Bolivie

Dans le monde...

Message par Screw » 16 Oct 2003, 15:32

Il faut le reconnaître Morales a toujours été très clair et il n'y avait pas d'illusions à avoir...

Avez-vous des informations sur l'extrême-gauche bolivienne?
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Message par stef » 16 Oct 2003, 17:29

stef
 
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Message par Louis » 16 Oct 2003, 20:03

moi j'ai reçu ça dans mon email

CITATION Pour affirmer la solidarité avec le peuple bolivien en lutte contre la répression sanglante et le bradage du pays au multinationales (plus de 70 morts en un mois), rassemblement Samedi 18 à 15h au parvis du Trocadéro, à l'appel d'associations boliviennes ( et d'un comité de solidarité en formation).[/quote]

Mais je sais pas du tout ce que c'est (relai d'amis d'amis d'amis)
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Message par boispikeur » 16 Oct 2003, 21:27

Sur le site de RISAL

CITATION Crise sociale et politique en Bolivie
BOLIVIE, DOUCE PATRIE AMÈRE



La Bolivie est en train de vivre une révolution. Les mobilisations dans les villes et à la campagne ont pour objectif de faire tomber un gouvernement néo-libéral et assassin. Le point de départ unificateur de la lutte fut, une fois de plus, la tentative d'offrir l'exploitation et l'exportation du gaz bolivien aux entreprises multinationales. Mais cette question a tout bonnement concentré toutes les diverses offenses, injures et spoliations que les gouvernements successifs ont imposées au peuple bolivien.

par Adolfo Gilly


Les insurgés de la campagne et de la ville exigent la démission du président Lozada. Ce dernier refuse, avec le soutien ouvert de Washington ; de l'armée répressive et des secteurs patronaux boliviens les plus liés à la finance internationale. Ce sont là les trois piliers de l'état-major néo-libéral en Bolivie.

Il y a une similitude avec le mouvement populaire en Argentine de décembre 2001 ; les mouvements populaires exigent que Gonzalo Sanchez de Lozada « s'en aille ». Mais à la différence de l'Argentine, ils ne demandent pas « qu'ils s'en aillent tous ». Les revendications de démission convergent dans la demande d'une Assemblée constituante et d'un gouvernement provisoire qui puisse la convoquer, autrement dit dans la demande d'une autre république et d'un autre gouvernement.

Tout comme en Argentine hier, personne n'a aujourd'hui en Bolivie la légitimité pour parler au nom de tout le mouvement. Mais, par contre, dans le pays andin, les différents secteurs sociaux en rébellion sont parvenus à conserver une forte structuration territoriale et sectorielle, des formes d'organisation et de lutte devenues « culturelles », de vieux savoirs insurrectionnels des Boliviens.

D'autre part, en Argentine, il n'y a pas de tradition de révolution, mais bien de grèves et de grèves générales de dimensions exceptionnelles, sans égal en Amérique latine. La Bolivie par contre a depuis l'époque de la Colonie de grandes traditions insurrectionnelles indigènes, paysannes et minières. Ainsi qu'une révolution populaire radicale au XXe siècle : la Révolution d'avril 1952 où les mineurs armés et le peuple de La Paz ont pris d'assaut les casernes, détruits l'armée et remis au pouvoir le président nationaliste Victor Paz Estenssoro, dont l'élection avait été spoliée.

Le mouvement révolutionnaire qui secoue aujourd'hui la Bolivie couvre tout le pays et a différents foyers : indigènes, mineurs, urbains et populaires. Sa rage et sa bravoure à affronter l'armée, à ramasser ses morts et à repartir à la charge est caractéristique d'un peuple en révolution.

Parce qu'il s'agit d'un peuple qui a accumulé pendant des décennies et des siècles une culture insurrectionnelle dans laquelle tout le monde sait que faire au cours des affrontements puisque ce savoir vient des parents, des grands-parents et des aïeux, proches ou éloignés. Les grands-mères boliviennes indigènes, de jeunes grands-mères pour la plupart, apparaissent sur les images et les photos en train de donner du courage et des pierres à leurs enfants et à leurs petits-enfants afin d'alimenter leurs frondes.

La fronde est une arme ancestrale des insurrections indigènes contre les colons, et c'est la même qui, aujourd'hui, lance des pierres et des cartouches de dynamite contre l'armée. Son maniement s'acquiert dans l'expérience du travail et dans la vie du laboureur, du pasteur ou du mineur.

Ce que font en ce moment les villes et les quartiers de El Alto, La Paz, Oruro, Cochabamba et les communautés aymaras de l'Altiplano ne s'improvise ni se transmet par une proclamation ou un manifeste. On le sait tout simplement par expérience, c'est là l'amer héritage d'une amère patrie faite de nombreuses générations d'opprimés, d'exclus et d'humiliés qui, dans leurs communautés, dans leurs quartiers et dans leurs centres miniers, ont conservé l'honneur et le respect d'eux-mêmes contre le racisme atroce des Seigneurs, des gouvernants et des politiciens urbains. Ce respect d'eux-mêmes déborde aujourd'hui dans une rage et un élan qui constituent la substance anémique de cette nouvelle révolution latino-américaine, de cette insurrection de notre époque dans laquelle, comme certains l'ont dit, la globalisation et le néolibéralisme en avaient terminé avec l'ère des révolutions.

Une révolution n'est pas une fête. C'est un sacrifice obligé et amer. Personne n'y prend part volontairement, mais bien parce qu'il n'y a pas d'autre choix. Aujourd'hui, la globalisation capitaliste et le néolibéralisme financier, qui avaient promis la paix et le paradis, ne sont que la matrice qui engendre d'autres révolutions, avec des sujets nouveaux, héritiers d'anciennes méthodes de combat et motivés par des rages ancestrales. C'est également cette matrice qui engendre des guerres coloniales inégales et cruelles, des résistances sans pitié et sans quartier, comme aujourd'hui en Irak, en Afghanistan, en Palestine et en Tchétchénie... et qui sait où demain ?

Dans ce violent et croissant désordre mondiale dont les points focaux sont au Pentagone et à la Maison Blanche, cette nouvelle révolution bolivienne représente une sauvegarde d'un ordre insurrectionnel et de coutumes éprouvées et polies à travers les âges.

Le lundi 13 octobre, tandis que les indigènes aymaras de l'Altiplano s'apprêtaient à marcher en ordre de bataille sur La Paz, dans tout le centre de cette capitale se sont produits des affrontements entre le peuple rebelle et les militaires. A la tombée de la nuit, à travers les radios populaires, la nouvelle a été propagée selon laquelle l'armée se préparait à prendre ce secteur. Les rebelles se sont alors repliés en bon ordre à 20H00, laissant les rues et les places du centre et dressant des barricades dans les accès aux quartiers pauvres des hauteurs de la ville. Ils ont évité, ainsi, le choc frontal. A l'aube du 14 octobre, les tanks ont repris le contrôle de rues désertes...

Le mardi 14, à midi, des milliers de mineurs de Huanuni - le centre minier où fut fondé en 1944 la Fédération syndicale des travailleurs miniers de Bolivie, la principale force ouvrière de la révolution de 1952 et des années suivantes - ont marché sur la ville de Oruro et, ensemble avec le peuple, ont occupé le centre de cette ville (capitale des mineurs) pour ensuite se préparer à converger sur La Paz. Le jour précédent, les petits commerçant des marchés d'Oruro avaient démarré de la paroisse de la Vierge du Socavón, sous la pluie et le froid de l'Altiplano, afin d'occuper les agglomérations voisines et de se disposer, eux aussi, à marcher sur La Paz.

Tout cela n'est à peine que des descriptions, des instantanés, des moments ponctuels révélateurs d'une situation d'insurrection populaire généralisée. Dans ce mouvement convergent diverses traditions de vie et de combat : aymaras, quechuas, urbains, miniers, cocaleros, routiers, artisans, commerçants pauvres et une innombrable multitude de jeunes à qui l'amère Bolivie de nos temps n'offre rien d'autre que la pauvreté et le chômage.

Cette convergence d'états d'esprits, de formes organisationnelles et de visions politiques différentes peut se lire dans des déclarations publiques, l'une, du Mouvement au socialisme (MAS), mené par le dirigeant cocalero Evo Morales ; l'autre, du mouvement indigène aymara dirigé par Felipe Quispe, « El Mallku ». Tous deux sont députés.

Le document du MAS, qui exige la démission du président et une Assemblée constituante, parle des « gens », de la « société civile », d'un « projet de nation », d'une « démocratie incluante » ; un vocabulaire éloigné des directions politiques et des partis urbains. Le manifeste de la Confédération syndicale Unique des paysans de Bolivie parle quant à elle au nom des « communautés aymaras » et des « communards », elle s'adresse aux « frères et aux soeurs du grand Kollasuyu et du monde » en invoquant « la voix du peuple au visage foncé », en exigeant également la démission du président. Mais elle ne parle pas, comme l'autre, d'une Constituante, ni de « refonder la démocratie ». C'est plutôt un cri de rage ancestral contre l'humiliation, le racisme, la spoliation et l'exploitation, et qui se termine en invoquant les figures de Tupaj Katari et Bartolina Sisa, symboles de la grande insurrection anti-coloniale aymara de 1781 qui avait soulevé l'Altiplano et fait le siège de La Paz, une rébellion qui fut noyée dans le sang par l'armée coloniale espagnole.

Ce sont donc deux insurrections qui convergent dans la défense du gaz, dans la haine envers les forces répressives et dans la démission du président, deux insurrections différentes dans leurs langage, dans leurs objectifs sociaux et dans leur dynamique interne. Il est naturel que ceux qui se reconnaissent dans ces manifestes trouvent bizarre le langage et l'esprit de l'autre. Mais des liens sont rendus possibles par la rébellion minière et ses organisations, par le peuple indigène urbain de El Alto, par les quartiers pauvres de La Paz, de Oruro, de Cochabamba et des autres centres urbains.

Jusqu'à présent, cette insurrection semble résister grâce à l'incroyable volonté de sacrifice des insurgés, mais elle peine à se donner une direction, si pas unique, au moins unifiée autour de quelques objectifs communs. Les éléments et les exigences de la base existent pourtant pour que cela puisse survenir. Mais les injures étant si anciennes et si diverses, il n'est pas simple de se reconnaître les uns les autres dans la poussière, le sang, le bruit et la furie des affrontements contre l'ennemi qui, lui, réprime tout le monde.

C'est pourtant de cette convergence que semble dépendre le destin de cette révolution des indigènes, des paysans, des mineurs, des travailleurs, des petits vendeurs informels, des pauvres, des étudiants, des voisins, des employés et des sans emploi de Bolivie contre un appareil répressif qui continue à tuer sans pitié et sans mesure.
[/quote]

Article original en espagnol : "Bolivia, la suave patria tan amarga",15-10-03.
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Message par Screw » 16 Oct 2003, 21:32

Qu'est-ce que c'est que cette analyse?
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Message par stef » 16 Oct 2003, 21:42

le SU
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Message par boispikeur » 16 Oct 2003, 21:54

CITATION le SU[/quote]

C'est vrai... flippant, non?
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Message par pelon » 17 Oct 2003, 07:39

situation insurrectionnelle d'après Le Figaro.
CITATION
Le mouvement s'étend à l'ensemble du pays en prenant un tour insurrectionnel
Bolivie : les manifestations s'intensifient à La Paz
Une grande marche pacifique de 50 000 personnes a défilé sans incidents dans le centre de La Paz hier pour exiger la démission du président bolivien, Gonzalo Sanchez de Lozada. Retranché dans sa résidence officielle, le président est apparu très isolé après le rejet par l'opposition d'un référendum sur le problème gazier et la démission hier de deux vice-ministres affiliés à la Nouvelle Force révolutionnaire (droite nationaliste). Lundi, quatre ministres avaient déjà quitté le gouvernement. La Paz restait hier coupée du reste du pays et des centaines de touristes étrangers, bloqués dans la ville, attendaient toujours d'être évacués.
Cochabamba : de notre envoyé spécial Adrien Jaulmes
[17 octobre 2003]

La crise du gaz est devenue celle des institutions boliviennes. Plus de trois semaines après le début des manifestations antigouvernementales, rien n'indique un prochain retour au calme en Bolivie. Suscité à l'origine par la décision du gouvernement d'exporter du gaz naturel via le Chili voisin, le mouvement est devenu presque insurrectionnel, et revendique à présent la démission du président Gonzalo Sanchez de Lozada et une réforme des institutions.

L'annonce avant-hier par le gouvernement d'un référendum consultatif sur la politique d'exportation d'hydrocarbures, et la promesse d'une révision constitutionnelle apparaissent donc comme des concessions tardives, alors que le mouvement ne cesse de s'étendre.

Malgré l'intervention brutale de l'armée, qui a fait plus de 40 morts parmi les manifestants depuis le début des troubles, les manifestations se poursuivaient hier à La Paz, la capitale économique, et dans d'autres villes du pays. Des cortèges se sont aussi formés à Santa Cruz de la Sierra, la seconde ville du pays, qui était jusqu'à présent restée relativement calme.

Le dossier du gazoduc a servi de catalyseur à une crise beaucoup plus profonde, puisqu'elle recoupe à la fois les fractures ethniques et économiques de la société bolivienne. Le gros des manifestants est fourni par les «campesinos», ou paysans. Cette appellation assez neutre désigne en fait les Indiens, Aymaras ou Quechuas, descendants directs des populations autochtones, qui constituent encore les deux tiers de la population bolivienne. Leurs révoltes ont ponctué l'histoire de la Bolivie espagnole puis indépendante plus que dans aucun autre pays d'Amérique du Sud. Leur chef de file, Felipe Quispe, a déjà annoncé qu'il refusait de négocier et continue de réclamer la démission du chef de l'État.

L'autre figure de la contestation indienne est Evo Morales, Indien aymara et rival de Sanchez de Loyada à l'élection présidentielle de 2002. Il est aussi le député des «cocaleros», les petits planteurs de coca qui s'opposent violemment à la politique gouvernementale d'éradication de leurs cultures sous prétexte de lutte contre le trafic de cocaïne, soutenue par les Etats-Unis.

Face à cette jacquerie indienne et campagnarde, le président Sanchez de Lozada est quand à lui le parfait symbole de l'oligarchie blanche et espagnole qui dirige la Bolivie depuis l'indépendance au début du XIXe siècle.

Il est aussi le représentant de la grande bourgeoisie d'affaires bolivienne, considérée par les partis d'extrême gauche et une frange du clergé catholique comme plus soucieuse de ses intérêts propres et de ceux de puissantes compagnies nord-américaines que de ceux de la Bolivie. Richissime homme d'affaires, ancien producteur de cinéma, Sanchez de Lozada a aussi été l'inspirateur des réformes libérales dans les années 80, soutenues à l'époque par Ronald Reagan, source de tous les problèmes pour les partis de gauche.

Mais la question ethnique n'est pas la seule posée. Le tracé du projet a aussi rouvert un autre dossier sensible de l'histoire bolivienne. Le projet de gazoduc vers la côte chilienne, qui devrait servir à exporter le gaz bolivien vers les marchés mexicains et nord-américains, est sans doute parfaitement justifiable d'un point de vue économique dans un pays enclavé. Les Boliviens se souviennent qu'il n'en a pas toujours été ainsi. La perte de la façade maritime du pays sur l'océan Pacifique, au terme d'une guerre désastreuse avec le Chili en 1879, reste un souvenir cuisant. Associer des sociétés chiliennes à un projet d'exportation vers cette côte est un choix politiquement maladroit.

Le président de Lozada, élu l'an dernier par le Parlement après ballottage, n'avait recueilli que moins de 25% des voix des électeurs, et n'a jamais pu s'appuyer sur une frange importante de l'opinion. Il a vu ces derniers jours ses soutiens diminuer comme une peau de chagrin. Son vice-président et successeur dans l'ordre constitutionnel, Carlos Mesa, s'est déjà publiquement désolidarisé de lui.

Les chefs des mouvements indiens, Evo Morales et Felipe Quispe, ne semblent pas décidés à lui accorder un répit, et entendent pousser l'épreuve de force jusqu'à son terme.

L'armée et la police ont jusqu'à présent soutenu le gouvernement, mais il n'est pas sûr qu'il en soit toujours ainsi.



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