006, 13:04

Pour faire avancer...

Une réponse de Chavez, dans un interview du 4.10.2005, tirée de "RISAL" (dans nos liens) :
a écrit :Ne pensez-vous pas, président, que la déclaration de vos intentions socialistes est un peu prématurée dans la situation actuelle au Venezuela et en Amérique latine en général ? N’est-ce pas un pari politique très risqué ?

— C’est possible, je ne me considère nullement comme détenteur de la vérité. Mais mon instinct politique me dit que c’est le moment de formuler ce genre de questionnement. Certains bons amis et camarades m’ont dit que cela n’était pas opportun du point de vue électoral, et qu’il aurait mieux valu attendre les élections de 2006 et, après les avoir remportées, faire cette déclaration. Mais je ne vois pas les choses de cette manière. Les moments politiques ne correspondent pas nécessairement aux moments électoraux. D’ici à un an, c’est comme d’ici à un siècle. Le temps est relatif, comme l’a démontré Einstein. Je crois que le moment est venu. Quand tu vois reverdir les champs, c’est le moment de mettre de l’engrais, pour que les semences puissent pousser. Lorsque l’on voit ce qui se passe en Amérique latine, surtout en Amérique du Sud, le grand débat qui existe au Brésil, en Uruguay et les gouvernements qui impulsent des choses nouvelles, lorsque l’on voit ce qui se passe en Equateur, en Bolivie, et au Venezuela aussi bien entendu, en Amérique centrale, dans les Caraïbes... Mais l’épicentre est en Amérique du Sud. A toute cette effervescence populaire et démocratique, il faut donner une substance idéologique. Et quelle est-elle ? Je réponds, à partir de ma conscience politique, que c’est la voie socialiste. Au Venezuela, j’ai présenté les choses de la manière suivante : nous vivons une transition et, comme le disait Gramsci, que meurt ce qui doit mourir et que naisse ce qui doit naître. Une transition que j’ose appeler « démocratie révolutionnaire », un terme qui n’est pas non plus de moi mais du poète cubain Roberto Fernández Retamar. Il a parlé de cela dans un entretien en 1992 que j’ai lu - alors que j’étais emprisonné - dans un livre, « Amérique latine, marque déposée », du chilien Sergio Marras. Fernández Retamar parle du bolivarianisme et de la démocratie révolutionnaire. J’ai repris ce terme afin de caractériser le type de démocratie qui va de l’avant comme un corps de cavaliers, qui ouvre des portes et s’imprègne de peuple. C’est une phase de transition vers le socialisme. Cette direction est beaucoup plus claire au Venezuela.


A part ça, où peut-on trouver des informations ? C-a-d, meetings de masse ou non ? Organisés ou non par des forces gouvernementales ? Situation dans les syndicats ? Parmi les travailleurs ? Grèves ou non ? Avec quels résultats ? quelles revendications ? Où en sont les nationalisations ? Situation dans les entreprises récemment nationalisées (si il y en a). Qui contrôle la police et l'armée ? Où en est l'édition en espagnol sur les presses gouvernementales du livre de Besancenot ? :-P
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par vachine » 08 Jan 2006, 14:22

Pour pouvoir affronter les effets de la crise économique qui secouent le capitalisme au niveau mondial, chaque bourgeoisie nationale est amenée a accentuer les attaques contre les conditions de vie de la classe ouvrière, ce qui aura inévitablement à terme un effet sur la lutte de classe. La bourgeoisie vénézuelienne ne fait pas exception, que ce soit la « jeune » fraction chaviste ou la vieille bourgeoisie qui contrôlait le pouvoir jusqu’à il y a peu. Le prolétariat au Venezuela, à travers le chômage et la paupérisation croissante, a déjà énormément souffert des conséquences d’une crise économique qui atteint des proportions gigantesques car aggravées par la confrontation entre les fractions de la bourgeoisie. Le chavisme pour se maintenir a recourt à la démagogie populiste pour gagner à lui certaines parties de la population particulièrement déshéritées, parmi le lumpen, et joue de cet appui pour attaquer « l’aristocratie ouvrière », en fait les ouvriers qui tentent désespérément de maintenir des conditions de vie minimales. Contre ceux-ci des mesures sont prises depuis des années maintenant par Chavez et sa clique, gel des conventions collectives, attaques contre celles-ci, hausses d’impôts de toutes sortes, inflation galopante, détérioration des services publics. Depuis un an maintenant il s’attaque aux ouvriers des services publics, accusés d’être des privilégiés. Voilà que maintenant les ouvriers ne sont plus les damnés de la terre, mais des privilégiés ! Chavez prétend s’en prendre à la bureaucratie et à la corruption en attaquant les prolétaires et leurs conditions de vie, et nous voyons nos gauchistes applaudir !
Ne doutons pas que Chavez, malgré ses discours « révolutionnaires » et le fait qu’il se revendique selon le vent d’un « gouvernement ouvrier », représente la fraction de la bourgeoisie vénézuelienne chargée d’assainir la gestion de l’Etat, un Etat qui comme tout Etat capitaliste survit grâce à l’exploitation et à la soumission de la classe ouvrière, et qu’il est l’instrument de prédilection pour maintenir et approfondir celles-ci. Le monde meilleur que nous chante Chavez n’est que démagogie, il ne fait que généraliser la misère.
Les ouvriers doivent comme ailleurs ne faire confiance qu’en leurs propres forces, leur unité, et il est essentiel pour cela qu’ils perdent les illusions pro ou anti Chavez qui ne font que les diviser. C’est ce qu’avaient commencé à faire les travailleurs du Métro de Caracas en septembre 2004, pour exiger une renégociation des conventions collectives qui n’avaient pas été révisées depuis six ans (quand on connaît les conséquences de l’inflation galopante au Venezuela, c’est terrifiant). Ou les ouvriers de la sidérurgie de SIDOR en Guyane, qui avaient paralysé la production pour obtenir de meilleures conditions de sécurité au travail ; ou les travailleurs de la santé qui ont lutté pour des crédits aux hôpitaux et le paiement de leurs salaires. Ou enfin tous les retraités qui voient se réduire comme peaux de chagrins les pensions déjà misérables qui leurs permettaient à peine de survivre.
Applaudir la politique de Chavez parce qu'il s'oppose à l'impérialisme yankee, c'est fermer les yeux non seulement sur la misère dans laquelle il plonge la population et la classe ouvrière au nom des intérêts nationaux de la bourgeoisie vénézuelienne, mais participer en outre au déboussollement des travailleurs qui sont appelés en fin de compte à choisir entre deux camps de la bourgeoisie celui qui la mangera le mieux.
vachine
 
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Message par logan » 08 Jan 2006, 14:48

Je m'associe à Com pour obtenir des articles sur les luttes de la classe ouvrière vénézuelienne; sinon on doit se contenter de grandes généralités.

A part ça l'article du CCI-Révolution internationale me semble hyper caricatural et même faux sur pas mal de points. (Le lock out patronal de 2002-2003 présenté comme une entente entre chavez et la bourgeoisie du vz par exemple :blink: )
logan
 
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Message par jerome.k.jerome » 08 Jan 2006, 15:33

Je souscris entièrement à l'intervention qui est un tout petit peu plus haut de Vachine. Je ne vais pas reprendre chaque phrase mais je tiens à particulièrement appuyé un passage en le citant :
a écrit :Le chavisme pour se maintenir a recourt à la démagogie populiste pour gagner à lui certaines parties de la population particulièrement déshéritées, parmi le lumpen, et joue de cet appui pour attaquer « l’aristocratie ouvrière », en fait les ouvriers qui tentent désespérément de maintenir des conditions de vie minimales. Contre ceux-ci des mesures sont prises depuis des années maintenant par Chavez et sa clique, gel des conventions collectives, attaques contre celles-ci, hausses d’impôts de toutes sortes, inflation galopante, détérioration des services publics. Depuis un an maintenant il s’attaque aux ouvriers des services publics, accusés d’être des privilégiés. Voilà que maintenant les ouvriers ne sont plus les damnés de la terre, mais des privilégiés ! Chavez prétend s’en prendre à la bureaucratie et à la corruption en attaquant les prolétaires et leurs conditions de vie, et nous voyons nos gauchistes applaudir !


C'est vrai que c'est incroyable de voir soutenir ainsi un gouvernement qui abat une pluie d'attaque contre la classe ouvrière. Chavez fait comme les bourgeois, il pointe du doigt une partie de la classe ouvrière, la présente comme privilégiée... pour diviser le prolétariat, monter les ouvriers les uns contre les autres et ainsi justifier ses attaques. Mais au final, ce n'est pas un seul secteur qui prend, ce n'est pas que 'les ouvriers du pétrol' (et dèjà, là, c'est inacceptable); mais c'est bel et bien toute la classe ouvrière, tous ces secteurs qui voient ses conditions de vie se dégrader.

L'extrait de l'article du CCI que j'ai mis plus haut fourmille d'exemples concrets ! :rtfm: Et le camarade Mael.Monnier a encore donné d'autres faits et chiffres parfaitement clair et explicite sur ce que subit la classe ouvrière au Venezuela ! :rtfm:
jerome.k.jerome
 
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Message par vachine » 08 Jan 2006, 16:06

"... on peut soutenir certaines mesures prises contre l'impérialisme ou pour améliorer le sort de la population. "
Je partage ton opinion sur les militaires et la révolution. Ceci dit, quelles meures prises contre l'impérialisme ou pour améliorer le sort des populations?
Sur l'impérialislisme, je ne vois que l'opposition à l'impérialisme américain, qui n'est qu'une partie de l'impérialisme. Le fait d'être le plus puissant n'en fait pas l'unique. La France, par exemple, a aussi une politique impérialiste.
Sur l'amélioration du sort des populations, tu pourrais nous donner des éléments?
vachine
 
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