Grecs: des profiteurs

Dans le monde...

Message par Vania » 01 Nov 2011, 18:05

Je suis sans doute allé vite en posant une question prématurée...

a écrit :Annonce de référendum : la majorité grecque vacille

Un air de dissidence règne dans la majorité grecque. Au lendemain de l'annonce surprise d'un référendum par Georges Papandréou, de nombreuses voix discordantes s'élèvent. Une députée de la majorité socialiste a annoncé sa défection, en opposition au référendum dans la matinée du mardi 1er novembre. Cette démission réduit à 152 (sur 300) l'étroite majorité dont dispose au Parlement le premier ministre, avant un vote de confiance crucial vendredi. Selon cette députée, le référendum est une procédure qui "[crée] la division".

Peu après cette démission, une parlementaire socialiste influente a préconisé la formation d'un gouvernement d'union nationale suivie de la tenue d'élections anticipées ; nouveau défi au premier ministre, Georges Papandréou. "Le pays est menacé d'une faillite immédiate", a-t-elle lancé, alors que le recours annoncé au référendum faisait chuter les Bourses européennes et replonger la zone euro dans la tempête.

C'est ensuite six membres du Pasok, le parti de Georges Papandréou, qui ont réclamé la démission du premier ministre. Un responsable du gouvernement, cité par l'agence de presse Reuters, témoigne de la surprise générale au sein de la majorité : le premier ministre n'avait pas informé son ministre des finances, Evangelos Venizélos, qu'il allait annoncer la tenue d'un référendum. "Tout est fini, le gouvernement est sur le point de tomber" aurait déclaré une source citée par le Guardian, tandis que le président du Parlement s'entretenait avec les six membres du Pasok qui ont demandé la démission du premier ministre. Sur Twitter, le correspondant de Libération à Bruxelles annonce, "selon ses sources" la prochaine démission du gouvernement :

Georges Papandréou doit présider un conseil ministériel de crise, prévu pour commencer à 17 heures, heure française. "Le premier ministre devrait y annoncer des décisions" pense savoir To Vima.

POUR LA PRESSE GRECQUE, LE RÉFÉRENDUM EST UN "CHANTAGE"

Dans la presse grecque, c'est la même consternation : Athens News rapporte les premières analyses des journaux du mardi matin, qui pointent un "geste politique à haut risque" ou "une banqueroute politique du gouvernement". Le quotidien Eleutherotipia, marqué à gauche, pointe du doigt un premier ministre qui met la population face à un "chantage" : "soit vous votez oui, soit le pays entre en faillite".

Dans un éditorial intitulé "Le risque", le quotidien To Vima estime que cette décision met en péril l'accord trouvé par l'Europe sur la dette grecque. Enfin, le journal Adesmitos Typos analyse cette annonce de référendum comme "une tentative désespérée pour trouver une solution à l'impasse" dans laquelle le premier ministre se trouve "afin de gagner du temps politique et d'éviter une éventuelle défaite humiliante" lors d'élections anticipées.


Le lien : http://www.lemonde.fr/europe/article/2011/...tor=AL-32280515

Dans un autre article dont le lien suit : http://fr.news.yahoo.com/le-r%C3%A9f%C3%A9...dGlvbnM-;_ylv=3

a écrit :Les analystes obligataires de la Société générale s'interrogent sur la question qui sera posée au peuple grec et relèvent que certains journaux pensent que le gouvernement finira par demander aux Grecs s'ils veulent rester ou non dans l'euro.
Vania
 
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Message par redspirit » 01 Nov 2011, 22:59

a écrit :Après, de là à se réjouir d'un point de vue démocratique... je sais pas non plus, pour moi c'est comme si je te proposais:" Tu preferes que je te tienne un couteau sous la gorge pendant 10 ans ou que je t'achève tout de suite?". Cela fait au moins depuis 2005 que je ne crois pas aux vertues démocratiques d'un referundum dans le cadre d'une société divisée en classes.


Je suis d'accord avec toi sur le principe : je suis opposé à la démocratie représentative, et les réferendum dans un tel cadre n'ont pas la même valeur que dans celui d'une démocratie directe.

Néanmoins, il me semble que le caractère plus démocratique de ce réferendum par rapport à la situation antérieure transparaît bien dans ta remarque ironique du début (et je comprends mieux pourquoi tu te marres du coup :smile: ) :

a écrit :Je m'imaginais surtout Sarko au levée du lit: " Comment??? Il veut soumettre nos exigences au consentement du peuple?? Mais il est fou le Papandréou!! Il veut faire sauter l'Europe!! Ramenez-moi vite mes pantoufles que j'appelle Angela, m'wen ké fend'tchou aw Papandréou!!".


Par rapport à ça :

a écrit :Je ne sais pas non plus si le fait d'organiser un referundum c'est céder à la pression populaire, c'est vrai qu'elle y a un rôle, mais je crois surtout qu'il répond à la pression de ses propres parlementaires.


La pression des parlementaires me semble être la conséquence directe de la pression populaire.

a écrit :
Le plan prévoyait l'annulation de 50% de la dette de l'état grec, ça faisait donc plusieurs milliards sur lesquels les banques acceptaient de s'asseoir (sans non plus en avoir vraiment le choix). Je sais pas si l'annulation de ce plan est un grand coup porté aux financiers.


Il est évident que si ce plan d'aide est rejeté, le peuple grec exprimera sa volonté de voir une plus grande partie de la dette annulée. Et c'est bien ce qui affole les marchés financiers : la marge d'action du gouvernement serait réduite (et à travers elle la capacité des marchés à imposer leurs intérêts à la population grecque).
redspirit
 
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Message par Vania » 01 Nov 2011, 23:16

a écrit :La Grèce change tout son état-major militaire

La Grèce a annoncé mardi un changement de tout son état-major militaire, au milieu d’une crise politique qui pourrait entraîner la chute du gouvernement après la décision surprise d’organiser un référendum en Grèce sur le plan de sauvetage européen du pays.

Un conseil de sécurité de l’Etat, réuni sous la présidence du Premier ministre Georges Papandréou, a remplacé les quatre têtes de l’armée, le chef d’état-major des armées, les chefs d’état-major de l’armée de Terre, de la Marine et de l’Armée de l’air, et a déchargé de leurs fonctions une douzaine d’officiers de l’Armée et de la Marine, a indiqué le ministère de la Défense dans un communiqué publié dans la soirée.

Une source au sein du ministère a affirmé à l’AFP que les réunions avaient été programmées il y a longtemps, que ce grand remaniement était prévu et n’avait aucun lien avec la situation politique.

Mais les partis d’opposition ont immédiatement attaqué le gouvernement sur cette décision.

«Vous êtes finis, laissez les forces armées tranquilles», a ainsi déclaré Margaritis Tzimas, chargée des questions de défense au sein du parti Nouvelle Démocratie (opposition de droite), qualifiant le remplacement de l’état-major d’«anti-démocratique».

Les autres partis ont également questionné les motivations du gouvernement.

«Ceci renforce le climat d’incertitude et d’inquiétude dans l’opinion publique», a estimé la Gauche démocratique.

L’annonce surprise par M. Papandréou, lundi soir, de la tenue d’un référendum début 2012 et d’un vote de confiance vendredi a rallumé les spéculations sur un départ du Premier ministre et/ou la tenue d’élections anticipées, où le gouvernement ne dispose plus que d’une majorité de 152 députés sur 300 sièges.

Selon un connaisseur des moeurs politiques grecques, les chefs de gouvernement grecs, de quelque famille politique qu’ils soient, changent l’état-major militaire avant une alternance politique anticipée, en nommant des gens jugés favorables à leur camp.


http://www.liberation.fr/monde/01012369113...major-militaire
Vania
 
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Message par Sinoue » 02 Nov 2011, 00:14

Redspirit, tes remarques sont très pertinentes, je pense que l'on peut s'arranger pour avoir tous les deux raison sur les deux sujets. Mais je voulais en rajouter une couche.

D'abord je dis que je sais pas si la pression est directement la cause de cette proposition de referundum, c'est vrai, je suis pas sur place. Certes les grognes parlementaires sont influencées par la rue, l'article de libé posté par Vania confirme l'origine parlementaire: "vous etes fini". La pression de la rue grecque ça fait au moins 1,5 ans qu'elle existe, désormais une différence existe, c'est la proximité d'élections. Que Sarko soit à 30% de satisfaction, ça n'a aucune importance pour qui que ce soit, c'est normal il dirige un pays en temps de crise; le probleme c'est qu'il fait perdre toutes les élections à son camp. Je pense quand meme que Papandréou a le souci de faire semblant de s'occuper des préoccupations de son peuple en organisant ce referundum, mais c'est que du faux semblant puisqu'il a passé tous les plans de rigueur jusque là.

Que le plan soit accepté ou pas, de toute façon la population grecque n'a pas les moyens de payer la note, à moins de retourner au temps de l'esclavage et de nourrir de brillants philosophes :smoke: Cela fait deja plusieurs mois que les marchés s'effondrent constatant que de fortes sommes prêtées ne pourront pas être remboursées. Il est clair que le jour où les travailleurs décideront vraiment de ne plus régler la note, les marchés auront de sérieux soucis à se faire. Mais on n'est pas encore là, il n'y a pas encore de soviets ni d'état ouvrier en Grèce. On en est encore à la phase où un politicien tente de faire trainer les choses en essayant de concilier la chèvre et le chou. Autrement dit la seule façon que la population grecque a de refuser ce plan, c'est de s'emparer du pouvoir politique et économique; et certainement pas de voter à un referundum bidon. Refuser sans rien proposer d'autre, c'est une autre façon d'accepter passivement.

Voilà, on n'est pas forcément en contradiction, mais j'ai tendance a croire que tu te fais beaucoup d'illusions sur ce referundum. Je te renvoi a la déclaration de Nathalie Arthaud qui est justement très claire là-dessus:

http://www.lutte-ouvriere.org/notre-actual...rece-pour-faire
Sinoue
 
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Message par Vania » 02 Nov 2011, 17:58

Sur ce que sera ce referundum, s'il a bien lieu, Reuters rapporte ceci :

a écrit :Sarkozy et Merkel tentent de désamorcer la bombe Papandréou

CANNES (Reuters) - Nicolas Sarkozy et Angela Merkel sont de nouveau contraints de jouer les artificiers pour tenter de désamorcer la bombe jetée au coeur de la zone euro par George Papandréou à la veille du sommet du G20 sous présidence française à Cannes.

Le président français et la chancelière allemande prieront mercredi soir George Papandréou, convoqué dans cette cité de la Côte d'Azur, de s'expliquer sur sa décision de soumettre à référendum le plan européen de sauvetage financier de la Grèce, laborieusement conclu jeudi dernier à Bruxelles.

Ils s'efforceront surtout de limiter les effets dévastateurs d'une décision unilatérale qui a semé la consternation en Europe et enflammé les marchés financiers, alors que la question d'une sortie de la Grèce de l'euro n'est plus taboue.

"Les Grecs doivent dire vite et sans ambiguïté s'ils choisissent ou non de conserver leur place dans la zone euro", a ainsi déclaré mercredi le Premier ministre français, François Fillon, lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale.

Nicolas Sarkozy et Angela Merkel accorderont d'abord leurs violons avec les dirigeants des institutions européennes et la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, lors d'une première réunion, à 17h30.

Puis les mêmes se retrouveront à 20h30 avec George Papandréou et son ministre des Finances, Evangelos Venizelos, après une rencontre bilatérale entre Nicolas Sarkozy et son homologue chinois, Hu Jintao.

Selon des sources gouvernementales françaises, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel pourraient proposer à George Papandréou une feuille de route en trois points : obtenir de son Parlement un vote positif sur le plan européen et ses contreparties, fixer la date la plus proche possible pour le référendum et choisir une question qui mette les Grecs face à leurs responsabilités.

Un vote positif du Parlement grec vaudrait engagement à respecter les contreparties demandées à la Grèce en matière de réformes économiques et financières, en échange de la solidarité des autres pays de l'euro, fait-on valoir à Paris.

Ce serait "un élément extrêmement apaisant, à la fois pour les autres Etats membres et pour les marchés", a dit à Reuters le ministre français des Affaires européennes, Jean Leonetti.

BOÎTE DE PANDORE

La question de savoir si ce vote interviendrait après le vote de confiance demandé par George Papandréou vendredi ou à cette occasion reste pour le moment sans réponse.

Mais il est clair que "l'état des marchés montre qu'il faudra un geste assez rapide", souligne-t-on du côté français.

S'il paraît difficile à ce stade de contraindre George Papandréou à renoncer à son projet de consultation populaire, les partenaires de la Grèce jugent impossible d'attendre le début de l'année prochaine.

"Le Premier ministre grec a ouvert une boîte de Pandore qui est dangereuse pour son peuple, dangereuse pour la Grèce et dangereuse pour la zone euro", a ainsi déclaré sur France 2 le ministre français de l'Agriculture.

"Tout ce qui peut nous permettre d'aller rapidement, donc de ne pas laisser les marchés financiers dans un état de panique (...) sera une bonne décision", a ajouté Bruno Le Maire.

La France souhaite que le référendum, si référendum il y a, ait lieu au plus vite, si possible avant l'échéance du prochain versement de l'aide européenne à la Grèce à la mi-décembre, a confirmé à Reuters Jean Leonetti.

Pour les dirigeants français, la question qui sera alors posée aux Grecs ne peut en aucun cas porter sur un accord conclu à 17 et qui impose des sacrifices à toutes les parties.

Selon des sources gouvernementales françaises, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel devrait d'ailleurs rappeler à cet égard à George Papandréou ses engagements et lui signifier qu'ils sont indissociables de l'aide européenne.

Pour les dirigeants français, la seule question qui vaille désormais d'être posée aux Grecs par référendum, est, comme l'ont souligné avec insistance François Fillon, Jean Leonetti ou Bruno Le Maire : "Voulez-vous ou non rester dans la zone euro ?"

Faute d'accord mercredi soir entre Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et George Papandreou, les derniers rebondissements de la crise de la dette grecque risquent de polluer le sommet du G20, dont le président français voulait faire un temps fort de la fin de son quinquennat.


En temps normal, les referundums sont toujours piégeux. Là, celui-ci prend de plus en plus la forme d'un diktat des grandes puissances, allant jusqu'à dicter à Papandréou la question qu'il doit poser au peuple grec : "l'euro et les plans d'austérité, ou la drachme et l'inflation galopante. De toute façon, vous paierez".

Sur le sens possible du limogeage hier de l'état major militaire, il a ce papier du Figaro :

a écrit :L'état-major grec limogé dans l'ombre d'une crise politique

Après l'annonce d'un référendum sur le plan de sauvetage européen, les Grecs ont eu droit à une autre surprise : le gouvernement de Papandréou a changé tout l'état-major militaire.

Mardi soir, le ministre grec de la Défense a limogé les quatre chefs de l'armée (état-major, Terre, Air et Marine), ainsi qu'une douzaine d'officiers. Officiellement, cette décision n'a pas été clairement justifiée. Des cercles proches du gouvernement affirment qu'il s'agit d'une opération «de routine».«Ces postes devaient changer en août dernier mais avec les tensions au Moyen-Orient, tout a été retardé. Les forces armées n'avaient pas été changées depuis le précédent gouvernement»,explique Dimitri Bekiaris, analyste politique.

Le limogeage de l'état-major est une pratique commune en Grèce quand une alternance politique est anticipée. Mais le silence du ministère de la Défense laisse place à nombre de supputations. Pour la député de centre droit Dora Bakoyiannis, ancienne ministre des Affaires étrangères, «il est ridicule de penser qu'un coup d'État était en gestation contre le gouvernement».
Climat tendu

Nombre d'analystes y voient surtout une punition de l'armée. «Les militaires, dont le salaire a aussi été amputé de 30 %, faisaient la grève du zèle depuis quelques semaines. Ils refusaient, par exemple, de ramasser les ordures pendant la grève des éboueurs ou laissaient les manifestants semer le trouble jusqu'à faire annuler le traditionnel défilé de la fête nationale»,tente d'expliquer Thanasios Drougos, spécialiste des questions de défense.

Ce comportement reflète le climat tendu qui pèse sur le gouvernement grec. Les nombreuses grèves et manifestations nuisent sérieusement au fonctionnement de l'État. Les administrations, centres d'impôts ou hôpitaux tournent au ralenti au point de saboter la mise en œuvre des mesures d'austérité imposées par l'Union européenne et le Fond Monétaire International.
Une stratégie de chantage

Face à cette impasse, certains proches du premier ministre considèrent que Georges Papandréou s'est montré fin stratège. «De retour de Bruxelles, Georges Papandréou a réalisé quelle était l'ampleur de la situation, affirme-t-on au ministère de la Défense. D'un côté, sa majorité lui fait faux bond et prend ses distances. Donc il sait qu'il ne pourra pas faire passer au Parlement les trois projets de loi prévoyant des réformes. De l'autre, il n'est plus crédible face à un peuple qui demande son départ. Il fallait donc mettre tout ce monde face à ses responsabilités : soit le pays continue les réformes et reste dans l'euro, soit c'est la faillite».

Cette stratégie est perçue comme un chantage par la population. «Il ne s'agit pas de poser la question de l'euro ou de l'Europe,s'insurge Margarita, professeur de Sciences physiques.Personne ne nous a demandé si nous voulions ou non avoir recours au FMI et maintenant, deux ans après la rigueur, on veut savoir si nous voulons de l'euro ? Mais nous voulons de l'euro et de l'Europe mais pas de Papandréou» conclut-elle.


C'est sûr qu'avec 30% de moins sur la solde et un Papandréou qui navigue à vue face aux diktats des banques et des grandes puissances, cela doit peut-être un peu ruminer dans les casernes.

Les liens : http://fr.news.yahoo.com/sarkozy-et-merkel...-153829438.html

http://www.lefigaro.fr/international/2011/...e-politique.php
Vania
 
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Message par redspirit » 02 Nov 2011, 21:09

Sinoue, je partage en partie ton analyse, et ne me fais aucune illusion sur la "sincérité" de la démarche du gouvernement grec. L'état a choisi son camp, et cela depuis longtemps. Il tentera, par tous les moyens, de "piper les dés".

En ce sens, je suis tout à fait d'accord avec Nathalie pour dire que :

a écrit :pour faire entendre l’avis des peuples, il faudra plus qu’un référendum


Soyons même encore plus clair. Face à la dictature des marchés, il n'y a qu'une seule réponse possible : la dictature du prolétariat.

Dans le contexte actuel, le simple fait que ce réferundum ait lieu traduit néanmoins un élément fondamental : la pression populaire est suffisamment forte pour contraindre le gouvernement à faire des concessions. Il doit calmer le jeu. Et sa décision n'est pas réductible a des visées électoralistes. Il en découle que ce réferendum traduit un fléchissement du rapport de force dans une direction : celle des travailleurs.

a écrit :Et quand bien même la population voterait « non », même largement, cela aura autant d’effet que le « non » au traité constitutionnel européen, tant ces dirigeants se moquent éperdument de l’avis des peuples qu’ils oppriment.


Nathalie a raison : les dirigeants se moquent de l'avis de leur peuple. Cependant, si un tel scénario se concrétise, alors la marge du gouvernement grec pour contourner ce résultat serait très mince, et impliquerait des concessions plus grandes des marchés, à la condition non négligeable que ce rejet s'accompagne d'une poursuite sur le terrain des luttes, dans la rue.
redspirit
 
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Message par Wapi » 03 Nov 2011, 19:16

Pour info, le lien du site francophone du KKE (Le PC grec) :

http://fr.kke.gr/
Wapi
 
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Message par luc marchauciel » 05 Nov 2011, 13:48

a écrit :
"En Grèce, de nouvelles élections sont inévitables"

Publié le 04-11-11 à 16:46  par Sarah Diffalah    72 réactions

Pour Stathis Kouvelakis, spécialiste de la Grèce, la situation politique intérieure grecque est hors de contrôle. Interview.




En l'espace d'à peine trois jours, le Premier ministre grec, Georges Papandréou a semé une confusion politique sans égal à force de rebondissements. Quel est l'état d'esprit de la population grecque ?

- La séquence politique, qui s'achève vendredi soir, a plongé le pays dans l'"ingouvernabilité" totale. La Grèce plonge dans le chaos. Cette impression, je la ressens dans les rues d'Athènes : un commerce sur trois est fermé, les quartiers sont sombres, une grande partie du centre-ville est devenue relativement dangereuse.

La volonté, même passagère, de Georges Papandréou, de leur donner l'occasion de s'exprimer par voie de référendum n'a pas apaisé les tensions ?

- Au départ, il y a eu un effet de surprise. L'élément démocratique a été surtout perçu comme une occasion donnée pour exprimer le rejet de la population envers leur gouvernement. Dans la situation actuelle, si le gouvernement avait tenu n'importe quel référendum avec n'importe quelle question, la réponse aurait été "non". Les taux d'approbation de ce gouvernement oscillent entre 5 et 10 % dans les derniers sondages. Les médias étrangers n'ont pas pris la mesure de l'ampleur de ce rejet depuis un an et demi, comme ils n'ont pas pris la mesure de l'état de la révolte et de la sécession.

On l'a vu lors de la fête nationale du 28 octobre, événement tragique passé presque inaperçu en France. Le chef de l'Etat a été éjecté de la tribune de la cérémonie officielle par une foule en colère. Une foule qui a ensuite occupé la tribune et devant laquelle les contingents civils ont défilé en liesse, chantant des slogans de la résistance et de la lutte contre la dictature. Vous imaginez des choses équivalentes en France ? Ce sont des scènes avec une portée symbolique très forte.

C'est ce qui a d'ailleurs poussé Georges Papandréou à organiser un référendum...

- Cet événement a été l'élément déclencheur en effet. Il était déjà soumis à une forte pression après le vote du 20 octobre qui portait sur toute une série de mesures extrêmement dures de réduction de salaires et de hausses d'impôts. Il a joué son va-tout après le 28.

Mais l'éventualité de ce référendum n'aurait pas pu servir de soupape au ras-le-bol des Grecs...

- L'un des buts de Georges Papandréou était en effet d'offrir un moyen d'expression institutionnel, de canaliser le mécontentement quitte à prendre le risque d'un non. Il voulait désamorcer l'aspect le plus explosive et le plus incontrôlable des manifestations de rue.

Est-ce tenable ? Je ne pense pas. Des seuils symboliques de protestation ont été franchis. Ce qu'il faut comprendre c'est que 80 % des Grecs ne savent pas comment ils vont boucler leur budget de novembre. Les taxes ont été multipliées par 10 ! Les élèves n'ont toujours pas de manuels scolaires depuis la rentrée. Cela n'est pas arrivé depuis la libération. Dans les hôpitaux, on demande aux patients d'aller chercher eux-mêmes les pansements et les aspirines dans les pharmacies. La population est complètement à bout. Quelque soit les habiletés politiciennes, ca reste des tempêtes dans un verre d'eau. Il n'y a pas de stabilité, ni de stabilisation possible quand le minimum d'une vie normale est interrompue.

Le Premier ministre donne l'impression de jouer au poker à coups de bluff...

- En fait, la situation est hors de contrôle. L'ensemble de l'Etat major de l'armée a été relevé de ses fonctions, d'une façon tout à fait brusque, le jour même de l'annonce du référendum. Cela indique bien une réaction de panique de l'Etat qui perd le contrôle de la situation. Contrairement à ce qu'on a pu dire, Georges Papandréou n'avait pas peur d'un coup d'Etat. Les chefs d'Etat major résistaient très vivement aux coupes dans les dépenses militaires. Il a donc amorcé une recomposition de paysage politique.

L'annonce d'un référendum faisait partie de ce début de recomposition ?

- Le calcul de Georges Papandréou avait quelque chose d'ambigüe. Aux abois, il avait besoin de quelque chose pour se redonner une légitimité minimale, quitte à être très offensif dans son geste. Il mettait au pied du mur ses adversaires pour les pousser à assumer les conséquences.

En ce sens, comme il s'en est félicité lui-même, Georges Papandréou a obtenu la clarification qu'il souhaitait de la part de l'opposition de droite, qui a jeté son masque. Il faut rappeler qu'il n'y avait pas de consensus entre les deux grands partis autour des mesures d'austérité décidées au niveau européen. L'opposition de droite avait une position ambigüe car elle n'a voté aucun des paquets d'austérité depuis le début de la crise. Aujourd'hui, elle les accepte. Georges Papandréou a aussi coincé la gauche radicale -qui monte dans les sondages autour de 25 % des voix-, en leur demandant si elle était prête à prendre le risque d'une rupture avec l'Union européenne.

La clarification politique lui a permis de constituer un bloc de consensus, tacite et explicite, plus large et qui lui permet de gagner du temps.


Suite et fin sur :
http://tempsreel.nouvelobs.com/economie/20...s-le-chaos.html
luc marchauciel
 
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Message par com_71 » 05 Nov 2011, 19:24

(blog de Nathalie Arthaud a écrit :Le référendum grec et les brigands

vendredi 4 novembre 2011

Il y a une semaine, Merkel et Sarkozy nous ont expliqué qu’ils avaient pris les décisions historiques qui s’imposaient et qu’ils avaient sauvé la Grèce, l’euro, si ce n’est le monde entier…Ce sauvetage n’aura pas tenu 8 jours !

Il a suffit que Papandréou, le Premier ministre grec, annonce l’organisation d’un référendum sur les mesures décidées dans le nouveau plan de Bruxelles, pour que, patatras, les Bourses, qui avaient grimpé, se remettent à plonger.

Tous les dirigeants européens, de Sarkozy à Merkel en passant par Berlusconi, ont alors défilé pour traiter Papandréou « d’irresponsable » pour l’accuser de « jouer avec le feu » tant il est évident pour eux que les plans d’austérité, ça s’impose, à coup de triques !

À la veille du sommet du G20, le duo Sarkozy-Merkel, les chefs de file des deux petites puissances impérialistes qui dirigent la zone euro, ont convoqué le Premier ministre grec Papandréou pour une séance de dressage : son devoir était d’exécuter sans rechigner et même sans avoir l’air de rechigner, les ordres des puissances impérialistes d’Europe.

La séance de dressage a porté ses fruits, puisque Papandréou a renoncé à organiser ce fameux référendum.

Eh bien qu’on se le tienne pour dit. Les grands démocrates que sont Sarkozy et Merkel veulent bien organiser des élections et nous faire voter… à condition que cela ne dérange pas leurs plans. Leur démocratie a des limites : les limites que les banquiers ont fixées. Car dans cette affaire, ils se sont faits les exécuteurs de la volonté des banques et des groupes financiers. Des banques et des groupes financiers qui se sont jetés sur la Grèce comme des vautours en lui imposant des prêts à des taux usuraires et qui ont fait plonger le pays dans la spirale de l’endettement.

Pendant plusieurs jours les commentateurs et toute une partie des grands médias, s’en sont donné à cœur joie, rendant les grecs responsables de l’état de délabrement de l’euro quand ce n’était pas de la crise toute entière. Des soi-disant sauveurs de la zone euro ont même demandé : « Pourquoi ne pas jeter ce boulet qu’est la Grèce par-dessus bord ? » C’est abject et stupide.

Comme si la crise avait éclaté en Grèce ! Comme si l’endettement des États ne concernait que l’Etat grec ! Mais après la Grèce ce sera sur l’Italie que les banquiers vautours se jetteront, et après l’Italie, ce sera à notre tour.

Et la sainte alliance des banquiers et des dirigeants politiques du monde entier qui attaque aujourd’hui le peuple grec se retournera contre l’Italie, puis contre le France. Et alors ce ne seront plus les Grecs qui seront accusés de vivre au-dessus de leurs moyens et « d’abuser », ce sera nous, les travailleurs, les chômeurs, les exploités de France !
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Vania » 06 Nov 2011, 21:42

Ces derniers jours, c'est fou comme cela crève les yeux que la Grèce est un pays complètement sous tutelle.

a écrit :PARIS (Reuters) - L'Union européenne a accentué dimanche la pression sur la Grèce pour qu'Athènes instaure rapidement un gouvernement d'union nationale et mette en oeuvre les mesures comprises dans le deuxième plan de sauvetage du pays, disant que son appartenance à la zone euro était en jeu.

"Nous avons appelé à un gouvernement d'union nationale, restant persuadés qu'il s'agit de la manière convaincante de rétablir la confiance et d'honorer les engagements", a dit à Reuters Olli Rehn, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires.

Avec l'annonce d'un projet de référendum sur le plan de sauvetage, abandonné depuis, la Grèce avait rompu le contrat de confiance qui le lie à ses partenaires européens la semaine dernière, ce qui remettait en cause son appartenance à la zone euro, a-t-il poursuivi.

Mais le pays a depuis apparemment abandonné la stratégie de bord du gouffre, a estimé Olli Rehn lors d'un entretien téléphonique.

"Il y a eu des efforts faits à Athènes pour restaurer cette confiance et nous avons besoin d'un rapport convaincant à ce sujet du ministre des Finances Evangelos Venizelos demain lors de l'Eurogroupe."

Les 17 ministres des Finances de la zone euro se retrouvent lundi dans la soirée à Bruxelles pour une réunion de l'Eurogroupe.

NÉGOCIATIONS À ATHENES

Olli Rehn s'exprimait alors les partis politiques grecs négociaient âprement ce dimanche un accord de coalition susceptible de prouver aux autres pays de la zone euro que la Grèce est déterminée à poursuivre sur la voie de l'austérité pour éviter la faillite.

Le commissaire aux Affaires économiques et monétaires a insisté sur le fait que le parlement actuel devait avaliser le nouveau plan de sauvetage du pays - ainsi que les mesures d'austérité qu'il comprend - afin que la Grèce puisse recevoir sa prochaine tranche d'aide internationale.

Le gouvernement grec a prévenu qu'il serait à court d'argent à la mi-décembre, au moment où il doit faire face à de prochaines échéances de remboursement, sans cette nouvelle tranche de huit milliards qui aurait due être versée en octobre.

Selon Olli Rehn, les Européens "ont été confrontés à une rupture de confiance initiée par Athènes, ce qui avait placé la Grèce sur une orbite la menant hors de la zone euro.

"Nous ne voulons pas cela mais nous devons être prêts à affronter n'importe quel scénario, y compris celui-là, au nom de la sauvegarde de la stabilité financière et de la préservation de l'euro."

Mercredi dernier, juste avant le G20 de Cannes, le président français et la chancelière allemande avaient convié George Papandréou à les rejoindre dans cette cité de la Côte d'Azur, pour qu'il s'explique sur sa décision annoncée un jour avant de soumettre à référendum le plan européen de sauvetage financier de la Grèce, laborieusement conclu le 27 octobre à Bruxelles.

L'annonce de la tenue d'un référendum avait suscité un vent de panique sur les marchés financiers mardi, où les valeurs bancaires avaient chuté ce jour-là de plus de 6%.

Isolé jusque dans son propre camp, George Papandréou a ensuite retiré son idée de référendum avant d'obtenir vendredi la confiance du parlement grec, évitant ainsi au pays des élections anticipées.

Les dirigeants européens, en premier lieu la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy, ont prévenu la Grèce qu'elle ne toucherait pas un centime de plus si elle ne s'engage pas, par un vote du Parlement sur de nouvelles mesures d'austérité, à appliquer sa part du contrat.


Le lien : http://fr.news.yahoo.com/lue-fait-pression...-161843903.html

Ce soir, il semble que le PS grec et la droite aient trouvé un accord pour un gouvernement de coalition sans Papandréou.
Vania
 
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