trotskystes en allemagne?

Dans le monde...

Message par bennie » 19 Jan 2005, 10:18

Salut,
Attention, c'est moi qui ai demandé des infos sur la prese trotskyste en Allemagne, mais je suis français, ne vous emballez pas . Je lis l'Allemand et ai des amis là-bas. C'est pourquoi je cherchais des journaux plus intéressants que ce qu'on trouve dans le commerce, et qui me permettraient de discuter avec ces amis allemands de choses qui leur parlent plus que le dernier sale coup de raffarin!

A part ça, j'ai vu la "chute", je ne susi pas d'accord avec certains commentaires lus dans la presse. L'intéret du film peut se discuter, on peuty douter de la naïveté de la secrétaire, on peut penser que c'est vu par le petit bout de la lorgnette, sur le même sujet, on aurait pu fraire un film plus intéressant et choisir d'expliquer plus de choses.
Mais non, on ne peut pas dire que le fim rend Hitler sympathique, et qu'à aucun moment on rappelle les horreurs de son régime.
On entend Hitler dire des horreurs racistes, on voit son mépris pour le peuple allemand...

C'est à se demander si tous les journalistes qui ont écrit sur ce film l'ont vu!
bennie
 
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Message par gipsy » 19 Jan 2005, 11:40

Bennie tu peux aussi aller sur le site suivant
www.labournet.de
Tu peux y trouver des tas d'informations sur les attaques contre le monde du travail en Allemagne.
gipsy
 
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Message par bennie » 21 Jan 2005, 18:35

Merci,
Ca a l'air pas mal. Ca a l'air assez complet.
bennie
 
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Message par gipsy » 22 Jan 2005, 13:49

a écrit :Site Convergences Révolutionnaires,
revue publiée par la fraction de Lutte Ouvrière

LES ARCHIVES DE CONVERGENCES RÉVOLUTIONNAIRES

NUMÉRO 37, JANVIER-FÉVRIER 2005


La grève d’Opel Bochum : un combat qui fait débat


16 janvier 2005



La grève « sauvage » menée à Opel Bochum du 14 au 20 octobre dernier, en réaction à l’annonce par le trust General Motors de la suppression de 10 000 salariés de sa filiale allemande Opel (dont 4 000 à Bochum), a marqué en Allemagne comme ailleurs. Bouffée de rage contre les dirigeants du trust comme les bonzes de l’IG Metall qui trônent dans des conseils d’entreprise où partout depuis des années, ils donnent leur accord aux licenciements, baisse des salaires, allongement du temps de travail. Mais bouffée d’air pour les travailleurs. Preuve que le cadre institutionnel qui limite le droit de grève aux périodes de négociations collectives et au bon vouloir de l’appareil syndical peut sauter.

D’où l’étonnement à la lecture d’un article d’Inprecor d’octobre-novembre 2004, dont le rédacteur est un militant du RSB [1], intitulé « Une forme de lutte particulière à Opel Bochum », qui, tout en soulignant que « la lutte d’Opel a électrisé toute la Ruhr », affirme néanmoins que « cette lutte n’a pas pris la forme d’une grève » et se félicite que la reprise du travail, bien qu’à la suite d’une manœuvre de la bureaucratie de l’IG-Metall, ait révélé « une unité exemplaire ».

« Un arrêt de travail, mais pas une grève » ?
Selon Inprecor, les travailleurs d’Opel à Bochum n’auraient pas fait grève mais auraient « interrompu le travail pour faire valoir leur droit de s’informer, selon le paragraphe 39 de la loi d’organisation des entreprises, qui stipule que les salariés ont le droit de se rendre au conseil d’entreprise (CE) pendant le temps de travail, ce qui se fait normalement individuellement et non collectivement ».

Certes, tactiquement et pour prévenir la riposte patronale, pourquoi ne pas affirmer qu’on veut les informations auxquelles on a droit ? Pourquoi ne pas les attendre (collectivement et non individuellement !) pendant une ou deux heures voire une demi-journée ? Mais quand en même temps on bloque les portes, en y abandonnant des fenwicks dont par malchance les pneus crèvent ou des véhicules dont par malchance les clés de contact s’égarent ? Et quand, par-dessus le marché, une brochette de délégués syndicaux combatifs qui ont quelques traditions de lutte (une grève sauvage de 5 jours déjà en 2000) et d’organisation (l’habitude de se retrouver pour discuter, publier des tracts) se coordonnent et forment une « direction de la grève » (certes non élue) qui organise toutes les heures un forum d’information (certes pas de décision), ça commence malgré tout à être autre chose qu’une démarche légale auprès du conseil d’entreprise (CE).

Ce dernier (formé de membres de l’IG Metall) s’est opposé d’emblée à la lutte. Dès l’arrêt intempestif de travail, le 14 octobre, son président et sa majorité ont tenté de faire reprendre. Au coude à coude avec la hiérarchie quand celle-ci cherchait à dresser des listes de ceux qui arrêtaient le travail.

Certains membres minoritaires du CE n’ont pas joué ce jeu-là. Mais il est bien trop complaisant à l’égard du CE d’écrire comme l’auteur de l’article d’Inprecor, que « Bien que l’on puisse reprocher à la majorité du CE de s’être opposée en fin de compte à ce que la lutte continue, il faut dire aussi que sans le CE dans son ensemble, cette forme de lutte aurait été impossible ». La lutte impossible sans le CE dans son ensemble ? Mais il s’est bel et bien agi d’une lutte contre le CE dans son ensemble ! [2] Ce cadeau à l’appareil syndical rejoint celui d’adopter sa terminologie pour qualifier la grève sans la nommer ! Car la thèse de l’arrêt de travail pour demande d’explication était celle de la hiérarchie syndicale. Et peu importe qu’elle ait fait des adeptes parmi les travailleurs, ça ne la rendait pas plus juste.

Malgré la lourde menace des 10 000 suppressions d’emploi, la bureaucratie n’a pas voulu reconnaître une grève démarrée à son insu et hors cadre légal. Jour après jour, elle a usé toutes les ficelles pour convaincre les travailleurs que la paralysie de l’entreprise était nuisible à une négociation sereine et féconde. Financièrement non plus, elle n’a pas voulu assumer la grève. Ni la direction du trust, n’en déplaise à Inprecor qui suggère pour accréditer sa thèse que par cet « arrêt de travail pour demande d’information », les travailleurs « pouvaient donc normalement prétendre à être rétribués ». Ils ne l’ont pas été. Ce qui ne veut pas dire qu’ils n’auraient pas dû revendiquer le paiement des heures de grève par le patronat, puisque c’est lui qui les acculait à la lutte.

Les appréciations de cet article épousent le point de vue de militants syndicaux, dont ceux d’une certaine « gauche syndicale », qui étaient gênés que la grève échappe au contrôle du syndicat. Comme ici en France, le même milieu renâcle devant toute forme d’ « auto-organisation » des travailleurs, à commencer par les comités de grève élus par les grévistes. C’est certainement la différence entre une politique syndicaliste et une politique révolutionnaire, qui ne consistait certainement pas, pendant comme après le conflit, à expliquer aux travailleurs que mais non, mais non, ils n’étaient pas en grève ! Si la Ruhr a bel et bien été électrisée, c’est qu’une grève « sauvage » y a explosé. Un début d’exemple et de revanche pour beaucoup.

« Une unité exemplaire » ?
Il a fallu quelques jours à la direction syndicale pour réussir à reprendre le contrôle de la situation. Elle est intervenue sur divers fronts.

Dans l’entreprise, selon divers témoignages, en marquant à la culotte les grévistes, afin de démoraliser - parallèlement à la maîtrise.

Vis-à-vis de l’opinion populaire favorable au camp ouvrier dans ce bras de fer, en appelant à des manifestations le 19 octobre. A Rüsselsheim comme à Bochum, elles furent des succès. Sauf que, détail certes, les travailleurs en lutte furent relégués en fin de cortège à Bochum. Sauf, encore, que la parole en fin de manifestation fut monopolisée par des bonzes syndicaux, notables locaux et un évêque qui tous intervinrent contre la grève. L’appareil syndical s’est servi de l’élan de solidarité à l’égard des grévistes... contre ces derniers !

Enfin, CE et direction de l’entreprise ont manœuvré de concert pour organiser un vote de l’ensemble du personnel (dont ceux qui n’étaient pas en lutte), dans une salle de congrès de la ville. Fouilles à l’entrée. Aucun micro baladeur. Pas d’autres orateurs que des dirigeants du CE et du syndicat. Une brochette d’agents de sécurité Opel pour empêcher un assaut du podium. Et le tout, pour un vote à bulletins secrets sur une question ambiguë (« Les syndicalistes du CE doivent-ils continuer à négocier avec la direction et le travail doit-il reprendre ? »), à laquelle 4650 travailleurs ont répondu « oui » (dont paraît-il certains partisans de la poursuite du mouvement qui avaient raturé le deuxième volet) tandis que 1760 ont répondu « non ».

Les menées et manœuvres patronales et syndicales n’ont pas été attendues ni clairement perçues. Elles eurent lieu sur fond d’intox contre la grève et de crainte certainement grandissante d’y perdre beaucoup. Comme toujours dans toute grève. C’est bien pourquoi le camp des grévistes doit se donner les moyens d’une discussion démocratique permanente, un état-major élu et reconnu, une politique pour garder l’avantage face à la direction. C’est ce qui a manqué.

Le vote à Bochum prouve en tout cas que ce n’était pas l’unanimité et qu’une direction gréviste plus aguerrie aurait pu tenter de pousser plus loin. Ce n’est pas le point de vue de l’article d’Inprecor qui affirme que : « ...Si l’arrêt de travail avait été prolongé encore quelques jours, ce n’est pas seulement la pression sur le capital qui aurait augmenté, mais aussi la contre-pression et le danger de division. Qu’en aurait-il été si le travail avait repris équipe après équipe ? Ou si le résultat avait été de 52 % pour la grève et 48 % contre ? Si cela avait entraîné affrontement et division parmi les travailleurs ? »

Avec 52 % pour la grève, c’eût été un gros risque ? Mais une énorme chance, surtout ! En France, aucune des grèves importantes dans lesquelles l’extrême gauche, voire simplement des réformistes honnêtes, ont joué un rôle n’a été menée avec une telle majorité. Ces 52 % ne peuvent paraître faibles qu’à la bureaucratie syndicale (appuyée sur la législation bourgeoise allemande) à qui il faut un vote « démocratique » de 75 % des syndiqués pour déclencher une grève... mais un vote de 25 % pour l’arrêter !

Et quand bien même il n’y aurait pas eu à Opel Bochum, le 20 octobre, de possibilités de poursuivre le mouvement, la tâche de révolutionnaires est de s’interroger sur les atouts qu’avaient encore les grévistes, plutôt que de décerner un satisfecit aux briseurs de grève que sont ceux qui ont organisé la consultation et ont préalablement travaillé au corps les grévistes. Le succès des luttes à venir est à ce prix. Apprendre à contrer les appareils plutôt que les absoudre !

A noter qu’une déclaration du bureau politique du RSB du 22/10/04 sur Opel Bochum, publiée dans Avanti (mensuel du RSB de novembre 2004), réaffirme l’orientation du RSB, à savoir « la construction d’une tendance syndicale « lutte de classe » », qui « exprimerait l’émergence d’une nouvelle radicalisation ouvrière ». L’idée est toujours d’agir au sein du syndicat pour faire pression sur lui. Certes. Qui s’y refuserait ? Mais face à des situations comme celle d’Opel Bochum et quand la pression exercée dans le syndicat par la « tendance Lutte de Classe » (de telles tendances ou militants existaient à Bochum), n’a pas d’effet, comment mener la guerre contre l’appareil ? Quels moyens se donner de passer outre ? C’est très exactement ce qui n’est pas discuté. Et va pourtant se poser si le conflit chez Opel est bien le signe d’une radicalisation ouvrière.

Michelle VERDIER


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C’était une première manche, il en faudra d’autres
Le contenu de l’accord signé à la mi-décembre, après des semaines de négociations secrètes entre la direction Opel et le conseil central d’entreprise, a entériné les 10 000 suppressions d’emplois. Quelque 3 500 travailleurs devraient être externalisés. Quelques centaines devraient partir en préretraites. Les quelque 6 000 restant sont invités à se porter volontaires au licenciement immédiat ou avec sursis après transit d’un an dans des sociétés bidon, genre de cellules de reclassement, où ils seront payés par la caisse de chômage. Une indemnité qui peut paraître importante leur est proposée. Pour l’instant, les volontaires ne se précipitent pas. A noter que s’ils ne sont pas assez nombreux, le CE aidera le patron à les nommer ! Dans un an, la plupart sera au chômage. Et dans deux ans, par la vertu de la politique de Schröder, ils seront au minimum social. Ceux qui restent dans l’entreprise, quant à eux, verront leurs salaires baisser.

L’appareil syndical présente cette issue comme une victoire, en parfaite unité... avec la direction !



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[1] La revue est celle de la IV° Internationale. Le Revolutionär Sozialistischer Bund (RSB - Ligue socialiste révolutionnaire), est l’une des deux fractions publiques de la section allemande de la IV° Internationale.

[2] Cette grève a été un combat difficile, déclenchée sur le coup de colère de centaines de travailleurs à l’annonce du sale coup, mais à l’initiative de délégués syndicaux d’ateliers (élus par les quelque 90 % de syndiqués à l’IG Metall). A noter qu’en Allemagne, ces délégués (Vertrauensleute) sont généralement plus proches des travailleurs que les membres des conseils d’entreprise (dont quelques uns sont permanents à plein temps) et c’est parmi ces délégués que des militants syndicaux « lutte de classe » voire de sensibilité d’extrême gauche, choisissent de façon privilégiée d’agir. A Opel Bochum, il existait quelque tradition d’organisation et de réaction puisque l’année 2000 avait été marquée déjà par une grève sauvage de 5 jours, en particulier contre un projet d’externalisation. Quatre semaines avant le déclenchement du mouvement d’octobre dernier, des délégués avaient pris l’habitude de donner rendez-vous chaque jour devant la cantine. Rien de massif... jusqu’au 13 octobre où 600 travailleurs furent au rendez-vous. Rien en tout cas de préparé par le conseil d’entreprise !

gipsy
 
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Message par bennie » 22 Jan 2005, 17:32

C'est intéressant. J'ai un peu regardé le site de RSB. Il semble que leur gros problème (et celui de l'extrême gauche en général) soit sa petite taille! La gtactique qui consisterait à faire de l'entrisme syndicale pour influencer les gros appareils nous semble voué à l'échec. Il n'y a tout simplement pas de "truc" pour faire progresser "articiciellement " nos idées. L'important est de continuer à défendre nos idées là où on est présent.
Pourquoi pas au syndicat si on y est, mais il ne faut pas se faire d' illusion ni en donner.
bennie
 
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Message par Barnabé » 23 Jan 2005, 21:20

Pour ceux qui ne l'auraient pas déjà lu, l'article incriminé du rsb dans inprecor:
a écrit :
Allemagne
Une forme de lutte particulière à Opel Bochum

Par B. B. Herbst*

Dans la confrontation sociale la plus importante de l’année en RFA, ni le capital, ni les travailleurs n’ont encore réussi à s’imposer. General Motors veut détruire 12000 emplois dans ses usines d’Europe, dont 10 000 chez Opel. Sur le site de Bochum, la lutte a été engagée contre la suppression de 4000 emplois sur 9500, tandis qu’à Rüsselsheim, où 4000 emplois sur 20 000 doivent disparaître, les ouvriers n’ont pas bougé. A la suite de la lutte de Bochum, ce n’est plus de 4000 suppressions d’emplois à Rüsselsheim que l’on parle, mais de 4500.

Un combat exemplaire

Même si le résultat concret n’est pas encore mesurable, une chose est sûre : les travailleurs et travailleuses de Bochum ont démontré de façon éclatante qu’il est possible de résister à l’offensive du capital. La lutte d’Opel a électrisé toute la Ruhr, une région industrielle de 5 millions d’habitants. On n’avait pas connu un tel élan de solidarité depuis la grande lutte de Duisbourg-Rheinhausen en 1987-1988, contre la fermeture des aciéries Krupp. Pendant des années, les licenciements, les pertes de salaires, l’allongement du temps de travail ont été subis sans réaction notable. La lutte d’Opel a changé le climat politique dans la région. Dans les entreprises et dans les rues, on entend de nouveau les salariés dire que ça vaut le coup de se battre. La signification de cette lutte est clairement perçue par les dominants, au gouvernement et dans les organismes patronaux. Ils veulent empêcher le réveil de la conscience de classe.

Un arrêt de travail, mais pas une grève !

Cette lutte n’a pas pris la forme d’une grève, le personnel n’ayant interrompu le travail que pour faire valoir son droit de s’informer, selon le paragraphe 39 de la loi d’organisation des entreprises, qui stipule que les salariés ont le droit de se rendre au conseil d’entreprise (CE) pendant le temps de travail, ce qui se fait normalement individuellement et non collectivement. Équipe après équipe, ils ont donc pointé et se sont présentés à leur poste de travail… puis ont fait usage de leur droit d’information de la façon la plus intensive qui soit. Cela supposait deux choses : des travailleurs qui tiennent à être informés, et des délégués qui informent en permanence. Bien que l’on puisse reprocher à la majorité du CE de s’être opposée en fin de compte à ce que la lutte continue, il faut dire aussi que sans le CE dans son ensemble, cette forme de lutte aurait été impossible. L’effet produit est le même que lors d’une grève : pas de travail, arrêt des chaînes de montage .

Cette utilisation habile de la législation a fait l’objet d’analyses détaillées dans la presse régionale. Cela aura plus apporté que des années de cours théoriques dispensés dans les instituts de formation de l’IG Metall. Il ne se passera pas longtemps avant que les partis pro-capitalistes ne proposent de " réformer " la loi sur ce point.

Cela explique pourquoi les " Opeliens " se sont opposés de toute leur force à ce que l’on qualifie leur mouvement de " grève ". Avec en face d’eux le capital, la direction, les dirigeants des partis, les médias et la direction d’IG Metall, avec en toile de fond le niveau de chômage important dans la Ruhr, ils étaient parfaitement conscients de l’étroitesse de leur marge de manœuvre. La plupart des organisations d’extrême-gauche — dont presque aucune n’est présente dans l’entreprise — n’ont rien compris à la forme de lutte qu’ils avaient adoptée. C’est qu’ils n’étaient pas venus aux portes pour écouter, mais pour assurer les travailleurs de leur solidarité et pour leur faire connaître la " juste " perspective politique. Des mots d’ordre tels que " grève illimitée ! ", " extension de la grève ! " ou " formez des comités de grève " tapaient en plein à côté et ne font qu’illustrer à quel point l’extrême gauche est éloignée des réalités des entreprises.

Une lutte qui n’a pas été menée activement

Si les portes ont bien été bloquées, il n’y a eu ni appels à la solidarité d’autres boîtes, ni prise de contact avec les sites Opel d’Anvers ou de Trollhättan en Suède, eux aussi touchés. La grande majorité des travailleurs et des travailleuses ont passé ces journées à leur poste, sans refus de travail, et peuvent donc normalement prétendre à être rétribués. L’encadrement, les dirigeants, les services de surveillance et de gardiennage n’ont à aucun moment été entravés dans leur activité, y compris pour ce qui est de l’intimidation. Un ouvrier ne rejoignait le piquet aux portes qu’après avoir faire savoir à son chef qu’il n’était plus " prêts à travailler ". Ces précisions n’enlèvent évidemment rien aux mérites de cette lutte.

Le groupe des délégués du personnel a été la colonne vertébrale du combat. Les ouvriers de production sont syndiqués à 80-90%. La " direction des délégués du personnel ", instance dirigeante d’IG Metall dans l’entreprise, a joué le rôle d’un " comité de grève ". Sans surprise, elle n’a pas bénéficié de l’appui de la bureaucratie de l’IG Metall, qui depuis le début était contre l’arrêt de la production. Une telle lutte n’aurait pas été possible sans les dizaines d’années de débats et de conflits au sein de ce corps " d’hommes et femmes de confiance ", réfractées au CE par des sensibilités qui vont des " partenaires sociaux loyaux " jusqu’aux " syndicalistes sans frontières " (1), Voilà pourquoi il n’y a pas ici, contrairement à beaucoup d’autres grandes entreprises, de " prince du CE " appuyé sur une clique qui maîtrise tout, et cela en retour a permis aux délégués de prendre des initiatives.

Une unité exemplaire

C’est dans ce cadre qu’il faut interpréter le résultat du vote de deux tiers du personnel pour la reprise du travail. Certes, la question était formulée de façon manipulatrice : " Le CE doit-il continuer les négociations avec la direction et le travail reprendre ? ". La fraction majoritaire du CE voulait que la production reprenne. Mais le résultat aurait-il été différent avec une autre question ?

L’extrême gauche, qui ne voit là que des travailleurs " trompés ", oublie que les ouvriers et ouvrières ont discuté jour et nuit. Ils et elles ont une conscience de classe comparativement haute ; même si l’arrêt de travail avait été prolongé encore quelques jours, ce n’est pas seulement la pression sur le capital qui aurait augmenté, mais aussi la contre-pression et le danger de division.

Qu’en aurait-il été si le travail avait repris équipe après équipe ? Ou si le résultat avait été de 52 % pour la grève et 48 % contre ? Si cela avait entraîné affrontement et division parmi les travailleurs ? L’unité préservée du personnel face au propriétaire du capital Opel est leur grand triomphe. C’est elle seule qui a empêché la répression contre les " meneurs ", telle qu’elle avait déjà été annoncée dans les médias de la bourgeoisie. Après deux grandes luttes au cours de ces dernières années (il y avait eu grève en juin 2000 contre la liquidation de certains secteurs à la suite de l’alliance entre GM et Fiat), les ouvriers et ouvrières d’Opel sont en état de relever le prochain défi. Et c’est cela qui compte.

22 octobre 2004

* B. B. Herbst est militant du Revolutionär Sozialistischer Bund (RSB, Ligue socialiste révolutionaire, fraction publique de la section allemande de la IVe Internationale).

1. Groupement " lutte de classe ". Dans les années 1970, il portait le nom de " groupe de syndicalistes oppositionnels ". Voir http://www.labournet.de
Barnabé
 
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Message par gipsy » 06 Avr 2005, 10:57

Bulletin d'entreprise de camarades allemands de la quatrième internationale dans l'unique boîte de production d'ampoules en tous genres en Allemagne (europe?) Osram (Siemens)!
Avril 2005



Osram_05_04.pdf
gipsy
 
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Message par bennie » 14 Avr 2005, 14:02

[QUOTE] INTRNATIONAL HERALD TRIBUNE 14 Avril 2005

ISCHGL, Austria You would not tend to apply the term "guest worker" to Anna Hass, who is a 23-year-old waitress at the large mountaintop Panorama restaurant in this Austrian ski resort, because for four decades, a guest worker - gastarbeiter in German - meant a Turk or a Yugoslav who came to labor-short Germany in search of the sort of job that Germans did not usually want to do.
.
But now, in a twist of fate, Germans, especially young people from the former East like Hass, are traveling abroad in search of work, becoming ethnic German "gastarbeiter" in Austria or Switzerland or Iceland, embodying as they do so the lengthy economic stagnation in the country where gastarbeiter always meant somebody else..
"It's very bad," said Hass, who is trained to be a veterinarian assistant, of her home, which is a village in the state of Mecklenburg-Vorpommern, in the German northeast. "There's no chance to find a job, except maybe one that's totally underpaid, like €600 a month," about 775.
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The result, as the Austrian tabloid News, had it in big headlines last month is this: "The Germans Are Coming!" According to News, 45,000 of them are now working in Austria, compared with half that number five years ago, though others put the current figure at more like 25,000.
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"It started about three or four years ago," Harald Seidler, the manager of the Panorama restaurant, said of the influx of Germans.
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He dated the phenomenon slightly differently than News.
.
"It was when the EU became more restrictive about non-EU workers," he continued, referring to the European Union.
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"Before, they came from Turkey, Croatia and other parts of the former Yugoslavia, like Slovenia," Seidler said, "but that's all over. It's really mostly Germans now. They speak German and they have good qualifications, so there's no communications problems with our guests, who are 80 percent Germans, and there's a lot less paperwork than for somebody from the East."
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It is not difficult to pinpoint the paradox in this for Germany, namely that the country that is home to more than 2 million Turkish "guest workers" is now exporting guest workers of its own, a sort of reversal of fortune that illustrates the extent to which Germany is no longer the country of the economic miracle.
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Just as four decades ago Germany set up recruitment offices in Anatolia to persuade Turkish workers of the benefits of taking jobs in Germany, now there are job placement services in places like Mecklenburg-Vorpommern finding young Germans for positions in the Austrian tourism and health care industries, the two economic arenas most in need of foreign personnel.
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Several reasons are cited for this, not least that neighboring countries like Austria, which once lagged well behind Germany, are doing better now. Austria's unemployment rate is about 5 percent, which is itself a problem, but compared to Germany's rate of 12.5 percent - a national figure pushed upward by the figures in the former East, which reach to 25 percent and more - the Austrian situation looks pretty good.
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"The Austrian economy is doing better," Karl Aiginger, director of the Austrian Institute for Economic Research, said. He cited the tremendous cost to Germany of reunification, which involved a massive transfer of money from the former West to the former East, but with disappointing economic results.
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"We had the advantage that many of our Eastern neighbors have a high growth rate and we were able to capitalize on that," Aiginger said, referring to Austria's ability to form strong economic ties with new EU member states like the Czech Republic, Hungary and Slovakia.
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But what of Austria's elaborate and costly social welfare network?
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It is similar to the network in Germany that is often blamed for a major share of German's own stagnation.
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Indeed, guest workers like Hass are evidence that cutbacks in Germany, especially in unemployment compensation, are driving many young Germans to places like Austria for seasonal work.
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This corresponds to what many people in Germany are saying about the phase of economic reform that went into effect at the beginning of this year. The phase, known as Hartz IV - named after the Volkswagen executive who devised the program - is aimed at reducing unemployment insurance enough so that it would no longer make economic sense for a person to remain unemployed rather than take a low-paying job.
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Hass herself is entitled to collect unemployment payments in Germany during the off-season in Austria, but because the amount is so low - it would be about €300 a month, compared to about €800 before Hartz IV went into effect - she will look for another job abroad in the summer.
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"I don't think the cost of social welfare is the main German problem," Aiginger said, referring to Germany's economic malaise. "The main point is that German labor costs are still the highest in Europe, and it's in middle technology, not high tech."
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Distracted by the costs of reunification, Aiginger said, Germany lagged behind in research and development, while Austria did not.
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"The country with the highest wages must be the most productive and must specialize in the highest technologies, but that was just forgotten in Germany," he said.
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And so, here on this mountaintop in Austria, where all the hotels were fully booked for this past late-season ski weekend, young Germans were talking about their expertise in finding jobs abroad.
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They use the Internet or they go to a labor office that lists seasonal jobs in other countries. One of Hass's friends here, Adina Lens, 22, said that two years ago, she worked on a cattle and sheep farm in Iceland. Other common job offerings include picking strawberries in Sweden in the spring or going to Euro Disney in France in the summer.
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"There used to be lots of agriculture," Lens said of Mecklenburg-Vorpommern, where she also comes from, "but there's little tourism and little industry and the infrastructure is not so good, so no big companies go there. Lots of people leave, especially young people."
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Danny Huhn, a 26-year-old waiter at the Panorama who comes from Lutherstadt in the former East Germany, gave some statistics on these departures, saying that in his graduating high school class of 17, maybe four of five are still there.
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"I'm young," he said. "I go where I can make more money. I don't need to stay in Germany and work for nothing. The whole scene in East Germany is really bad. Young people go abroad a lot, and it's not that good any more, economically speaking, in West Germany either."
..[QUOTE]


Ca raconte comment de plus en plus d'Allemands trouvent du travail à l'étranger, ici dans la restauration, en Autriche, dans des centres touristiques, où 80% de la clientèle est ...allemande!
bennie
 
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