
a écrit :La BCE vient au secours de banques menacées par les crédits à risque
LEMONDE.FR avec AFP | 18.12.07 | 09h41 • Mis à jour le 18.12.07 | 12h40
La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé, mardi 18 décembre, avoir alloué 348,6 milliards d'euros aux banques, un montant massif de liquidités visant toujours à rétablir la confiance sur le marché monétaire secoué par la crise du crédit aux Etats-Unis. La BCE leur a accordé cet "argent frais" au taux avantageux de 4,21 %, inférieur aux niveaux des taux interbancaires pratiqués actuellement sur le circuit monétaire, selon un communiqué destiné aux marchés financiers.
Le montant est nettement supérieur à leurs besoins, évalués par la BCE à 180,5 milliards. La veille, elle avait annoncé qu'elle mettrait à la disposition des banques un montant illimité. En abreuvant de nouveau le marché de liquidités, la BCE espère aider les établissements financiers, échaudés par la crise des crédits immobiliers à risque, à reprendre confiance. Elle veut ainsi contribuer à soulager les tensions sur le marché monétaire.
En principe, les opérations de refinancement de la BCE se font à un taux variable et pour un volume limité. Mais pour l'opération qui doit débuter mardi, et dont la durée sera exceptionnellement de deux semaines, le taux sera fixé de facto à 4,21 % pour un montant illimité. Aucune banque n'a intérêt à proposer un taux d'intérêt supérieur au minimum proposé par la BCE, dès lors que sa demande sera de toute façon acceptée.
Selon le Wall Street Journal, il s'agit de la deuxième fois en neuf ans d'existence que la BCE procède à une telle opération à taux fixe et pour un montant illimité. La première fois était le 9 août, lorsque les marchés financiers s'étaient trouvés une première fois frappés par une contraction des liquidités, en raison de la crise du marché des crédits hypothécaires américains. Cette nouvelle opération fait suite à l'initiative commune de plusieurs banques centrales, le 12 décembre, pour apporter aux marchés financiers des liquidités à des taux favorables.
La BCE, la banque centrale américaine (Fed), la banque centrale suisse, la Banque d'Angleterre et la banque centrale canadienne s'étaient associées à cette opération.
De son côté, la Fed a mis, lundi, aux enchères 20 milliards de liquidités, pour apporter aux banques les fonds dont elles ont besoin, mais qu'elles peinent à emprunter à cause de la méfiance généralisée qui règne sur les marchés depuis le début de la crise provoquée par l'effondrement du marché des crédits hypothécaires américains cet été.
Les résultats de cette adjudication, lancée lundi à 15 heures GMT (16 heures à Paris), ne devraient pas être connus avant mercredi matin, et elle va s'accompagner d'une autre opération dans les jours à venir, portant le total des liquidités mises sur le marché par la Fed à 40 milliards de dollars (quelque 27 milliards d'euros). La BCE avait déjà annoncé la semaine dernière que l'opération de refinancement qui doit débuter mardi serait d'une durée exceptionnelle de deux semaines.
En décidant, lundi, que celle-ci aurait lieu à un taux plancher de 4,21 %, elle fait passer aux banques le message qu'elles pourront disposer de ressources quasi illimitées à un taux inférieur à celui du marché jusqu'à la fin de l'année, une période toujours délicate pour les institutions financières qui doivent clôturer leurs comptes.
(Le Figaro a écrit :
le liens vers le Figaro
Espagne: crise des agences immobilières
La moitié des agences immobilières espagnoles ont fermé en 2007, victime du net ralentissement des ventes, selon des données du conseil des Agences de propriété immobilière (API) publiés jeudi par le quotidien El Pais.
Quelque 40.000 petites agences immobilières ont fermé l'an dernier, sur un total de 80.000 dans tout le pays, selon l'API.
Ces seules fermetures auraient entraîné la perte de plus de 100.000 emplois, une estimation qui ne tient pas compte des réductions d'effectifs dans les réseaux d'agences immobilières qui restent en activité.
a écrit :La situation aux Etats-Unis est "potentiellement vraiment grave"
LE MONDE | 18.01.08 | 09h41 • Mis à jour le 18.01.08 | 10h34
Robert Reich est professeur d'économie à l'université de Californie, à Berkeley. Ancien secrétaire au travail de l'administration Clinton, il est aujourd'hui l'un des conseillers économiques de Barack Obama, candidat à l'investiture démocrate à la présidentielle américaine. Il est l'auteur de nombreux livres et vient de publier en France, aux éditions Vuibert : Super-capitalisme. Le choc entre le système économique émergent et la démocratie.
Croyez-vous que les Etats-Unis connaîtront cette année une récession ?
Oui. La probabilité d'en avoir une est très élevée, car la confiance des consommateurs décline rapidement, les ménages ne peuvent plus emprunter, ils ne peuvent plus se financer en mettant en gage leur logement, ils sont très inquiets au sujet de leurs emplois. Nous avons tous les signes d'une récession.
Sera-t-elle sévère ?
Il est trop tôt pour le dire. On ne sait toujours bas quelle est l'ampleur exacte de la crise de crédit. On ne cesse, depuis des mois, d'avoir de mauvaises surprises et de voir les banques réévaluer l'ampleur de leurs créances douteuses. On est loin d'être arrivé au bout de la phase de nettoyage. Et la récession va mécaniquement augmenter le nombre de crédits compromis. C'est potentiellement une situation vraiment grave.
Que doivent faire la Réserve fédérale (Fed), l'administration et le Congrès pour soutenir l'économie ?
La Fed a signalé son intention de continuer à abaisser les taux d'intérêt, et le président George W. Bush ainsi que les parlementaires démocrates ont évoqué des aides fiscales, mais il faudra que cela soit très rapide. La stratégie à adopter par le gouvernement est assez simple. Premièrement, effectuer des dépenses sociales supplémentaires serait moins rapidement efficace que de diminuer immédiatement la pression fiscale (prélèvement à la source). Ensuite, plutôt que les riches, il faut surtout aider les gens ayant des revenus modestes et qui dépensent la plus grande part des aides reçues.
Comment expliquez-vous que personne ne mesurait il y a encore six mois l'ampleur de la crise du crédit immobilier américain (subprimes) ?
Personne ne pouvait imaginer que les banques, qui investissaient autant d'argent, étaient aussi mal informées des risques qu'elles prenaient. Les agences de notation n'ont pas fait leur travail et ont mal mesuré les risques. Sans parler de leurs conflits d'intérêts. La façon dont les rémunérations sont déterminées dans les établissements financiers est aussi en cause. Elle encourage les prises de risque et pénalise peu les stratégies hasardeuses.
Vous mettez en garde, dans votre dernier livre, contre l'opposition grandissante à la mondialisation dans la population américaine. Est-ce un phénomène lié à la conjoncture ou plus profond ?
C'est bien plus profond. C'est un rejet d'un système certes très favorable, depuis de nombreuses années, au consommateur et à l'investisseur, mais qui, en contrepartie, dépouille le citoyen du contrôle d'une partie de sa vie et affaiblit la démocratie. Les Américains sont aujourd'hui inquiets pour leur emploi, pour leur assurance-santé, pour leur retraite, pour la valeur de leur maison.
Ce que nous voyons aujourd'hui dans la campagne électorale présidentielle est un retour de bâton contre la mondialisation, le commerce international et l'immigration. C'est la première fois depuis la seconde guerre mondiale qu'aucun des deux partis n'a un candidat se disant favorable à une plus grande liberté du commerce. Nous voyons les prémices d'un retour de l'isolationnisme aux Etats-Unis.
N'est-ce pas lié aussi aux erreurs commises par l'administration Bush ?
Bien sûr, mais c'est le rejet d'un phénomène qui existe depuis trois décennies et qui se traduit notamment par le creusement des inégalités. Le salaire moyen aux Etats-Unis ajusté à l'inflation est à peine supérieur à ce qu'il était en 1970. La mondialisation a seulement bénéficié aux nantis. Le un pour cent d'Américains les plus riches accapare aujourd'hui 20 % du revenu national, quand la moitié de la population ayant les revenus les plus faibles n'en reçoit que 12,6 %. Pour employer un terme français, cela est en train de miner notre "contrat social" et aussi notre démocratie.
Propos recueillis par Eric Leser
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