Tensions sociales en Guinee-Conakry

Dans le monde...

Message par com_71 » 20 Jan 2007, 12:42

(Combat @ samedi 20 janvier 2007 à 02:01 a écrit : il est quand meme juste que dans un pays semi-colonial, les masses se battent sur des objectifs democratiques bourgeois
Non !

Les masses, elles se battent pour ce qu'elles veulent.

Et le rôle des communistes n'est pas dire qu'ils poursuivent, pour les masses en lutte, les mêmes objectifs que les dirigeants bourgeois (même auto-proclamés nationaux ou anti-impérialistes, etc.)

Les objectifs démocratiques sont une arme à brandir, y compris contre les directions bourgeoises qui les reprennent, édulcorés, pour asseoir leur propre pouvoir.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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com_71
 
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Message par Combat » 20 Jan 2007, 12:56

Entierement d'accord sur le role avant guardiste des communistes. La phrase etait peu etre mal formulee. Il est evident que beaucoup de travailleurs a ce stade voient dans la "democratie" la solution a tous les maux et de ce fait leur action principale vise generalement a renverser le tyran du moment. C'est le role des communistes que de guider les travailleurs vers leur propre pouvoir en exposant implacablement le visage traitre de tous les opposants bourgeois actuels ou futurs. Il en fut de meme au Mali en 1991, dans la majorite des pays africains lors de la decennie passee ou en Guinee maintenant. Cela suppose aussi le depassement par la gauche des directions syndicalistes traitres. En aucun cas les marxistes ne devraient se contenter de lutter pour des reformes bourgeoises d'operette, ce qui reviendrait a abandonner la theorie de la revolution permanente au profit d'une lutte par etapes(tactique adoree des maoistes dans ces pays). Cela veut aussi dire qu'il faut demontrer que dans le cadre du capitalisme, la bourgeoisie est incapable de realiser les dites taches democratiques(meme si on peut lancer des mots d'ordre sur la base de ces dernieres).
Combat
 
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Message par Wapi » 20 Jan 2007, 13:00

(com_71 @ samedi 20 janvier 2007 à 12:42 a écrit :

Les objectifs démocratiques sont une arme à brandir, y compris contre les directions bourgeoises qui les reprennent, édulcorés, pour asseoir leur propre pouvoir.
Peux-tu développer ce point ?

Je ne comprends pas très bien à quoi ça renvoie concrètement.

Merci.
Wapi
 
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Message par Combat » 20 Jan 2007, 18:11

CONAKRY (AFP) - samedi 20 janvier 2007 - 17h48 - Trois personnes ont été tuées par balles lors de la dispersion d'une manifestation en Guinée samedi, au onzième jour d'une grève générale illimitée, suscitant de vives préoccupations en Afrique de l'ouest où deux chefs d'Etat vont tenter une médiation.
Les trois manifestants tués samedi portent à huit le nombre de morts depuis le début de la grève générale, le 10 janvier, dans ce pays d'Afrique de l'ouest dirigé depuis 23 ans par le général Lansana Conté et miné par la corruption et les détournements de fonds publics.

"Nous avons enregistré trois morts et six blessés, dont un est dans le coma. Ils ont tous été atteints par des balles, respectivement au niveau de la poitrine, de l'abdomen et de la tête", a indiqué à l'AFP une source hospitalière, jointe par téléphone à Nzérékoré (sud).

Samedi matin, une manifestation de 4.000 à 5.000 personnes avait été violemment réprimée par les forces de l'ordre à Nzérékoré, la deuxième ville du pays, selon des sources locales concordantes. Un des manifestants tués d'une balle dans la poitrine était instituteur, selon la source hospitalière.

Il s'agissait de la première grande manifestation, depuis le début du mouvement, dans cette ville proche des frontières libérienne et ivoirienne. Samedi, l'activité du pays restait paralysée mais aucune autre violence n'avait été signalée.
Combat
 
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Message par com_71 » 20 Jan 2007, 19:50

(Wapi @ samedi 20 janvier 2007 à 13:00 a écrit :
Je ne comprends pas très bien à quoi ça renvoie concrètement.

Tu développes toi-même, concrètement, sur quelques cas africains.

Je peux rappeler comment les camarades posaient le problème par rapport au GONG antillais. (la date mentionnée est erronée, ça doit être 1965).

http://www.combat-ouvrier.net/archives/Manifeste.htm#drapeau

Tout ça serait certainement plus concret si des organisations prolétariennes conséquentes menaient leur politique parmi des masses combatives. Enfin, plus conséquentes et plus combatives...

On peut par exemple imaginer qu'une organisation prolétarienne aurait pu s'appuyer sur la combativité des masses indiennes, à la fois contre l'impérialisme et contre les perspectives de Gandhi, mais malgré tout, cela reste peu "concret"...
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Message par Wapi » 21 Jan 2007, 13:10

Merci pour ce texte formidable de nos camarades antillais, à lire impérativement si on veut éviter de dire des sottises sur les perspectives le luttes "des masses" dans les pays sous domination impérialiste !
Wapi
 
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Message par Combat » 21 Jan 2007, 17:58

Un passage assez interessant du document poste par com resume bien ce qu'il faut faire:

"Notre but doit être de mobiliser la classe ouvrière afin qu'elle prenne la tête de la lutte de libération nationale, afin qu'au travers de cette lutte elle construise ses propres organes de pouvoir. La classe ouvrière et son parti peuvent passer des accords avec les organisations paysannes, partager démocratiquement le pouvoir avec celles-ci éventuellement, passer des accords de Front unique avec les organisations nationalistes petites-bourgeoises participant à la lutte de libération nationale, mais en aucun cas, laisser les masses prolétariennes urbaines et rurales sous la direction exclusive de ces organisations. Dans ce cas on dit qu'on lutte pour le socialisme mais on lutte en fait contre les travailleurs, pour la petite-bourgeoisie".

Un passage tire du "Programme de Transition":

"Les pays coloniaux et semi-coloniaux sont par leur nature meme des pays arrieres. Mais ces pays vivent dans les conditions de la domination mondiale de l'imperialisme. C'est pourquoi leur developpement a un caractere combine: il reunit en lui les formes economiques les plus primitives et le dernier mot de la technique et de la civilisation capitaliste.

C'est ce qui determine la politique du proletariat des pays arrieres: il est contraint de combiner la lutte pour les taches les plus elementaires d'independance nationale et de la democratie bourgeoise avec la lutte socialiste contre l'imperialisme mondial."

Je recopie aussi deux passages d'une brochure de l'OCI/PCI ecrite par Simon Komaf(La revolution proletarienne et l'Afrique):

" Le combat pour le gouvernement ouvrier et paysan est la forme, exigee par les circonstances historiques actuelles, de la lutte pour la dictature du proletariat. Car comme le montre le Programme de transition, seule la dictature du proletariat peut realiser les taches inaccomplies de la revolution democratique, en Afrique, et dans les autres parties du monde encore dominees par l'imperialisme.

Loin d'etre une "etape ulterieure qui devrait etre preparee plus ou moins longuement par une "etape nationale, democratique et populaire", la dictature du proletariat est l'instrument a l'aide duquel les masses africaines liquideront l'heritage feodal, resoudront la question nationale et ouvriront un nouveau cours des forces productives, en relation avec le developpement de la revolution mondiale, consideree dans son ensemble".

(PS: Ce qui n'empecha pas ce courant d'appeler systematiquement a la creation d'assemblees constituantes meme la ou cela n'etait pas necessaire, et de justifier des fronts uniques anti-imperialistes(?) tres suivistes...au point de soutenir electoralement l'ancien president du conseil Mamadou Dia aux elections presidentielles de 1983 dans le Senegal voisin[1.38% des voix].)
Combat
 
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Message par interluttant » 21 Jan 2007, 19:26

il y avait, parrait-il, un rassemblement de solidarité hier samedi à Paris, quelqu'un sait-il si il y a eu quelques personnes, qui exactement, et pour quels mots d'ordres ? Sur ce rassemblement, je n'ai rien trouvé dans la presse-internet.
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Message par Wapi » 22 Jan 2007, 00:50

a écrit :Manifestation à Paris contre "l`éffusion de sang" en Guinée

Paris, 21/01 - Plus d`un demi-millier de personnes se sont rassemblées, samedi après-midi, près de l`ambassade guinéenne à Paris, pour exiger le respect de l`Etat de droit et demander "la fin de l`éffusion de sang" en Guinée, pays confronté depuis 11 jours à une grève générale illimitée.

Les manifestants, qui répondaient à l`appel des associations et des partis politiques guinéens en France, ont scandé des slogants hostiles au président Lansana Conté, brandissant de nombreuses banderoles.

Après plusieurs heures de négociations, une petite délégation de manifestants, conduite par Cissé Campel, représentant du Front pour l`alternance démocratique (FRAD) en France, a été autorisée à pénétrer dans l`ambassade pour y déposer un mémorandum.


ça promet ....
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Message par Wapi » 22 Jan 2007, 09:25

Aujourd'hui :

a écrit :Grève en Guinée : Le régime dénonce une ‘insurrection politique’

La pression est encore montée d'un cran dimanche en Guinée avec de nouvelles manifestations exigeant le départ du chef de l'Etat, le général Lansana Conté, dans le cadre d'une grève générale illimitée qualifiée d'‘insurrection politique’ par le parti au pouvoir. De son côté, M. Conté, 72 ans et affaibli depuis plusieurs années par la maladie, a appelé la population et l'armée à ‘rester unis’.

‘Ceux qui veulent le pouvoir doivent attendre leur tour (...) Les Guinéens doivent rester unis, surtout les soldats. Je vous demande de (...) ne pas suivre les syndicalistes’, a lancé le président Conté, au pouvoir depuis 1984, dans une brève allocution retransmise dimanche par la Radio-télévision guinéenne (Rtg). Le secrétaire général du Parti de l'unité et du progrès (Pup, au pouvoir), Sékou Konaté, a qualifié dimanche la grève générale lancée le 10 janvier d'‘insurrection politique commandée par l'opposition à travers les syndicats qui vont au-delà des revendications salariales’. ‘Nous ne commandons pas les syndicats, ils ont simplement endossé nos revendications qui datent depuis toujours’, a réagi Jean-Marie Doré, responsable de l'Union pour le Progrès de la Guinée (Upg), un des principaux partis d'opposition.

Dimanche, Henriette Conté, l'épouse du président guinéen, a convoqué une rencontre ‘informelle’ avec les syndicats à qui elle a demandé ‘d'accepter de sauver la situation en levant la grève’, a rapporté le syndicaliste Mamadou Alpha Barry. ‘Nous avons refusé et posé comme condition à la levée du mot d'ordre la nomination d'un Premier ministre (dont le pays est privé depuis avril 2006) et la formation d'un gouvernement d'union nationale’, a rapporté M. Barry, de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (Cntg), qui a lancé la grève aux côtés de l'Union syndicale des travailleurs de Guinée (Ustg). La nomination d'un gouvernement d'union nationale est exigée par l'opposition depuis plusieurs mois. Les syndicats y ont ajouté l'exigence d'un Premier ministre. Dans le même temps, les manifestants réclament de plus en plus ouvertement le départ du chef de l'Etat, le jugeant incapable de gouverner et le tenant responsable des maux - corruption, misère, insécurité - qui affligent ce pays d'Afrique de l'ouest, pourtant très riche en ressources minières.

Dimanche matin, environ 2 000 personnes, principalement des femmes, ont manifesté dans le calme à Labé (centre) pour demander le départ du chef de l'Etat avant d'être dispersées par la police. ‘A bas le général!’, ‘Adieu Conté!’, ‘Changement forcé, vive la République!’, pouvait-on notamment lire sur les banderoles.

La détérioration de la situation a suscité de vives préoccupations au niveau international. Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a appelé dimanche les parties ‘à éviter toute action qui pourrait conduire à des violences et à trouver un accord pacifique et mutuellement satisfaisant qui aide à restaurer le calme’. Une mission de médiation régionale des présidents sénégalais Abdoulaye Wade et nigérian Olusegun Obasanjo, à la demande de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cedeao), est attendue pour les prochains jours à Conakry. Son utilité a pourtant été fortement mise en doute en Guinée, autant par l'opposition que par le parti au pouvoir.

Le bilan de la grève s'est alourdi dimanche avec le décès d'une femme de 25 ans blessée par balle vendredi à Kissidougou (centre) lors d'une manifestation. Ce décès porte à dix le nombre de morts depuis le 10 janvier, date du déclenchement du mouvement.
Wapi
 
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