Ukraine

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Re: Ukraine

Message par Doctor No » 04 Sep 2014, 06:53

Encore un article qui accumule les contre-vérités avec le journalisme, et les "conclusions" fabriquées à la chaîne.
Voyons ceci
Même si les renforts matériels et humains (1 000 soldats russes selon l'OTAN, 3 000 à 4 000 « volontaires » selon les chefs du camp prorusse) que Moscou fournit aux séparatistes y sont pour beaucoup, cela n'explique pas tout.


Quelle est la situation réelle depuis le départ?
Une armée de plus de 60 000 hommes, renforcée par des bataillons fascistes, qui dispose d'artillerie, des chars modernes (des Humbies américains entre autres, il y a des photos de ces véhicules fuyant la champ de bataille) des avions de combat modernes, des hélicoptères, un Etat majeur, une logistique, l'appui en fournitures de tous les autres pays ex-socialistes (poussés par l'impérialisme qui se cache, comme toujours, derrière des proxys) comme de l'OTAN. Un soutient diplomatique, de la presse occidentale, par des troupes mercenaires fascistes et privées.

De l'autres côté, entre 10 000 à 15 000 hommes, la plupart âgés au début, avec de l'armement léger récupérée sur l'armée ukrainienne dans la région. Ni chars (sauf deux, un récupéré sur un monument de guerre...), ni avions, ni d'artillerie (sauf des mortiers), sans fournitures et sans appui russe d'une quelconque importance (les rapports de l'OSCE sont formels là dessus). Les volontaires russes passés de l'autres côté ne sont pas "4000" une chiffre, comme toutes celles qui donne LO, sortie des officines de guerre psychologique de l'OTAN.

Comment donc "1000 soldats russes" (qui n'existent que dans la propagande de Porotchenko) et que même la diplomatie française ne prends pas au sérieux (mais que LO avale cela "sans voir" ce qui est évident) peuvent faire basculer une situation qui, dans n'importe quelle guerre "normale" aurait amenée la défaite du camp le moins armée et le moins nombreux?

Tout simplement par la formule de Napoléon "Le morale des troupes est en relation aux armes comme 10 est à 1".
Les soldats ukrainiens ne voulaient pas se battre pour les oligarques; les fascistes, comme toujours, se sont des lâches, et les habitants des régions de Novorossia défendaient leurs foyers et luttaient pour une cause juste, la cause de l'anti impérialisme, contre les oligarques tous passés du côté Porotchenko, contre l'impérialisme US et les plans du FMI.

15 mil guérilleros mal armés qui liquident une armée de 60 mil armés jusqu'aux dents (ils ont même balancé des missiles sur les villes) au point que Porotchenko se voit contraint de demander un "cessez-le feu" et qu'un général de l'OTAN déclare que "Kiev a perdu la guerre" montre la distance qu'il y a entre les faits et la "présentation" faite par LO qui épouse fondamentalement la propagande occidentale.
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Re: Ukraine

Message par Doctor No » 04 Sep 2014, 07:21

Et ceci bat tous les records.

Les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, etc., soutiennent un gouvernement ukrainien qui se place dans leur camp et qui demande à entrer dans leur alliance militaire, l'OTAN. Mais, jusqu'à maintenant, les grandes puissances impérialistes semblent se satisfaire d'avoir fait basculer Kiev de leur côté. Obama dit et redit qu'il ne veut pas intervenir contre la Russie. L'Union européenne, tout en évoquant de nouvelles sanctions économiques contre Moscou, qu'elle présente comme seule responsable de la situation, reste divisée et sur la nature et sur l'opportunité de telles mesures. Et la Slovaquie, dit-on, aurait brisé l'unanimité, indispensable à l'adoption de nouvelles sanctions, des 28 États de l'Union.

Prétendre que le "gouvernement" ukrainien a une quelconque indépendance par rapport à ses maîtres américains relève d'une prostitution politique complète. Ce n'est pas Porotchenko qui veut, mais l'impérialisme US qui impose. Et cela depuis le début de Maidan, depuis le début de son "gouvernement" qu'il avait gagné en promettant la paix, mais sous les injonction de Mc Cain, il a entrepris la guerre dès son arrivé au pouvoir.
Les plans impérialistes, on ne peut pas plus clairs, publiés partout, sont cristallins: réduire la Russie à l'impuissance, l'entourer des bases militaires, finir de la dépecer, changer les leaders que ne lui conviennent pas ou les liquider (comme en Libye et partout).
De cela, pas un mot, car LO attend que les impérialistes le dise officiellement peut-être pour pouvoir l'écrire (autrement ils manqueraient de "sérieux", leur seul préoccupation de "bons" journalistes).
Citer le chef de l'impérialisme US comme preuve de quoi que ce soit, montre jusqu'à quels extrêmes l'auteur est capable de descendre. Alors, il faut attendre que l'impérialisme dévoile publiquement ses plans pourtant évidents pour les voir? "Obama a dit" voila la référence de LO; la boussole de classe, elle est bien loin. D'ailleurs parle t-on de classes dans cet article?
Et les analyses des stratèges impérialistes, et les 5 milliards dépensés par les US pour déstabiliser l'Ukraine et former les fascistes, et tout le déploiement des bases militaires autour de la Russie, et l'augmentation maintenant des forces armées de l'OTAN qui s'est placée totalement du côté de Kiev, et les sanctions, tout cela ne compte pas pour l'auteur de cet article?

Non, évidement, ce qui compte est la parole d'Obama. Et il faudra qu'on avale cela?

Si "l'Union Européenne" fait la danse du ventre (un pas à gauche et un autre à droite) c'est parce qu'elle n'a aucun intérêt à une guerre en Europe (mais les US si, car cela les assure l'hégémonie totale sur la planète à présent et à futur) et qu'elle se méfie de l'impérialisme US son concurrent et son rival depuis fort longtemps. Les guerres en Europe n'ont fait qu'affaiblir les impérialisme européens et fortifier l'impérialisme US, cela les LO devraient le savoir tout de même.
Mais le fond, l'orientation principale, est de réduire la Russie à la portion congrue et si cela peut se faire par des pressions qui n'impliquent pas une guerre totale en Europe, ma foi, les impérialismes de seconde zone, totalement à la botte des US, peuvent bien l'envisager. Malgré les risques, alors on voit Merkel essayer d'éviter la guerre (le scénario idéale pour l'impérialisme US) tout en appuyant les "sanctions" et cela malgré les retombés contraires pour leurs propres intérêts. Difficile de contenter la chèvre et le chou...
La pente très glissante que vous avez pris va vous conduire à terme, à appuyer ouvertement l'impérialisme US.
Sans les positions de Socialist Fight, le trotskisme, cet idéalisme dogmatique, finira sa (petite) course telle qu'on l'a toujours dit, comme des laquais de l'impérialisme. Le centrisme, critiqué, s'obstine et passe à droite. C'est la loi historique de ses tendances depuis fort longtemps.
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Re: Ukraine

Message par com_71 » 04 Sep 2014, 11:19

Doctor No a écrit :...le trotskisme, cet idéalisme dogmatique, finira sa (petite) course telle qu'on l'a toujours dit, comme des laquais de l'impérialisme. Le centrisme, critiqué, s'obstine et passe à droite. C'est la loi historique de ses tendances depuis fort longtemps.


Waou ! Quelle inspiration ! :lol: :lol:
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Ukraine

Message par artza » 04 Sep 2014, 11:49

Tout est dit, laissons le Dr vivre virtuellement et rétrospectivement dans le stalinisme des années 50 qui mitraillait les ouvriers de Budapest et promenait les travailleurs parisiens (j'en fus :mrgreen:) dans des manifestations imbéciles, réactionnaires et au bout du compte... pro-impérialistes ;).
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Re: Ukraine

Message par Vania » 05 Sep 2014, 19:46

Un article pas inintéressant du Figaro, on l'on voit un peu en filigrane les différents clans de l'oligarchie et leurs rivalités, rien qu'au sein de l'équipe au pouvoir.

Kiev et les sécessionnistes ont signé vendredi à Minsk un « protocole préliminaire » censé faire taire les armes.

Un cessez-le-feu, deuxième tentative de ce type depuis le début du conflit militaire dans le Donbass, a été annoncé vendredi soir à Minsk, la capitale biélorusse. Les membres du groupe de contact, qui réunit des représentants russes, ukrainiens et occidentaux, ainsi que deux chefs rebelles, ont signé un accord destiné à faire taire les armes. Celui-ci prévoit le maintien des belligérants sur leurs positions acquises, un échange de 2000 prisonniers et l'octroi d'une aide humanitaire, qui pourraient débuter samedi, ainsi que le retrait des armes lourdes. Les modalités d'ouverture d'un couloir humanitaire devraient être rediscutées lundi. L'OSCE sera chargée de veiller au respect de ces engagements.
Le précédent cessez-le-feu, qui datait du 23 juin et était inspiré par Petro Porochenko, avait été violé à de multiples reprises. Deux mois et demi plus tard, la situation a changé. Le président ukrainien est fragilisé par les revers militaires enregistrés par ses troupes, ce qui l'oblige à des concessions. L'opinion publique se déclare également lassée du conflit. «La vie humaine est ce qui a le plus de valeur. Nous devons faire l'impossible pour mettre fin à ce bain de sang et aux souffrances de la population», a plaidé le chef de l'État tandis que le Kremlin appelait à respecter «point par point» l'accord de trêve. Néanmoins, des doutes subsistent quant à la capacité de Porochenko d'imposer un cessez-le-feu à ses alliés politiques à Kiev. «Ce n'est pas lui qui mène la guerre, mais le gouverneur de Dnipropetrovsk, Igor Kolomoïski», accuse l'analyste militaire russe Evgueni Boujinski. Bête noire du Kremlin, cet oligarque ukrainien finance ses propres bataillons armés dans le Donbass.
À Kiev, où des élections parlementaires sont prévues le 26 octobre, d'autres dissensions se font jour entre le président ukrainien, qui a autorité sur le ministère de la Défense, et son premier ministre, Arseni Iatseniouk, beaucoup plus va-t-en-guerre et à qui font allégeance les troupes armées du ministère de l'Intérieur, également impliquées dans l'opération antiterroriste. Hier, Arseni Iatseniouk a insisté sur la nécessité d'un «retrait» des rebelles et des troupes russes «du territoire ukrainien», disposition qui n'est pas prévue dans l'accord de Minsk.
Figer les gains territoriaux

De leur côté, les séparatistes n'entendaient pas désarmer avant que Kiev n'ait fait le premier pas. Quelques minutes après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, des bombardements étaient entendus près de Donetsk. Auparavant, des combats avaient eu lieu autour de Marioupol, un port industriel stratégique de la mer d'Azov, convoité par les rebelles. L'avenir dira s'il s'agissait d'ultimes affrontements destinés à figer des gains territoriaux, avant que ne débutent des négociations politiques relatives au futur sort institutionnel du Donbass.
«Le cessez-le-feu ne signifie pas que nous renonçons à notre indépendance», a souligné l'un des chefs séparatistes, Igor Plotinitski. Or cette revendication est inacceptable pour le pouvoir à Kiev. Porochenko évoque simplement une décentralisation des pouvoirs, un usage élargi de la langue russe et une future amnistie. Sinon, faute de consensus entre deux adversaires qui ne se reconnaissent mutuellement aucune légitimité, le Donbass pourrait rejoindre la liste des territoires fantômes, non reconnus par la communauté internationale, mais placés de facto sous protectorat russe. Ainsi en va-t-il déjà de la Transnistrie - voisine de la Moldavie -, dont l'indépendance n'est pas reconnue par Moscou, mais que le Kremlin manipule pour mieux entraver les aspirations européennes de la capitale moldave, Chisinau. Tel pourrait être, demain, le rôle dévolu au Donbass, que Vladimir Poutine a déjà renommé «Nouvelle Russie».


Le lien : http://www.lefigaro.fr/international/20 ... tor=AL-201

Note :
1 - Dniepropietrovsk, ville capitale de la région du même nom, est une ville-usine d'un million d'habitant, dédiée essentiellement à la production d'armement. C'est LE complexe militaro-industriel de l'Ukraine. Le fait que Kolomoïski soit gouverneur de cette région explique son poids aujourd'hui dans l'appareil militaire et sa capacité à lever, armer et financer lui-même des bataillons de la Garde Nationale ukrainienne.
2 - Les troupes dont il est dit qu'elles dépendent du Ministère de l'Intérieur sont distinctes de celles des bataillons de la Garde Nationale ukrainienne, tels que les bataillons Donbass, Azov, Dniepr... Ces troupes du Ministère de l'Intérieur sont souvent dénommées de manière générique SBU.
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Re: Ukraine

Message par Vania » 06 Sep 2014, 00:07

Encore un article, cette fois issu du journal ukrainien en langue russe Vesti Ukraina.

Porochenko a promis (aux oblasts - régions -) de Lougansk et de Donetsk des libertés économiques spéciales.

Le Président garantit le droit à l'utilisation de n'importe quelle langue sur ce territoire.

Le Président Petro Porochenko promet d'examiner la situation particulière des raïons (circonscription administrative inférieure à l'oblast, la région) des oblasts de Lougansk et de Donetsk.
Comme le transmet le correspondant de l'agence UNIAN, il (le Président) a déclaré cela aux journalistes réunis à New-Port, commentant les résultats de la séance tripartite (Ukraine, Russie et représentants des séparatistes) à Minsk et les accords de cessez-le-feu.
Nous sommes prêts à faire des pas considérables, y compris sur la décentralisation du pouvoir, surtout pour (les régions) particulières de Lougansk et de Donetsk au sujet de leurs libertés économiques, (et à) garantir leurs droits à l'emploi de n'importe quelle langue sur ce territoire, ainsi qu'à la protection des traditions culturelles. (...)


Le lien en langue russe : http://vesti.ua/donbass/68455-poroshenk ... ie-svobody

La question à un euro... : Akhmetov a-t-il déjà (à nouveau) tourné casaque? Après tout, la question des "libertés économiques" sur les territoires de Donetsk et de Lougansk le concerne au plus haut point. Pour ce qui est du respect de chaque langue et de chaque culture, c'est sans doute secondaire dans toutes ces tractations...
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Re: Ukraine

Message par Vania » 06 Sep 2014, 03:54

Sur le contexte international de ces "accords de cessez-le-feu", on peut retenir que les dernières rencontres se sont déroulées à Minsk, et pas à Londres, Paris, Berlin, Washington ou sur une plage de Normandie... Il y a aussi et surtout ces phrases d'Angela Merkel, nullement innocentes, prononcées à Kiev à la fin août, et que relatait le journal Le Point :

Le Point.fr - Publié le 24/08/2014 à 16:30 - Modifié le 24/08/2014 à 16:40

Au lendemain d'une visite hautement symbolique à Kiev, la chancelière allemande a rappelé qu'"une résolution du conflit par les armes ne peut rien donner".

La chancelière Angela Merkel a prôné dimanche une solution au conflit ukrainien qui "ne froisse pas" la Russie, mais qu'il incombera au "peuple ukrainien" de déterminer, dans une interview à la chaîne de télévision ARD. "Je veux trouver une voie qui ne froisse pas la Russie", a déclaré Angela Merkel au lendemain d'une visite hautement symbolique à Kiev, interprétée par certains analystes comme un "signal de soutien" aux autorités ukrainiennes.

La chancelière s'est réjouie de la tenue, mardi à Minsk, d'un sommet régional réunissant les présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Petro Porochenko, ainsi que des responsables de l'Union européenne. "Il faut dialoguer. Il ne peut y avoir qu'une solution politique. Une résolution du conflit par les armes ne peut rien donner", a martelé Angela Merkel.


Pour elle, à l'image des Allemands après la réunification, "le peuple ukrainien doit naturellement avoir la possibilité de choisir sa voie". Alors que son ministre de l'Économie, le social-démocrate Sigmar Gabriel, avait prôné samedi une Ukraine "fédérale", un concept promu par la Russie mais catégoriquement rejeté par Kiev, la chancelière ne s'est pas aventurée sur ce terrain. Si les Ukrainiens devaient rejoindre l'Union eurasiatique fondée par la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan, les Européens "n'en feraient pas un casus belli", a insisté Angela Merkel, pour qui l'Europe souhaite "de bonnes relations" avec Moscou. (...)


Le lien : http://www.lepoint.fr/monde/ukraine-mer ... 199_24.php

La dernière phrase ne manque pas de piquant, lorsque l'on sait que c'est justement la décision de Yanoukovitch de claquer la porte à l'UE et de rejoindre l'Union douanière eurasiatique qui fut justement à l'origine de la crise et intérieure et internationale.
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Re: Ukraine

Message par Doctor No » 06 Sep 2014, 07:30

Le gros avantage (supériorité?) de Vania est qu'il essaie au moins de trouver. Et qu'il suit la situation dans sa complexité...parce qu'elle est très complexe.

C'est pour cela qu'il faut un fil conducteur, non seulement idéologique, mais factuel (je veux dire sortie de l'analyse de la réalité dans tous ses aspects).

En fait, il y a deux grandes lignes: l'une qui voit une "agression impérialiste russe" (le NPA et d'autres du même acabit). L'annexion de la Crimée serait un acte "impérialiste" et non pas une mesure élémentaire de défense comme celles prises par Staline lors du partage de la Pologne en 1939 et l'occupation des pays baltes pour défendre Léningrad; et d'autres qui voient la continuation d'un plan stratégique de l'impérialisme US (ou le bloc impérialiste occidental, bien que celui-ci présente des contradictions évidentes sur l'Ukraine) d'encerclement et de liquidation de la Russie et après de la Chine, leurs principaux rivaux géopolitiques ou stratégiques.
D'autres font semblant de se cantonner à la seule situation ukrainienne, mais cela est trop gros pour en tenir compte.
Donc Vania cherche et trouve. Hélas dans des journaux qui depuis le début mêlent la propagande la plus grossière avec des timides analyses où l'on trouve quelques bribes de vérité.
Je vais procéder par ordre vu qu'il a publié trois posts qui cherchent à argumenter, ce qui est nouveau, non de sa part, mais de l'ensemble des participants de ce forum (qui a évolué comme les militants qui le soutiennent et l'organisation avec laquelle ils se revendiquent. Un effacement progressif en direction du néant)

Cette citation du Figaro, que Vania souligne
Le président ukrainien est fragilisé par les revers militaires enregistrés par ses troupes, ce qui l'oblige à des concessions. L'opinion publique se déclare également lassée du conflit.
est riche.
Le "président" Porotchenko ce milliardaire du chocolat aux ordres tant de l'impérialisme comme sous la pression des bandes fascistes, "a perdu la guerre" et essai de gagner du temps voir s'il peut la reprendre (c'est le cas de tous les réactionnaires) mais il est obligé à des concessions. Parce que non seulement "ses" troupes ne se battent pas mais la population de l'Ouest, qui commence à voir les conséquences économiques des plans FMI qui se mettent en place, comme elle manifeste contre cette guerre d'agression contre son propre peuple, proteste ouvertement.
Donc, défaite militaire, faillite économique, révolte de la population contre la guerre et les mesures FMI, il ne se soutient que par l'appui ouvert de l'OTAN, de l'impérialisme US.
Sans cet appui, cela fait un moment que: ou les fascistes qui le soutiennent comme la corde au pendu ou la population l'auraient mis à la porte. Il se peut que cela arrive aussi vu son "bilan". C'est un cadavre politique sous perfusion US. Les sanctions contre la Russie, les promesses d'aide militaire et économique, c'est tout ce qu'il peut offrir aux ukrainiens saoulés de propagande banderiste.

Tout cela est le résultat de la résistance héroïque du peuple ukrainien de l'Est. Je n'ai pas vu dans les reportages vidéos des deux côtés, que des kalachnikovs et des armes légères anti-chars et anti-avions dans leurs mains, et deux chars rouillés. Tout le reste, et aujourd'hui ils ont d'autres moyens, ils l'ont pris aux troupes ukrainiennes. L'OSCE, qui va se charger du cesse-le-feu n'a jamais vu un seul soldat, une seul convoi d'aide militaire russe. Les volontaires venus de la Russie et d'autres lieux (qu'on calcule à 1000 ou 4000) ne sont pas d'un poids qui puisse équilibrer une armée bien plus forte.
Mais l'influence politique russe est importante. Non seulement par les liens nationaux et religieux (la gauche est minoritaire et lâchée par la "gauche" européenne) mais tout simplement parce que la disproportion de forces oblige aux Novorossians à en tenir compte. Ils ne peuvent pas résister à une attaque combiné des impérialistes plus les fascistes (et c'est surement cet argument qui est mis en avant par Poutine pour faire pression sur eux).

Kolomoisk, qui a été depuis le début, un des principaux barons va-t-en-guerre, réponds à quoi? A ses intérêts d'abord...mais où se trouve son intérêt? Du côté du vainqueur car il a des intérêts des deux côtés. Il a choisi le côté impérialiste US, comme tous les oligarques, parce qu'il a pensé que l'impérialisme US qui compte avec une disproportion de forces écrasante, allait s'imposer (mais cela n'était que la loi générale). Si aujourd'hui il essai de s'accommoder de la situation de défaite de son camp ce n'est que logique.

Tout dépendra donc de la lutte d'influence à l'intérieur du camp de l'Est mais surtout de la suite des événements car l'impérialisme US n'a pas du tout abandonné ses plans dans la région et envers la Russie et une guerre locale généralisée en Europe n'est pas pour le déplaire. Il peut ainsi affaiblir leur objectif principal et faire deux oiseaux d'une seule pierre car il y a aussi son objectif toujours présent depuis la première et deuxième guerres mondiales, affaiblir et mettre sous sa coupe ou liquider ses concurrents des impérialismes secondaires.

Iatsenouk "Iats" pour la Noland, n'est que la Voix de l'Amérique en Ukraine, ses déclarations peuvent être prises directement comme la volonté du Département d'Etat US. Alors qu'il "s'oppose" au cesse-le-feu c'est dans la logique de la position US qui attise par tous les moyens le conflit armé. Mais son poids, dans ce panier des crabes qui est le "gouvernement" de Porotchenko, ou se disputent tous contre tous, est relatif. Tant les français, comme les allemands, n'ont aucun intérêt (même s'ils peuvent être entrainés par la pression US) de se trouver avec une guerre généralisée en plein centre de l'Europe. Eux, ils feront tout leur possible pour arrêter le conflit, et aussi pour créer les conditions d'une défaite politique d'abord et militaire après des "novorrosians". Ils ont soutenu l'armée ukrainienne tant qu'elle avancée, mais ils ont crié à "l'accord" quand elle s'est désagrégée.
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Re: Ukraine

Message par Doctor No » 06 Sep 2014, 07:43

Le deuxième article part sur le chapeaux des roues
Porochenko a promis (aux oblasts - régions -) de Lougansk et de Donetsk des libertés économiques spéciales.

Le Président garantit le droit à l'utilisation de n'importe quelle langue sur ce territoire.
mon souligné

Cela donne la mesure du niveau de Porotchenko...
Les habitants de Novorrossia peuvent parler le russe et ne pas subir le FMI...les autres n'ont qu'à crever.
Quel aveu!
Il a fallu une défaite militaire presque complète pour qu'il "reconnaisse" le droit à parler le russe... mais à quelques uns, à ceux qui l'ont gagné les armes à la main, les autres, nenni.

Et il montre aussi l'opposition totale de la population aux plans du FMI, revendication complètement prolétaire des habitants de l'est ukrainien.

Akhmetov...Porotchenko...Kolomoïski... d'autres... Ils vont se situer selon leurs intérêts directs. C'est au peuple ukrainien de les accepter ou pas. En tout cas, la gauche ukrainienne n'en veut pas et le peuple non plus. Mais il comptent avec des appuis des deux côtés, tant chez les impérialistes US (à la mesure qu'ils lui servent) et du côté de Poutine (même nécessité).
Voilà donc la nécessité d'appuyer la gauche et le peuple révolté. Ni l'impérialisme US ni Poutine, mais le peuple ukrainien et les partis de gauche ukrainiens. Ce truc élémentaire a été transformé en "des bandits partout"....Quelle faillite politique!
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Re: Ukraine

Message par Doctor No » 06 Sep 2014, 08:09

Vania fait bien en souligner la contradiction évidente dans le camp impérialiste occidental.

Il aurait pu montrer aussi que c'est le résultat de la défaite militaire complète des laquais de l'impérialisme US qui "gouvernent" à Kiev.

Reglement pacifique donc...en attendant de reprendre cela sur des bases plus sures...L'impérialisme US, malgré ses défaites à répétition, ne lâchera jamais le morceau.

L'accord de cessez-le-feu, c'était la demande des Novorrosians à la fin juillet, avant "l'offensive" si désastreuse de Porotchenko poussé par les fascistes et par les Mc Cain, OTAN, etc.
Eux, qui n'ont jamais attaqué personne, ont toujours déclaré qu'ils ne faisaient que se défendre d'une agression suite au référendum d'auto-détermination (qui d'ailleurs aucun "marxiste"ou "trotskiste" en fait mention; oubliant et reniant toutes les thèses léninistes sur la question).
Cet accord fait à Minsk, comme Vania le souligne justement, donc sous le parapluie et l'influence russe (qui sort bien dans son intérêt de tout l'affaire), sera très instable et peut partir en l'air à n'importe quelle changement de "ligne" dans l'administration US, ou même européenne (dont la Merkel est le porte-parole).
La lutte entre les faucons (qui conduisent l'impérialisme US de défaite en défaite) et les colombes qui profitent des erreurs des faucons pour...ne savoir pas exactement quoi faire, n'est pas terminée et cela peut changer du jour au lendemain.
Etant donné que l'impérialisme US est encore, très largement supérieur économiquement, militairement et du point de vue de l'influence et des alliances en Europe, tout peut arriver encore. La Russie tient son accord de la défaite militaire de Kiev, de la lutte formidable du peuple ukrainien de l'est donc,mais cette garantie, que les impérialistes US, les nazis et les oligarques travaillent déjà à renverser, peut se révéler très fragile.
Les plans US dans la région, n'ont pas changé, tout ce qui semble changé est la volonté de la puissance la plus importante d'Europe, l'Allemagne de ne pas se trouver avec une guerre ad portas. Mais peut-elle contrôler la situation dans son ensemble? J'ai mes doutes, et si le conflit devient une certitude du fait des manoeuvres US, elle se ralliera à la cause de son bloc impérialiste.

Eh oui, les allemands voudraient la paix et le commerce "Ostpolitik". Après, ils verront. Ils savent que les bloc euro-asiatique ne pese par lourd devant le bloc occidental. D'abord, leur intérêt propre, le reste on s'arrangera comme on pourra. Si les Us "Fuckent l'UE" la Merkel peut bien, dans les circonstances présentes (d'aujourd'hui et ...après on ne sait pas) "Fuck les US" à sa manière.
Les Russes applaudissent des deux mains car une telle position est un cadeau qu'ils ne s'attendaient pas au début; plutôt à des bases OTAN en Ukraine. Ils les auront tout de même mais avec le prix de consolation qui les offre la Merkel.
La faiblesse de la gauche ukrainienne, lâchée par la dite "gauche" européenne, permet toutes ses manoeuvre des vrais bandits.
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