Attentats à Madrid : au moins 173 morts

[poum]

le ministre de l'intérieur espagnol a dit a 20:20 h par TV que
la policier a trouvé un camion dans un peuple proche à Madrid
(Alcala de Henares) avec 7 détonateurs et une casette en arabe avec
versículos du Corán (doncs piste islamiste)... mais insiste sur le fait que la principale ligne de recherche continue en étant ETA

[zejarda]

je comprends pas, quel double language?
bein sur d'accord avec ça

Rien ne justifie que des bombes fassent exploser la tete des gens. Rien et ce pour aucune revendication meme légitime !.

Mais je ne vois pas de double language, ici dans ce fil!

[gzzz]

Honnettement je connais pas du tout ce que défend ETA, est-ce que des partcipants du forum pourraient m'eclairer ? Par ce qu'a priori je trouve le nationalisme genre ETA (patrie et liberté :headonwall: ) encore plus gerbant que leurs attentats, que celui-la en fasse parti ou pas.

[lohen]

Que l'ETA des années soixante dix ( celle qui fit sauter Carrero Blanco quand Franco garrotait les militants basques...) ne soit plus exactement celle d'aujourd'hui, c'est vrai et tristement vrai...
Mais il ne faut oublier que le Royaume d'Espagne d'aujourd'hui a endossé les chèques tirés par le franquisme. Pas d'ammistie à la mort de Franco, les délicates actions du Bataillon Basque Espagnol ou des GAL avec le soutien de l'Etat français, la litanie des prisonniers politiques basques, la mise hors -la-loi de Battasuna, etc...

Pour notre réflexion, ci-dessous un texte de Stéphane JUST de 1986 consacré au terrorisme....
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Comité pour le redressement politique  et organisationnel du PCI

Note  politique sur le terrorisme.

Condamnation  du terrorisme aveugle
Les attentats terroristes aveugles commis depuis le début septembre ont fait à ce jour neuf morts, de nombreux blessés graves, des dizaines de blessés plus ou moins légers. Les marxistes, les trotskystes, ceux qui combattent pour la révolution prolétarienne en France, la reconstruction de la IV° Internationale, instruments indispensables à la victoire de la révolution prolétarienne se situent d'un seul et unique point de vue que Léon TROTSKY a parfaitement défini dans son texte, "Leur morale et la nôtre" :

"Le moyen ne peut être justifié que par la fin. Mais la fin a aussi besoin de justification. Du point de vue du marxisme, qui exprime, les intérêts historiques du prolétariat la fin est justifiée si elle mène à l'accroissement du pouvoir de l'homme sur la nature et à l'abolition du pouvoir de l'homme sur l'homme.

Serait-ce que pour atteindre cette fin tout est permis ? nous demandera sarcastiquement le philistin, révélant ainsi qu'il n'a rien compris. Est permis, répondrons-nous tout ce qui mène réellement à la libération des hommes. Cette fin ne pouvant être atteinte que par les voies révolutionnaires, la morale émancipatrice du prolétariat a nécessairement un caractère révolutionnaire. De même qu'aux dogmes de la religion, elle s'oppose irréductiblement aux fétiches, quels qu'ils soient, de l'idéalisme, ces gendarmes philosophiques de la classe dominante. Elle déduit les règles de la conduite des lois du développement social, c'est-à-dire avant tout de la lutte des classes qui est la loi des lois".

De là résulte que les marxistes, les trotskystes utilisent, et sont pour l'utilisation de tous les moyens qui élèvent la conscience et l'homogénéité politique du prolétariat, qui lui ouvrent la voie de la révolution prolétarienne, de la prise du pouvoir, du socialisme et qui affaiblissent la société, l'Etat bourgeois. Ils condamnent tout ce qui va en sens inverse. C'est de ce point de vue qu'ils jugent du terrorisme comme de toute autre chose et qu'ils prennent position vis-à-vis de lui. Ils condamnent sans appel le terrorisme aveugle dont ressortent les attentats qui ont lieu à Paris, contre la synagogue d'Istambul, les détournements d'avions dont les passagers sont pris en otages, quels que soient les inspirateurs et les auteurs. Pour l'essentiel, les victimes font partie de la population laborieuse. Ces attentats jettent le désarroi dans les masses. Ils contribuent au renforcement de la police, de l'appareil répressif; à "justifier" le viol des libertés démocratiques, politiques et civiles, les lois répressives; à l'accélération de la marche à l'Etat policier. Ces attentats terroristes aveugles ont immédiatement renforcé la position politique du gouvernement Chirac, ennemi direct de la classe ouvrière, de la population laborieuse, de la jeunesse française et contre lequel le mouvement ouvrier, ses diverses organisations doivent s'unir.

Ne pas tout confondre : il y a terrorisme et terrorisme
Il faut distinguer. Trotsky souligne dans "Leur morale et la nôtre" :
" Le terrorisme est-il ou non admissible du point de vue de la "morale pure" ? Sous cette forme abstraite la question est pour nous vaine. Les bourgeois conservateurs suisses décernent encore des éloges officiels au terroriste Guillaume Tell. Nos sympathies vont sans réserve aux terroristes irlandais, russes, polonais, hindous, combattant un joug politique et national. Kirov, satrape brutal, ne suscite en nous aucune compassion. Nous ne demeurons neutres l'égard de celui qui l'a tué que parce que nous ignorons ses mobiles. Si nous apprenions que Nikolaev a frappé consciemment dans le dessein de venger les ouvriers dont Kirov piétinait les droits nos sympathies iraient sans réserve au terroriste".

Trotsky comme Lénine, étaient des marxistes russes. Ils avaient combattu politiquement le terrorisme en Russie, en lui opposant la construction d'un parti ouvrier révolutionnaire marxiste, la mobilisation et l'action révolutionnaires des masses pour renverser l'autocratie. Mais ils ne pouvaient confondre des actions terroristes comme celle qui avait tué, le 13 mars 1881, le tsar Alexandre II  et le terrorisme aveugle, comme nous ne pouvons les confondre. On peut discuter de l'opportunité, voire de la réalité de l'attentat qui a eu lieu contre Pinochet, le terrorisme de ce genre pouvant être manipulés voire même n'être qu'une pure et simple provocation montée pour le pouvoir. S'il s'agit d'un acte terroriste dans le dessein de venger les ouvriers", la population laborieuse, la jeunesse, dont le sanglant dictateur Pinochet piétine les droits, notre sympathie va sans réserve au(x) terroriste(s)". Lorsque l'IRA fait sauter le yacht de Lord Mountbatten, le lord étant à bord, notre sympathie va entièrement à l'IRA; lorsque l'ETA fait sauter la voiture de l'amiral Carrero Blanco, le 20 décembre 1973 en plein Madrid notre sympathie va entièrement à l'ETA. Ainsi que le précise TROTSKY :

"Ce qui (dans ces cas) décide à nos yeux, ce n'est pas le mobile subjectif, c'est l'utilité objective.  Tel moyen peut-il nous mener au but? Pour le terrorisme individuel, la théorie et l'expérience attestent contraire. Nous disons au terroriste : il n'est pas possible de remplacer les masses. Ton héroïsme trouverait à s'appliquer utilement au sein d'un mouvement de masses".

Cela n'épuise pas la question du terrorisme. Poursuivant sur ce thème, Trotsky ajoute  :

"Dans les conditions d'une guerre civile, l'assassinat de certains oppresseurs cesse d'être du terrorisme individuel. Si un révolutionnaire faisait sauter le général Franco et son état-major, on doute que cet acte puisse susciter l'indignation morale, même chez les eunuques de la démocratie. En temps de guerre civile, un acte de ce genre serait politiquement utile".

Fondamentalement le responsable : L'impérialisme
On ne peut pas non plus considérer comme du terrorisme aveugle les opérations qui ont fait sauter les quartiers des troupes françaises et américaines débarquées à Beyrouth, opérations qui ont contraint les gouvernements français, américain et italien, à retirer leurs troupes de Beyrouth. Les troupes françaises, américaines et italiennes étaient à Beyrouth pour imposer la "solution” impérialiste au Liban. Leur présence à Beyrouth était combinée et complémentaire à l'agression israélienne contre le Liban, véritable terrorisme collectif exercé contre la population qui habite ce pays, ce que les massacres perpétrés à l'encontre des palestiniens des camps de Sabra et Chatilla ont illustré.

Le "Comité pour le redressement politique et organisationnel du PCI" combat pour la construction du parti ouvrier révolutionnaire de la IVe Internationale. C'est au nom de la révolution prolétarienne pour un finir avec le pouvoir, les gouvernements, l'Etat bourgeois, la société bourgeoise, l'impérialisme, pour le pouvoir ouvrier et le socialisme, qu'il condamne le terrorisme aveugle quelles qu'en soient les formes et dans quelque pays où il est pratiqué. C'est dire qu'il condamne tout autant l'espèce "d'union nationale" qui s'est réalisée derrière le gouvernement Chirac, sous prétexte de combattre le terrorisme, "union nationale" à la laquelle participe le PS et le PCF et les appareils des organisations syndicales.

Fondamentalement c'est le capitalisme qui porte la responsabilité d'innombrables carnages, petits et grands et parfois gigantesques comme les deux guerres mondiales et tout ce qui les à préparées, est allé avec elles ou s'en est suivi. Régime d'exploitation des grandes masses par une minorité, il implique la violence permanente des exploiteurs contre les exploités pour maintenir et aggraver l'exploitation. L'expansion coloniale et la constitution des empires coloniaux sont des pages de violence particulièrement sanglantes de l'histoire du capitalisme. Inhérents au capitalisme, à son époque impérialiste, le colonialisme et la lutte pour le partage du monde entre grands rapaces impérialistes n'ont pas disparu du fait de la dislocation des empires coloniaux. Ils se développent au moyen d'intrigues ouvertes ou souterraines, d'interventions de toutes sortes (militaires, économiques, politiques), directes ou masquées, en utilisant les bourgeoisies plus ou moins nationales, plus ou mains compradores de ces pays semi-coloniaux formellement indépendants, ces bourgeoisies s'efforçant de jouer leur propre jeu.

Le Moyen-Orient est une région du monde où ces intrigues et ces menées se développent particulièrement, cela contre l'aspiration des peuples à une indépendance nationale réelle. Au lendemain  de la IIème guerre mondiale, contre l'aspiration des peuples à accéder à une indépendance nationale réelle, l'impérialisme, principalement l'impérialisme américain, appuyé par la bureaucratie du Kremlin, y a constitué l'État compradore d'Israël, son gendarme au Moyen-Orient. L'établissement de l'État d'Israël a exigé l'appropriation de la Palestine du peuple palestinien, une grande partie était expulsée de Palestine, une autre partie demeure sous le joug de l'État d'Israël. depuis, la lutte du peuple palestinien pour récupérer son pats est le symbole de la lutte des peuples du Moyen-Orient contre l'oppression et l'impérialisme.

L'impérialisme français : le Liban, le Moyen-Orient
L'impérialisme français est engagé jusqu'au cou au Moyen-Orient un raison de l'héritage colonial, de sa tradition, des intérêts qu'il y a maintenus et de ceux qu'il y a développés. A la fin de la première guerre mondiale, en  rivalité avec l'impérialisme anglais, il a participé au dépeçage de l'empire turc. Il obtenait que la Syrie et la Liban soient placés sous "mandat" français. La Mésopotamie et la Palestine étaient placées sous "mandat" anglais. A la fin de la Ile guerre mondiale les impérialismes français et anglais étaient contraints de retirer leurs troupes de ces pays. Mais tandis que, peu à peu, l'impérialisme anglais décrochait du Moyen-Orient et était relayé par l'impérialisme américain, l'impérialisme français s'accrochait, particulièrement au Liban. Il s'enfonçait toujours plus dans les intrigues, les combinaisons, les interventions politiques, économiques et militaires, complexes, ouvertes au masquées que le maintien de l'impérialisme et les rivalités inter-impérialistes entraînent. De plus, le capitalisme français est le troisième exportateur mondial d'armes. La vente d'armes est un des postes principaux de la balance commerciale française et la production d'armements un des rares domaines où le capitalisme français est au premier rang des techniques de pointe. Or, le Moyen-Orient est un des principaux marchés d'armements du capitalisme français.

Il est impossible de dire quels sont les inspirateurs, les organisateurs, les réalisateurs des attentats aveugles qui ont eu lieu ces dernières semaines à Paris - tout au mains au moment actuel. Mais de toute évidence, ils n'exprimant pas les intérêts des peuples du Moyen-Orient et d'ailleurs. Ces attentats ont comme conséquence politique de renforcer le gouvernement Chirac, de l'aider dans sa politique répressive, d'instauration de I'État policier, de mise en cause des libertés démocratiques, dont le droit d'asile et la politique anti-immigrés, politique qui va de pair avec son offensive contre les conditions de travail et d'existence de la population laborieuse de France de toutes origines. Ces attentats ont aussi comme conséquence d'aider l'impérialisme en général, l'impérialisme US en particulier, dans sa politique criminelle, déclenchée au nom de la lutte contre "le terrorisme", en réalité contre les peuples du Moyen-Orient au d'ailleurs, dont le raid contre la Libye à été un exemple. L'effet monstrueux et dévastateur de ce raid dépasse mille fois les effets des attentats terroristes aveugles qui ont eu lieu ces dernières semaines à Paris. Les attentats aveugles dont à été victime la population parisienne sont des remous provoqués par la présence, les intrigues de l'impérialisme français au Moyen-Orient et au Liban.

L'impérialisme français, hors du Liban et du Moyen-Orient
Pour que cessent les attentats terroristes aveugles, comme pour que soient relâchés les "otages" français détenus au Liban, il est une solution : l'impérialisme français hors du Liban et du Moyen-Orient; assez des intrigues et des manœuvres ouvertes et souterraines qui visent à défendre les intérêts des capitalistes français dans cette région du monde, y compris ceux des marchands de morts. La classe ouvrière française n'a aucun intérêt au Liban et au Moyen-Orient. Ou plutôt, elle a tout intérêt à ce que les peuples de ces pays puissent user du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. La population laborieuse française, les organisations du mouvement ouvrier français doivent s'unir pour imposer le retrait total du Liban et du Moyen-Orient de l'impérialisme français.

Défense des libertés démocratiques
Sous prétexte de "lutte contre le terrorisme" le gouvernement CHIRAC accentue sa politique anti-immigrés, il poursuit la mise en cause du droit d'asile (les Basques expulsés et remis à la police espagnole par la police française en quelques semaines). Pas "d'union nationale". Unité des organisations ouvrières, partis (PS-PCF) et syndicats (FO-FEN-CGT) pour la défense intransigeante des libertés démocratiques que sont le droit à l'immigration et le droit d'asile.


Le 26 septembre 1986.

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[Catharos]

Je pense que Wolf a en partie raison, en tout cas par sa manière d'agir Eta ne sert pas les interets politiques de son propre peuple et de la classe ouvrière basque... Euskadi ta astakasuna c'est quand même une histoire complexe, dont nos camarade de la LKI ont été... La provocation policière existe aussi, les centaines d'Etarras comdamnés à des milliers d'années de prison et torturés, c'est aussi une réalité politique... De fait rien ne peut excuser l'assassinat d'ouvriers de lycéens, bref de victimes aussi de l'Etat Espagnol d'Aznar... Quoiqu'il arrive Aznar récolte aussi le fruit de sa politique, le problème c'est que des anonymes payent pour rien. La violence au pays basque, la Kalle boroka est très présente, Eta a laminé des générations de ses militants dans une lutte sanglante et inutile, dans ses résultats... Organiser la classe ouvrière basque, organiser la riposte anticapitaliste, vouloir l'independance et le socialisme, cela pourrait avoir un sens. En tout cas, la lutte pour l'independance basque n'est pas porté que par Eta et si Eta est le coupable de l'attentat, c'est au milieu des siens même qu'elle sera desavouée... C'est cette contradiction que je n'arrive pas à résoudre, et qui me fait penser que rationellement Eta n'avait pas interet à faire cela, enfin on verra bien.