Panique bancaire en Grande Bretagne

Dans le monde...

Message par Wapi » 17 Mars 2008, 19:44

a écrit : 

LExpansion.com du 17 mars 2008


Les bourses et le dollar poursuivent leur descente aux enfers

Les Bourses européennes ont fortement chuté lundi en raison des craintes d'aggravation de la crise financière provoquées par l'opération de sauvetage de la banque d'affaires américaines Bear Stearns organisée par la banque centrale américaine (Fed). "Ce rachat (de Bear Stearns) semble montrer que nous entrons dans une phase difficile de la crise en cette fin de premier trimestre", estimaient les analystes de CM-CIC Securities.

La Bourse de Francfort a perdu 4,18%, celle de Londres 3,86% et celle de Paris 3,51%. Parmi les autres places, la Bourse suisse a perdu 5,02%, tirée à la baisse par les valeurs bancaires, Stockholm 4,07%, Amsterdam 3,79%, Milan 3,39% et Madrid 2,81%. L'indice Eurostoxx 50, qui regroupe 50 des plus importantes valeurs européennes, a pour sa part chuté de 3,78%. Ces nouvelles baisses portent à plus de 20% depuis le début de l'année les reculs des Bourses de Francfort, Paris, Milan et suisse. Le Comité monétaire de la banque centrale américaine, la Fed, doit se réunir mardi et pourrait décider d'une nouvelle baisse drastique de son taux directeur, actuellement fixé à 3%, pour tenter de juguler les effets de la crise financière. Les marchés étaient également très inquiets des difficultés que pourraient rencontrer d'autres grands noms de Wall Street comme Lehman Brothers.
L'ensemble des places boursières souffre également de la dégringolade continue du dollar et des records parallèles de l'euro, de la hausse ininterrompue du pétrole. L'euro a d'ailleurs atteint un nouveau pic historique de 1,5905 dollar lundi dans les échanges asiatiques, faisant sauter successivement et en quelques heures les seuils des 1,57, des 1,58 et des 1,59 dollar. Le précédent record (1,5668 dollar) datait de seulement vendredi soir. Vers 14H00 GMT, il s'échangeait à 1,5717 dollar. Le billet vert quant à lui s'est enfoncé largement sous la barre des 100 yens qu'il avait franchie à la baisse la semaine dernière pour la première fois en douze ans, pour atteindre un creux de 95,11 yens vers 14H00 GMT. Par ailleurs, l'or a décroché un nouveau record historique pour atteindre vers 02H00 GMT 1.032,70 dollars sur le London Bullion Market.


Le cours des matières premières flambe, c'est à mon avis le plus important. Ca sent la guerre ...
Wapi
 
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Message par Indesit » 18 Mars 2008, 15:38

(El convidado de piedra @ lundi 17 mars 2008 à 19:29 a écrit : Ca sent terriblement mauvais.

En deux jours, pendant le week end où il n'y a pas des cotations, le cours de l'action Bears est passé de 30 dollars à ...2 dollars. Un an auparavant elle coutait plus de 239 dollars.

D'ailleurs elle aurait pu valoir moins que cela. C'est la FED qui a acheté en fait par l'entremise de la Banque JP Morgan parce que la loi ne le permet pas de soutenir le type des banques comme la Bears.

Toutes les banques chutent lourdement et les US plus encore. Voir l'article ci dessous
a écrit :LONDRES/NEW YORK (Reuters) - Le sauvetage en catastrophe de Bear Stearns par JP Morgan Chase & Co attise les craintes sur le marché bancaire, qui appréhende d'autres chutes brutales, peu de banques étant à l'abri des remous actuels.

A Wall Street, l'action Bear Stearns poursuivait sa chute entamée vendredi, plongeant de 88% à 3,69 dollars et entraînant dans sa chute l'ensemble du compartiment bancaire. JPMorgan propose deux dollars par action.

Lehman Brothers cédait près de 38% à 24,55 dollars par action. Merrill Lynch et Goldman Sachs n'étaient pas épargnés chutant de 10,5% pour la première à 38,93 dollars et de 8% pour la seconde à 144 dollars. Citigroup, la première banque américaine, abandonnait 7,6% à 18,28 dollars.

"La valorisation (de la banque Bear Stearns) est pratiquement nulle", a déclaré un employé de Bear Stearns à Singapour. "On a touché le fond, on a coulé, c'est très triste. Tout le monde est effondré."

Bear Stearns, qui est détenue à hauteur de 30% par ses salariés, compte 14.000 employés qui pour certains ont déjà reçu leur lettre de licenciement. JPMorgan Chase, selon la chaîne de télévision CNBC, prévoit de réduire ces effectifs de moitié.

"Mon job a été supprimé", a déclaré un employé qui a requis l'anonymat à son arrivée au siège à New York.

Pour Joseph Lewis, un britannique qui avait fait fortune sur le marché des changes et avait acquis 10% du capital de Bear Stearns, la déconfiture de la banque se traduit par une perte d'un milliard de dollars.

A la clôture des Bourses européennes, l'indice bancaire européen reculait de 6,1%, à 311,59, après avoir touché un plus bas à 309,16.

Les tensions se sont du coup accentuées sur les marchés du crédit. L'indice Itraxx Xover, censé refléter l'appétit des investisseurs pour les obligations à risque, a grimpé à 630 en fin de journée contre 625 vendredi et 624 jeudi.

L'action UBS a fini en recul de 13,85%, alors que les investisseurs pensent que la banque suisse pourrait encore perdre des milliards de dollars avec la détérioration de la conjoncture économique américaine.

Royal Bank of Scotland et Barclays ont perdu respectivement 8,69% et 9,35%, tandis que la Deutsche Bank a abandonné 6,03%. Société générale a perdu 8,39%, BNP Paribas 4,69%, AXA 5,95%, Crédit agricole 4,58%, Dexia 5,02% et Natixis 9,37%.

Au Japon, Mitsubishi UFJ Financial Group, le numéro un des bancaires, avait chuté de 4,83% à 789 yens à la Bourse de Tokyo.

L'annonce du prix de rachat de Bear Stearns par JPMorgan Chase, à deux dollars par action, soit 7% seulement du dernier cours et à peine plus du centième du record historique inscrit par l'action l'an dernier, a semé la stupeur, soulignant les risques courus par les banques depuis la crise du "subprime".

"Si l'on arrive à une crise de confiance sur l'ensemble du marché bancaire et à la chute d'un établissement de la taille de Bear Stearns, les gens vont se mettre à paniquer", prédit Simon Maughan, analyste chez MF Global.

Dirk Hoffman-Becking, expert chez Stanford Bernstein, tempère en estimant que le marché bancaire européen semble en meilleure posture que son homologue américain, "mais en fin de compte, personne n'est à l'abri", reconnaît-il.

"Étant donné qu'un acteur majeur de cette industrie, même s'il s'agit du plus petit et du plus exposé sur le marché obligataire, n'est pas passé loin de la faillite, nous recommandons aux investisseurs de se montrer très prudents sur le marché bancaire européen", dit-il. "Nous nous attendons à des ventes massives, déconnectées des perspectives à long-terme."

La crise de confiance sur le marché bancaire est palpable, et la décision de la Fed d'abaisser d'un quart de point son taux d'escompte sans attendre sa réunion de politique monétaire de mardi n'est pas en mesure de rassurer les investisseurs, estiment les analystes.

"Ces événements doivent tout autant à la psychologie qu'à des faits avérés. Nous ne pouvons donner aucune assurance que les banques que nous suivons sont à l'abri d'une crise de liquidités", dit Hoffman-Beckering.

En conséquence, la banques devraient resserrer leurs politiques de taux et leurs prises de risques, entraînant une hausse des coûts de financement, voire de dépréciations d'actifs.


Les salariés de la Bears qui disposaient de 30% de leur "capital" se trouvent licenciés. JP Morgan licencie la moitié de son personnel et les autres banques US embraient derrière.

Personne saute encore du haut d'un gratte ciel, mais un type à perdu un milliard de dollars...en deux jours.

Je ne sais rien mais si le système bancaire US continue de la sorte et/ou s'effondre (hypothèse que les commentateurs du FT disent plausible) la recesion va être la grave des graves.

Bonjour,

d'après la presse financière, le plus déterminant dans le mois qui vient pour l'évolution à court terme de la crise, cela va être les résultats des grandes banques américaines.

Or Lehman Brothers et Goldman ont des résultats meilleurs que prévus, ce qui soutient les cours de Wall Street aujourd'hui.

à suivre

indesit
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Message par abounouwas » 18 Mars 2008, 15:46

Les Echos 18 mars 2008

a écrit :
Banques américaines : la crise financière fait plonger les résultats trimestriels
[ 18/03/08  - 13H18  - actualisé à 14:18:00  ]
Goldman Sachs et Lehman Brothers ont vu leur bénéfice net du premier trimestre 2008/2009 plonger de plus de moitié sur un an à, respectivement, 1,5 milliard et 489 millions de dollars. Ces résultats sont toutefois supérieurs aux attentes des analystes.

Les mauvaises nouvelles s'accumulent pour le secteur bancaire américain. Alors que Bear Stearns vient à peine d'être sauvée de la faillite, Goldman Sachs et Lehman Brothers viennent de publier des comptes lourdement grevés par la crise financière, avec des chutes de plus de moitié de leurs profits du premier trimestre de l'exercice 2008/2009.

Le bénéfice net de Goldman Sachs, première banque d'affaires d'outre-Atlantique a enregistré une chute de 53% de son bénéfice net, à 1,5 milliard de dollars. Le bénéfice net par action (BNPA) atteint 3,2 dollars. S'il représente moins de la moitié du montant enregistré un an plus tôt, il est toutefois nettement supérieur à celui qu'attendaient les analystes financiers, qui tablaient sur 2,58 dollars en moyenne.

Le chiffre d'affaires s'est établi, lui, à 8,3 milliards de dollars, soit plus d'un tiers de moins qu'au premier trimestre 2007/2008. Lloyd Blankfein, le PDG de Goldman Sachs, l'a admis sans difficulté : "les conditions de marché sont clairement très difficiles", qui expliquent les contre-performances de la banque. Ainsi du pôle de banque d'investissement, qui a vu ses revenus fondre de 32% sur un an - à 1,2 milliard de dollars - ou des activités "trading & principal investments", qui affiche une chute de près de 46% - à 5,1 milliards de dollars. "Mais nous constatons une activité dynamique dans plusieurs de nos segments", n'a-t-il pas manqué de souligner, comme par exemple en gestion d'actifs.

La crise financière a également fait perdre environ 2 milliards de dollars à Goldman Sachs. Ce montant se répartit à peu près également entre les titres liés aux crédits immobiliers et la production de "crédits notés dans des catégories non investissement".

Chez Lehman Brothers, la tendance de début d'année est similaire. Ainsi le bénéfice net de la banque d'affaires a-t-il fondu de 57% sur un an, à 489 millions de dollars. Le BNPA s'affiche à 81 cents après 1,96 dollar au premier trimestre 2007/2008. Mais, là aussi, les analystes devraient être agréablement surpris, qui attendaient 72 cents pour les premiers mois de l'exercice en cours.

Comme son homologue de Goldman Sachs, le PDG Richard Fuld a souligné "l'environnement difficile", qui explique le recul de 30,5% du chiffre d'affaires en un an - à 3,5 milliards de dollars. La division marchés de capitaux a été la plus affectée, avec une chute de 52% des revenus - et de 88% des revenus dégagés sur le segment obligataire. Comme Goldman Sachs, Lehman Brothers a bien résisté dans la gestion d'actifs, avec un bond de 39% de ses revenus, et contrairement à sa concurrente, elle a réussi à préserver sa banque d'investissement, dont le chiffre d'affaires s'est inscrit en hausse d'environ 2%.

La crise du "subprime" a toutefois continué de peser sur les comptes de Lehman Brothers. Celle-ci a en effet été amenée à déprécier quelque 1,8 milliard de dollars d'actifs nets.
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Message par abounouwas » 18 Mars 2008, 15:49

Les Echos clôture Wall Street 18 mars 2008

a écrit :
Wall Street limite les dégâts après la vente de Bear Stearns
[17/03/08 -  21H12  -  Les Echos ]

La Bourse de New York a terminé lundi une séance agitée sur une note contrastée, les investisseurs tentant de considérer que le pire a été évité avec la vente au rabais de la banque Bear Stearns: le Dow Jones a gagné 0,18%, mais le Nasdaq a cédé 1,60%.

Alors qu'il était tombé de presque 200 points en début de séance, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a finalement pris 21,16 points à 11.972,25 points.

En revanche, l'indice Nasdaq , à forte composante technologique, a reculé de 35,48 points à 2.177,01 points.

L'indice élargi Standard and Poor's 500 a lui baissé de 0,89% (-11,51 points) à 1.276,62 points.

La nervosité des marchés financiers est remontée d'un cran lundi, à la suite du rachat de la banque d'investissement Bear Stearns, déjà renflouée d'urgence vendredi, par sa concurrente JPMorgan Chase pour le prix dérisoire de 236 millions de dollars, soit deux dollars par action, afin d'éviter une faillite.

"Cela ravive les craintes sur la valeur de l'ensemble des groupes de Wall Street", a considéré Dick Green, analyste de Briefing.com.

Le marché obligataire, réputé moins risqué, a profité des turbulences de la Bourse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui évolue en sens inverse du prix des obligations, a baissé à 3,314%, contre 3,421% vendredi soir, et celui à 30 ans à 4,282%, contre 4,358%.
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Message par abounouwas » 18 Mars 2008, 16:00

et Wapi a raison de souligner que l'envolée de pas mal de matières premières sent la poudre

plus de 108 le baril
pour la petite histoire, il cotait à 54/b il y a pile poil un an...

le cacao a augmenté de 50% en trois mois, le café de 20%, le sucre avait bondi de plus de 30% (même si actuellement il "corrige")
le blé a vu son cours multiplié par 3 en un an
le lingot d'or a gagné 30% en un an, pareil pour le cuivre ou l'étain en un trimestre, quant à l'aluminium ou à l'argent, c'est +50% en un mois!
abounouwas
 
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Message par abounouwas » 18 Mars 2008, 16:10

et quand on dit que cela sent la guerre, c'est peu de le dire :

Les Echos du 18 mars 2008

a écrit :
JOSEPH E. STIGLITZ
L'invasion de l'Irak, une guerre à 3.000 milliards de dollars
[ 17/03/08  ]

Dans trois jours, le 20 mars, cela fera cinq ans que les Etats-Unis ont envahi l'Irak. Il est temps de faire le point sur ce qui s'est passé. Dans notre dernier livre « The Three Trillion Dollar War », Linda Bilmes et moi-même estimons à 3.000 milliards de dollars, au bas mot, le coût économique de la guerre pour les Etats-Unis. A cette somme, il convient d'ajouter 3.000 autres milliards supportés par le reste du monde. C'est beaucoup plus que ce qui avait été anticipé. L'équipe Bush n'a pas seulement trompé le monde sur le coût possible de la guerre, elle a aussi cherché à en dissimuler l'ampleur une fois les opérations lancées.

Il n'y a là rien de surprenant. L'administration Bush a menti sur à peu près tout le reste, des armes de destruction massive de Saddam Hussein à ses liens supposés avec Al-Qaida.

L'administration Bush avait dit que la guerre coûterait 50 milliards de dollars. C'est désormais le montant que les Etats-Unis dépensent en Irak tous les trois mois. Pour un sixième du coût de la guerre, ils pourraient remettre leur système de sécurité sociale sur pied pour plus d'un demi-siècle, sans réduire les allocations ni augmenter les cotisations.

En même temps qu'il est parti en guerre, le gouvernement Bush a réduit l'impôt des plus riches, en dépit de l'existence d'un déficit budgétaire. En conséquence de quoi, il doit recourir à l'emprunt pour financer son intervention en Irak. C'est la première fois dans l'histoire des Etats-Unis que le coût d'une guerre n'est pas supporté par l'impôt des citoyens, mais est intégralement transmis aux générations futures. A moins que les choses ne changent, la dette publique américaine - qui était de 5,7 milliards de dollars lors de l'investiture de Bush - sera augmentée de 2 milliards à cause de cette guerre.

Est-ce de l'incompétence ou de la malhonnêteté ? Sans doute un peu des deux. En raison du système de comptabilité de caisse en vigueur aux Etats-Unis, l'administration Bush s'est polarisée sur les dépenses immédiates sans penser aux charges futures, notamment aux pensions d'invalidité et aux soins médicaux pour les futurs vétérans. Ce n'est que longtemps après le début de la guerre que le gouvernement a commandé des véhicules spécialement blindés qui auraient pu sauver la vie de nombreux soldats. Le refus d'introduire un nouveau contingent et les difficultés de recrutement liées à l'impopularité de cette guerre ont forcé les troupes à des déploiements particulièrement éprouvants.

Le gouvernement a tenté de cacher le coût de la guerre au public américain. Des groupes de vétérans ont dû faire appel au Freedom of Information Act (loi sur la liberté d'information) pour que soit révélé le nombre total de blessés - 15 fois celui des morts. Quelque 52.000 vétérans de la guerre d'Irak souffrent déjà de syndromes de stress post-traumatique. On estime que les Etats-Unis devront fournir des pensions d'invalidité à 40 % du 1,65 million de soldats déjà déployés. Au final, la facture risque de s'élever à plus de 600 milliards de dollars (à son cours actuel) en soins médicaux et pensions d'invalidité.

L'idéologie et la soif de profits ont également joué un rôle dans l'augmentation du coût de la guerre. Les Etats-Unis ont fait appel à des opérateurs privés, qui n'ont pas été bon marché. Un « garde » de la société militaire privée Blackwater Security coûte plus de 1.000 dollars par jour, sans compter les pensions d'invalidité et l'assurance-vie, qui sont payées par le gouvernement.

Cette guerre n'a profité qu'aux compagnies pétrolières et aux sociétés de défense. Le cours de l'action Halliburton, ancienne société du vice-président américain Dick Cheney, est monté en flèche.

C'est l'Irak qui a le plus souffert de cette guerre mal gérée. La moitié des médecins du pays ont été tués ou ont fui le pays ; le taux de chômage atteint 25 % ; cinq ans après le début de la guerre, Bagdad ne connaît pas plus de huit heures d'électricité par jour. Sur une population irakienne totale de 28 millions de personnes environ, 4 millions ont été déplacées et 2 millions ont quitté le pays.

Les milliers de morts violentes ont insensibilisé la plupart des Occidentaux : un attentat faisant 25 morts ne semble plus digne de passer aux informations. Les études statistiques des taux de mortalité avant et après l'invasion en disent long sur la triste réalité. Elles suggèrent, en effet, que le nombre de morts est passé d'environ 450.000 durant les quarante premiers mois de la guerre (dont 150.000 morts violentes) à 600.000 aujourd'hui.

Au regard du poids des souffrances humaines, il peut sembler déplacé de parler de coûts financiers. Et il peut paraître nombriliste de se concentrer sur la charge supportée par les Etats-Unis, qui se sont lancés dans cette guerre en violation des lois internationales. Mais ces énormes coûts ont des répercussions qui vont bien au-delà des prévisions budgétaires.

« Il n'existe pas de repas gratuit », dit un dicton américain. Il n'existe pas non plus de guerre gratuite. Les Etats-Unis - et le reste du monde - n'ont pas fini de payer le prix de cette guerre. J'aurai l'occasion de l'expliquer dans une prochaine chronique.
JOSEPH E. STIGLITZ, prix Nobel d'économie 2001, est professeur à l'université Columbia (New York).
abounouwas
 
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