Un vent de panique s'abat sur l'économie

Dans le monde...

Message par Indesit » 17 Août 2010, 09:32

(abounouwas @ mardi 20 juillet 2010 à 09:08 a écrit :
a écrit :Budapest dans la tourmente financière

[ 19/07/10  - 18H01  - Les Echos  - actualisé à 19:39:03  ]
La monnaie et les marchés financiers hongrois étaient sous pression après la suspension des contacts entre le pays et ses bailleurs de fonds internationaux, l'UE et le FMI.
YVES BOURDILLON, LES ECHOS

Après la Grèce, l'Espagne et le Portugal, l'attention redoutable des marchés s'est portée sur la Hongrie hier, après l'annonce samedi de dissensions entre Budapest et ses bailleurs de fonds, Union européenne et Fonds monétaire international (FMI). Ces derniers ont annoncé que, faute d'avoir obtenu des éclaircissements sur la politique suivie par le gouvernement conservateur du Fidesz, ils suspendaient la revue, menée depuis le 6 juillet, du plan d'aide à la Hongrie. Ce plan de 20 milliards de dollars, accordé au tout début de la crise financière mondiale, en octobre 2008, avait permis au pays, lourdement endetté en devise étrangère et qui ne fait pas partie de la zone euro, d'éviter le défaut de paiement. Le FMI et l'Union européenne attendent désormais des engagements fermes et des « décisions difficiles » de Budapest en matière de réduction des dépenses pour ramener le déficit public à 3,8  % du PIB cette année.  Porté au pouvoir lors des législatives d'avril par sa promesse de « desserrer la ceinture » après cinq ans de cure d'austérité (en 2006 le déficit public frôlait 10   % du PIB), le Fidesz du Premier ministre Viktor Orban, préfère lui se cantonner à l'instauration d'une taxe sur les banques de 650 millions d'euros par an, soit près de 1  % du PIB. Une telle taxe, selon l'Union et le FMI, casserait la croissance et le crédit. Les deux bailleurs de fonds reprochent aussi à Budapest d'avoir élaboré un budget prévisionnel 2011 à partir de chiffres très vagues.

La sanction des marchés a été sans ambages. Le forint a accusé un recul de 3  % contre l'euro dès l'ouverture hier et le coût d'un contrat d'assurance contre un défaut de paiement de Budapest a flambé de 47 points de base, pour s'établir à 3,7  % sur cinq ans. Ce coup de tabac s'avère être le deuxième depuis le 7 juin, quand des commentaires de dirigeants du Fidesz comparant leur pays à la Grèce pour accabler leurs prédécesseurs socialistes, avait fait décrocher le forint de 4,6 % en deux jours.

« Il semble que le gouvernement n'a pas tiré les leçons de sa gaffe précédente, alors que le marché n'est pas d'humeur à fermer les yeux sur le moindre laxisme fiscal », estimait hier Timothy Ash, à la Royal bank of Scotland, dans une note. Sans doute le gouvernement a-t-il cru, pour renégocier l'accord de 2008 avec le FMI et l'Union, disposer de marges de manoeuvre du fait qu'il n'avait pas eu besoin de tirer les deux dernières tranches du plan, souligne Juan Carlos Rodado, analyste émergents de Natixis. Qui estime toutefois qu'une telle stratégie « va droit dans le mur car la variable clé dans un pays où la moitié de la dette publique et une part substantielle des emprunts immobiliers des particuliers est libellée en devises c'est le taux de change ». Or, le forint est une des monnaies au monde qui a le plus reculé face à l'euro ces trois derniers mois, renchérissant d'autant le service de la dette des acteurs économiques hongrois.  Si le ministre de l'économie, Gyorgy Matolcsy a réitéré hier son refus d'instaurer de nouvelles mesures d'austérité, les analystes s'attendent pour la plupart à ce qu'il accède d'ici quelques semaines aux demandes du FMI. D'autant plus que la Hongrie supporte une dette publique de 80  % du PIB, certes sans commune mesure avec celle de la Grèce, mais nettement plus élevée que celle des autres pays de l'Est entrés dans l'Union européenne.


Bien que datant d'il y a plus de trois mois, un point sur la crise de la zone Euro, qui à ce jour n'a pas éclaté, contrairement à ce que pensaient (ou espéraient ?) certains médias britanniques notamment le Financial Times.

http://lafractureferroviaire.skynetblogs.b...re-ferroviaire/
Indesit
 
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Message par Antigone » 12 Sep 2010, 12:28

Inquiétude dans les cabinets d'affaires. « Les risques souverains ont refait surface » dans la zone euro, signale le cabinet CreditSights. Le ratio dette/PIB monte inéxorablement. A cela s'ajoute de nouvelles incertitudes sur la Hongrie et la fragilité du système bancaire irlandais.
Conséquence immédiate: les CDS, assurances contre la possibilité de défaut de paiement d’un Etat, ont grimpé en flèche. la BCE a donc décidé d'augmenter (encore) ses achats d’obligations; c'est ce qu'indiquait le Financial Times dans son édition du 9 septembre.

a écrit :Les Echos - 09 sep 2010
http://www.lesechos.fr/economie-politique/...ient-la-bce.htm
 
Les dettes souveraines menacent la croissance, prévient la BCE
par Massimo Prandi

Fitch Ratings estime de son côté que l'austérité budgétaire en zone euro ne démarrera vraiment qu'à compter de l'an prochain.
Plusieurs économistes sont formels. Si le ratio endettement public / PIB dépasse les 90 %, c'est la conjoncture économique du pays concerné qui est menacée. Ce pourcentage a été fixé fin janvier par Carmen M. Reinhart and Kenneth S. Rogoff, un couple de professeurs américains d'Harvard et de l'Université du Maryland. Il est aujourd'hui repris à son compte par la BCE.

Dans son bulletin mensuel de septembre, l'institut d'émission surenchérit. « Dans l'environnement économique actuel empreint d'une incertitude considérable, les effets inhibiteurs de la dette sur la croissance pourraient effectivement s'amorcer à des niveaux plus faibles », indique la BCE. Autrement dit, il n'est guère exclu que la croissance n'en ressorte pas affectée y compris quand ce ratio s'établit en dessous du « seuil critique d'environ 90 % ».
Or, d'après les dernières estimations de Crédit Suisse, en 2010 et 2011, la dette souveraine de l'Eurozone dans son ensemble correspondra respectivement à 85,2 et 89,1 % du PIB. Elle était de 79,2 % en 2009 et de 69,9 % en 2008. Les incertitudes qui règnent sur les marchés financiers n'arrange rien. « Le degré renforcé d'aversion pour le risque qui a caractérisé la crise financière a incité les investisseurs à établir des distinctions plus nettes entre les emprunteurs souverains », rappelle la banque de Francfort. Pour elle, à ce stade, « il est donc impossible de prédire avec précision le niveau d'endettement qui permettra de garantir la confiance dans la viabilité des finances publiques ».
.../...
Antigone
 
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Message par Antigone » 19 Oct 2010, 11:38

a écrit :Money week (La VF) - 18 oct 2010
http://www.moneyweek.fr/20101041585/consei...reclosure-gate/

Foreclosure Gate: le nouveau scandale financier qui peut détruire l’économie mondiale
par Cécile Chevré

Vous avez entendu parler du dernier scandale qui vient de tomber ? C’est le "Foreclosure Gate"… et c’est tout simplement incroyable !
Renseignements pris, effectivement, ce nouveau scandale a tout d’une bombe capable de souffler les marchés.

Ce qui est en train de se passer aujourd’hui aux Etats-Unis est un choc si puissant que le fragile équilibre économique si chèrement construit par la Fed au cours de ces derniers mois pourrait ne pas y résister. Bernanke promettait de nouvelles mesures en cas d’aggravation de la situation: nous y sommes.

Plongeons dans les méandres de l’administration américaine et dans les fosses sceptiques des grandes banques.

Qu’est-ce que le Foreclosure Gate ?
Pour résumer très rapidement ce Foreclosure Gate – scandale des saisies – de très nombreuses procédures de saisies immobilières aux Etats-Unis viennent de s’avérer complètement illégales. Cela peut sembler peu de chose au départ. Un épiphénomène qui ne concerne pas le reste de l’économie américaine, et encore moins le reste du monde. Mais vous vous rappelez la dernière fois qu’on a entendu parler d’un petit problème prétendument « local » sur le marché immobilier américain ? Oui, les fameux subprime…

Le Foreclosure Gate = 700 milliards de dollars de pertes supplémentaires possibles + 750 milliards de dollars de dommages et intérêts + 60 milliards de dollars d’arriérés de taxe
Que se passe-t-il cette fois ? Eh bien une sombre histoire d’hypothèques, de titrisation et de saisies indues. Pour saisir un bien, et entamer la fameuse foreclosure, il faut une créance et une hypothèque.

Les crédits subprime avaient été accordés à tort et à travers. Entre 2004 et 2007, la folie s’est emparée du marché immobilier américain. Vous avez de ressources plus que limitées ? Vous êtes obligé d’accumuler trois petits boulots pour boucler vos fins de mois ? Qu’importe, on vous fait miroiter une jolie maison préfabriquée qui deviendra votre home sweet home. En deux temps trois mouvements, vous voilà propriétaire du rêve de votre vie. Des millions de prêts hypothécaires sont accordés… et les banques ne sont vraiment pas regardantes.

Puis vient la crise. Les saisies se sont multipliées. Et les équipes des établissements prêteurs étant débordées, certaines procédures de saisies ont même été entamées à tort. Les gens se sont défendus comme des beaux diables, ont pris des avocats. C’est ce que vous feriez, à leur place.

Et les avocats ont soulevé un lièvre, un énorme, colossal, lièvre à 700 milliards de dollars.

Que s’est-il passé ? De la titrisation – il faut dire qu’elle est de tous les mauvais coups. Les prêteurs voulaient pouvoir faire de jolis petits paquets avec les créances pour former des MBS (Mortgage Backed Securities), vous vous souvenez ? Il s’agissait, bien sûr de répartir les risques … Les banquiers se sont fait beaucoup d’argent avec ces produits financiers vendus pour « sûrs » puisqu’ils reposaient sur du concret, des biens immobiliers bien réels.

Pour faciliter cette titrisation, la finance a eu recours à un artifice… qui serait illégal.

L’enregistrement d’hypothèque coûte cher en procédures. Surtout si vous multipliez les transferts de votre hypothèque en l’incluant dans des produits titrisés.
Donc, les grandes banques et les deux principaux organismes de prêts hypothécaires, les inénarrables Freddie Mac et Fannie Mae, ont décidé de créer (en 1997) un organisme leur permettant de s’éviter de longues et coûteuses procédures d’enregistrement.
MERS, un système informatisé permettant l’enregistrement des achats et des ventes d’hypothèques – et de sérieuses économies de frais d’enregistrement était né.

2008, les subprime sonnent le glas de la folie immobilière. Le nombre de procédure de saisies explose littéralement. Les foreclosure sont signées à tour de bras… tant et si bien que le Wall Street Journal révèle que des employés de GMAC Home Mortgage et de la banque JPMorgan ont admis dans leur témoignage avoir chacun signé 10 000 documents par mois. Tout cela sans véritable contrôle et surtout sans aucun respect des règles fixées pour les saisies hypothécaires.

Scandale numéro 1: les saisies illégales
L’affaire devient alors vraiment nauséabonde… et complexe.

1. Les procédures enregistrées par le système MERS ont été jugées illégales, ou du moins non recevables devant un tribunal, et incomplètes. Des millions de prêts peuvent donc être invalidés.

2. Avec l’informatisation des actes de ventes/achats, de nombreux documents ont été perdus. Les banques ne s’avèrent plus capables de prouver qu’elles détiennent bien une hypothèque. Les imbroglios se multiplient : certains propriétaires se sont retrouvés face aux envoyés de deux banques différentes venus saisir le même bien, chaque banque prétendant, preuves à l’appui, détenir l’hypothèque.

3. Pour remédier aux problèmes de pertes de documents, de nombreuses banques, assistées par des avocats à la morale plus que douteuse, ont produits de toute pièce de faux documents d’hypothèque.

4. Et pour couronner le tout, MERS s’est estimé compétent pour décider lui-même des saisies. Or, il n’est qu’un organisme intermédiaire entre les banques qui détenaient réellement l’hypothèque.

Rien que pour septembre, 350 000 biens ont été saisis aux Etats-Unis. Des milliers d’Américains pourraient dans les jours qui viennent se regrouper pour attaquer les banques responsables de ce scandale. Motif : escroquerie (fraud).

Conclusion, c’est la grande panique aux Etats-Unis. Les saisies effectuées sont-elles légales ? Les nouveaux propriétaires – ceux qui ont achetés un bien saisi – sont-ils légitimes ou le bien appartient-ils aux anciens propriétaires saisis ? Vous imaginez l’imbroglio… et les poursuites judiciaires qui se préparent.

Le gouvernement américain vient de décider de suspendre toutes les saisies en cours pour essayer d’y voir plus clair.

Si les propriétaires gagnent, les banques pourraient être lourdement condamnées. On parle déjà de 750 milliards de dollars. Eh oui, l’escroquerie, c’est du pénal et les sanctions sont lourdes. Ce qui risque de mettre certaines banques au bord de la faillite. Le gouvernement américain et surtout les contribuables accepteront-ils encore une fois de payer pour sauver les banques des conséquences de leur avidité et de leur malhonnêteté ?

Car ce n’est pas tout.

Scandale numéro 2: la fraude aux taxes
En créant le MERS, les banques ont mis en place un système leur permettant de ne pas s’acquitter des taxes dues – en général aux Etats, ou aux municipalités – à chaque enregistrement de prêts ou à chaque modification.

Ainsi, le MERS devrait entre 60 à 120 milliards de dollars rien qu’à l’Etat de Californie pour rembourser les taxes d’enregistrement non perçues. Qui va payer ?

Scandale numéro 3: la fraude aux MBS
Si les banques ont créé le MERS, avec son système très léger d’enregistrement des prêts hypothécaires, c’est surtout pour dissimuler ce qui se cache réellement derrière les attractifs MBS. Pour dissimuler que de trop nombreux prêts avaient été attribués à des familles qui auraient du mal à rembourser : bref, que les MBS reposaient sur des crédits même pas subprime mais tout simplement poubelle. C’est ce que le langage marketing de la finance appelait la « répartition du risque ».

Le scandale actuel résulterait donc en grande partie de la volonté des banques de cacher aux yeux des autres banques leurs vilains petits secrets et leurs crédits douteux…
D’après certaines premières estimations, près de 30% des MBS pourraient être frauduleux. Et là, même une intervention du gouvernement ne pourra rien faire.

Quelles conséquences pour nous ?
Si les banques sont jugées coupables et doivent rembourser ou verser des intérêts soit aux propriétaires floués, soit aux Etats qui n’ont pas reçu les taxes d’enregistrement, soit aux banques qui ont acheté des MBS frauduleux, soit aux assureurs qui ont assurés ces MBS, elles risquent la faillite.

Une vague de faillite en série mettrait à mal l’économie, comme l’avaient fait les subprime.

D’un autre côté, le Foreclosure Gate pourrait être l’élément déclencheur persuadant la Fed de lancer son quantitative easing 2. Les marchés ont déjà peut-être anticipé ce nouvel afflux de liquidités. Le Dow Jones n’a perdu que -0,29% vendredi dernier. L’argent va rester gratuit pour très très longtemps et les marchés s’en frottent les mains, prouvant une fois de plus leur désintérêt pour l’économie réelle.
Antigone
 
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Message par redsamourai » 20 Oct 2010, 08:59

:huh: c'est une rumeur ou on a entendu parler de ça aussi par d'autres canaux??
redsamourai
 
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Message par greg » 21 Oct 2010, 20:17

Washington contre un gel des saisies immobilières 13/10/10

a écrit :WASHINGTON (Reuters) - L'administration Obama a rejeté mardi les appels de plus en plus nombreux en faveur d'un moratoire national sur les saisies immobilières, en expliquant qu'une telle mesure risquait de freiner la reprise déjà lente du marché immobilier.

Robert Gibbs, le porte-parole de la Maison blanche, a laissé entendre que l'administration ne souhaitait pas s'engager dans une telle voie.

"Un moratoire plus large comporte toute une série de conséquences indésirables", a-t-il dit à la presse.

Un tel moratoire favoriserait certes les occupants de logements menacés de saisie, mais des experts du marché immobilier estiment qu'il se traduirait par des pertes pour les établissements de crédit, par un relèvement des taux des prêts et par l'augmentation des stocks de logements invendus, qui pèserait sur les prix.

Le leader de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, dont la réélection dans le Nevada lors des élections de mi-mandat du 2 novembre est loin d'être assurée, s'est joint à plusieurs autres élus démocrates pour appeler les principaux établissements de crédit immobilier du pays à suspendre les saisies dans l'ensemble des Etats-Unis.

Les procureurs généraux de 40 Etats, dont un bon nombre verront eux aussi leur mandat remis en jeu lors du scrutin, devraient annoncer mercredi l'ouverture d'une enquête conjointe sur les pratiques des banques en matière de saisies, certaines enseignes étant accusées d'utiliser des documents falsifiés pour expulser des emprunteurs de leur logement.

Le procureur général de l'Etat de New York, Andrew Cuomo, a annoncé dès mardi l'extension d'une enquête sur les saisies dans sa juridication. Il a notamment dénoncé le recours à des "machines à signer" les documents administratifs nécessaires pour obtenir une saisie.

Cette pratique constitue une "fraude devant nos tribunaux et une gifle au visage des New-Yorkais qui peinent à s'en sortir dans la situation économique actuelle", a-t-il déclaré.

Bank of America, le numéro un de la gestion de crédit immobiliers aux Etats-Unis, a suspendu vendredi les saisies dans les 50 Etats américains. D'autres banques ou établissements de crédit ont annoncé des mesures plus partielles.

Robert Gibbs a assuré que le gouvernement était résolu à s'attaquer à la racine du problème des saisies hâtives. "Nous voulons prendre les mesures justes et nécessaires pour faire en sorte que la procédure se poursuit légalement", a-t-il dit.

"Dans le même temps, nous ne voulons pas que le marché immobilier et la reprise de l'immobilier en pâtissent".

Les banques américaines devraient saisir au total 1,2 million de logements cette année, contre environ un million l'an dernier, selon le cabinet spécialisé RealtyTrac. Et les saisies ont représenté près d'un quart des ventes de logements aux Etats-Unis au deuxième trimestre.

Caren Bohan et Corbett B. Daly, Wilfrid Exbrayat et Marc Angrand pour le service français


sources
greg
 
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Message par Sinoue » 03 Nov 2010, 22:49

J'ai trouvé ça, la FMI a t il un intérêt à faire paniquer tout le monde?

a écrit :
Le FMI exhorte les Etats à se préparer à une faillite du type de celle de Lehman Brothers
LEMONDE.FR avec AFP | 03.11.10 | 21h57

La faillite de Lehman Brothers en 2008 est considérée comme le début de la crise qui a frappé les économies mondiales.

La faillite de Lehman Brothers en 2008 est considérée comme le début de la crise qui a frappé les économies mondiales.REUTERS/© Lucas Jackson / Reuters

Le Fonds monétaire international (FMI) a exhorté, mercredi 3 novembre, les grandes économies mondiales à se préparer à gérer les implications d'éventuelles nouvelles faillites de grandes institutions financières, à l'image de celle de la banque Lehman Brothers en 2008, considérée comme le début de la crise qui a frappé l'économie mondiale.

Dans un document appelé "Conséquences des réformes de la régulation sur les institutions financières grandes et complexes", le FMI a appelé à une "coordination mondiale pour établir des mécanismes efficaces de démantèlement et de partage des tâches pour gérer les institutions multinationales en faillite".

Ces mécanismes n'existent pas plus aujourd'hui qu'il y a deux ans, quand la gestion de la crise connue par la banque d'affaires américaine avait été compliquée par le manque de communication entre les régulateurs de la multitude de centres financiers dans lesquels elle était active. Or "les faillites futures sont inévitables", a souligné l'institution. "Un accord sur les régimes transnationaux de démantèlement doit être une priorité élevée", et "avancer sur ces questions exigera un engagement politique aux plus hauts niveaux", a-t-il considéré.

"C'est une priorité essentielle, à notre avis au FMI, que les grands centres financiers se mettent d'accord sur un cadre et sur les principes de coordination, les procédures, qui seraient en place pour gérer les risques de faillite comme  celle de Lehman", a expliqué à la presse l'auteure principale de cette note, Ceyla Pazarbasioglu.
Sinoue
 
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Message par redsamourai » 04 Nov 2010, 10:13

Apparamment, les institutions financières cherchent plutôt à faire l'inverse, par peur des "prophéties auto-réalisatrices" (dire qu'une banque va faire faillite entraîne un départ des dépots/un refus de lui prêter du fait de la défiance provoquée par l'annonce: résultat, si une banque sans difficulté financière spéciale peut se retrouver en faillite alors que sa situation était loin d'être aussi "préoccupante" avant la mise en circulation de la rumeur)...

L'assurance avec laquelle ils semblent parler de la faillite de trusts transnationaux n'est certainement pas à prendre à la légère...
redsamourai
 
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Message par redsamourai » 04 Nov 2010, 10:19

Dans la série "La crise n'est pas finie", un autre article du Monde: les USA font tourner la planche à billet à fond. Qui osera de nouveau dire que les politiques monétaires, c'est fini car on a tiré les leçons de 1929?

En tout cas, lorsque les autres pays en auront marre de ces dévaluations rampantes et s'y mettront aussi franchement, le bordel montera d'un sacré cran. ça laisse présager un sacré nombre d'offensives contre les travailleurs dans les mois qui viennent!


a écrit :La Fed va injecter 600 milliards de dollars dans l'économie américaine
LEMONDE.FR | 03.11.10 | 12h22  •  Mis à jour le 04.11.10 | 07h26

A l'issue d'une réunion de deux jours, la Réserve fédérale (Fed), la banque centrale états-unienne, a annoncé un nouveau programme de rachat de bons du Trésor. Cette manœuvre, dénommée "quantitative easing", devrait permettre dans sa première phase l'injection de 600 milliards de dollars (426 milliards d'euros) dans l'économie, à raison de 75 milliards de dollars par mois, chiffre autour duquel s'est fait le consensus des économistes. Le but de l'opération est de doper une reprise jugée trop faible que les électeurs américains ont durement sanctionnée hier en chassant la majorité démocrate de la Chambre des représentants.

Malgré la reprise de l'activité industrielle, le chômage stagne autour des 10 % depuis plusieurs mois et la consommation des ménages peine à décoller. Or le dynamisme du marché de l'emploi fait partie du mandat de la Fed, outre la stabilité des prix. L'inflation extrêmement basse (bien en dessous de l'objectif des 2 % inscrits dans le mandat de la Fed) fait en outre craindre une spirale déflationniste similaire à celle qui handicape la croissance japonaise depuis près de quinze ans.


PRINCIPAL INSTRUMENT DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE AMÉRICAINE

Le quantitative easing, ou "QE", est une manœuvre bien connue des banques centrales : s'appuyant sur une recherche de Joseph Gagnon (PDF en anglais), un ancien économiste de la Fed, elle consiste simplement à faire tourner la planche à billets et à racheter (entre autres) des bons du Trésor dans l'espoir de faire baisser les taux d'intérêt et accélérer l'inflation. Selon un calcul effectué par la Fed, cité par le WSJ , un rachat de 600 milliards de dollars de bons a le même effet qu'une baisse de 0,5 % des taux d'intérêt de court terme. La hausse des prix est ainsi compensée par un accès plus facile au crédit. Le QE apparaît donc actuellement comme un des seuls instruments de politique monétaire susceptible de dynamiser la consommation.
Ce n'est pas la première fois que la Fed utilise le QE : depuis 2008, elle a injecté la somme de 1 700 milliards de dollars dans l'économie américaine. Mais en décidant d'y recourir à nouveau, la Fed lance un signal fort : elle utilise pour la première fois le QE comme un instrument de politique économique de routine, souligne le Financial Times.


UNE STRATÉGIE  EFFICACE, MAIS PAS SANS RISQUES

Si le succès de la précédente opération de QE est encourageant, il n'est pas sans conséquence, soulignent ses détracteurs, notamment pour la Fed elle-même. Si les taux repartent à la hausse, même très peu, cela a pour effet de considérablement diminuer la valeur du portefeuille du Trésor. Ce qui ne pose toutefois aucun problème tant que le Trésor n'a pas besoin de vendre des titres, répliquent les partisans du QE.
D'éminents gestionnaires de portefeuilles, comme Bill Gross de Pacific Investment Management Company, et Jeremy Grantham de Grantham Mayo Van Otterloo & Company, voient quant à eux dans ce programme un danger comparable à celui entraîné par un schéma de type "pyramide de Ponzi" : "Cette injection de liquidités augmente le prix des bons pour créer l'illusion de gains annuels élevés, mais au final c'est une impasse quand ces prix ne peuvent aller plus haut", a déclaré Bill Gross dans une lettre à ses clients.

Du côté des changes, le QE a également des effets non négligeables. Les taux d'intérêt réels de la Fed flirtant déjà avec le zéro, le QE ne peut avoir pour effet que de détourner davantage les investisseurs vers les devises étrangères. Le dollar fait désormais figure d'épouvantail : la monnaie américaine a perdu 7,5 % depuis juin. Victime collatérale : l'euro, qui a franchi le seuil de 1,40 dollar en septembre.
Lucide, le président de la Fed, Ben Bernanke, a tenu à préciser qu'"à elles seules, les banques centrales ne peuvent sauver l'économie" et s'est montré prudent quant à l'ampleur des conséquences du QE.  Seulement, a-t-il rappelé, "ne rien faire n'est pas une option". L'action de la Fed apparaît donc comme essentielle, surtout au moment où la perte de la majorité démocrate à la Chambre des représentants rend très improbable le lancement d'une nouvelle politique fiscale pour stimuler la reprise.


DES DOMMAGES COLLATÉRAUX IMPORTANTS

Si les milieux économiques guettent le communiqué de la Fed avec une certaine appréhension, c'est parce que le QE, bien qu'étudié pour répondre aux besoins nationaux, a des effets bien au-delà des frontières américaines : une partie importante des liquidités créées se retrouvent dans les circuits économiques étrangers, notamment dans les pays émergents. En effet, les investisseurs, découragés par les faibles rémunérations proposées aux Etats-Unis du fait des taux d'intérêt bas, se tournent en toute logique vers les économies les plus dynamiques. Avec des taux de croissance supérieurs à 5 %, la Chine, l'Inde ou encore le Brésil sont les premiers touchés.

Or l'afflux de liquidité a un effet dramatique sur l'inflation des pays en développement. L'Inde, qui doit déjà faire face à une forte hausse du prix des denrées alimentaires, vient d'annoncer un durcissement de sa politique monétaire avec une hausse à 6,25 % de son taux directeur à court terme. Une nécessité pour ce pays qui compte encore plusieurs centaines de millions de pauvres. L'Australie, dans une moindre mesure, est elle aussi touchée et vient d'annoncer un relèvement de son taux directeur à court terme à 4,75 %. La banque centrale chinoise leur a emboîté le pas mardi et déclaré qu'elle s'apprêtait à prendre des mesures similaires.
Autre conséquence du QE, et pas des moindres, les analystes prévoient une hausse notable du prix du pétrole dans les prochaines semaines, dopé par l'arrivée de l'hiver dans l'hémisphère Nord, la hausse constante de la demande des pays émergents et l'afflux de capitaux dans ces pays. Un baril de pétrole dont le prix tournerait autour de 100 dollars est envisagé pour 2011.


Audrey Fournier

redsamourai
 
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Message par Antigone » 20 Nov 2010, 22:00

Après les 110 milliards de la Grèce, 80 milliards d'euros devraient être utilisés pour sauver l'Irlande et ses banques. On peut s'attendre à ce que dans les prochaines semaines une somme équivalente vienne au secours du Portugal. Par conséquent ce seront bientôt 300 milliards d'euros, soit les 2/3 du fonds européen de stabilité, qui auront été bouffés pour maintenir à flôt des pays mineurs de la zone euro.

Le prochain sur la liste sera l'Espagne, un poisson d'un autre gabarit. Si les banques espagnoles sont aussi exposées dans la dette de son voisin portugais que les banques du Royaume-Uni sont imbriquées dans le système bancaire irlandais, l'effet domino pourrait même s'accélérer.
En tout cas, ce qui est sûr c'est que le reste de l'enveloppe européenne, même en raclant les fonds de tiroirs, sera très insuffisant pour sortir d'affaire la 9e puissance économique mondiale. D'ailleurs elle est déjà dans la ligne de mire des fonds spéculatifs. Et si jamais la chute de la maison espagnole ne suffit toujours pas à faire effondrer l'UE, il y aura encore l'Itale ! Selon les projections du FMI, la dette des pays "riches" atteindra 110 % de leur PIB en 2015...

Pour prendre une pièce importante, il faut au préalable fragiliser son environnement et affaiblir ses défenses. La stratégie ne fonctionne pas que pour les échecs. Si les métastases continuent de progresser au même rythme, on peut prévoir le krach obligataire pour l'automne 2011. Ce ne sera alors plus la peine d'appeler une ambulance: il n'y aura plus d'ambulance.

a écrit :La Tribune - 18 nov 2010
http://www.latribune.fr/actualites/2010111...-s-accroit.html

La pression sur les émissions de dette espagnoles s'accroît

Conséquence de la crise irlandaise et des craintes de contagion à la péninsule ibérique, l'Espagne a émis ce jeudi 3,654 milliards d'euros d'obligations à 10 et 30 ans à des taux en nette hausse. Le Trésor espagnol a certes émis un montant en ligne avec la fourchette de 3 à 4 milliards d'euros de dette qu'il souhaitait placer, mais il a dû concéder un taux de 4,61% sur les 2,6 milliards d'euros de titres arrivant à maturité en octobre 2020, contre 4,14% lors de l'opération similaire réalisée le 16 septembre.

En raison du rendement proposé, supérieur de près de 200 points de base (soit 2%) à celui du taux à 10 ans allemand, la demande des investisseurs s'est révélée très solide, totalisant 4,7 milliards d'euros.

Pour l'émission à échéance juillet 2041, la demande a atteint 2,2 milliards d'euros pour un montant finalement émis de 1,1 milliard d'euros, à un taux de 5,48%. Ce dernier a lui aussi nettement augmenté par rapport au taux de 5,07% consenti le 16 septembre. L'Espagne avait déjà vu ses taux d'emprunt augmenté ce mardi lors de l'émission de 4,9 milliards d'euros d'obligations de court terme arrivant à échéance dans 12 et 18 mois.

Risque de contagion à l'Espagne et au Portugal

En raison des situations budgétaire et économique difficile des PIGS (Portugal, Irlande, Grèce, Espagne), les autorités européennes craignent une contagion des tensions entourant la dette irlandaise à d'autres pays « périphériques ». Engluée dans le sauvetage de son système bancaire, qui pourrait lui coûter jusqu'à un tiers de son PIB, l'Irlande a vu son taux à 10 ans bondir de 4,7% début janvier à presque 9% le 11 novembre dernier. Ce jeudi, ce taux est redescendu à 8,03%, alors qu'une aide au secteur bancaire et à l'Etat irlandais se profile. Les taux à 10 ans espagnols et portugais ont de leur côté augmenté à respectivement 4,66% et 6,70%, contre 3,97% et 4,06% début janvier.


Cette semaine j'ai jeté un oeil sur les taux obligataires sur 10 ans:
Royaume-Uni: 3,4 %,
France: 2,9 %,
USA: 2,7 %,
Allemagne: 2,6 %
Antigone
 
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Message par Antigone » 24 Nov 2010, 23:52

Le krach obligataire sur les dettes souveraines menace en Europe. L'offensive des fonds spéculatifs se précisent. Les taux de l'Espagne ont dépassé 4,8 % et se rapprochent des 5 %, le point de non-retour. On commence à se tourner avec suspicion et inquiétude vers la banque Santander, pré-classée banque systémique par les argentiers du G20, qui émet depuis quelques jours des "cr !...crr !...crrr !"
A la BCE, on entasse comme si de rien n'était les liasses d'euros qui vont être jetées joyeusement par la fenêtre... car qui est assez naïf pour croire que la Grèce, l'Irlande, le Portugal rembourseront un jour ces centaines milliards ?

Les éditos les plus pessimistes se succèdent dans la presse éco.
Il y a quelques mois encore, il y avait une unanimité pour nous convaincre de réduire de la façon la plus urgente les déficits publics. Aujourd'hui on voit de plus en plus d'économistes critiques venir sur les plateaux, sans cravate et la mine défaite, pour nous préparer psychologiquement au pire, à un effondrement inévitable.
"Désolé, il n'y aura pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde...."
Les milieux économiques, qui hier encore vantaient l'efficacité des plans d'austérité, ont fait une croix sur une sortie de crise en douceur et se résignent à présent à devoir affronter dans les prochains mois un krach obligataire avec toutes ses conséquences.
On calcule fièvreusement les échéances car beaucoup d'emprunts avec plein de zéros arriveront à terme au cours du premier semestre 2011. Les remboursements pourraient s'effectuer sur un air de flamenco endiablé. La dette espagnole s'élèverait à 820 milliards d'euros (ce qui n'est pas excessif compte tenu de son PIB, mais le poisson est assez gros pour faire déborder l'aquarium). La France y serait exposée à 22 %, l'Allemagne à 20 %, le Royaume-Uni à 18 %. On estime qu'un sauvetage de l'Espagne coûterait pas loin de 500 milliards d'euros et engloutirait l'UE toute entière. Certains se demandent si cela vaudrait encore le coup de payer.

Pourtant ce temps, un autre krach, peut-être encore plus ravageur, menace outre-atlantique.
Des Etats "riches" comme la Californie, la Floride et nombre de grandes villes surendettées sont au bord de l'implosion. Les taux obligataires à 10 ans sur les dettes municipales sont sur le point d'atteindre les 3 %. La situation est devenue si alarmante que les émissions d'obligations ne trouvent plus preneurs. Le S&P municipal américain est en chute libre. Le même mouvement que celui observé avant le krach de septembre 2008 !
Ces américains aisés qui depuis des années, encouragés par leurs politiciens locaux, ont achèté des obligations les yeux fermés, par pur esprit patriotique et pour soutenir leur train de vie face à la concurrence de la ville d'à côté, se rongent aujourd'hui les sangs car ils pourraient être ruinés du jour au lendemain si jamais tout volait en éclats.

Le méga show de QE2, quant à lui, part en jus de boudin.
La technique qui permettait la dévaluation compétitive semblait imparable... sauf qu'elle avait toujours foiré. Aucun risque d'inflation puisque les prix étaient plombés par un environnement ultra-concurrentiel. Mais voila, la planche à billets de la Fed aura déversé sur les marchés ce mois-ci 75 milliards de dollars pour rien. Bernanke pensait rendre l'économie américaine compétitive en faisant baisser le dollar, et le voici qui monte, qui monte, qui monte... Il a complètement oublié d'intégrer dans ses prospectives la possibilité d'une nouvelle crise de la dette en Europe. L'euro qui s'appréciait à 1,40  au moment de l'annonce du QE2 était tombé ce matin à 1,33 .
Ironie de l'histoire, les monnaies se battaient il y a quelques jours encore pour valoir moins que leurs concurrentes. Leurs voeux pourraient être exaucés au-delà de toute espérance: le krach va les désintégrer !
"Osez, osez Joséphine. Plus rien ne s'oppose à la nuit. Rien ne justifie."

a écrit :Money week (La Vie financière) - 24 nov 2010
http://www.moneyweek.fr/20101142765/consei...tion-recession/

D’Europe ou des Etats-Unis: d’où viendra le K.O. obligataire ?
par Cécile Chevré

« L’Irlande, c’est pire que la Grèce ! », titraient ce matin Les Echos, pourtant peu habitués à autant de pessimisme. C’est vrai que la situation de l’Irlande continue d’inquiéter…

Nous avons forcément l’oeil fixé sur notre nombril. C’est ce dont je me suis rendue compte hier en regardant ce qu’écrivaient mes collègues américains sur la crise irlandaise. A part une petite mention ici ou là, les soucis irlandais ne semblent pas particulièrement intéresser les Américains. Pourtant, hier, les marchés ont laissé l’angoisse s’exprimer: le CAC 40 a perdu - 2,47 %, l’EuroStoxx 50 - 2,56 % et le FTSE - 1,75 %.

L’Europe, certes, c’est loin. Et vu de l’autre côté de l’Atlantique, la crise irlandaise est très simple.
D’une certaine manière, les Américains ont raison. Ils ont l’avantage de la distance, ne se sentent pas concernés par les dissensions internes à l’Europe ou par les craintes d’effondrement de l’euro. Vu des Etats-Unis, la crise irlandaise n’est qu’une nouvelle manifestation de la crise de la dette publique. Après la Grèce, c’est maintenant le tour de l’Irlande. Puis cela sera au tour du Portugal et enfin de l’Espagne. Et là cela fera mal parce que le sauvetage de la péninsule ibérique nous coûtera très cher.

Mais la quasi-indifférence américaine s’explique aussi par le fait que chez eux cela ne va pas mieux que chez nous. Peu de médias français ou européens ont accordé de l’attention au Foreclosure Gate ou encore à la menace des muni-bonds. Des menaces qui sont pourtant bien réelles au pays de l’Oncle Sam.

Petit tour d’horizon des sujets d’inquiétude côté américain.

1. Les conséquences du quantitative easing (QE).
En Europe, le nouveau programme d’assouplissement monétaire de la Fed ne fait plus l’actualité mais les Américains commencent à sérieusement s’inquiéter de ses effets secondaires. Il y a quelques jours, 23 personnalités du monde de la finance et de l’économie ont adressé une lettre à Ben Bernanke lui enjoignant de ne pas mettre en oeuvre son QE2. Selon les signataires, le QE2 n’aura aucun effet notable sur l’économie (déficit commercial, chômage…) mais créera à coup sûr une inflation incontrôlable.
La Fed a quant à elle revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2011 et prévoit un chômage à 9% pour toute l’année prochaine. Les Etats-Unis sont loin d’être sortis d’affaire et le remède prodigué par Bernanke pourrait encore aggraver la situation.

2. Les muni-bonds.
Deuxième sujet d’inquiétude outre-Atlantique: les menaces de faillites qui pèsent de plus en plus sur de nombreux Etats et municipalités.
Pour se financer, les Etats et les municipalités américains ont émis des obligations et se sont endettés. Sauf que, la crise est passée par là, les rentrées fiscales ont chuté et les municipalités n’ont plus été capables de rembourser. Le mécanisme est toujours le même: trop de crédits accordés à des emprunteurs qui ne sont plus solvables. Prenons le cas de Los Angeles. 2,3 milliards de dollars de dettes, une somme qui pourrait doubler d’ici 5 ans. La ville doit continuer à s’endetter pour payer ses fonctionnaires et son fonctionnement mais elle est obligée de le faire à un taux de plus en plus élevé car sa note a été dégradée par les agences de notation.

Et la situation empire au fur et à mesure que la récession s’installe.
Deux dates risquent de mettre le feu aux poudres, comme l’expliquait Addison Wiggin dans La Chronique Agora lundi dernier:

« Le 31 décembre 2010: Le financement des Build America Bonds tourne court. Ces obligations faisaient partie du plan de relance économique adopté début 2009, subventionnant les coûts des municipalités par des projets de travaux publics atteignant la coquette somme de 150 milliards de dollars ». « Cette année, environ un quart de toutes les émissions de muni-bonds ont été des Build America Bonds. A moins que le Congrès, contrôlé par les démocrates « en sursis », ne réagisse rapidement, cet argent fera ses adieux dans six semaines ».

« Le 30 juin 2011 : Encore plus d’aides fédérales expirent à cette date — certaines d’entre elles autorisées par le plan de relance, et d’autres par le plan d’aide à l’emploi adopté l’été dernier, totalisant 150 milliards de dollars supplémentaires à ce jour. Sans cet argent, les états américains auraient déjà annulé un grand nombre de programmes, y compris l’assurance chômage et Medicaid ». « La probabilité que la nouvelle Chambre, à présent sous le contrôle des républicains, élargira cette aide va de mince à aucune ».

« Le jour où il faut régler les comptes n’est jamais amusant. Cela le sera d’autant moins pour les épargnants et les retraités qui ont acheté des muni-bonds parce qu’on les avait jugés comme étant une source sûre de revenus de retraite éternellement exonérés d’impôts ».
« L’iceberg qui se devine sous la surface: une foule de plans de retraite privés et publics dépendent eux aussi des muni-bonds ».

De l’Europe ou des Etats-Unis, la menace de krach obligataire se fait de plus en plus présente.
Antigone
 
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