Panique bancaire en Grande Bretagne

Dans le monde...

Message par Vérié » 20 Sep 2007, 17:11

Autre lien avec un article de Isaac Joshua prof à Paris XI, qui explique très bien la crise en termes simples, mais conclut que c'est la faute de... la mondialisation libérale. (Je ne le connais pas mais on peut supposer qu'il est proche d'Attac.)

http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=5409
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Message par Gaby » 20 Sep 2007, 17:13

(Vérié @ jeudi 20 septembre 2007 à 18:11 a écrit : Autre lien avec un article de Isaac Joshua prof à Paris XI, qui explique très bien la crise en termes simples, mais conclut que c'est la faute de... la mondialisation libérale. (Je ne le connais pas mais on peut supposer qu'il est proche d'Attac.)
Ahah, on peut dire ça comme ça, il est à la Ligue non ? :D
Gaby
 
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Message par Vérié » 20 Sep 2007, 17:23

(Gaby @ jeudi 20 septembre 2007 à 18:13 a écrit :
(Vérié @ jeudi 20 septembre 2007 à 18:11 a écrit : Autre lien avec un article de Isaac Joshua prof à Paris XI, qui explique très bien la crise en termes simples, mais conclut que c'est la faute de... la mondialisation libérale. (Je ne le connais pas mais on peut supposer qu'il est proche d'Attac.)

Ahah, on peut dire ça comme ça, il est à la Ligue non ? :D
Euh... Je l'ignorais. Je sais qu'il y a un Joshua à la LCR, mais est-ce celui-là ?

Quoiqu'il en soit, ses conclusions (rapides) après une excellente analyse sont un peu naïves. Pour résumer : en 29, c'était le capitalisme libéral. Entre 29 et aujourd'hui, c'était quoi ? Il ne précise pas. (Peut-être le néo-capitalisme ou le capitalisme organisé ?) Quoiqu'il en soit, le rétablissement ou l'établissement récent de la "mondialisation libérale" serait à l'origine, sinon de la crise, des risques d'extension...
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Message par Matrok » 20 Sep 2007, 18:25

On en avait parlé il y a quelques années parce qu'un article de lui, très consensuel, était paru dans Libé. L'article de Libé disait qu'il était à la ligue, ce qui s'est avéré faux !
Matrok
 
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Message par Louis » 20 Sep 2007, 20:17

Il ne faut pas confondre Samy Jossuah et son frère Isaac ! Son frére Isaac fait le yoyo : un coup il est a la ligue, un coup il n'y est plus ! Là, je crois qu'il y est de nouveau... Sur ses positions, disons que c'est du genre Michel Husson...
Louis
 
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Message par logan » 21 Sep 2007, 09:26

(Vérié @ jeudi 20 septembre 2007 à 15:49 a écrit :
Je ne disais pas que ça ne peut pas arriver, mais qu'il faut se garder d'une vision "catastrophiste" qui consiste à voire se profiler la grande crise apocalyptique du capitalisme à l'occasion de chaque secousse. De plus, il me semble important de comprendre que le capitalisme arrive d'autant mieux à surmonter ses crises qu'il n'y a pas de réaction ouvrière d'envergure. Car chaque crise se traduit au final par une restructuration plus ou moins profonde, qui laisse un certain nombre de gens sur le carreau, et le capitalisme repart pour de nouvelles aventures... du moins tant que la révolution n'y mettra pas un point final.

Sterd juste dit que le système est fragile.

Il n'est pas le seul à le penser puisque les plus grandes institutions financières comme la Fed et les banques centrales européennes ont déjà injecté des milliards et des milliards pour stabiliser le marché.
Quand la Fed, banque centrale américaine, baisse de 0,5% ses taux d'intérêts ça veut dire que les cerveaux du monde financier sont conscients qu'une catastrophe est possible.

L'analyse de LO au dernier congrès prévoyait d'ailleurs ce qui se passe maintenant.

a écrit :
Les dépenses de consommation américaine –celles en l’occurrence de la vaste petite bourgeoisie– sont, depuis plusieurs années, basées sur le crédit facile et donc sur l’endettement des particuliers. Les crédits abondants consentis par les banques sont, de leur côté, garantis par les cautions hypothécaires, c’est-à-dire par la valorisation largement spéculative des prix de l’immobilier. Seulement, voilà : la bulle spéculative de l’immobilier est sans doute en train de se dégonfler.
[...]

- Jamais autant de concentrations de richesses, d’un côté, ni autant de pauvreté et de pauvres, de l’autre

- Jamais, dans la majorité pauvre de la planète, autant de paysans chassés des campagnes, prolétarisés dans les grandes villes, sans que, pour autant, l’industrie moderne leur procure un emploi

- Jamais autant de contradictions entre un monde financier couvrant de ses réseaux la planète entière, irrigué par des capitaux circulant à la vitesse de la lumière ou presque, et le monde réel des hommes et des produits, les premiers séparés et opposés par des barbelés et des murs, les seconds freinés par des barrières protectionnistes sophistiquées

- Rarement le système est apparu aussi fragile, non pas, malheureusement, sous les coups de la lutte de la classe ouvrière, avec pour objectif conscient de renverser un ordre social anachronique, mais du fait de ses contradictions internes

- Rarement n’ont été aussi tangibles la nuisance de l’organisation capitaliste de l’économie basée sur le marché et le profit, et son incapacité à répondre aux problèmes de la collectivité humaine malgré les moyens fantastiques qui sont à la disposition de la société.

Economie mondiale -lo
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Message par logan » 21 Sep 2007, 09:31

a écrit :Le président de la Fed justifie la baisse des taux par une crise plus grave que prévu

LEMONDE.FR avec AFP, AP et Reuters | 20.09.07

Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, a reconnu devant le Congrès américain, jeudi 20 septembre, que les conséquences de la crise des "subprimes" "ont largement dépassé les estimations les plus pessimistes". Il a ainsi justifié sa décision de baisser les deux taux directeurs de la Fed d'un demi-point mardi, afin d'"empêcher certains effets contraires sur l'économie"  et de "favoriser une croissance modérée sur la durée". Le patron de la banque centrale américaine a toutefois estimé que le système financier mondial est dans une "position relativement solide" pour sortir de la crise.

M. Bernanke a évoqué la possibilité d'une plus grande implication des pouvoirs publics américains en faveur des emprunteurs immobiliers en difficulté."Mais, au final, de tels mécanismes ont des limites et aucun programme gouvernemental ne parviendra à apporter une aide significative aux emprunteurs les plus en danger sans des subventions publiques", a-t-il noté.

"DONNÉES FONDAMENTALES FORTES"
Le directeur de la Réserve fédérale n'a donné en revanche aucun indice dans son discours sur les prochains mouvements de taux. La plupart des économistes prévoient qu'ils baisseront de nouveau à la prochaine réunion de la Fed, en octobre.

Le secrétaire au Trésor, Henry Paulson, qui exposait également son analyse de la situation devant le Congrès, a adopté la même position circonspecte. Il a souligné que certains des marchés financiers les plus touchés commençaient à donner"des signes encourageants", même si ceux-ci ne fonctionnent pas encore "de façon normale". Mais"la force sous-jacente de l'économie devrait permettre une poursuite de la croissance", a-t-il pronostiqué de façon évasive.

Lors d'une conférence de presse, le président américain, George W. Bush, s'est lui dit "optimiste" malgré la crise de l'immobilier, car "les données fondamentales de [l'économie américaine] sont fortes".
logan
 
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Message par Vérié » 21 Sep 2007, 09:59

(logan @ vendredi 21 septembre 2007 à 10:26 a écrit : L'analyse de LO au dernier congrès prévoyait d'ailleurs ce qui se passe maintenant.

Formidable, LO lit dans le marc de café !

Tu n'as pas remarqué que ça fait cinquante ans que différents groupes expliquent que "ça peut arriver à tout moment" et que nous sommes à la veille d'une nouvelle crise de 29 ?

Alors, évidemment, ça va bien finir par arriver un jour.

En fait, tout ce que nous pouvons faire - tout comme les économistes bourgeois -, c'est décrire avec plus ou moins d'exactitude les phénomènes et essayer de les comprendre. (C'est ce qu'a fait plus ou moins LO.) La différence avec les économistes bourgeois, c'est que nous remettons en cause les fondements du système, alors qu'il s'acharnent à trouver des moyens pour le réparer au coup par coup, et que les plus débiles (il y en a beaucoup ! ) pensent qu'on peut le faire fonctionner harmonieusement.

A ce propos, c'est amusant (et triste) de voir le nombre de gens de gauche qui proposent leurs "solutions" en ce moment, des jeunes socialistes qui veulent "encadrer, moraliser et harmoniser les marchés" à Lipiez qui bat sa coulpe car il est lui-même un ancien "rapporteur des règles préférentielles", c'est à dire un "expert" censé contrôler l'application des règles financières.

Je ne crois pas qu'on puisse prévoir quoi que ce soit. La bulle financière était décrite depuis longtemps par tous les économistes. Idem pour les riques de renversement de vapeur dans l'immobilier. On ne peut qu'émettre des hypothèses prudentes, car tous ces déséquilibres ne datent pas d'aujourd'hui. Et un des principes du système est de compenser un déséquilibre par un autre, jusqu'à la prochaine crise.

Mais il faut se garder du catastrophisme, au risque de ne plus être pris au sérieux.
Ce qui n'empeche pas de dénoncer le système et d'expliquer que seule une planification mondiale en fonction des interets de la population pourrait changer la donne et mettre fin à ces crises. (Ce qui pourrait être compris aujourd'hui, même si les gens ne sont pas prets à faire la révolution, et que je ne crois pas avoir entendu LO dire pendant la campagne électirale.)
___

Cela-dit, c'est vrai : tous les "commentateurs" reconnaissent ces jours-ci que c'est plus grave que prévu. Un des patrons de la FED disait meme ce matin que "les prévisions les plus pessimistes ont été dépassées". Mais leurs prévisions "pessimistes" sont généralement relativement optimistes. A suivre...
Vérié
 
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Message par logan » 21 Sep 2007, 10:05

Lo ne lit pas dans le marc de café.
Mais la crise de l'immobilier était largement prévisible, l'économie ce n'est pas de la magie.
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Message par Vérié » 21 Sep 2007, 11:27

(logan @ vendredi 21 septembre 2007 à 11:05 a écrit : Lo ne lit pas dans le marc de café.
Mais la crise de l'immobilier était largement prévisible, l'économie ce n'est pas de la magie.
Bien sûr que ce n'est pas de la magie. Mais ce n'est pas non plus une science exacte, dans la mesure où il y a d'innombrables facteurs, et en particulier des facteurs subjectifs non quantifiables. Les réactions des exploités notamment.

Tout le monde sait par exemple que les prix de l'immobilier, qui ont flambé en France ces dernières années, vont finir par redescendre. Pour reprendre une expression chère à LO, "il ne faut pas être grand clerc" pour prévoir que les prix de l'immobilier vont finir par baisser. Mais personne ne peut dire exactement quand et surtout personne ne peut prévoir l'importance de la baisse : chute brutale, stabilisation, baisse provoisire etc. Et ce n'est qu'un exemple concernant un secteur seulement de l'économie.

A condition d'avoir le temps et la petite culture minimum nécessaire, tout le monde peut comprendre les principes généraux des phénomènes que nous connaissons actuellement. Les économistes bourgeois, eux, sont passés maitres dans la compréhension hyper détaillée des mécanismes sectoriels, mais les meilleurs d'entre eux comprennent plus ou moins comment ces multiples mécanisme s'imbriquent entre eux. Leur compréhension est néanmoins freinée par leur idéologie (plus ou moins car certains sont assez lucides et conviennent meme qu'il faudrait une planification mondiale.)

De notre côté, la méthode marxiste (ça fait un peu prétentieux, je sais...) nous apporte une meilleure compréhension des contraditions fondamentales du système et de ses tendances générales, ou du moins devrait nous l'apporter. De là à intégrer les différents mécanismes dans cette compréhesion générale, il y a un fossé.

Ce qui serait intéressant, ce serait d'essayer de comprendre à quel stade le capitalisme en est arrivé. C'est à dire de savoir si la période de prospérité et de développement des forces productives que nous connaissons depuis un demi siècle est arrivée à son terme, si les contradictions fondamentales du système vont le précipiter dans une crise pire que celle de 29. Est-ce possible ? Franchement, je n'en sais rien. Il faudrait se livrer à une étude économique historique très sérieuse. Seul Mandel avait essayé de s'y atteler avec plus ou moins de bonheur. LO ne s'y jamais essayé, considérant qu'il y avait d'autres taches. Et il vrai que ça demande du temps, des gens compétents, du boulot, et qu'on ne peut pas tout faire.

De plus, à mon avis, les positions trotskystes qui ont considéré jusque dans les années 1970-80 que "les forces productives ont cessé de croître", niant l'évidence, ne pouvaient certainement pas faciliter la compréhension du système.

Nous en sommes donc généralement réduits à synthétiser les analyses qu'on peut trouver dans les magazines spécialisés, en y ajoutant un petit couplet contre le capitalisme. C'est à dire que nous n'apportons pas une compréhension meilleure que celle qu'on peut avoir en lisant la presse économique, si ce n'est que nous savons que le capitalisme ne peut pas durablement maîtriser ses contradictions et que nous ne chantons pas ses louanges. (C'est déjà pas mal...)

Voilà un peu ce que je voulais dire en commentant cette sempiternelle expression
"ça peut arriver à tout moment" qui traduit en fait notre ignorance et notre incapacité actuelles à prévoir ce qui va se passer mieux que les capitalistes.
Vérié
 
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