(Vérié @ lundi 2 janvier 2006 à 09:43 a écrit : (lenzo @ lundi 2 janvier 2006 à 00:15 a écrit : La bourgeoisie a visiblement encore quelques soucis d’installation en Russie.
Donc, selon ton raisonnement implicite, Poutine, représentant de la bureaucratie (laquelle bureaucratie tire ses privilèges de l'étatisation de l'économie etc), défendrait toujours la propriété étatique en jouant un jeu d'équilibre bonapartiste entre la classe ouvrière et la bourgeoisie ?
Implicitement et même explicitement :hinhin: je crois que les considérations des journalistes du Monde Diplo et autres tournent moins le dos aux thèses trotskistes et ont même une démarche plus militante que le dernier des mohicans d’une organisatrice politique non trotskiste aujourd’hui disparue.
Et bien que mon raisonnement ne soit étayé ni par des contacts militants présents en Russie, ni par une lecture assidue de reportages et de littérature sur l’évolution propre à la Russie, ni même par une visite touristique du pays, je reste persuadé que les analyses du vieux Léon permettent encore de comprendre ce qui se déroule actuellement là bas.
L’activité militante devrait nous apprendre quelques petites choses :
Par exemple que l’histoire des gens, d’un pays, d’un peuple est indissociable de la compréhension d’une situation présente. Evidemment, pour la Russie, les choses sont classées pour Vérié depuis longtemps : "la Russie est bourgeoise depuis les années vingt et depuis il n’y a aucun espoir particulier en ce qui la concerne, le prolétariat n’y est pas dans des conditions plus favorables qu’ailleurs pour faire sa révolution ; d’ailleurs il n’a rien prouvé depuis" (ben oui j'ai synthétisé en une phrase ce que l’intéressé peut exprimer en mille mais je lui fais entièrement confiance pour rectifier).
Non, les trotskistes n’ont jamais défendu une telle chose et ont plutôt essayé avec les conditions créées par la révolution de 1917 de tracer des perspectives pour changer la société.
Je pense, par exemple, que quand on se dit révolutionnaire et dans une situation de grève, eh bien mieux vaut en sortir le dernier, après être convaincu que tout a été tenté, que les possibilités d’expression, de gagner un plus, d’élargir, etc sont arrivés à leur terme. Et c’est dans ce sens que l’on peut apprécier les théories trotskistes. Comme un bel outil pour avoir une prise avec la réalité des évènements, peser en faveur des souhaits et objectifs pour les travailleurs de Russie ou d’ailleurs et se servir de tout ce qui peut alimenter les possibilités révolutionnaires.
Les analyses trotskistes seront du domaine du passé quand une organisation, un parti produira les thèses et les individus qui les portent pour qualitativement faire un pas de plus au-delà de ce qu’a représenté la révolution de 1917 et ses conséquences.
Et mieux vaut se focaliser sur le vivant, les théories qui ont fait leurs preuves à l’aune des expériences, des relations et du savoir faire des militants et des organisations qui ont encore un présent, des perspectives et un avenir. Si le bébé, l’orga à laquelle appartenait Vérié (qui a un faible pour la méthodologie), n’était pas viable, eh bien c’est triste mais je pense pour ma part que l’on peut se passer des positions politiques d’orgas disparues par inadaptation à la société actuelle.
Ça pour dire que l’étiquette que Vérié voudrait voir mettre par LO : « Russie = Etat bourgeois » ne me satisfait pas, je n’y vois ni toutes les justifications, ni l’utilité.
Positions LO politiques et sociales mis à jour 19 janvier 2004 a écrit :Le Programme de transition est également la clé de la compréhension de la dégénérescence bureaucratique du premier État ouvrier et de toutes les déformations introduites par le stalinisme dans le programme et dans les valeurs fondamentales du mouvement ouvrier. Nous avons toujours défendu l'analyse trotskyste contre des courants, et ils ont été nombreux, qui, avant même la mort de Trotsky et plus encore après, en abandonnant pour l'URSS la notion d'État ouvrier dégénéré ont en fait abandonné la notion d'État ouvrier tout court.
En ne remettant pas fondamentalement en cause, même aujourd'hui, cette appréciation alors que l'Union soviétique est morcelée et que la quasi-totalité de ses dirigeants oeuvrent au retour du capitalisme, nous nous plaçons dans la continuité de ce combat politique car, même aujourd'hui, certains traits de la société ex-soviétique ne s'expliquent pas sans un raisonnement basé sur les analyses trotskystes et, surtout, parce que l'évolution vers la domination sociale et économique totale de la bourgeoisie est loin d'être encore accomplie.
Quand à Interluttant : il n’aime pas Le Figaro ! Ça tombe bien, moi non plus. :hinhin: